1760, lAngleterre et ses colonies dAmérique se préparent à une invasion totale de la Nouvelle-France. La prise de Québec, lannée précédente, na été quun demi-succès puisque larmée française sest maintenant regroupée à Montréal et le long de la rivière Richelieu. Les autorités françaises espèrent que la colonie tiendra le coup en attendant quun traité de paix vienne mettre fin à cette guerre «mondiale». Il faut à tout prix une présence militaire française au Canada si on veut conserver cette colonie. Les autorités britanniques ne lignorent pas non plus; lenjeu devient ainsi le retour forcé de tous les militaires et de leurs dirigeants en France avant la fin des hostilités.
Le grand coup est donné au cours de lété 1760 alors que trois armées britanniques totalisant plus de 18000 militaires et miliciens se préparent à assaillir Montréal. La première, réunissant 3800 hommes dirigés par James Murray, part de Québec en juillet. De son côté, Jeffery Amherst regroupe 11000 hommes et sapprête à descendre le Saint-Laurent. La troisième armée de 3400 hommes dirigés par le colonel William Haviland rencontrera la plus forte opposition. Elle sorganise au sud du lac Champlain et doit soumettre les postes richelains avant de rejoindre les deux autres.
Le présent ouvrage regroupe la traduction de journaux de militaires et de miliciens qui ont participé à cette invasion par la rivière Richelieu. Le lecteur se trouvera au beau milieu de lenvahisseur et découvrira les véritables secrets qui conduiront larmée britannique au succès: son nombre supérieur et sa discipline stricte et sévère. Il connaîtra les détails de la vie quotidienne du siège de lîle aux Noix alors que les Français résistent durant près de 12 jours. Il y découvrira également la tragédie du fort de Chambly lors de lassaut du 4 septembre ainsi que létat dâme des premiers habitants complètement submergés par cette horde ennemie.
Jusquà ce jour, peu de volumes de notre histoire nous ont placé au cur de cette armée britannique qui a modifié le développement de lAmérique du Nord et qui, encore aujourdhui, a laissé des conséquences irréversibles.
Louise de Ramezay fait partie d'une famille prestigieuse qui a participé aux événements les plus dramatiques de notre histoire. Son père, alors qu'il était gouverneur de Montréal, a fait construire le célèbre château qui subsiste encore. Apprenant qu'un prisonnier anglais était un constructeur de moulin à scie, il « l'achète » aux Amérindiens et lui confie l'aménagement d'une scierie dans la seigneurie de Chambly. Malgré les diverses péripéties qui se déroulent en ce lieu (meurtre d'un esclave noir, procès divers, bris causés par les glaces), il semble que cette entreprise lucrative marque l'enfance de Louise. C'est donc tout naturellement qu'elle en prend la commande quand l'occasion se présente. Jusqu'à sa mort à l'âge de 71 ans, cette femme célibataire dirigera sa scierie avec obstination malgré les nombreux obstacles.
À ce jour, aucune biographie complète ne lui a été consacrée. Pourtant, cette femme déterminée à s'implanter dans l'exploitation forestière a eu un parcours peu commun. On a dit qu'elle avait eu plusieurs moulins, qu'elle avait transporté une tannerie à Chambly, que ses succès financiers lui avaient permis d'effacer les dettes de son père et de soutenir sa famille et qu'elle avait permis à un de ses employés d'apprendre à écrire durant ses heures de travail. Mythe ou réalité ?
Voici donc l'histoire documentée d'une femme qui s'obstine à vouloir faire fonctionner un moulin régulièrement détruit par les débâcles printanières. Une femme qui s'associe à des gens qu'elle omet, peut-être, de rencontrer d'une façon régulière et qui la forcent à se battre en justice d'une manière constante. Comme son père, elle « dépense sans compter » et oublie souvent de régler ses comptes. Si elle a connu des moments de luxe, elle accepte de vivre dans des conditions plus simples quand se présentent les difficultés en attendant l'occasion de reprendre les rênes de son onéreux moulin. Après avoir vu son entourage quitter le pays à la suite de l'invasion britannique en 1760, elle poursuit son rêve et se retrouve entourée de révolutionnaires américains quinze années plus tard.
Enseignant à la retraite, Réal Fortin a participé à quelques découvertes de sites archéologiques, notamment le fort Sainte-Thérèse érigé par le régiment de Carignan et les casernes de Blairfindie construites à la suite de la guerre 1812-1814. Il a été cofondateur et président du Musée régional du Haut-Richelieu. Il a publié de nombreuses études traitant des événements marquants de l'histoire nationale qui se sont déroulés le long de la rivière Richelieu, dont Le Fort de Chambly (Septentrion, 2007). Il est membre du conseil de la Société d'histoire de la seigneurie de Chambly depuis 2003.
Un gouverneur soupçonné de contrebande, une compagnie des pelleteries qui trafique avec les Anglais, voilà quelques-uns des petits événements qui vous seront révélés sur le fort de Chambly. Des situations tragiques? La localisation du cadavre dun esclave noir, la capture dun assaillant iroquois quon hisse au-dessus des pieux pour dissuader ses congénères ou encore la prise dotages pour capturer le fort de pierre en 1760. Apprenez également lexistence dun village amérindien près du fort et le déroulement détaillé de lincendie du premier fort de pieux.Le fort de Chambly constitue un héritage architectural unique en Amérique du Nord. Plusieurs faits divers concernant ce poste militaire français ont toutefois été omis par les historiens, rigueur morale ou intérêt du temps obligent. Grâce à un accès direct aux sources, M. Fortin dévoile ici des épopées dignes des plus belles pages de notre histoire nationale dont la valeur est laissée au jugement du lecteur.En complément à cet ouvrage, lauteur a dressé une liste des commandants du fort sous le Régime français en plus délaborer une liste exhaustive du personnel militaire et civil dans le but de fournir des informations inédites aux amateurs de généalogie.
Si Clément de Sabrevois de Bleury s'est parfois retrouvé au milieu d'ennemis iroquois ou britanniques, ce n'était pas en tant que militaire. Il était d'abord un entrepreneur déterminé ne craignant pas le risque. Ses initiatives nous font découvrir une Nouvelle-France méconnue: celle de l'industrie forestière et maritime, celle de la logistique et du transport des troupes grâce à laquelle les habitants ont pu s'améliorer et prospérer.
Clément de Sabrevois de Bleury, natif de Boucherville, seigneur d'Iberville (aujourd'hui Saint-Jean-sur-Richelieu) a rayonné sur un vaste territoire, de Chambly à Carignan. Il deviendra alors le plus important employeur de la vallée du Richelieu et du lac Champlain. Son acharnement éblouira l'intendant Hocquart qui dira que son exemple «donnera de l'émulation aux habitants de cette colonie qui sont timides dans les entreprises [...]». Il avait 29 ans.
Bachelier de l'Université de Montréal, Réal Fortin a participé à quelques découvertes de sites archéologiques, notamment ceux du fort Sainte-Thérèse érigé par le régiment de Carignan en 1665, des casernes de Blairfindie construites durant la guerre de 1812-1814 et de la St. Johns Stone Chinaware, la plus importante usine de faïence au Canada au XIXe siècle. Il a cofondé et présidé le Musée régional du Haut-Richelieu et a publié de nombreuses études traitant des événements marquants qui se sont déroulés le long de la rivière Richelieu.
L'édition de mai est sans aucun doute la plus attendue de l'année, puisqu'elle fait office d'actes du congrès annuel de la Fédération Histoire Québec, tenu cette année dans le cadre des festivités du 350e anniversaire de la ville de Saint-Jean-su-Richelieu. Cette édition est riche en contributions de plusieurs conférenciers de renom, dont le texte de madame Françoise Noël, de l'Université de Nippissing, spécialiste des seigneuries de Gabriel Christie, qui se situaient dans la vallée du Haut-Richelieu. Un article de Laurent Busseau nous entretient de la Ligue iroquoise des Cinq-Feux, tandis que Réal Fortin nous explique pourquoi la canalisation de la rivière Richelieu était désuète le jour de son inauguration. Cette édition trace aussi l'histoire du premier chemin de fer du Canada, entre La Prairie et Saint-Jean-sur-Richelieu, témoigne du vécu de deux groupes installés dans le Richelieu, les Acadiens et les Loyalistes, et nous fait découvrir le patrimoine religieux de la région, notamment celui de l'église de Saint-Hilaire avec ses oeuvres d'Ozias Leduc.