Filtrer
Langues
Accessibilité
Arts et spectacles
-
Au cours de ses entretiens inédits, Pierre Boulez expose ses vues sur la musique, trace les grandes lignes de ce que pourraient être son "Art poétique" musical, et dresse un tableau de la musique contemporaine - tendances, composition, harmonique - à l'aube du siècle.
-
Conserver / restaurer ; l'oeuvre d'art à l'époque de sa préservation technique
Jean-pierre Cometti
- Gallimard
- NRF Essais
- 18 Février 2016
- 9782072640216
La conservation et la restauration des oeuvres d'art sont en apparence les deux faces d'une même réalité. Les musées n'ont-ils pas pour mission d'exposer et de préserver leurs oeuvres ? Mais c'est compter sans une extension inédite des biens culturels et la propension à y inclure les choses les plus diverses, à commencer par les plus contemporaines. En sorte que ces deux missions deviennent contradictoires.
Les termes qui caractérisent cette situation nouvelle ("patrimoine", "curateur" qui s'est substitué à "commissaire", etc.) indiquent la grande transformation : sous l'effet du marché de l'art internationalisé et de la place qu'il occupe dans le monde de la finance, les oeuvres sont désormais des biens qui, au même titre que d'autres, plus qu'une valeur ont un prix.
S'ajoute l'importance prise par leur dimension contemporaine, puisque la mémoire dans nos sociétés est indissociable d'un rapport à l'histoire désormais centré non plus sur le passé mais sur le présent - un présent sans futur et qui est à lui-même son propre horizon.
La patrimonialisation du présent brasse les cultures les plus hétérogènes, le passé et le présent, l'homogène et l'exogène, l'ordinaire et l'extraordinaire. Elle fait croître le souci qui entoure désormais les productions contemporaines y compris dans leurs composantes techniques, singulièrement créditées d'une valeur que leur obsolescence particulière rend d'autant plus digne d'intérêt. -
"On a voulu faire en sorte que chaque tarte ait un sens", déclarait Stan Laurel à propos de La Bataille du siècle (1927), la plus longue bataille de tartes à la crème de l'histoire du cinéma muet. Prenant cette déclaration très littéralement, Pierre Senges suppose la présence de "significateurs de tartes" sur les plateaux de tournage, tout en nous contant les secrets de la Los Angeles Cream Pie Company, chargée de fournir ces projectiles pâtissiers aux studios de Hollywood. Ce livre émet encore bien d'autres hypothèses gourmandes, voire théologiques. Et si l'auteur prête à cet entartage une certaine gravité, c'est celle d'un "pitre sérieux" conjurant par le rire le non-sens universel.
-
La chemise
Pierre Basson
- Gallimard (réédition numérique FeniXX)
- Blanche
- 30 Novembre 2018
- 9782072806162
Dans sa maison en dehors de la ville, chaque matin le vieux Dheune compte une victoire nouvelle sur la nuit puisque « c'est la nuit qu'on meurt », et que sa femme Marie, paralysée et mourante, est encore en vie. Près de lui vivent son gendre, Jean Maille et sa fille. Il hait son gendre qui voudrait commander à sa place et il méprise sa fille qui obéit passivement. Ce matin, le couple juge inutile d'aller chercher le médecin pour leur mère puisque, comme le dit Jean Maille : « les pieds sont déjà morts ». Sous la menace de son fusil, le vieil homme décide sa fille à aller le chercher, puis, tranquillement, il se met à nettoyer son arme. Le médecin est venu et a déclaré que « c'était la fin ». Poussé par un obscur instinct, Dheune a saisi une nouvelle fois son fusil et a tiré sur une chemise de Maille qui sèche sur une corde du hangar ; il lui montrera ensuite le trou qu'il a fait dans l'étoffe, « à la place du coeur ». C'est en palpant lui-même l'étoffe de cette chemise qu'il pense au guérisseur qui habite dans un bourg voisin et, se refusant au verdict du médecin, il décide d'aller le trouver ; il met dans une valise une chemise de nuit de la malade et prend l'autobus. Chez le guérisseur, la consultation a lieu, les « passes » sont faites sur la chemise. En attendant l'autobus qui le ramènera chez lui, Dheune s'arrête au café et, détendu, confiant, lui qui n'a plus touché une carte depuis le début de la maladie de sa femme, accepte de jouer la partie qu'on lui propose. Durant cette partie, un mauvais plaisant, à demi ivre, lui subtilise sa valise. Le vol découvert, Dheune trouve à ses côtés des hommes de bonne volonté pour l'aider dans sa recherche afin que sa femme mourante ait cette chemise « avant la nuit », car, cette fois, lui-même le dit, « elle passera pas la nuit ». Une fouille systématique s'organise. On finit par trouver le coupable, mais celui-ci, sous l'effet de l'alcool, a été rendu demi-fou par la possession de cette chemise et, de crainte qu'on lui enlève, a lacéré l'étoffe de coups de couteaux. Il n'en restera que des lambeaux grands comme la main : Marie Dheune ne la mettra pas « avant la nuit ». Cette histoire étrange, basée sur les moeurs et les superstitions d'une civilisation paysanne du midi devient peu à peu une tragédie étouffante.
-
La millième année
Pierre Frederix
- Gallimard (réédition numérique FeniXX)
- 16 Novembre 2017
- 9782072773082
Le 2 mars 1945, le camp de presse de la IXe armée américaine pénètre en Allemagne. Les correspondants alliés franchissent le Rhin le 23 mars, traversent des villes en ruine, des camps de concentration abandonnés. Le 2 mai, c'est la jonction avec l'armée russe, l'annonce de la mort de Hitler, l'entrée à Berlin, la reddition de l'ennemi. Le Ille Reich devait durer «mille ans». 1945 aura été cette «millième année». Et le rideau va retomber sur le plus «terrible spectacle» qui fut jamais représenté.
-
L'espace d'un matin
Servin Jean-Pierre
- Gallimard (réédition numérique FeniXX)
- 11 Janvier 2018
- 9782072776540
François, célibataire d'une trentaine d'années, assiste, dans l'église Notre-Dame-des-Victoires, au mariage de Manou, sa jeune cousine. Cette jeune fille dans sa robe blanche, il l'a connue enfant, puis adolescente. À quoi sert d'avoir été son guide et son confident pour la laisser aux mains d'un autre ? Bref, l'espace d'un matin, tout le temps que dure la cérémonie, François se remémore ce qu'il a en commun avec Manou ; aux souvenirs de vacances, aux regrets, à la jalousie viennent se mêler des réflexions sur le mariage en général et les femmes en particulier. Les décisions capitales de la vie comportent une grande part de hasard et d'inconnu : choix d'un métier, choix d'un époux ; exclure est un choix plus facile mais aussi important. Lequel d'entre nous, assistant à un mariage ou à un enterrement, n'a songé à la destinée de ses semblables ou à la sienne ? Le calme de l'église, la lenteur de l'office prêtent à la méditation. François aimait-il Manou ? Aurait-il dû l'épouser ? Autant de questions sans réponse. Peut-être le lecteur, mieux que le narrateur, saura-t-il démêler où étaient la sagesse et la vérité, si tant est que l'homme soit fait pour un seul destin. Ce livre habile mais sincère, rigoureux mais complexe, émouvant, assez secret, est le premier roman de Jean-Pierre Servin. Celui-ci a quarante ans. Il est né dans le pays de Caux et il exerce une profession libérale. Du fait de son activité scientifique, il a été conduit à visiter un certain nombre de pays d'Europe et d'ailleurs (Égypte, Mexique) et il a séjourné un an à Boston. Il termine un second roman intitulé Combat singulier.
-
Histoire de la captivite des francais en allemagne - (1939-1945)
Pierre Gascar
- Gallimard
- Hors série Connaissance
- 9 Avril 2020
- 9782072130618
La captivité en Allemagne, au cours de la dernière guerre, de près d'un million et demi de Français constitue, quels que soient les sentiments qu'elle inspire, un fait historique d'une indéniable importance.
Cette épreuve subie par une génération de Français dans sa quasi-totalité n'avait encore fait jusqu'à ce jour l'objet d'aucun ouvrage représentant un véritable "document pour l'Histoire".
L'histoire de la captivité des Français en Allemagne comble donc une lacune. Nourrie de pièces d'archives jusqu'ici souvent inédites, elle révèle les plans dressés par les dirigeants du IIIe Reich pour l'utilisation systématique, tant sur le plan matériel que sur le plan politique, de ces centaines de milliers de Français.
Les incroyables marchandages entre Pétain et Hitler, au sujet des prisonniers, les efforts de Pétain pour essayer de gagner cette masse considérable de Français à sa cause, les manoeuvres de Speer et de Sauckel pour soustraire les prisonniers à l'autorité de la Wehrmacht, afin de les faire participer intensivement à la production, le projet de l'État-Major allemand d'utiliser des prisonniers comme 'couverture' en les plaçant sur les objectifs de l'aviation alliée, en un mot, les mille 'combinaisons' au centre desquelles les prisonniers français, malgré eux, se trouvèrent placés, montrent qu'ils continuaient de jouer un rôle important dans la guerre.
Rébellions, évasions, sabotages, actes d'espionnage, contre-propagande auprès des Allemands mais aussi rapports étroits avec la population (les liaisons fréquentes entre des prisonniers et des femmes allemandes) et, parfois même, collaboration effective avec l'ennemi, tous les aspects de la vie singulière que connurent les prisonniers français en Allemagne se trouvent ici exposés avec une objectivité dont le recours constant aux documents officiels, aux témoignages irrécusables, aux chiffres et aux statistiques apporte la garantie. -
Dans cette chronique qui est aussi une méditation poétique, nos principaux biens naturels - sources, arbres, animaux sauvages - prennent d'autant plus d'importance qu'ils sont menacés, sur le point de disparaître ou d'être sauvés. Jamais le monde n'aura été plus fascinant, plus riche d'enseignements qu'en ces instants où son sort oscille. La 'mystique matérialiste' définie par Roger Caillois, et qui imprègne cet ouvrage, ne peut que déboucher sur un nouvel humanisme. La plupart des faits rapportés dans ces pages l'indiquent, et l'on comprend que la grande ombre de Bernard Palissy, un des hommes les plus inspirés de notre histoire, les traverse de temps en temps.
-
La Croix, l'Ancre et la Grenade : Histoires de soldats de 1270 à 1930
Pierre Mac Orlan
- Gallimard
- blanche
- 1 Mars 2019
- 9782072132773
'Dès que je fus vêtu en soldat, je me sentis libre. J'étais un homme comme les autres : je pouvais manger à ma faim. La crasse de ma misère ancienne fut dissoute, lavée comme par magie. Je possédais un complet, des complets propres et sans trou. Je ne subissais plus l'échec immédiat de mes projets les plus timides. Je pouvais même mentir à mon aise et me composer une vie ancienne à peu près honorable.'
Telle fut, en 1906, l'issue honorable à l'impasse misérable que constituait l'existence de Pierre Mac Orlan. Ces confidences, faites à l'âge de soixante-cinq ans, ne forment pas un simple post-scriptum nostalgique d'une vie sublimée dans l'écriture. Avec elles, Mac Orlan nous livre le chiffre secret de son oeuvre et nous désigne le personnage qui domine toute son inspiration : le soldat.
Au fil des ans, Mac Orlan a composé ce recueil dont le titre est emprunté à trois emblèmes : celui des armées de l'Ancien Régime, celui de l'Infanterie de Marine, celui de l'Infanterie tout court. Le soldat selon Mac Orlan est un émule de François Villon qui chercherait le salut parmi les soldats de Kipling.