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Ron Rash
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Les Hampton, propriétaires de vastes terres, de la scierie et du magasin général de Blowing Rock, petite ville de Caroline du Nord, désapprouvent l'amitié que leur fils Jacob porte à Blackburn, croque-mort défiguré et boiteux à la suite d'une polio. Et plus fortement encore son mariage avec la très jeune Naomi, fille d'un paysan sans le sou. Profitant de l'éloignement de Jacob, parti combattre en Corée après avoir confié Naomi à son ami, ils élaborent un plan inqualifiable justifié à leurs yeux par une certaine idée de l'amour parental. En fait, il s'agit surtout de protéger leurs intérêts et l'honneur de la famille.
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Un an après son départ pour le Brésil, Serena Pemberton, entrepreneuse véreuse et personnage emblématique de l'oeuvre de Ron Rash, revient dans les Great Smoky Mountains afin de s'assurer que la dernière parcelle de son exploitation sera déboisée avant la fin de juillet. Il ne reste que trois jours. La pluie incessante qui fait de ce flanc de montagne un véritable bourbier, les serpents impitoyables, l'épuisement des bûcherons en sous-effectif rendent la tâche presque impossible. La "Lady Macbeth des Appalaches" sera-t-elle à la hauteur de sa sinistre réputation ?
Autour de ce diamant noir, six nouvelles âpres mais traversées d'éclairs d'un humour parfois grinçant disent la vie rude et privée d'horizon des enfants oubliés de l'Amérique. -
Laurel Shelton est vouée à une vie isolée avec son frère -; revenu de la Première Guerre mondiale amputé d'une main -;, dans la ferme héritée de leurs parents, au fond d'un vallon encaissé que les habitants de la ville considèrent comme maudit : rien n'y pousse et les malheurs s'y accumulent. Marquée par ce lieu, et par une tache de naissance qui oblitère sa beauté, la jeune femme est considérée par tous comme rien moins qu'une sorcière. Sa vie bascule lorsqu'elle rencontre au bord de la rivière un mystérieux inconnu, muet, qui joue divinement d'une flûte en argent. L'action va inexorablement glisser de l'émerveillement de la rencontre au drame, imputable exclusivement à l'ignorance et à la peur d'une population nourrie de préjugés et ébranlée par les échos de la guerre. La splendeur de la nature, le silence et la musique apportent un contrepoint sensible à l'intolérance, à la xénophobie et à un patriotisme buté qui tourne à la violence aveugle. Après Le Monde à l'endroit (Seuil, 2012), Une terre d'ombre prolonge une réflexion engagée par l'auteur sur la folie guerrière des hommes, tout en développant pour la première fois dans son oeuvre romanesque une histoire d'amour tragique qui donne à ce récit poignant sa dimension universelle. Traduit de l'anglais (États-Unis) par Isabelle Reinharez
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Shérif d'une petite ville des Appalaches du Sud, Will Alexander sait que Holland Winchester, le voyou local, a été assassiné. L'ennui, c'est qu'il ne trouve ni corps ni aucun témoin du meurtre.
Raconté avec simplicité à travers les voix du shérif, d'un fermier voisin, de sa superbe femme, de leur fils et de l'adjoint, Un pied au paradis a marqué la naissance d'une des plumes les plus fines et singulières de la littérature américaine. -
Dans une petite ville des Appalaches, le shérif Les s'apprête à rendre son étoile. À trois semaines de la retraite, il espère couler des jours tranquilles. Mais lorsqu'un irréductible vieillard est accusé d'avoir empoisonné la rivière, tuant les truites d'un relais touristique, une enquête est ouverte. Guidé par son amie Becky et par la beauté d'une nature menacée, Les doit naviguer parmi les eaux troubles et dangereuses de cette dernière affaire, qui fera ressurgir ce qui a longtemps été tu.
Dans ce roman poétique et envoûtant, Ron Rash illumine des vies façonnées par un lien puissant à la terre, que la violence moderne - de la frénésie du profit aux ravages de la meth - détruit impunément. -
Dans une petite ville paisible au cœur des Appalaches, la rivière vient de déposer sur la grève une poignée d'ossements, ayant appartenu à une jeune femme. Elle s'appelait Ligeia, et personne n'avait plus entendu parler d'elle depuis un demi-siècle.
1969 : le summer of love. Ligeia débarque de Floride avec l'insouciance et la sensualité de sa jeunesse, avide de plaisirs et de liberté. C'est l'époque des communautés hippies, du Vietnam, de la drogue, du sexe et du Grateful Dead. Deux frères, Bill et Eugene, qui vivent bien loin de ces révolutions, sous la coupe d'un grand-père tyrannique et conservateur, vont se laisser séduire par Ligeia la sirène et emporter dans le tourbillon des tentations. Le temps d'une saison, la jeune fille bouleversera de fond en comble leur relation, leur vision du monde, et scellera à jamais leur destin – avant de disparaître aussi subitement qu'elle était apparue.
À son macabre retour, les deux frères vont devoir rendre des comptes au fantôme de leur passé, et à leur propre conscience, rejouant sur fond de paysages grandioses l'éternelle confrontation d'Abel et de Caïn.
" Rash est un conteur envoûtant, qui fait monter avec brio la tension entre le passé et le présent de l'histoire. Une histoire fondée sur le contrôle, le Mal et la nature même du pouvoir, celui de sauver comme celui de tuer. " The Washington Post
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La Tamassee, protégée par le Wild and Scenic Rivers Act, dessine une frontière entre la Caroline du Sud et la Géorgie. Ruth Kowalsky, 12 ans, venue pique-niquer en famille sur sa rive, fait le pari de poser un pied dans chaque État et se noie. Les plongeurs du cru ne parviennent pas à dégager son corps, coincé sous un rocher à proximité d'une chute. Inconscient des dangers encourus, son père décide de faire installer un barrage amovible qui permettra de détourner le cours de l'eau. Les environnementalistes locaux s'y opposent : l'opération perturbera l'état naturel de leur rivière, qui bénéficie du label " sauvage ". Les deux camps s'affrontent violemment tandis que le cirque médiatique se déchaîne de répugnante manière et que des enjeux plus importants que la digne sépulture d'une enfant apparaissent...
Le Chant de la Tamassee, deuxième roman de Ron Rash – publié aux États-Unis avant Le Monde à l'endroit –, est le plus représentatif de l'engagement de l'auteur pour la protection de l'environnement. Tout en décrivant un drame humain déchirant, il y rend hommage à ses références avouées, Peter Matthiessen et Edward Abbey.
Né en Caroline du Sud en 1953, Ron Rash est un poète, auteur de cinq recueils de nouvelles et de six romans, tous lauréats de prestigieux prix dont le O. Henry Prize et le Frank O'Connor Award (pour Incandescences). Le Chant de la Tamassee a reçu le Weatherford Award et le SEBA Award du meilleur roman. Ron Rash est titulaire de la chaire John Parris d'Appalachian Studies à la Western Carolina University.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Isabelle Reinharez
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Les douze nouvelles de ce recueil sont des portraits de désespoir rural, des tranches de vie oblitérées par la misère, le manque d'éducation, la drogue. Situées dans le décor sauvage et magnifique des Appalaches, déjà rencontré dans Le Monde à l'endroit et Une terre d'ombre, elles évoluent entre l'époque de la guerre de Sécession et nos jours. Elles décrivent avec une compassion affligée et lucide de pathétiques gestes de survie, une violence quotidienne banalisée par la pauvreté, des enfants sacrifiés par leurs parents au culte de la meth ou des actes meurtriers commis sous couvert de bonnes intentions. Elles parlent aussi de vieux mythes et des croyances qui perdurent dans cette contrée imperméable au progrès et à la modernité.
À mi-chemin entre le minimalisme de Raymond Carver et le gothique de William Faulkner, Ron Rash écrit une prose d'une noirceur poétique, laissant par instants entrevoir un éclair d'humanité même chez les êtres les plus endurcis.
Né en Caroline du Sud en 1953, Ron Rash est un poète, auteur de cinq recueils de nouvelles et de cinq romans, tous lauréats de prestigieux prix littéraires –;Sherwood Anderson Prize, O. Henry Prize (deux fois), James Still Award, Novello Literary Award. Il est titulaire de la chaire John Parris d'Appalachian Studies à la Western Carolina University.
Incandescences a été récompensé en 2010 par le Frank O'Connor International Short Story Award.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Isabelle Reinharez
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Travis Shelton, 17 ans, découvre un champ de cannabis en allant pêcher la truite au pied de Divide Mountain, dans les Appalaches. C'est un jeu d'enfant d'embarquer quelques plants sur son pick-up. Trois récoltes scélérates plus tard, Travis est surpris par le propritéaire, Toomey, qui lui sectionne le tendon d'Achille, histoire de lui donner une leçon.
Mais ce ne sera pas la seule de cet été-là: en couflit ouvert avec son père, cultivateur de tabac intransigeant, Travis trouve refuge dans le mobile home de Leonard, un prof déchu devenu dealer. L'occasion pour lui de découvrir les lourds secrets qui pèsent sur la communauté de Shelton Laurel depuis un massacre perpétré pendant la guerre de Sécession. Confronté aux ombres troubles du passé, Travis devra également affronter les épreuves du présent.
Le père, Toomey, Leonard, trois figures qui incarnent chacune une forme d'autorité masculine, vont tragiquement façonner son passage à l'âge d'homme.
Ce roman, le troisième de Ron Rash - après Un pied au paradis et Serena - à être traduit en français, confirme par son lyrisme âpre que cet écrivain est avant tout un poète, ardent défenseur de sa terre et de la mémoire de celle-ci.
Né en Caroline du Sud en 1953, Ron Rash est l'auteur de quatre recueils de nouvelles et de cinq romans, tous lauréats de prestigieux prix littéraires - Sherwood Anderson Prize, O. Henry Prize, James Still Award, Novello Literary Award, Frank O'Connor Award.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Isabelle Reinharez.