La notion d'extrémisme est une notion confuse. Censée permettre une classification, elle est surtout une diabolisation de l'adversaire. Mais ce terme polémique oublie souvent de décrire ce qu'il considère comme le Mal absolu. Il faut donc s'efforcer de dissocier, dans le discours politique, les réactions passionnelles et les réflexes idéologiques des menaces objectives, ce qui n'est guère facile. Les incarnations de la condamnation pour extrémisme sont nombreuses - « radical », « ultra- », « fasciste », « populiste » - et permettent souvent à peu de frais de s'exonérer de la description politique elle-même. Pour reconstruire la catégorie d'extrémisme et la rendre opératoire dans l'analyse des attitudes et des comportements politiques contemporains, il faut supposer l'existence d'une connexion entre trois composantes :
1° la légitimation de la violence comme méthode de résolution des problèmes politiques ;
2° l'intolérance et le sectarisme ;
3° le fanatisme, impliquant l'intransigeantisme, le manichéisme et le jusqu'au-boutisme, qui supposent de placer la défense de la Cause au-dessus de tout. Alors peut-être pourra-t-on redéfinir un horizon politique désirable par-delà les extrémismes en tout genre qui brident nos libertés. Car on devrait pouvoir concevoir des limites légitimes et respectables en sortant du cercle des extrémismes.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Pierre-André Taguieff est un politologue, sociologue, historien des idées et directeur de recherche honoraire au CNRS. Il est principalement connu pour ses travaux sur le racisme, l'antiracisme, l'antisémitisme, la nouvelle droite et le populisme.
La pensée du philosophe, le style du pamphlétaire : c'est à la manière de Nietzsche que Taguieff dénonce ses héritiers de droite et de gauche, modernes et postmodernes, totalitaires ou libertaires. Un festival de lucidité, une relecture de 150 ans de fictions qui se sont voulues des rêves et qui ont tourné au cauchemar.
Nietzsche aura été le philosophe du siècle. Parfois pour le meilleur, souvent pour le pire. Retournant contre le prophète de Dionysos le marteau philosophique que lui-même employait pour ébranler les idoles, Pierre-André Taguieff livre avec acuité, verve et élégance une relecture inédite, iconoclaste et critique de l'histoire de la pensée contemporaine, de ses incohérences et de ses abîmes. Il explore le vaste continent des écrits nietzschéens et antinietzschéens qui continuent d'inspirer et de diviser les philosophes, les écrivains et les artistes, notamment face à la question de la décadence et à celle du nihilisme.
Comment comprendre la fascination récurrente exercée par Nietzsche et sa pensée ? Qu'ont en commun les nietzschéens de droite et les nietzschéens de gauche ? Pourquoi puisent-ils au même fond de métaphores, de paraboles, d'images survoltées pour les surinterpréter ? Comment comprendre cette bataille d'appropriations qui semblent contradictoires mais qui se rejoignent souvent dans le même culte de la force et de la destruction ?
Cet essai est déterminant pour lever nos cécités sur le plus enthousiasmant et le plus aveuglant des philosophes. Un exercice de lucidité qui marque un tournant dans la pensée française et européenne.
En avons-nous fini avec les illusions du progrès ? C'est au retour des grands discours prométhéens que nous assistons avec leurs cortèges d'utopies meurtrières. Dénonçant les nouvelles fabriques de la surhumanité, le philosophe de l'extrême lucidité en appelle ici au réveil de la raison.
Dans ce livre savant et moqueur, Pierre-André Taguieff passe au scalpel l'idéal moderne par excellence, celui d'émancipation, qui exalte, mobilise et aveugle depuis longtemps les Modernes. Le temps est venu de soumettre à un examen critique sans complaisance cette notion qui fait partie du prêt-à-penser dont se sont emparés les utopistes et les démagogues de toutes obédiences.
Comment expliquer que cette notion banale ait pu devenir un thème philosophique et politique majeur depuis la fin du XVIIIe siècle, sous la forme du projet universaliste de l'émancipation du genre humain comme sous celle de l'autonomie croissante de l'individu ? Taguieff analyse la formation philosophique de l'idée d'émancipation, explore ses usages politiques et dissèque ce qu'il appelle l'" émancipationnisme ", produit de la corruption idéologique de cette idée-force. Car l'émancipation comme projet global appelle une critique fondamentale : ce qui est rejeté subrepticement, voire diabolisé, ce sont les attachements, les fidélités, les enracinements, les mémoires particulières, donc la transmission. Il s'agit d'un programme de refonte anthropologique, visant à créer l'" homme nouveau ", chimère d'une société mondiale d'individus également émancipés.
La généalogie d'une idée floue, pour penser librement le monde de demain.
Est-il justifié de proscrire le mot " race " de la Constitution ?
Comment penser qu'en supprimant le terme des textes législatifs, on contribue efficacement à la lutte contre le racisme ? Les préjugés et les comportements racistes sont-ils nécessairement liés à l'emploi du mot " race " ?
Est-il justifié de proscrire le mot " race " de la Constitution ?
Comment penser qu'en supprimant le terme des textes législatifs, on contribue efficacement à la lutte contre le racisme ? Les préjugés et les comportements racistes sont-ils nécessairement liés à l'emploi du mot " race " ? La délégitimation scientifique du concept de race depuis les années 1970 a-t-elle fait reculer le racisme comme ensemble d'attitudes, de pratiques et de croyances idéologiques ? La lutte antiraciste peut-elle se contenter de modeler son discours sur les derniers résultats de la recherche en génétique, alors qu'il semble exister des " racismes sans race " ?
La salutaire mise au point de Pierre-André Taguieff explore ces questions polémiques sur la base d'une information exceptionnelle et réellement transdisciplinaire. Elle se distingue par sa rigueur conceptuelle et la clarté de son argumentation là où, trop souvent, règnent la confusion, l'angélisme et la pensée-slogan. L'auteur montre que, depuis les commencements de l'époque moderne, un spectre hante l'imaginaire occidental, tiraillé entre l'idée de l'unité du genre humain et le constat de la diversité des humains.
Les débats philosophiques et scientifiques sont ici convoqués pour appréhender l'évolution de la pensée occidentale autour de cette notion problématique de " race " et nourrir nos interrogations de citoyens sur les rapports entre le savoir scientifique, la politique et la morale.
Nous avons découvert un " autre " que nous n'imaginions pas : le jihadiste. Nous sommes stupéfiés de voir surgir des " barbares " d'un nouveau type, vivant et pensant dans un tout autre monde culturel que le nôtre, et fermement décidés à le soumettre ou à le détruire. Mais comment expliquer la séduction que ces fanatiques exercent ? Pourquoi font-ils des prosélytes ?
Nous avons découvert un " autre " que nous n'imaginions pas : le jihadiste. Nous sommes stupéfiés de voir surgir des " barbares " d'un nouveau type, vivant et pensant dans un tout autre monde culturel que le nôtre, et fermement décidés à le soumettre ou à le détruire. Mais comment expliquer la séduction que ces fanatiques exercent ? Pourquoi font-ils des prosélytes ? Notre culture laïcisée nous fait sous-estimer la force des croyances religieuses qui animent les jihadistes.
L'islamisme radical représente la dernière des idéologies légitimant l'usage de la violence absolue contre les ennemis que ses adeptes désignent : mécréants ou infidèles. L'utopisme révolutionnaire s'est réfugié dans l'islamisme jihadiste, qui nous a déclaré la guerre. " Nous ", c'est-à-dire non seulement les Occidentaux vivant dans des sociétés démocratiques, mais tous les humains décidés à défendre leurs libertés.
Pierre-André Taguieff appelle à reconnaître ce fondamentalisme islamique guerrier comme le nouvel ennemi. Il retrace l'histoire de la doctrine du jihad jusqu'à ses réinterprétations, au XXe siècle, par les principaux théoriciens de l'islamisme. Il analyse enfin les usages du terme " islamophobie ", instrumentalisé par certains pour mobiliser les musulmans et les pousser à l'auto-ségrégation, voire à l'engagement jihadiste.
L'islamisme jihadiste incarne une paradoxale révolution réactionnaire porteuse d'un projet impérialiste. Contre cet ennemi imprévu, le combat intellectuel et plus largement culturel est l'affaire de tous, musulmans anti-jihadistes compris.
L'analyse exigeante et lucide d'un grand intellectuel sur ce mélange inédit d'obscurantisme, de fanatisme et de propagande guerrière qui nous menace.
Extrait
Introduction
L'époque à laquelle nous vivons, celle d'une mondialisation paraissant immaîtrisable et source de chaos, se caractérise par une forte augmentation des incertitudes et des peurs que celles-ci provoquent ou stimulent du fait de leur circulation en temps réel. Nos contemporains se sentent coupés du passé, incertains face à l'avenir et méfiants ou désorientés à l'égard du présent. D'où un profond désarroi, qui dispose les individus à être crédules, tant ils cherchent à se rassurer. Notre époque est aussi celle où les peurs entretenues par des changements rapides, imprévus et incompris s'accompagnent de puissantes vagues de soupçon, qui poussent à interpréter les événements les plus inquiétants (et ils se bousculent !) comme autant d'indices de l'existence de forces invisibles qui « mènent le monde », susceptibles de prendre la forme chimérique d'un « gouvernement derrière le(s) gouvernement(s) ». Dans cette perspective, les services secrets (CIA, Mossad, etc.) ou de puissants groupes occultes sont perçus comme les véritables acteurs de la marche de l'Histoire qui se fait. Les « maîtres du monde » fascinent et inquiètent .
Comme d'autres époques marquées par des crises touchant les valeurs fondamentales, notamment celles déclenchées par les bouleversements révolutionnaires (Révolution française, révolution d'Octobre, etc.), notre époque, où la guerre se confond avec la paix, brouillage des frontières illustré par la multiplication de méga-attentats terroristes (sur le modèle du 11-Septembre), où l'ami ne se distingue plus de l'ennemi (qui peut dire si le Qatar est l'ami ou l'ennemi de la France ?), et où, dans les relations internationales et le monde économico-financier, le mensonge, la désinformation et la manipulation règnent sans rencontrer de notables résistances, est particulièrement favorable à la multiplication des représentations ou des récits conspirationnistes, à leur diffusion rapide et à leur banalisation. La suspicion à l'égard des autorités traditionnelles (enseignants, intellectuels, journalistes, dirigeants politiques) a trouvé dans le Web un moyen d'expression privilégié et un puissant instrument de persuasion.
Mais l'esprit complotiste n'est nullement une invention récente. L'avènement des sociétés démocratiques a, semble-t-il, aiguisé le goût du démasquage, face à un pouvoir devenu énigmatique, celui du peuple. Nombre de théoriciens sociaux, révolutionnaires ou contre-révolutionnaires, ont été saisis par le démon du soupçon, et se sont montrés obsédés par la question du type « Qu'y a-t-il derrière ? » Ils ne pouvaient pas croire que la démocratie était telle qu'elle semblait être. Et ce doute était porteur d'anxiété. Ils s'interrogeaient sur ce que pouvaient dissimuler les apparences du pouvoir démocratique, postulant que l'essentiel se trouvait derrière la scène visible et le décor, dans les coulisses. Ils ont émis l'hypothèse que, derrière l'apparent pouvoir du peuple, se cachait le pouvoir réel de groupes agissant secrètement. Derrière la souveraineté du peuple, ils discernaient l'existence de puissances occultes exerçant réellement le pouvoir : sociétés secrètes imaginées sur le modèle de la franc-maçonnerie et fantasmées comme « judéo-maçonniques », financiers cosmopolites (souvent assimilés aux Juifs) , etc. L'anxiété des démystificateurs s'est dès lors colorée d'indignation et de colère.
La peur et la dénonciation du pouvoir invisible constituent un trait majeur de l'attitude dite populiste. Être populiste, c'est d'abord postuler que nous ne sommes pas égaux dans l'accès au pouvoir et la richesse, et, ensuite, considérer qu'il y a là une injustice représentant une raison suffisante de se révolter contre l'ordre social et politique établi (« le Système », disent les nouveaux populistes). Les populistes dénoncent les puissances cachées qui confisquent le pouvoir et l'exercent secrètement à leur seul profit. C'est pourquoi, dans toutes les formes de populisme politique observables depuis la fin du XIXe siècle en Occident, l'on rencontre des récits complotistes .
"La pandémie de Covid-19 constitue une épreuve par laquelle nous mesurons les limites de notre savoir et de notre pouvoir. En nous plaçant devant l'inexplicable et l'incurable ainsi que devant des conflits de valeurs insurmontables, elle réveille le sentiment tragique de l'existence. Mais cette défaite de l'optimisme prométhéen est aussi, en France, un éveil du sens du réel et de l'esprit critique face aux chimères du postnational, qui ont contribué à faire perdre à la nation son indépendance. Pour le philosophe Pierre-André Taguieff, l'heure est à la réinvention d'un État souverain, cadre nécessaire pour une démocratie forte.
Présentation de la collection : Et après ? Notre monde post-coronavirus ne sera sans doute plus le même. Quel sera le rôle de l'État ? Doit-on remettre en cause la mondialisation ? Doit-on se méfier ou s'appuyer davantage sur les scientifiques ? Autant de questions, et bien d'autres, sur lesquelles il faudra se pencher.
Les Éditions de l'Observatoire, depuis leur création, ont l'ambition d'anticiper et de créer les débats d'idées. Nous continuons donc notre mission dans cette période propre à la réflexion en publiant de courts livres numériques qui amorcent déjà les thèmes de ce « monde d'après ». Nos auteurs ont répondu présents, conscients de former au sein de leur maison d'édition une véritable communauté de pensée.
Muriel Beyer
Directrice des Éditions de l'Observatoire"
"La pandémie de Covid-19 constitue une épreuve par laquelle nous mesurons les limites de notre savoir et de notre pouvoir. En nous plaçant devant l'inexplicable et l'incurable ainsi que devant des conflits de valeurs insurmontables, elle réveille le sentiment tragique de l'existence. Mais cette défaite de l'optimisme prométhéen est aussi, en France, un éveil du sens du réel et de l'esprit critique face aux chimères du postnational, qui ont contribué à faire perdre à la nation son indépendance. Pour le philosophe Pierre-André Taguieff, l'heure est à la réinvention d'un État souverain, cadre nécessaire pour une démocratie forte.
Présentation de la collection : Et après ? Notre monde post-coronavirus ne sera sans doute plus le même. Quel sera le rôle de l'État ? Doit-on remettre en cause la mondialisation ? Doit-on se méfier ou s'appuyer davantage sur les scientifiques ? Autant de questions, et bien d'autres, sur lesquelles il faudra se pencher.
Les Éditions de l'Observatoire, depuis leur création, ont l'ambition d'anticiper et de créer les débats d'idées. Nous continuons donc notre mission dans cette période propre à la réflexion en publiant de courts livres numériques qui amorcent déjà les thèmes de ce « monde d'après ». Nos auteurs ont répondu présents, conscients de former au sein de leur maison d'édition une véritable communauté de pensée.
Muriel Beyer
Directrice des Éditions de l'Observatoire"
" L'antilepénisme ordinaire a pris l'allure d'une machine fonctionnant dans un seul sens : empêcher de connaître et de comprendre l'ennemi désigné, interdire toute discussion libre et informée sur le mouvement lepéniste, substituer l'indignation morale et la condamnation diabolisante à la critique argumentée et à la lutte politique. La diabolisation de l'adversaire empoisonne le débat démocratique et profite en définitive au parti lepéniste, qui tire habilement parti de la dénonciation vertueuse et consensuelle dont il est l'objet pour se poser en victime du "Système'. Toute dénonciation extrémiste fait le jeu de l'extrémisme dénoncé. Le seul moyen de dire clairement en quoi les orientations du FN sont inacceptables consiste à analyser le programme de ce parti sans lunettes idéologiques, donc sans le lire à travers les stéréotypes accumulés au terme d'une longue tradition "antifasciste'. Face au FN, il faut d'abord vouloir le connaître, puis le juger sur ses résultats locaux, dans la gestion municipale, et non plus seulement sur ses intentions déclarées ou ses projets. " Ce livre, qui analyse la diabolisation dans tous ses aspects, s'efforce de penser l'extrémisme politique, sur la base de multiples exemples historiques. Il s'impose pour faire face aux extrémismes contemporains.
GRAND ENTRETIEN
Pierre-André Taguieff : "La lâcheté et l'esprit grégaire expliquent l'affaissement de la pensée critique". Pierre-André Taguieff dresse un état des lieux de la vie intellectuelle française. Grand connaisseur de Nietzsche et de la French Theory, l'essayiste revient sur la notion de déconstruction et analyse la résurgence des questions liées à la « race ». Il critique avec force ce qu'il appelle « l'imposture décoloniale ».
DOSSIER : LE MODÈLE BRITANNIQUE
-> Lettre à la reine par Frédéric Mitterrand
Dans une lettre émouvante, Frédéric Mitterrand évoque le prestige unique dont bénéficie Élisabeth II.
-> Les Français et la monarchie britannique par Stéphane Bern
La couronne anglaise fascine les Français. D'après Stéphane Bern, cet engouement tient à une nostalgie de la monarchie, non pour son régime politique mais pour ce qu'elle incarne : une autorité, une sacralité et un pouvoir symbolique capable de faire consensus..
-> L'ombre portée par Marc Lambron
Éprouvant plus de sympathie envers Charles qu'envers Diana, Marc Lambron dresse un portrait peu amène de la princesse. L'académicien épingle ses frasques, sa tristesse ostensible et son rôle de victime complaisante.
-> William, Harry et le fantôme de Diana par Jean des Cars
Jean des Cars s'intéresse aux deux frères qui, soudés par la mort de leur mère, se déchirent aujourd'hui.
-> The Crown et le syndrome d'Aberfan par Jean-Pierre Naugrette
À deux reprises, des Premiers ministres travaillistes ont alerté la reine des dangers qu'encouraient la royauté si elle ne se manifestait pas de compassion : lors de l'accident minier au Pays de Galles en 1966 (Harold Wilson) et à la mort de Lady Di en 1997 (Tony Blair).
-> Et aussi Marc Cerisuelo, Lucien d'Azay, Annick Steta et Marin de Viry
LITTÉRATURE
-> En attendant Camus par Sébastien Lapaque
Sébastien Lapaque s'est glissé dans la peau de George Orwell pour raconter une rencontre manquée avec Camus.
-> Inédit Finir par aimer par Arthur Dreyfus
Arthur Dreyfus décrit ses déambulations au cimetière Montmartre avec Dominique Fernandez.
Ce numéro de printemps de L'Inconvénient s'ouvre avec un hommage signé Geneviève Letarte à notre Leonard Cohen national, « curieux mélange de diva et de moine bouddhiste ». Les rubriques artistiques sont particulièrement riches : en cinéma, vous retrouverez la somptueuse ode funèbre de Pablo Larraín, Jackie; en littérature québécoise, l'oeuvre de contre-culture malheureusement négligée par l'histoire de Jean Basile; en séries, Black Mirror. Dans un noir et blanc contrasté, un photoreportage de David Himbert nous colle au plus près du peuple cubain en deuil de leur « comandante », Fidel Castro. Quant à Thomas Hellman, il nous offre sa réflexion autour du Prix Nobel de littérature remis, ô stupeur, à une rock star et un poète, Bob Dylan! Le tout entoure un grand dossier consacré à la question brûlante d'actualité du populisme : de l'Amérique latine (entretien avec le professeur de l'UQAM José Del Pozo) à la confrontation médiatique Richard Martineau/Marc-André Cyr, « les derniers mouvements du balancier ont singulièrement rapetissé l'espace du dicible ».