Lorsqu'on découvre l'oeuvre de Valère Novarina, immédiatement sa nécessité apparaît. Ce mélange de comique énorme et de pathétique. De gravité et de loufoquerie. D'exigence et d'évidence. Cette manière de transfigurer la vie dans ses aspects les plus humbles, les plus quotidiens, les plus ridicules, les plus honteux parfois. Le théâtre de Novarina, c'est d'abord une pure jouissance du langage, de l'invention du jeu, de la surabondance verbale. Contre le langage précuit et prédigéré de la communication et de l'information, cette oeuvre offre une ouverture et une respiration, elle restitue à la parole sa dimension sacrée.
Construire des mondes de toutes pièces, rêver des utopies, dessiner la carte d'une île inexistante, autant de démarches qui semblent inhérentes à la notion même d'activité fictionnelle, et sont par conséquent presque aussi vieilles que celle-ci. L'Ailleurs prend en littérature des aspects extrêmement multiformes, dans la mesure même où il est l'occasion pour l'imagination créatrice de se donner libre cours. Ce rêve démiurgique traverse toutes les époques et tous les genres. C'est peut-être toutefois au XXe siècle que planètes, royaumes et territoires inventés se mettent véritablement à proliférer. A travers l'étude de quatre oeuvres pour l'essentiel, et de quelques autres, il s'agit donc dans Géographies imaginaires de contribuer à un défrichage, de s'interroger sur la spécificité du paysage imaginaire, sur la création linguistique, de proposer une typologie. Mais la variété des textes abordés n'empêche pas la recherche d'une identité profonde. Dans une, géographie imaginaire, affirmation du pouvoir créateur, on peut aussi voir une interrogation sur ce dernier, une image des tensions qui le travaillent, et en particulier de la quête du centre dérobé autour duquel gravite l'écriture moderne.
« Le coronavirus se moque de nous. Vous aimiez tant que ça regarder la télé, faire des jeux vidéos, téléphoner ou envoyer des mails ? Allez-y, à fond, faites-vous plaisir, vous avez désormais une bonne raison pour ça. » Pierre Jourde
On l'a cherché longtemps, celui qui expliquerait toute l'histoire. On le voit enfin, par un trou dans la cloison. Va-t-il arracher son masque de carnaval sur une absence de visage ? Le voici, le prince peu charmant avec qui, depuis l'origine, on a rendez-vous. Ce n'est plus le moment de trembler. Peignons-nous sur la face un large sourire de clown, pour l'entretien au sommet.