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Pierre Moeglin
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Les outils et médias éducatifs d'aujourd'hui ne sont pas nés d'Internet : manuel scolaire, machine à enseigner (devenues informatique pédagogique), enseignement à distance, produits « ludoéducatifs » sont apparus au début du XIXe siècle, dans un contexte d'explosion de la demande éducative, de pénurie de main-d'oeuvre, de mécanisation et de massification de la production. En nombre toujours croissant, ces produits éducatifs sont ainsi conçus, diffusés et utilisés massivement et selon des impératifs industriels de rendement et de productivité.Ils visent à améliorer la qualité et l'efficacité de l'enseignement, à lutter contre l'échec scolaire mais aussi parfois à instrumentaliser l'éducation, à favoriser les « usines à diplômes ».S'il n'y a pas (encore ?) de « révolution numérique de l'éducation », cartables numériques, multimédia, e-learning, plates-formes et environnements numériques de travail, etc., vont accompagner (et accompagnent déjà parfois) les mutations de nos systèmes éducatifs. Par qui s(er)ont -ils élaborés, par qui s(er)ont-ils utilisés et comment ?
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Industrialiser l'éducation ; anthologie commentée (1913-2012)
Pierre Moeglin
- Presses Universitaires de Vincennes
- 15 Septembre 2016
- 9782842925499
Un spectre hante la recherche en éducation : le spectre de l'industrialisation. Depuis le début du XXe siècle en Amérique du nord et en Europe, le recours à des méthodes et moyens industriels pour enseigner, apprendre et administrer le système éducatif suscite autant d'enthousiasme que d'anathèmes. Les expériences font l'objet d'un nombre croissant d'études et de recherches. Mais leurs acquis se perdent au fur et à mesure. Le but de cette anthologie est d'en restituer l'essentiel. Il apparaît notamment qu'un fil rouge court depuis le taylorisme scolaire des années 1910 jusqu'aux réalisations actuelles du capitalisme académique.
Vingt-et-un extraits couvrant un siècle de controverses scientifiques sont présentés et commentés par une équipe internationale formée des meilleurs spécialistes de la question. Issu des travaux du Séminaire Industrialisation de la Formation que Pierre Moeglin anime depuis sa création en 1991, cet ouvrage aide à comprendre les mutations des organisations, ressources et pratiques éducatives.
Pierre Moeglin est professeur de sciences de l'information et de la communication à l'université Paris XIII. Il a fondé et dirigé le LabSic, ainsi que la Maison des sciences de l'Homme Paris Nord. Il est membre senior de l'Institut Universitaire de France. -
L'industrialisation des biens symboliques
Philippe Bouquillion, Bernard Miège, Pierre Moeglin
- PUG
- COMMUNICATION MEDIAS ET SOCIETES
- 19 Mars 2021
- 9782706151422
Sur une grande partie de la planète, la question des industries créatives est désormais inscrite à l'agenda des politiques publiques des collectivités territoriales, des États et des grandes organisations internationales. Et pourtant, les réalisations auxquelles elles ont donné lieu n'ont pas connu que des succès depuis leur émergence, en Grande-Bretagne, au milieu des années quatre-vingt-dix. Quant aux justificatifs avancés pour les soutenir, émanant souvent d'experts ou de publicistes, ils méritent pour le moins d'être discutés.
Les auteurs ont choisi d'appréhender ces nouvelles industries sous l'angle des industries culturelles et médiatiques, dont ils sont des spécialistes, et dont les traits spécifiques remontant à plus de deux siècles se sont renforcés depuis quarante ans. Cette grille de lecture les conduit à tester la consistance des filières en place (livre, musique enregistrée, cinéma et audiovisuel, information de presse), à identifier deux filières nouvelles (les jeux vidéo et l'info-médiation), et à envisager les transversalités avec les autres filières composant les industries créatives (mode, biens de luxe, artisanat d'art, etc.), ainsi qu'avec certaines autres branches industrielles en cours de « culturisation ». Ils montrent que trois paradigmes jouent un rôle central dans les mutations en cours : convergence, collaboration et création et ils imputent l'essentiel de ces mutations à l'expansion récente et brutale des géants mondiaux de la communication, positionnés au niveau de l'intermédiation - entre la conception-production des produits et leur consommation - sans pour autant offrir des contenus culturels et informationnels nouveaux.
Simples mutations ou bouleversements de grande ampleur ? Toujours est-il que la thèse de cet ouvrage est que les changements en cours s'inscrivent dans un mouvement d'industrialisation des biens symboliques qui s'étend au-delà des activités culturelles reconnues.