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PUF
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L'invention du rose : couleur Japon, histoire monde
Pierre-William Fregonese
- PUF
- Hors collection
- 6 Septembre 2023
- 9782130842361
Le rose est un balcon sur le temps présent, une couleur mobilisant aujourd'hui une constellation d'acceptions qui se bousculent au gré des actualités, des individus, des régions du monde et des idéologies. Car nous employons un mot similaire pour qualifier différentes réalités, certaines opposées, d'autres complémentaires. À l'issue d'une promenade à travers siècles et civilisations, on voit que le rose contemporain, désormais global et mondial, devenu un intermédiaire consensuel entre le rouge historique et le transgressif violet, est un étendard de la modernité autant que l'un de ses stigmates. Transferts culturels, orientalisme ou encore soft power sont autant de clefs de lecture d'une couleur à l'intersection de l'histoire culturelle, des relations internationales... et des études japonaises. Car cette enquête sur plusieurs rivages et plusieurs époques a bien pour objet de saisir la spécificité d'une couleur qui cannibalise la période actuelle et qui prend la teinte des sakura nippons. Mais cette couleur existe-t-elle réellement ou n'est-elle qu'une chimère que nos esprits ont formée, gisant dans nos réminiscences et l'espoir d'un monde renouvelé ?
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Le 18 mars 1950, dans la respectable salle de l'École normale de musique, eut lieu un « premier concert de musique concrète ». Les auditeurs allaient, les tout premiers, subir une privation essentielle : l'absence de musiciens, et subir l'épreuve de l'inouï : non seulement des sons jamais entendus, mais des assemblages de sons dont il était impossible de dire s'ils obéissaient à des lois prévues par les auteurs, ou s'ils tenaient simplement du hasard. Même envoûtant, ce nouveau langage était étrange, quasi étranger. S'agissait-il même encore d'un langage ? La révolution technique apporte-t-elle de nouveaux moyens de « faire de la musique », ou bien nous mène-t-elle à la découverte de nouvelles musiques, que nous ne savons pas encore faire, et encore moins entendre ? L'esprit de la musique est-il préexistant aux sons ? Ou bien, au contraire, est-ce à partir d'une pratique des sons que le musical peut apparaître, s'élaborer, et se renouveler ?
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Voyages immobiles : il n'y est pas question de traverser des lieux lointains, de bousculer le tableau et le paysage, mais de franchir des seuils internes à l'oeuvre qui la projettent vers le dehors. Vermeer travaille dans un entre-deux qui lui permet des voyages infinis et très courts, et cette opération se répète à chaque instant et à chaque endroit : partout, l'oeil est invité à voyager en glissant ou en sautant d'une strate du visible à une strate du sensible. Le parcours ici initié par l'auteur est un essai d'esthétique d'inspiration deleuzienne explorant les connivences d'oeuvres à oeuvres entre Vermeer et Mondrian, ou encore entre Vermeer et Gerhard Richter.
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Le prisonnier ; sommes-nous tous des numéros ?
Pierre Sérisier
- PUF
- Hors collection
- 1 Août 2013
- 9782130624998
Le Prisonnier est d'abord l'oeuvre d'un homme, Patrick McGoohan, qui livre à la postérité un chef d'oeuvre inégalé. Jamais une fiction télévisée n'a été à ce point étudiée, disséquée et documentée depuis l'apparition du petit écran. Acteur, réalisateur, scénariste, producteur, directeur de casting et finalement maître d'oeuvre habité par une ambition, McGoohan a tenté un pari que l'on peut juger fou et livré en seulement 17 épisodes une contribution majeure à la culure populaire.Le Prisonnier est également une série inscrite dans le temps. Elle est à la fois le témoin de son époque, la fin des années 60, et prophétique par bien des aspects en dénonçant l'aliénation de la société de consommation, la tyrannie du pouvoir, la fascination pour la médecine, la surveillance croissante de l'individu et la perte des repères de l'identité de chacun d'entre nous dans un phénomène croissant d'isolement.
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Parmi le raz-de-marée d'ouvrages, essais, dictionnaires, encyclopédies et autres pavés relatifs à Richard Wagner, déjà publiés ou annoncés pour l'année 2013, il convenait qu'une fausse note donne un autre son de cor dans ce concert hagiographique. C'est l'occasion de donner la parole à ce qui peut être motif à allergie. Le contrepoids nécessaire d'une adoration par trop entière. L'anti-ronron-lénifiant.On a les meilleures raisons du monde de ne pas adhérer à Wagner, son idéologie, son esthétique, sa musique. Et tout cela forme un ensemble, indissociable. Mais loin de nous l'idée de répondre au fanatisme par une autre intolérance ! L'ouvrage s'en tient ainsi à des raisons personnelles, mais fondées, sans ambages souvent, nuancées parfois, avec un brin de parti pris et un grain de mauvaise foi - autrement ce ne serait pas toujours drôle -, d'être rétif à Wagner. Un contre-argumentaire présenté par thèmes, selon des entrées spécifiques, classées par ordre alphabétique, où le lecteur pourra puiser au gré de sa fantaisie, de sa colère ou de son amusement. Car, au pesant travail déductif et démonstratif, cette attaque en règle préfère le fleuret souple et acéré.