Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Depuis l'aube de l'humanité, les cheveux, et parfois les moustaches et la barbe, ont été teints, taillés, rasés, frisés ou défrisés, ondulés, nattés, graissés, dégraissés, oints, parfumés, décolorés, poudrés. Et, par-delà les âges, les nations, les civilisations, à travers les frontières terrestres, les mers et les océans, se sont accumulées recettes et inventions... C'est un art plus qu'un métier, élaboré depuis des siècles par des artistes, du barbier égyptien aux célébrités actuelles de la Haute Coiffure. Ces hommes et ces femmes incarnent, chacun à sa manière, selon les époques, les lieux et l'environnement social, tout un héritage gestuel, une somme de savoir technique, un goût, une esthétique, une sensibilité vive aux tendances de la mode et de la clientèle.
L'évolution culturelle et religieuse de l'Europe, considérée d'un point de vue global, apparaît comme un fait relativement homogène et original. Elle s'est enracinée dans une longue et solide tradition historique en recueillant les héritages successifs de l'Antiquité classique, de la chrétienté médiévale et de l'époque moderne. Elle y est restée relativement fidèle, tout en faisant preuve de créativité et de possibilités d'adaptation.Mais si l'on observe cette même évolution de l'intérieur, au niveau des nations, des groupes sociologiques et géographiques et des diverses composantes de la culture et de la religion, l'on doit bien constater, dans le temps et dans l'espace, des ruptures, des décalages, des disparités de toutes sortes. L'on voit s'imposer la réalité d'agrégats culturels et religieux, relativement indépendants les uns des autres ou même en luttes réciproques. Aux impérialismes culturels et religieux s'opposent les résistances nationales ou sociologiques.
La présence en France des voyageurs et immigrants venus de la brumeuse, insolite et « perfide » Albion n'a cessé de croître depuis le XVIIIe siècle en dépit des tensions et ruptures qui ont accidenté l'histoire commune des deux nations.
De la mode du séjour au-delà du Channel qui touche les milieux aristocratiques du XVIIIe siècle, au tourisme de masse du XXe siècle, de William Pitt à Margaret Thatcher, les Britanniques se sont fait « une certaine idée de la France ». Elle oscille entre curiosité et inquiétude, sympathie et critique. Ces imprévisibles « mangeurs de grenouilles », qui sont coquets sans être propres, peuvent être aussi charmants que grossiers, faire la révolution un jour pour tomber dans le plus profond conservatisme le lendemain... Voyageurs et résidents (savants, écrivains, hommes politiques ou simples visiteurs) ont laissé des mémoires, souvenirs et récits de voyages qui sont autant de reflets de ce « miroir » d'outre-Manche. Trois siècles de témoignages sur ce qui a pu rapprocher ou opposer Anglais et Français. Aujourd'hui, voyons-nous le bout d'un long tunnel gallophobe ?
Paul Gerbod, professeur à l'université de Paris-Nord, a publié plusieurs ouvrages sur l'histoire de l'éducation et de la culture.
La politisation enseignante apparaît dans ses variations synchroniques et diachroniques, liée à la fois aux circonstances morales, intellectuelles et socio-économiques de son époque et aux mentalités spécifiques des personnels de l'Éducation nationale. Définissant et expliquant les attitudes et démarches politiques du corps enseignant français de l'Affaire Dreyfus à nos jours, cet essai pose le problème de la politisation des catégories intellectuelles en France comme ailleurs.