Édition enrichie (Présentation et notes)« ...C'était bien une Vénus, et d'une merveilleuse beauté. Elle avait le haut du corps nu, comme les anciens représentaient d'ordinaire les grandes divinités. Rien de plus suave, de plus voluptueux que ses contours ; rien de plus élégant et de plus noble que sa draperie. Quant à la figure, jamais je ne parviendrai à exprimer son caractère étrange, et dont le type ne se rapprochait de celui d'aucune statue antique dont il me souvienne. Tous les traits étaient contractés légèrement : les yeux un peu obliques, la bouche relevée des coins, les narines quelque peu gonflées. Dédain, ironie, cruauté se lisaient sur son visage. En vérité, plus on regardait cette admirable statue, et plus on éprouvait le sentiment pénible qu'une si merveilleuse beauté pût s'allier à l'absence de toute sensibilité.
- Si le modèle a jamais existé, dis-je à M. de Peyreho-rade, que je plains ses amants ! Elle a dû se complaire à les faire mourir de désespoir. Il y a dans son expression quelque chose de féroce, et pourtant je n'ai jamais vu rien de si beau »...
Présentation et notes par Michel Simonin.
Edition enrichie (Introduction, notes, appendice, biographie et bibliographie)
Carmen, sauvage et corrompue, passionnée sans tendresse, ne sait ni attendre quand elle désire, ni résister quand on lui plaît. Carmen est de ces femmes incandescentes qui savent susciter la passion dès le premier regard, celle du narrateur, d'abord, et celle de Don José, surtout, qui pour elle plongera dans la briganderie et le crime. Carmen est une créature insaisissable, tourbillonnant dans le monde coloré et sulfureux des contrebandiers andalous et des bohémiens transis d'amour, peinte d'une main de maître par un Mérimée au sommet de son art.Édition revue de Jean Balsamo.
Des formes voluptueuses, un corps parfaitement proportionné, une posture sensuelle... Au premier coup d'oeil, le jeune antiquaire venu de Paris pour visiter les ruines du village d'Ille est séduit par la statue découverte dans le domaine de son hôte, M. de Peyrehorade. Mais le visage de cette Vénus a quelque chose d'étrange : son incroyable beauté semble se muer tantôt en ironie, tantôt en froide cruauté - comme si l'idole de bronze était animée d'une vie propre. Gare à celui qui se jouerait d'elle, sa punition pourrait être sévère.
La Vénus d'Ille est suivie de Vision de Charles XI, Il Viccolo di Madama Lucrezia, La Perle de Tolède et Federigo.
Au cours d'un voyage, sous le soleil brûlant de l'Andalousie, le narrateur fait la rencontre de don José, célèbre voleur, qui lui confie sa terrible histoire. Alors qu'il était jeune soldat, il est tombé sous le charme d'une gitane. Envoûtante, effrontée, une fleur de cassis à la bouche, telle apparaît Carmen. Transi d'amour pour cet être insaisissable, don José va devenir fou de jalousie. Incarnant la liberté et la passion, femme fatale par excellence, Carmen fait partie des grands mythes littéraires. De l'opéra à la chanson contemporaine, l'héroïne de Mérimée a inspiré de nombreux artistes.
Objets d'étude : La fiction pour interroger le réel [4e] / Le roman et le récit du XVII siècle au XXI siècle [2de]
Dossier pédagogique : Cinq fiches pour saisir les enjeux de l'oeuvre
Prolongement : Carmen, l'éternelle (corpus de textes).
Edition enrichie (Introduction, notes, variantes, appendice, chronologie et bibliographie)De sa mission d'inspection des monuments historiques en Corse, Mérimée rapporta de précieuses notes de voyage. Mais l'archéologue avouait son impuissance à exprimer le mystère de l'âme corse. Au romancier de prendre le relais : mieux que le traité savant dont elle tirait sa substance, la fiction savait recréer une Corse éternelle dans toute sa vérité, évitant avec ironie les lieux communs trop abondants d'une couleur locale à l'usage des touristes. Sous le regard de bandits, de bergers et d'une belle Irlandaise, Orso, en héros tragique, est déchiré entre le respect de la justice et la nécessité de la vendetta, soumis aux forces archaïques que déchaîne, telle une moderne Electre, sa soeur, la belle Colomba, jeteuse de sorts et voceratrice sublime.
Introduction et notes de Jean Balsamo.
Texte intégral
Marin expérimenté, le capitaine Ledoux est le maître à bord de l'Espérance, long navire destiné au commerce triangulaire. Tamango, fameux guerrier sénégalais, est son pourvoyeur en esclaves noirs. Mais le marché qu'ils passent ensemble est un marché de dupes, et Tamango lui-même pourrait bien devenir la plus belle prise du capitaine...
Nouvelle publiée en octobre 1829, Tamango aborde sans détours un sujet d'autant plus brûlant à l'époque que la traite se poursuivait, malgré son interdiction en 1815. Mérimée donne à cette page sombre de l'histoire humaine la figure forte et cruelle de Tamango, et le visage plus ordinaire d'un Ledoux, habile et froid.Bibliocollège propose :
o le texte intégral annoté,
o des questionnaires au fil du texte,
o des documents iconographiques exploités,
o une présentation de Prosper Mérimée,
o un aperçu du genre de la nouvelle,
o un groupement de textes : « L'abolition... et après ? ».
BnF collection ebooks - "En sortant de Porto-Vecchio, et se dirigeant vers l'intérieur de l'île, on voit le terrain s'élever assez rapidement, et, après trois heures de marche par des sentiers tortueux, obstrués par de gros quartiers de rocs, et quelquefois coupés par des ravins, on se trouve sur le bord d'un mâquis très-étendu : C'est la patrie des bergers corses, et de quiconque s'est brouillé avec la justice."
Edition enrichie (Introduction, notes, appendices, chronologie et bibliographie)Un notable corse qui n'hésite pas à tuer son fils coupable d'avoir dénoncé un bandit aux gendarmes, un roi de Suède qui prophétise l'assassinat de son successeur, un jeune officier insouciant qui découvre les horreurs de la guerre, une révolte sur un négrier, un combat naval où l'on expie une déloyauté aux cartes, des matadors mourants. Dans les nouvelles de Mosaïque, Mérimée fait le tableau de l'énergie individuelle poussée à son comble, en crimes et en vertus. Même les salons des gens du monde, dans le murmure banal des conversations, bruissent des tortures du remords et de la jalousie, s'illuminent de brusques envies de meurtres. Et pour dire tout cela, pour raconter au lecteur intelligent et complice les forces des passions et l'ironie du sort, une simplicité parfaite et continue, qui serre la vérité au plus près, un style dépouillé et bref, qui rend chaque trait essentiel. Mérimée sait que la bonne littérature ne se paie pas de mots.
Cette édition du texte intégral comporte les nouvelles suivantes : Mateo Falcone - Vision de Charles XI - L'enlèvement de la redoute - Tamango - Federigo - Le vase étrusque - La partie de trictrac - Lettres d'Espagne.Edition de Jean Balsamo.
"Vers 1500 un assassinat ou un empoisonnement n'inspiraient pas la même horreur qu'ils inspirent aujourd'hui (Préface de la Chronique du temps de Charles IX)".
Prosper Mérimée
Prosper Mérimée "Mateo Falcone" suivi de Djoumane", "L'Enlèvement de la redoute".
"C'est l'identité des modernes que Mérimée dérange : ses contes sont des comparaisons qui mettent côte à côte en les reliant historiquement les comportements humains anciens et présents. De ces comparaisons ressort le chemin parcouru par une civilisation qui reconnaît mal ses crimes barbares, rejetés en des contrées ou dans un passé lointains."
Claude Colombini-Frémeaux & Alexandre Wong
Pierre Bellemare trouve dans les récits du XIXe, publiés pour bon nombre d'entre eux dans les revues et les journaux de l'époque, l'occasion de nous faire réentendre une voix qu'on associe volontiers à l'esprit de la narration populaire, et ici, en particulier, à la forme du roman-feuilleton qui permit aux journaux, à partir de 1836, de s'assurer de la fidélité de leurs lecteurs et d'en accroître le nombre. Tous les grands romanciers sont passés par là : Hugo, Balzac, Dumas, Eugène Sue...
Edition enrichie (Présentation, notes et annexes)« Il y avait dans l'oratoire de la comtesse de Maraña un tableau qui représentait les tourments du purgatoire. Tous les genres de supplices dont le peintre avait pu s'aviser s'y trouvaient représentés avec tant d'exactitude que le tortionnaire de l'Inquisition n'y aurait rien trouvé à reprendre... »
« Le petit Juan, toutes les fois qu'il entrait chez sa mère, demeurait longtemps immobile en contemplation devant ce tableau qui l'effrayait et le captivait à la fois. Surtout, il ne pouvait détacher ses yeux d'un homme dont un serpent paraissait ronger les entrailles pendant qu'il était suspendu au-dessus d'un brasier ardent au moyen d'hameçons de fer qui l'accrochaient par les côtes... »
C'est à trente et un ans que Prosper Mérimée compose ce récit, version personnelle du mythe de Don Juan. L'éclat de la couleur locale, les rebondissements de l'intrigue - duels, sérénades, coups de théâtre - en font l'un des morceaux de bravoure de l'« espagnolisme » romantique. Mais ce qui donne à cet alerte récit toute sa grâce, c'est surtout la subtile ironie d'un esprit affranchi des croyances, qui sait composer avec les ressources du surnaturel le plus singulier dénouement.
Alors que Mateo Falcone, l'un des meilleurs tireurs au fusil de son temps, s'absente une journée, son fils, Fortunato, voit arriver un bandit en fuite qui le supplie de le cacher... Fortunato, encore très jeune, prouvera-t-il son sens de l'honneur en sauvant le bandit blessé ? Rondino est quant à lui un brigand sublime qui refuse de se plier aux lois des hommes. Du maquis corse aux montagnes piémontaises, nous découvrons deux personnages sauvages, purs et intransigeants, ne respectant que le code de l'honneur.
BnF collection ebooks - "Jolie de Chaverny était mariée depuis six ans environ, et depuis à peu près cinq ans et six mois, elle avait reconnu qu'il lui était non seulement impossible d'aimer son mari, mais encore qu'il lui était bien difficile d'avoir quelque estime pour lui."
Une étrange statue antique de Vénus au regard féroce est déterrée dans le jardin d'un notable de province, M. de Peyrehorade. Est-ce une bienveillante représentation de la déesse de l'Amour, ou bien est-elle maléfique comme le prétendent les habitants du village ? Et que signifient les inquiétantes inscriptions gravées sur son socle ?
Que le lecteur ne s'y trompe pas : en dépit de son titre, ce livre n'a rien d'une austère chronique. En prenant pour sujet la Saint-Barthélemy et les guerres de Religion qui ensanglantèrent la France du XVIe siècle, Mérimée, au plus fort de la ferveur romantique pour Walter Scott, s'attache à déjouer les codes du roman historique. Souhaitez-vous un portrait de Charles IX ? Allez plutôt « voir son buste au musée d'Angoulême », rétorque l'auteur.Vous attendez-vous à ce qu'apparaisse la reine Margot ? Vous serez déçu : « elle était un
peu indisposée, et gardait la chambre»... C'est Bernard de Mergy, un parfait anonyme, qui occupe le devant de la scène : ce jeune huguenot, amoureux d'une comtesse catholique prompte au prosélytisme, est aux prises avec son propre frère, qui s'est converti. Dans cette oeuvre de jeunesse, qui est aussi son unique roman, Mérimée engage avec brio une réflexion sur cette question brûlante : comment les hommes en viennent-ils à s'entretuer monstrueusement ? Et nous offre une chronique d'un genre inédit - « un ouvrage plein d'esprit à la Voltaire », disait Stendhal.
En 1857, Mérimée écrit à une amie : " Avez-vous lu La Vénus d'Ille, une histoire de revenants que j'ai faite ? C'est, selon moi, mon chef-d'oeuvre. " Cette Vénus de bronze d'une beauté foudroyante aux yeux incrustés d'argent, il l'invente avec des légendes médiévales et des souvenirs de ses tournées archéologiques dans le Roussillon. Le jour de son mariage, un jeune homme ivre et désinvolte glisse au doigt de la statue la bague destinée à sa fiancée. Au matin de la nuit de noces, on le retrouve mort, après, semble-t-il, une agonie d'épouvante. De l'étrange au merveilleux, du bizarre au fantastique, on ne saura jamais comment la féroce statue nous entraîne dans son mystère. C'est l'art de Mérimée, la magie de son style glacial, ironique, parfaitement invisible.
« - Théodore, dit M. le professeur Wittembach, veuillez me donner ce cahier relié en parchemin, sur la seconde tablette, au-dessus du secrétaire ; non pas celui-ci, mais le petit in-octavo. C'est là que j'ai réuni toutes les notes de mon journal de 1866, du moins celles qui se rapportent au comte Szémioth.
Le professeur mit ses lunettes, et, au milieu du plus profond silence, lut ce qui suit :
LOKIS
avec ce proverbe lithuanien pour épigraphe :
Miszka su Lokiu,
Abu du tokiu. »
Lokis - ou la dernière nouvelle de Prosper Mérimée - à la frontière du réel et de la fantasmagorie, directement inspirée des légendes et des mystères slaves.
Format professionnel électronique © Ink Book édition.
BnF collection ebooks - "Biarritz, septembre 1866. Un jeune homme se promenait d'un air agité dans le vestibule d'un chemin de fer. Il avait des lunettes bleues, et quoiqu'il ne fût pas enrhumé, il portait sans cesse son mouchoir à son nez. De la main gauche il tenait un petit sac noir qui contenait, comme je l'ai appris plus tard, une robe de chambre de soie et un pantalon turc."
Je n'hésite point à rapporter à une époque antérieure à l'établissement des Romains dans là Corse quelques monuments d'origine inconnue, et absolumeut analogues à ceux qu'en France ou en Angleterre on nommerait druidiques ou celtiques. Si, dans notre pays, on est embarrassé pour assigner une date à leur construction, à plus forte raison l'incertitude redouble lorsqu'on les rencontre dans une île assez éloignée du continent celtique, et qui n'a eu que fort tard des relations connues avec des peuples du Nord.
Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
BnF collection ebooks - "Coeur. La façade qui regarde la place de Berry, présente à la base de ses tours le parement et les lits de briques que j'ai déjà décrits ; on voit en outre dans une tour ronde une ouverture cintrée, bouchée aujourd'hui, surmontée d'une archivolte à claveaux entremêlés de briques. Jusqu'au XIIIe siècle, cette muraille bornait la ville de ce côté et touchait aux Arènes, entièrement détruites aujourd'hui, mais dont le quartier voisin a pourtant retenu le nom."BnF collection ebooks a pour vocation de faire découvrir en version numérique des textes classiques essentiels dans leur édition la plus remarquable, des perles méconnues de la littérature ou des auteurs souvent injustement oubliés. Tous les genres y sont représentés : morceaux choisis de la littérature, y compris romans policiers, romans noirs mais aussi livres d'histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou sélections pour la jeunesse.
BnF collection ebooks - "Il y avait longtemps que Cervantes était mort pauvre et délaissé, quand ses compatriotes, s'étant aperçus un peu tard qu'ils venaient de perdre un homme de génie, recherchèrent avec soin le peu de détails qui restaient sur sa trop courte carrière."BnF collection ebooks a pour vocation de faire découvrir en version numérique des textes classiques essentiels dans leur édition la plus remarquable, des perles méconnues de la littérature ou des auteurs souvent injustement oubliés. Tous les genres y sont représentés : morceaux choisis de la littérature, y compris romans policiers, romans noirs mais aussi livres d'histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou sélections pour la jeunesse.
Issu d'un milieu bourgeois et artiste, Prosper Mérimée fait des études de droit avant de s'intéresser à la littérature et de publier dès 1825 des textes, en particulier des nouvelles, qui le font connaître et lui vaudront d'être élu à l'Académie française en 1844. Proche de l'impératrice Eugénie, il est fait sénateur en 1853 et anime les salons de la cour, par exemple avec sa fameuse dictée en 1857. L'oeuvre littéraire de Prosper Mérimée relève d'« une esthétique du peu » et son écriture se caractérise par la rapidité et l'absence de développements qui créent une narration efficace et un réalisme fonctionnel adaptés au genre de la nouvelle, mais ce style a parfois disqualifié les oeuvres de Mérimée auxquelles on a reproché leur manque de relief, ainsi Victor Hugo qui écrit : « Le paysage était plat comme Mérimée ». Ce tome comprend les nouvelles La Vénus d'Ille (1837), Carmen (1845). Carmen est une nouvelle de Prosper Mérimée écrite en 1845 et publiée en 1847, dont a été tiré l'opéra-homonyme, musique de Georges Bizet, livret de Henri Meilhac et Ludovic Halévy (1875). Carmen traite du sujet de l'amour tragique et de la jalousie amoureuse. La nouvelle met principalement en scène les personnages de Carmen et de Don José, dont l'amour passionné pour la belle bohémienne n'est pas payé de retour et le pousse finalement à l'assassiner. La Vénus d'Ille est une nouvelle fantastique, écrite en 1835 et publiée en 1837 alors que l'auteur a 34 ans. L'histoire se déroule à Ille-sur-Têt, une petite ville des Pyrénées-Orientales. Extrait : J'étais alors un tel mécréant, il y a de cela quinze ans, que je ne reculai pas d'horreur en me voyant à côté d'une sorcière. « Bon ! me dis-je ; la semaine passée, j'ai soupé avec un voleur de grand chemin, allons aujourd'hui prendre des glaces avec une servante du diable. En voyage il faut tout voir. » J'avais encore un autre motif pour cultiver sa connaissance. Sortant du collège, je l'avouerai à ma honte, j'avais perdu quelque temps à étudier les sciences occultes et même plusieurs fois j'avais tenté de conjurer l'esprit de ténèbres. Guéri depuis longtemps de la passion de semblables recherches, je n'en conservais pas moins un certain attrait de curiosité pour toutes les superstitions, et me faisais une fête d'apprendre jusqu'où s'était élevé l'art de la magie parmi les bohémiens.
BnF collection ebooks - "M. Prescott s'est acquis par ses travaux historiques une réputation méritée aux États-Unis, sa patrie, et, ce qui veut encore mieux, en Angleterre, où ses ouvrages ont eu plusieurs éditions. Il a même été traduit en France, et parmi les lecteurs de la Revue il y en a peu sans doute à qui son nom ne soit familier. L'histoire d'Espagne paraît avoir été sa part l'objet d'une étude assidue. Sans parler de la Conquête du Mexique et de celle du Pérou, on lui doit une..."
En compagnie de Laurent MAGNIN découvrez ou redécouvrez tout le talent de Prosper MÉRIMÉE et embarquez à bord de la Galatée pour partager la destinée tragique du lieutenant Roger suite à une malheureuse Partie de trictrac, ou descendez aux enfers en compagnie de Federigo et de ses cartes miraculeuses pour disputer une partie avec le maître des lieux, le tout grâce au style tout empreint d'humour et d'ironie subtile de ce très grand écrivain.
« Les révolutions, comme les maladies, s'annoncent par un malaise vague dont on ne comprend rarement l'importance que lorsqu'on en a vu les suites. Jamais le gouvernement de Boris n'avait rencontré moins d'obstacles ; jamais l'autorité d'un tsar ne sembla plus sûrement affermie. En paix au dehors, spectateur tranquille des luttes de ses voisins, il s'appliquait à civiliser son peuple, à faire fleurir le commerce, à établir dans toutes ses provinces une police exacte. Chacun de ses actes était reçu avec soumission, exécuté avec empressement, et néanmoins une inquiétude secrète agitait tous les esprits. Le tsar ne pouvait se dissimuler l'aversion qu'il inspirait aux Russes : nobles ou serfs le détestaient également. Il voyait toutes ses intentions, tous ses décrets travestis en attentats contre les lois du pays. À cette époque d'ignorance, les Russes, même d'une classe élevée avaient pour les étrangers une espèce d'horreur superstitieuse. Ils ne faisaient aucune différence entre un étranger et un infidèle, appliquant le même nom de païen au Tchérémisse idolâtre, au Tartare musulman, à l'Allemand luthérien ou catholique. L'amour de la patrie, ou, plus exactement, du sol natal, se confondait pour eux avec leur attachement à la religion nationale. Ils disaient le peuple orthodoxe, la sainte Russie. Ailleurs que sur cette terre privilégiée on ne pouvait, croyaient-ils, faire son salut. Les premiers troubles de la Réforme en Allemagne avaient attiré en Russie un grand nombre d'aventuriers pauvres et cherchant à tirer parti de leurs connaissances. Le peuple s'apercevait bien de la supériorité de ces étrangers dans les arts et l'industrie, mais ne les en détestait que davantage. Corrompre la foi nationale et s'approprier les richesses du pays, tels étaient les reproches continuels que le vulgaire adressait aux Allemands. Boris les flattait et les attirait dans ses États, sentant qu'il avait besoin d'eux pour guider ses sujets vers une civilisation nouvelle. »
BnF collection ebooks a pour vocation de faire découvrir en version numérique des textes classiques essentiels dans leur édition la plus remarquable, des perles méconnues de la littérature ou des auteurs souvent injustement oubliés. Tous les genres y sont représentés : morceaux choisis de la littérature, y compris romans policiers, romans noirs mais aussi livres d'histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou sélections pour la jeunesse.