Quelles sont les origines intellectuelles de ce mythe politique qui fait le bonheur des nouvelles droites nationalistes ?
Depuis son irruption dans le langage politique français au début des années 2010, "le Grand Remplacement ", présenté comme l'objet d'un constat ou comme une théorie, traduit avant tout une grande peur idéologisée qui est apparue au cours de la seconde moitié du XIXe siècle sous la plume de divers auteurs : la peur de la fin d'un monde.
Le thème du déclin de l'Occident est ainsi revenu à l'ordre du jour. Telle est la thèse de ce nouveau livre de Pierre-André Taguieff, archéologie passionnante d'une vision mythique des causes de nos malheurs.
Si la croyance au "Grand Remplacement" est devenue populaire, c'est parce qu'elle n'a cessé d'être alimentée par les réels problèmes d'intégration posés par une immigration d'origine non européenne, ainsi que par la peur légitime du terrorisme djihadiste. Le déni persistant du malaise global qui en résulte ne fait que provoquer une radicalisation des révoltes contre le "Système".
Las ! On ne répond pas sérieusement à un mythe aussi mobilisateur par une utopie comme celle de la "créolisation du monde", avancée par les nouveaux idéologues gauchistes. Pierre-André Taguieff rappelle qu'il s'agit de chercher des solutions aux vrais problèmes, en se tenant à égale distance de l'angélisme aveugle des adeptes du "politiquement correct" et du catastrophisme des nationalistes exaltés, qui dénoncent à grands cris l'"immigration-invasion".
Tributaire d'une vision racialiste, le terme « antisémitisme » prête à confusion et ne suffit pas à rendre compte de toutes les haines antijuives. Le phénomène est ancien et protéiforme, de la judéophobie antique, qui s'oppose à la religion juive, jusqu'à l'antisionisme radical, en passant par l'antijudaïsme chrétien, la judéophobie antireligieuse des Lumières, celle, anticapitaliste et révolutionnaire, du socialisme des origines, et l'antisémitisme à proprement parler, racial et nationaliste. Il restait à en dresser la typologie et la généalogie. C'est ce à quoi s'applique Pierre-André Taguieff, qui fait ici le tour de toutes les judéophobies pour montrer en quoi elles se fondent sur des rationalisations a posteriori destinées à légitimer des aversions, des peurs et des passions injustifiables.
«?Peut-on sortir de l'antisémitisme?? Et comment???» Cette question conduit Pierre-André Taguieff à s'interroger sur le philosémitisme, qui désigne originellement, dans les rapports entre chrétiens et Juifs, le passage du mépris hostile au respect et à l'estime. Dans ce nouveau livre, il procède à l'examen approfondi des stratégies et des positions marquées par la haine ou la défense (ou l'amour), parfois ambiguë, des Juifs, auxquels on reproche soit leur universalisme, soit leur communautarisme. Ce livre examine les argumentations pro- et anti-juives développées par un ensemble d'auteurs et de figures publiques, du grand historien Michelet au journaliste Yann Moix. Il y est question des postures ambiguës des penseurs des Lumières, mais surtout de l'antisémitisme du XIXe siècle et du XXe sous toutes ses formes, ainsi que de l'antisionisme radical du XXIe. On croise des personnages aussi différents que Mirabeau, l'abbé Grégoire, Wagner, Nietzsche, Drumont, Zola, Renan, Bernard Lazare, Clemenceau, Barrès, Bloy, Bernanos, Blanchot, Gide, Maritain, plusieurs papes, Céline, Rebatet, Xavier Vallat, Alain, Sartre, Simone Weil, Arendt, etc., dont Taguieff analyse avec brio les positions souvent variables, ambivalentes ou contradictoires, non sans traquer aussi les faux-semblants. Cet ouvrage fait oeuvre de salubrité publique. Il est précieux pour déchiffrer les nouvelles phraséologies des discours identitaires qui se plaisent à fantasmer l'ennemi, alimentant l'esprit du soupçon et aiguisant les tensions entre les groupes humains. Pierre-André Taguieff, philosophe, politiste et historien des idées, est l'auteur de nombreux ouvrages, dont La Judéophobie des Modernes (2008). Table Introduction........................................................................................... 11 CHAPITRE 1 - Judéophobie, judéomisie, judéophilie....................... 25 La difficulté de bien nommer : « antijudaïsme », « judéophobie », « antisémitisme »................................................................................... 25 « Antisémitisme » : naissance du mot et premiers usages politiques (1879-1883)........................................................................................ 33 Voyages de la « race juive » : du racialisme diffus à sa réinvention antisioniste............................................................................................ 42 L'avenir d'une passion mal nommée..................................................... 46 CHAPITRE 2 - Face aux Juifs : ambivalences et retournements.................................................................................... 49 Le cas Michelet : une ambivalence équivoque....................................... 49 Clemenceau entre admiration et répulsion............................................ 53 D'un antisémitisme radical à un philosémitisme concordataire : le cas Barrès.......................................................................................... 57 L'universalisme abstrait au secours des Juifs : du rêve de Zola à la critique de Sartre................................................. 59 Parcours inverse : de l'anti-antisémitisme à l'antisémitisme................... 62 CHAPITRE 3 - Antisémitisme et philosémitisme : des frontières floues............................................................................... 67 Anti-antisémitisme et philosémitisme : années 1890 et années 1930................................................................ 69 L'Église face à l'antisémitisme : brefs points de repère........................... 80 Blum vu par Gide : « qualités juives » et « défauts juifs »..................... 83 CHAPITRE 4 - Le « philo-antisémitisme » existe-t-il ? Le cas Léon Bloy................................................................................... 87 CHAPITRE 5 - Comment évoluent les antisémites : adaptations, ruptures, métamorphoses (Rebatet, Vallat, Boutang, Blanchot, Bernanos)............................... 99 CHAPITRE 6 - Le cas Nietzsche : antijudaïsme et anti-antisémitisme..................................................... 107 Un « anti-antisémite » déclaré.............................................................. 109 Du sentiment antisémite comme ressentiment....................................... 110 Un antisémite « à la deuxième puissance » ?......................................... 116 Ni antisémite ni philosémite................................................................. 119 CHAPITRE 7 - Aspects du « philosémitisme » stratégique : à la lumière du cas Céline................................................................... 121 Céline stratège cynique.......................................................................... 122 CHAPITRE 8 - L'affaire Moix : symptôme et analyseur social.............................................................. 129 Combattre l'antisémitisme ou les Juifs : au coeur de la mêlée................ 129 Ce que révèle l'affaire Moix.................................................................. 132 Caméléonisme et double jeu.................................................................. 139 CHAPITRE 9 - Excuses, mauvaise foi et pardon................................ 143 CHAPITRE 10 - L'affaire Meklat : la complaisance médiatique prise au piège........................................ 149 CHAPITRE 11 - Le cas Alain : que faire des révélations d'un Journal intime ?................................. 153 Détour par Simone Weil...................................................................... 155 L'insurmontable ambivalence................................................................ 159 Par-delà la pensée binaire : peut-on être « plus ou moins » antisémite ?........................................... 163 CHAPITRE 12 - La « haine de soi juive » comme symptôme et problème............................................................................................. 165 CHAPITRE 13 - Transmission et réinventions des passions antijuives........................................................................... 175 262 Sortir de l'antisémitisme ? CHAPITRE 14 - Postures troubles et inversion des attitudes........... 183 Distinguer ce qui est confondu.............................................................. 196 Conclusion.............................................................................................. 199 Notes....................................................................................................... 205 Remerciements....................................................................................... 259
Lorsqu'il découvre les Protocoles des sages de Sion, début 1920, Hitler ne doute pas qu'il se trouve en présence d'un document révélant le programme secret des hauts dirigeants juifs, visant à devenir les maîtres du monde. Sa lecture du faux lui donne de surcroît un modèle d'interprétation de la révolution bolchevique, qu'il attribue aux Juifs. À partir du printemps 1920, se forme ainsi dans son esprit le mythe répulsif du « bolchevisme juif » à la conquête du monde, qui s'ajoute à la représentation préexistante du Juif comme maître de la finance internationale. Pour Hitler, lire les Protocoles, c'est apprendre à connaître les Juifs, comprendre les buts qu'ils poursuivent ainsi que leurs stratégies et leurs tactiques. C'est aussi expliquer la marche du monde par ses causes cachées. Les lire, c'est enfin se protéger contre « le Juif », voire commencer à gagner le combat contre l'ennemi absolu en se montrant capable de démonter ses mensonges et de déjouer ses manoeuvres : « Le jour où il sera devenu le livre de chevet d'un peuple, le péril juif pourra être considéré comme conjuré. » Jusqu'en 1939, les Protocoles seront utilisés par les services de propagande du Troisième Reich et les thèmes conspirationnistes empruntés au faux auront structuré définitivement, dès le moment de sa formation, l'idéologie nazie.
La pensée du philosophe, le style du pamphlétaire : c'est à la manière de Nietzsche que Taguieff dénonce ses héritiers de droite et de gauche, modernes et postmodernes, totalitaires ou libertaires. Un festival de lucidité, une relecture de 150 ans de fictions qui se sont voulues des rêves et qui ont tourné au cauchemar.
Nietzsche aura été le philosophe du siècle. Parfois pour le meilleur, souvent pour le pire. Retournant contre le prophète de Dionysos le marteau philosophique que lui-même employait pour ébranler les idoles, Pierre-André Taguieff livre avec acuité, verve et élégance une relecture inédite, iconoclaste et critique de l'histoire de la pensée contemporaine, de ses incohérences et de ses abîmes. Il explore le vaste continent des écrits nietzschéens et antinietzschéens qui continuent d'inspirer et de diviser les philosophes, les écrivains et les artistes, notamment face à la question de la décadence et à celle du nihilisme.
Comment comprendre la fascination récurrente exercée par Nietzsche et sa pensée ? Qu'ont en commun les nietzschéens de droite et les nietzschéens de gauche ? Pourquoi puisent-ils au même fond de métaphores, de paraboles, d'images survoltées pour les surinterpréter ? Comment comprendre cette bataille d'appropriations qui semblent contradictoires mais qui se rejoignent souvent dans le même culte de la force et de la destruction ?
Cet essai est déterminant pour lever nos cécités sur le plus enthousiasmant et le plus aveuglant des philosophes. Un exercice de lucidité qui marque un tournant dans la pensée française et européenne.
Le racisme n'est plus ce qu'il était, et l'antiracisme, à force de poursuivre des logiques contradictoires, est devenu fou. Les antiracistes savants ont découvert l'existence du « racisme sans races », appelé aussi racisme culturel, et celle du « racisme sans racistes », dit « racisme institutionnel », « structurel » ou « systémique ». Le « suprémacisme blanc », loin de se réduire aux néo-nazis qui s'en réclament, serait partout et expliquerait tout. Exportée par les activistes étatsuniens, cette vision fantasmatique du racisme est aujourd'hui dominante. Le néo-antiracisme dénonçant le « privilège blanc » est devenu la forme idéologiquement acceptable du racisme anti-Blancs.
L'affrontement entre des visions incompatibles de l'antiracisme alimente une nouvelle guerre culturelle qu'illustre le conflit entre l'antiracisme universaliste et l'antiracisme identitaire. Face aux figures paradoxales comme les « antiracismes racistes » et les « racismes antiracistes » qui surgissent du décolonialisme, de l'intersectionnalisme, de la « théorie critique de la race » et de la culture « wokiste », l'auteur s'interroge sur la possibilité de refonder ou de réinventer l'antiracisme.
Les convergences entre l'islam fondamentaliste et les extrémismes politiques se sont multipliées depuis les années 1920. Une première alliance idéologique, l'« islamo-nazisme », est apparue sous l'égide du « Grand Mufti » de Jérusalem, Amin al-Husseini, et des Frères musulmans. Après la Seconde Guerre mondiale et la création de l'État d'Israël, une nouvelle configuration idéologique s'est développée au sein des mouvances tiers-mondistes ou altermondialistes ralliées à l'antisionisme radical : l'« islamo-gauchisme ».
En France, aujourd'hui, un profond clivage idéologico-politique oppose les anti-islamistes aux anti-islamophobes, lesquels sont souvent des islamo-gauchistes, c'est-à-dire des militants d'extrême gauche séduits par l'islam politique au point de s'en faire les défenseurs à travers des arguments antiracistes empruntés aux thèses décoloniales ou indigénistes. Les islamo-gauchistes forment des minorités actives sur les réseaux sociaux et dans l'espace universitaire. Ils visent à placer les citoyens devant ce dilemme : être pro-islamistes ou « islamophobes ».
Comment échapper à cette alternative inacceptable ? Comment préserver la liberté d'expression, et plus particulièrement le principe de la libre critique des religions, quand les défenseurs de la laïcité sont accusés de faire preuve d'« islamophobie » par les islamistes et ceux qui les soutiennent, directement ou non ?
En avons-nous fini avec les illusions du progrès ? C'est au retour des grands discours prométhéens que nous assistons avec leurs cortèges d'utopies meurtrières. Dénonçant les nouvelles fabriques de la surhumanité, le philosophe de l'extrême lucidité en appelle ici au réveil de la raison.
Dans ce livre savant et moqueur, Pierre-André Taguieff passe au scalpel l'idéal moderne par excellence, celui d'émancipation, qui exalte, mobilise et aveugle depuis longtemps les Modernes. Le temps est venu de soumettre à un examen critique sans complaisance cette notion qui fait partie du prêt-à-penser dont se sont emparés les utopistes et les démagogues de toutes obédiences.
Comment expliquer que cette notion banale ait pu devenir un thème philosophique et politique majeur depuis la fin du XVIIIe siècle, sous la forme du projet universaliste de l'émancipation du genre humain comme sous celle de l'autonomie croissante de l'individu ? Taguieff analyse la formation philosophique de l'idée d'émancipation, explore ses usages politiques et dissèque ce qu'il appelle l'" émancipationnisme ", produit de la corruption idéologique de cette idée-force. Car l'émancipation comme projet global appelle une critique fondamentale : ce qui est rejeté subrepticement, voire diabolisé, ce sont les attachements, les fidélités, les enracinements, les mémoires particulières, donc la transmission. Il s'agit d'un programme de refonte anthropologique, visant à créer l'" homme nouveau ", chimère d'une société mondiale d'individus également émancipés.
La généalogie d'une idée floue, pour penser librement le monde de demain.
Comment interpréter la marche triomphale d'Emmanuel Macron sans donner dans l'admiration naïve ni dans le dénigrement de principe ? Trois hypothèses :
Il s'agit d'une sorte de miracle : un événement hautement improbable a eu lieu. Reste à expliquer comment le chef charismatique a pu transformer sa puissance de séduction en victoire politique, et à s'interroger sur ce qu'il en fera.
Ses succès électoraux relèvent du symptôme : Macron apparaît comme le produit de la décomposition du système politique français qu'il a habilement exploitée, substituant au vieux clivage droite-gauche le nouveau clivage ouvert-fermé.
Il faut voir dans le phénomène Macron quelque chose comme un mirage : le manieur de symboles tenant du prestidigitateur a réussi à faire croire qu'il portait la bonne nouvelle d'un « changement » salvateur. Mais le stratège hors pair ne saurait faire oublier qu'il est un héritier et non un fondateur.
Centriste et téméraire, courtois et « dégagiste », politiquement correct et « antisystème » : pour le philosophe Pierre-André Taguieff, telle est la recette Macron, une « modération audacieuse », illustration emblématique de la démagogie discrète et policée des nouvelles élites éclairées.
Est-il justifié de proscrire le mot " race " de la Constitution ?
Comment penser qu'en supprimant le terme des textes législatifs, on contribue efficacement à la lutte contre le racisme ? Les préjugés et les comportements racistes sont-ils nécessairement liés à l'emploi du mot " race " ?
Est-il justifié de proscrire le mot " race " de la Constitution ?
Comment penser qu'en supprimant le terme des textes législatifs, on contribue efficacement à la lutte contre le racisme ? Les préjugés et les comportements racistes sont-ils nécessairement liés à l'emploi du mot " race " ? La délégitimation scientifique du concept de race depuis les années 1970 a-t-elle fait reculer le racisme comme ensemble d'attitudes, de pratiques et de croyances idéologiques ? La lutte antiraciste peut-elle se contenter de modeler son discours sur les derniers résultats de la recherche en génétique, alors qu'il semble exister des " racismes sans race " ?
La salutaire mise au point de Pierre-André Taguieff explore ces questions polémiques sur la base d'une information exceptionnelle et réellement transdisciplinaire. Elle se distingue par sa rigueur conceptuelle et la clarté de son argumentation là où, trop souvent, règnent la confusion, l'angélisme et la pensée-slogan. L'auteur montre que, depuis les commencements de l'époque moderne, un spectre hante l'imaginaire occidental, tiraillé entre l'idée de l'unité du genre humain et le constat de la diversité des humains.
Les débats philosophiques et scientifiques sont ici convoqués pour appréhender l'évolution de la pensée occidentale autour de cette notion problématique de " race " et nourrir nos interrogations de citoyens sur les rapports entre le savoir scientifique, la politique et la morale.
Le retour du plus célèbre faux de la littérature antijuive dans l?actualité, les Protocoles des Sages de Sion, nous a conduit à publier une nouvelle édition revue et augmentée de l?étude, épuisée depuis plusieurs années, que lui avait consacré Pierre-André Taguieff en 1992.
Les «Protocoles» ont été fabriqués à Paris, en 1900-1901, par les services de la police politique secrète du Tsar, l?Okhrana, qui a fait appel, pour réaliser ce travail, au faussaire Matthieu Golovinski. Ce document, se présentant comme les minutes de séances secrètes tenues par les plus hauts dirigeants du «judaïsme mondial», était censé révéler leur programme de conquête du monde.
Dès 1921, la démonstration philologique a été faite qu?il s?agissait d?un faux paraphrasant le Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu, pamphlet alors bien oublié de l?avocat Maurice Joly, publié à Bruxelles en 1864, et dirigé contre Napoléon III. Cependant, après cette démonstration sans appel, les «Protocoles» n?en ont pas moins continué leur course, jusqu?à devenir un best-seller planétaire.
Le principal but des faussaires de l?Okhrana était de disqualifier toute tentative de modernisation «libérale» de l?Empire tsariste en la présentant comme une «affaire juive» ou «judéo-maçonnique». De 1903 à la révolution d?Octobre, les «Protocoles» sont restés une arme idéologique dans les mains des antisémites russes et des policiers manipulateurs. Le faux n?est devenu le principal vecteur du mythe de la «conspiration juive mondiale» qu?après 1917. Le «péril juif» a pris les couleurs du «péril rouge» avec le meurtre de la famille impériale (17 juillet 1918), dénoncé comme un «crime rituel» commis par les «bolcheviks juifs».
Utilisés d?abord comme machine de guerre idéologique contre le bolchevisme, les «Protocoles» ont été exploités à d?autres fins : expliquer après coup le déclenchement de la Grande Guerre comme la défaite de l?Allemagne par une machination juive, dénoncer la prétendue collusion des Juifs et de la «haute finance internationale», réduire les régimes démocratiques à des masques d?une «ploutocratie mondiale à tête juive», stigmatiser le sionisme comme une entreprise juive occulte de domination du monde, enfin démoniser l?Etat d?Israël, mythifié en tant que centre du «complot juif mondial».
Les «Protocoles» sont ainsi présents dans l?attirail idéologique du «nouvel antisémitisme» qui se déchaîne après la guerre des Six Jours (juin 1967). Depuis, la nouvelle judéophobie à base «antisioniste» s?est enrichie des négations du «révisionnisme», tandis que, dans les pays d?Europe de l?Est (communistes, puis post-communistes) comme dans les pays arabes et plus largement dans le monde musulman, la «conspiration juive internationale» est devenue le «complot sioniste mondial».
Penser d'une façon conspirationniste, c'est non pas croire que les complots existent, car ils n'ont jamais cessé d'exister, mais voir des complots partout et croire qu'ils expliquent tout ou presque dans la marche du monde. Il faut clarifier les termes employés, car l'expression « théorie du complot » (conspiracy theory, Verschwrungstheorie) est trompeuse. L'histoire universelle est remplie de complots réels, qui ont abouti ou échoué. Mais elle est aussi pleine de complots fictifs ou imaginaires attribués à des minorités actives ou aux autorités en place (gouvernements, services secrets, etc.), objets de croyances collectives. Dans l'expression mal formée « théorie du complot », le « complot » est nécessairement un complot. Dans un monde de fortes incertitudes et de peurs, où l'adhésion aux « grands récits » de nature religieuse a faibli, la multiplication des représentations ou des récits conspirationnistes, leur diffusion rapide et leur banalisation, est un phénomène remarquable, mais aisément explicable : ces récits, aussi délirants soient-ils, présentent l'avantage de rendre lisibles les événements. Ils permettent ainsi d'échapper au spectacle terrifiant d'un monde chaotique dans lequel tout semble possible, à commencer par le pire. D'où le succès public de ces récits. Sous le regard conspirationniste, les coïncidences ne sont jamais fortuites, elles révèlent des connexions cachées, et permettent de fabriquer des modèles explicatifs des événements. Les cas fourmillent, de l'« affaire DSK » à la grande crise financière actuelle
Depuis le milieu des années 1980, les formations politiques dites « populistes » ou « néopopulistes » de droite, sans perdre leur dimension protestataire et anti-élites, sont devenues de plus en plus identitaires, anti-européistes et anti-immigrés. On peut y voir l'apparition de nationalismes non classiques, qui ont substitué aux visées expansionnistes ou impérialistes des préoccupations défensives ou conservatrices, centrées sur la préservation des identités collectives supposées menacées. Dans ces nouvelles mobilisations nationalistes qui séduisent de plus en plus de citoyens, l'orientation xénophobe est moins politique que culturelle. L'ennemi principal n'est plus le pays voisin, rival menaçant, mais l'ensemble des forces et des flux censés mettre en péril les manières de vivre, de penser et de sentir des citoyens de telle ou telle communauté nationale. C'est à ce titre que l'« américanisation » ou l'« islamisation » des moeurs sont dénoncées. Loin d'avoir mis fin aux mobilisations nationalistes, la construction européenne et la mondialisation sont devenues les principales causes de ces réactions nationalistes non prévues par les experts. Cette évolution de nombreuses formations politiques vers une nouvelle forme de nationalisme, un néonationalisme idéologiquement compatible avec le néolibéralisme comme avec le social-étatisme (l'État-providence), a été masquée par le style populiste de leurs leaders, pratiquant l'appel au peuple contre le « système » ou les élites dirigeantes, ainsi que par un étiquetage polémique consistant à les inclure dans la catégorie diabolisante d'« extrême droite », interdisant toute analyse fine et non biaisée de leurs conditions d'apparition, de leurs traits distinctifs et des facteurs de leurs succès électoraux. Il est contre-productif de dénoncer ces formations politiques comme anti-démocratiques, alors que la plupart d'entre elles exigent plus de démocratie et d'engagement civique que n'en permettent aujourd'hui les démocraties représentatives, minées par l'érosion de la confiance entre gouvernants et gouvernés. S'il est légitime de s'interroger, non sans inquiétude, sur cette grande vague national-populiste qui balaie l'Europe depuis une trentaine d'années, il faut aussi reconnaître que la séduction croissante de ces mobilisations idéologiquement nationalistes et rhétoriquement populistes constituent un défi pour tous les citoyens soucieux de revivifier la démocratie sans restreindre le champ des libertés individuelles.
Nous avons découvert un " autre " que nous n'imaginions pas : le jihadiste. Nous sommes stupéfiés de voir surgir des " barbares " d'un nouveau type, vivant et pensant dans un tout autre monde culturel que le nôtre, et fermement décidés à le soumettre ou à le détruire. Mais comment expliquer la séduction que ces fanatiques exercent ? Pourquoi font-ils des prosélytes ?
Nous avons découvert un " autre " que nous n'imaginions pas : le jihadiste. Nous sommes stupéfiés de voir surgir des " barbares " d'un nouveau type, vivant et pensant dans un tout autre monde culturel que le nôtre, et fermement décidés à le soumettre ou à le détruire. Mais comment expliquer la séduction que ces fanatiques exercent ? Pourquoi font-ils des prosélytes ? Notre culture laïcisée nous fait sous-estimer la force des croyances religieuses qui animent les jihadistes.
L'islamisme radical représente la dernière des idéologies légitimant l'usage de la violence absolue contre les ennemis que ses adeptes désignent : mécréants ou infidèles. L'utopisme révolutionnaire s'est réfugié dans l'islamisme jihadiste, qui nous a déclaré la guerre. " Nous ", c'est-à-dire non seulement les Occidentaux vivant dans des sociétés démocratiques, mais tous les humains décidés à défendre leurs libertés.
Pierre-André Taguieff appelle à reconnaître ce fondamentalisme islamique guerrier comme le nouvel ennemi. Il retrace l'histoire de la doctrine du jihad jusqu'à ses réinterprétations, au XXe siècle, par les principaux théoriciens de l'islamisme. Il analyse enfin les usages du terme " islamophobie ", instrumentalisé par certains pour mobiliser les musulmans et les pousser à l'auto-ségrégation, voire à l'engagement jihadiste.
L'islamisme jihadiste incarne une paradoxale révolution réactionnaire porteuse d'un projet impérialiste. Contre cet ennemi imprévu, le combat intellectuel et plus largement culturel est l'affaire de tous, musulmans anti-jihadistes compris.
L'analyse exigeante et lucide d'un grand intellectuel sur ce mélange inédit d'obscurantisme, de fanatisme et de propagande guerrière qui nous menace.
Un essai qui explique comment l'idéologie racialiste est née en France à la fin du XIXe siècle, et comment elle s'est répandue pour donner les formes de racisme contemporaines.
L'étude de l'engagement d'écrivains, de journalistes et d'universitaires dans la propagande antijuive entre 1940 et 1944, au service du régime de Vichy, mais surtout dans l'orbite de la collaboration idéologique active, constitue l'objet de ce livre.
Depuis la fin du XIXe siècle, l'antisémitisme français s'est constitué en un genre politico-littéraire, avec son stock de stéréotypes, son code culturel et sa langue de métier. Le caractère répétitif de la littérature antijuive n'a pas empêché cette dernière de s'accommoder à la situation d'exception que constitue la période de l'Occupation, en mettant l'accent soit sur la dénonciation du " complot judéomaçonnique ", soit sur celle du " complot judéobolchevique ", souvent associée à celle du " complot judéocapitaliste ". Car l'imaginaire conspirationniste colore toute la production journalistico-littéraire orientée vers l'action antijuive.
L'antisémitisme de plume, poussé à son paroxysme par une minorité de propagandistes acquis à la cause nazie, n'avait jamais fait l'objet d'une recherche approfondie. Outre les études historiques, thématiques et biographiques qu'il comporte, cet ouvrage rend enfin accessibles des documents jusqu'alors réservés aux chercheurs. Il restitue dans leur contexte ces écrits qui, à côté des mesures d'exclusion, ont participé à la mise en condition psychologique de la population. Dénonçant, depuis Paris, l'" attentisme " du régime de Vichy en matière de lutte contre les Juifs, leurs auteurs s'appliquent en même temps à revendiquer l'antériorité et la paternité d'une tradition antisémite française qui, depuis Drumont, n'aurait rien à envier aux nazis. Qui étaient ces propagandistes dont les écrits atteignent un degré de violence parfois insoutenable ?
Les héritiers de l'antisémitisme d'Etat défini par l'Action française, tel que Xavier Vallat, se reconnaissent dans la politique antijuive de Vichy en 1940-1941, alors que les antijuifs racistes, se référant à une vision pseudo-scientifique de la " race " ou de l'" ethnie juive ", comme Montandon ou Darquier de Pellepoix, se retrouvent dans le champ du collaborationnisme.
En jouant Céline contre Maurras, Lucien Rebatet institue l'auteur de
Bagatelles pour un massacre en refondateur de l'antisémitisme en France.
C'est sous la bannière des écrits de Céline que des plumitifs antijuifs tels que Jean Boissel ou Paul Riche agrémentent leur programme raciste de mesures eugénistes. La stérilisation totale est ainsi prônée par certains antisémites de plume pour " résoudre la question juive ", par delà les mesures, " insuffisantes " selon eux, prises par Vichy, voire par les autorités allemandes.
Ce livre constitue une somme sans équivalent sur la question. Il est autant destiné au lecteur en quête d'informations précises sur les acteurs, les auteurs et les textes, qu'au chercheur désireux de poursuivre l'investigation sur l'une ou l'autre des multiples pistes ouvertes.
"La pandémie de Covid-19 constitue une épreuve par laquelle nous mesurons les limites de notre savoir et de notre pouvoir. En nous plaçant devant l'inexplicable et l'incurable ainsi que devant des conflits de valeurs insurmontables, elle réveille le sentiment tragique de l'existence. Mais cette défaite de l'optimisme prométhéen est aussi, en France, un éveil du sens du réel et de l'esprit critique face aux chimères du postnational, qui ont contribué à faire perdre à la nation son indépendance. Pour le philosophe Pierre-André Taguieff, l'heure est à la réinvention d'un État souverain, cadre nécessaire pour une démocratie forte.
Présentation de la collection : Et après ? Notre monde post-coronavirus ne sera sans doute plus le même. Quel sera le rôle de l'État ? Doit-on remettre en cause la mondialisation ? Doit-on se méfier ou s'appuyer davantage sur les scientifiques ? Autant de questions, et bien d'autres, sur lesquelles il faudra se pencher.
Les Éditions de l'Observatoire, depuis leur création, ont l'ambition d'anticiper et de créer les débats d'idées. Nous continuons donc notre mission dans cette période propre à la réflexion en publiant de courts livres numériques qui amorcent déjà les thèmes de ce « monde d'après ». Nos auteurs ont répondu présents, conscients de former au sein de leur maison d'édition une véritable communauté de pensée.
Muriel Beyer
Directrice des Éditions de l'Observatoire"
"La pandémie de Covid-19 constitue une épreuve par laquelle nous mesurons les limites de notre savoir et de notre pouvoir. En nous plaçant devant l'inexplicable et l'incurable ainsi que devant des conflits de valeurs insurmontables, elle réveille le sentiment tragique de l'existence. Mais cette défaite de l'optimisme prométhéen est aussi, en France, un éveil du sens du réel et de l'esprit critique face aux chimères du postnational, qui ont contribué à faire perdre à la nation son indépendance. Pour le philosophe Pierre-André Taguieff, l'heure est à la réinvention d'un État souverain, cadre nécessaire pour une démocratie forte.
Présentation de la collection : Et après ? Notre monde post-coronavirus ne sera sans doute plus le même. Quel sera le rôle de l'État ? Doit-on remettre en cause la mondialisation ? Doit-on se méfier ou s'appuyer davantage sur les scientifiques ? Autant de questions, et bien d'autres, sur lesquelles il faudra se pencher.
Les Éditions de l'Observatoire, depuis leur création, ont l'ambition d'anticiper et de créer les débats d'idées. Nous continuons donc notre mission dans cette période propre à la réflexion en publiant de courts livres numériques qui amorcent déjà les thèmes de ce « monde d'après ». Nos auteurs ont répondu présents, conscients de former au sein de leur maison d'édition une véritable communauté de pensée.
Muriel Beyer
Directrice des Éditions de l'Observatoire"
La justification de ce qu'on appelle, depuis le début des années 1970, la bioéthique, réside dans l'inquiétude diffuse devant l'accélération des progrès techno-scientifiques qui, notamment dans le domaine biomédical, paraissent menacer l'humanité de l'homme. Les pouvoirs accrus nés des avancées du savoir biologique mettent en évidence la fragilité et la vulnérabilité de ce qui est humain, mais tout autant de ce qui relève du vivant en général. D'où le sentiment que la position de limites est d'une extrême urgence. La peur a conduit à la conscience d'une responsabilité nouvelle des hommes vis-à-vis de leur nature comme de la nature, c'està- dire de la biodiversité.
Dans cet essai, Pierre-André Taguieff montre que la bioéthique illustre la quête contemporaine du consensus par la délibération et le compromis, en tant que mode de résolution des conflits. C'est pourquoi elle se présente idéalement comme un discours du juste milieu, à égale distance des thèses jugées extrémistes, issues soit de l'intransigeantisme religieux, soit du scientisme technophile. Mais peut-on trouver un compromis acceptable entre des positions incompatibles, sinon par des opérations rhétoriques plus ou moins réussies ?
La bioéthique ne se confond pas avec l'éthique médicale. Elle doit être repensée comme éthique de la vie ou du vivant, et rejoindre ainsi le souci écologique. Loin de se réduire à une morale humaine, trop humaine, elle est vouée à s'accomplir dans une perception inséparablement éthique et esthétique de la nature.
Quoi de commun entre Voltaire et l'islamisme radical ? Quoi de commun entre Marx et l'antisémitisme nazi ? La haine des Juifs, une haine qui, au regard de l'histoire, apparaît comme la plus longue, la plus intense et la plus délirante ayant jamais visé un groupe humain. S'appuyant sur une documentation considérable, Pierre-André Taguieff nous montre ici comment la judéophobie, quelle que soit sa forme historique, fonctionne sur la base de récits d'accusation, organisés comme des mythes, par lesquels les Juifs sont déshumanisés de diverses façons. L'histoire globale de la judéophobie qu'il nous livre permet de saisir la permanence, la récurrence des stéréotypes antijuifs, mais aussi leur surprenante capacité d'adaptation et de diffusion planétaire, depuis l'antijudaïsme antique jusqu'à l'antisionisme radical qui s'est internationalisé depuis la fin du XXe siècle. Si les Juifs ont longtemps été mis en accusation par l'Occident chrétien, c'est, en effet, l'Occident judéochrétien qui se trouve désormais mis en accusation par ses ennemis, tant intérieurs qu'extérieurs. Comme le montre jusqu'à la caricature le discours des islamistes radicaux, aujourd'hui, la haine des Juifs va, sans conteste, de pair avec celle de l'Occident. Historien des idées, philosophe et politologue, Pierre-André Taguieff est directeur de recherche au CNRS. Il est l'auteur de nombreux ouvrages, dont La Force du préjugé, Les Fins de l'antiracisme ou, plus récemment, Prêcheurs de haine.
Dès ses premières conceptualisations, aux XVIIeme et XVIIIeme siècles, l'idée de progrès implique l'abolition des limites jusque-là imposées au savoir et au pouvoir de l'homme : l'humanité est indéfiniment perfectible, l'avenir ouvert et constellé de promesses. Maître de la nature, sujet souverain, l'homme dispose du réel qu'il imagine malléable et manipulable à l'infini.
C'est au cours du XXeme siècle que les croyances progressistes vont être ébranlées par la découverte d'une barbarie scientificisée et technicisée. La crise environnementale, le constat des « dégâts du progrès » renforceront la vision catastrophiste d'un progrès « meurtrier ». La puissance dangereuse mais bénéfique de Prométhée s'est transformée en pouvoir de destruction. D'où le dilemme paralysant : retour impossible à l'optimisme progressiste ou fuite nihiliste dans la désespérance.
La promesse d'une amélioration de la condition humaine demeure cependant un horizon de sens pour l'humanité. Aussi importe-t-il de repenser le progrès. Une telle entreprise suppose d'en retracer quatre siècles d'histoire conceptuelle et politique et d'en analyser les principales théorisations, mais aussi de clarifier les raisons des débats contemporains entre néo- et antiprogressistes.
Un exercice de pensée qui se propose de rompre avec les évidences reçues. Car si le progrès a un avenir, c'est à la condition d'être « défatalisé » et « désutopisé ».
" L'antilepénisme ordinaire a pris l'allure d'une machine fonctionnant dans un seul sens : empêcher de connaître et de comprendre l'ennemi désigné, interdire toute discussion libre et informée sur le mouvement lepéniste, substituer l'indignation morale et la condamnation diabolisante à la critique argumentée et à la lutte politique. La diabolisation de l'adversaire empoisonne le débat démocratique et profite en définitive au parti lepéniste, qui tire habilement parti de la dénonciation vertueuse et consensuelle dont il est l'objet pour se poser en victime du "Système'. Toute dénonciation extrémiste fait le jeu de l'extrémisme dénoncé. Le seul moyen de dire clairement en quoi les orientations du FN sont inacceptables consiste à analyser le programme de ce parti sans lunettes idéologiques, donc sans le lire à travers les stéréotypes accumulés au terme d'une longue tradition "antifasciste'. Face au FN, il faut d'abord vouloir le connaître, puis le juger sur ses résultats locaux, dans la gestion municipale, et non plus seulement sur ses intentions déclarées ou ses projets. " Ce livre, qui analyse la diabolisation dans tous ses aspects, s'efforce de penser l'extrémisme politique, sur la base de multiples exemples historiques. Il s'impose pour faire face aux extrémismes contemporains.
GRAND ENTRETIEN
Pierre-André Taguieff : "La lâcheté et l'esprit grégaire expliquent l'affaissement de la pensée critique". Pierre-André Taguieff dresse un état des lieux de la vie intellectuelle française. Grand connaisseur de Nietzsche et de la French Theory, l'essayiste revient sur la notion de déconstruction et analyse la résurgence des questions liées à la « race ». Il critique avec force ce qu'il appelle « l'imposture décoloniale ».
DOSSIER : LE MODÈLE BRITANNIQUE
-> Lettre à la reine par Frédéric Mitterrand
Dans une lettre émouvante, Frédéric Mitterrand évoque le prestige unique dont bénéficie Élisabeth II.
-> Les Français et la monarchie britannique par Stéphane Bern
La couronne anglaise fascine les Français. D'après Stéphane Bern, cet engouement tient à une nostalgie de la monarchie, non pour son régime politique mais pour ce qu'elle incarne : une autorité, une sacralité et un pouvoir symbolique capable de faire consensus..
-> L'ombre portée par Marc Lambron
Éprouvant plus de sympathie envers Charles qu'envers Diana, Marc Lambron dresse un portrait peu amène de la princesse. L'académicien épingle ses frasques, sa tristesse ostensible et son rôle de victime complaisante.
-> William, Harry et le fantôme de Diana par Jean des Cars
Jean des Cars s'intéresse aux deux frères qui, soudés par la mort de leur mère, se déchirent aujourd'hui.
-> The Crown et le syndrome d'Aberfan par Jean-Pierre Naugrette
À deux reprises, des Premiers ministres travaillistes ont alerté la reine des dangers qu'encouraient la royauté si elle ne se manifestait pas de compassion : lors de l'accident minier au Pays de Galles en 1966 (Harold Wilson) et à la mort de Lady Di en 1997 (Tony Blair).
-> Et aussi Marc Cerisuelo, Lucien d'Azay, Annick Steta et Marin de Viry
LITTÉRATURE
-> En attendant Camus par Sébastien Lapaque
Sébastien Lapaque s'est glissé dans la peau de George Orwell pour raconter une rencontre manquée avec Camus.
-> Inédit Finir par aimer par Arthur Dreyfus
Arthur Dreyfus décrit ses déambulations au cimetière Montmartre avec Dominique Fernandez.