Cet ouvrage s'interroge sur la pertinence des politiques de la mémoire engagées dans la pacification de la société congolaise postconflictuelle. Du fait pourtant de l'absence d'un système judiciaire indépendant et d'un Etat en position de tiers, les politiques de la mémoire initiées dans la résolution des crises congolaises tendent plutôt à légitimer un régime politique autoritaire au lieu de promouvoir la réconciliation.
Cet essai s'attache à préciser la nature de la notion de politique de la mémoire, utilisée dans des contextes si divers, et à étudier quelques expériences initiées en Europe, en Afrique et en Amérique. Dans cette optique, l'analyse porte sur les dispositifs mémoriels de pacification en situation postconflictuelle : la justice pénale, les commisions "Vérité" et les mécanismes traditionnels "actualisés" de sortie des crises.