Tristan Murail est, avec Gérard Grisey, un des deux grands représentants de ce qu'il est convenu d'appeler la "musique spectrale ". L'expression indique une référence constante à la structure microscopique des spectres sonores : c'est la vie intérieure des sons, avec leur harmonicité ou leur inharmonicité, leur transitoire d'attaque ou d'extinction, qui constitue chez Murail le modèle par excellence pour construire des formes musicales. Cet ouvrage est le premier entièrement consacré à l'oeuvre de Murail.
Lorsque György Ligeti commente ses travaux à ses étudiants, lorsque Brian Ferneyhough parle des exercices simples qu'il donne à ses apprentis-compositeurs, lorsque Pierre Boulez décrit son désarroi devant le face-à-face pédagogique, on ne fait pas que réfléchir avec eux sur les méthodes de l'enseignement de la composition : on touche du doigt la notion de cohérence musicale telle qu'elle s'est définie au cours de ce siècle; on la voit à l'oeuvre, dans la fabrique de la musique en train de se faire, au-delà des querelles de style (sériel, répétitif, complexe, aléatoire...). Le florilège qui clôt ce volume donne à lire des témoignages de Schoenberg, Stravinsky, Dallapiccola, Messiaen, Cage, Huber, Kagel ou Berio...
L'écoute de la musique : on la pratique, on en parle beaucoup ; on la pense peu dans ses enjeux ou dans son histoire. Or bien au-delà des question de genres ou de styles musicaux, l'écoute a connu, au XXè siècle, des mutations radicales. L'écoute est-elle donc inscrite dans les oeuvres musicales ? Qui est celui qui écoute ? Est-il un sujet à l'écoute ? Et si oui, comment est-il sujet de ou à cette activité étrangement passive qui l'affecte ?
A plusieurs voix, à travers nombre de documents, de notes inédites et de témoignages, les auteurs ont machinés quelque étrange encyclopédie autour et à partir de Machinations, un spectacle musical de Georges Aperghis créé à l'Ircam en juin 2000.
Compositeur portugais vivant en France, reconnu aujourd'hui comme l'un des musiciens les plus importants de sa génération, Emmanuel Nunes a aussi exploré les possibilités extrêmes d'une mise en espace dynamique de la musique. Lichtung I, une de ses partitions majeures, dissémine les sons dans la salle de concert pour les faire vivre au rythme d'une fascinante polyphonie de lieux, de parcours, de points et de pulsations. C'est cet univers que tente de saisir la présente monographie, qui constitue aussi le premier ouvrage d'envergure sur une pensée musicale incontournable.