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Littérature
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Peu après la première guerre mondiale, dans les cafés de Montparnasse, une belle Américaine et un jeune artiste français forment un couple libre, moderne. Ils s'appellent Mary Reynolds et Marcel Duchamp. Leur petite maison du 14earrondissement devient vite le point de ralliement de tout ce que Paris compte de talents : Cocteau, Beckett, Dali, Brancusi... Mais quand revient la guerre, Marcel se réfugie aux États-Unis. Mary, elle, « ne déserte pas ». Elle est devenue parisienne et le restera. À tout prix. Elle est prête, pour cela, à tout risquer, même sa vie. Commence alors le temps de la Résistance.
Sébastien Rongier est professeur de culture cinématographique en région parisienne. Il est membre du collectif littéraire remue.net.
On lui doit notamment deux romans, Ce matin (Flammarion, 2009) et 78 (Fayard, 2015), un récit, Walter Benjamin à Port-Bou, (Pauvert, 2017), et plusieurs essais sur le cinéma. -
Théorie des fantômes ; pour une archéologie des images
Sébastien Rongier
- Les Belles Lettres éditions
- Romans, Essais, Poésie, Documents
- 15 Avril 2016
- 9782251901398
Les fantômes sont partout : dans la littérature comme dans le cinéma, la photographie, la peinture, la philosophie, les sciences, la technologie et même dans notre vie psychique. Mais qu'est-ce qu'un fantôme ?
L'essai Théorie des fantômes tente d'offrir une réponse à cette question. Le fantôme est certes une figure de la peur, mais se pencher sur les formes de la revenance, c'est apprendre à penser les images et les formes artistiques. Envisager le fantôme comme mode de définition de l'image, c'est revenir aux sources culturelles de l'image (étymologies, formes artistiques, questions esthétiques et philosophiques).
Qu'est-ce qu'un fantôme ? Réponse qui, de Pline à Derrida, de Platon à Spinoza, de Poussin à Hippolyte Bayard, de Homère à Shakespeare, de Hitchcock à M. Night Shyamalan, de Botticelli à Mankiewicz, de Kubrick à Benjamin, d'Aristote à Boccace, de Dante à Oliveira, de Barthes à Alain Cavalier, de Mesmer à Billy Wilder, de Proust au Général Instin, donne les contours esthétiques du fantomatique et des images en s'appuyant sur de nombreuses analyses d'oeuvres littéraires, artistiques et cinématographiques.
Cette hantise de la mort qui traverse les oeuvres et la pensée nous permet d'envisager un acte esthétique fondamental, le fantôme.
Sébastien Rongier est romancier et essayiste, agrégé de lettres, docteur en esthétique, membre du collectif remue.net. Derniers ouvrages parus : Cinématière (2015), 78 (2015). -
Les désordres du monde ; Walter Benjamin à Port-Bou
Sébastien Rongier
- Fayard/Pauvert
- Littérature française
- 13 Septembre 2017
- 9782720216640
Conscient que sa tentative de fuir l'Europe était vouée à l'échec, Walter Benjamin s'est suicidé à Port-Bou en 1940.
Avec lui, c'est une part de la conscience européenne qui a trouvé la mort.
Sébastien Rongier s'est retrouvé par hasard dans la petite localité espagnole, lieu à la fois solaire et tragique où les apports majeurs de l'écrivain et philosophe allemand à l'histoire de l'art et de la pensée prennent un relief particulier.
Où mieux qu'ici prendre conscience de la fragilité d'une pensée face au totalitarisme ? L'auteur trace le chemin qui l'a conduit vers ce penseur, au milieu des livres et des villes. Il dessine son portrait, entre souvenirs et mémoire des dernières années de l'existence de Benjamin. Celui qui avait à coeur de penser en dehors des systèmes s'est pourtant retrouvé acculé dans une impasse par le pire des systèmes qui soient. Et c'est autant l'impossibilité de penser autrement que celle de fuir qui l'a conduit à son geste fatal.
En ce début de XXIe siècle, cette impossibilité ne menace-t-elle pas à nouveau ? -
Il y a cet homme qui a gardé le réflexe de tendre la main sous la table pour caresser son chien, alors que son chien est mort. Cette femme qui boit du Get 27 pour oublier que son amant ne viendra pas. Ce militant d'extrême droite qui cherche à embrigader le patron de la brasserie. À l'abri des regards, dans la cuisine, il y a le rescapé d'une nuit d'octobre. Et puis il y a l'enfant. L'enfant qu'un adulte accompagnait mais qui est seul à présent devant son verre vide. L'enfant qui attend que l'adulte revienne.
Nous sommes en 1978, dans une brasserie près de la cathédrale de Sens. C'est un instantané de la France et d'une époque. Mais aussi le récit atemporel et poignant de la perte de l'enfance, dans le bourdonnement indifférent de cette ruche française.
Sébastien Rongier fait d'un café une chambre d'échos, où résonnent les voix d'un pays venant tout juste de basculer dans la crise. Avec les guerres mondiales et coloniales, le paysage social se décompose et se recompose. Et les différentes lignes de forces du passé et du présent se croisent toutes, dans ce bar, dressant un portrait à la fois morcelé et puissant du xxe siècle français.
Auteur d'un premier roman en 2009 (Ce Matin, Flammarion), Sébastien Rongier publie également des essais d'esthétique sur les formes artistiques et sur l'image : Cinématière (Klincksieck) et Théorie des fantômes. Pour une archéologie des images (Les Belles Lettres).