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Le hobo, c'est une figure fantasmée des années 1960. Une figure obsessionnelle qui hante le narrateur dès son enfance dans la banlieue de Saint-Léonard : une voie ferrée, des convois de trains, des hommes qui sautent dedans à la recherche d'aventures. C'était l'été 1965 de l'insouciance, des rêves de souveraineté, des désirs d'indépendance pour un petit gars de huit ans. Devenu adulte, Simon Harel a voulu comprendre comment la littérature américaine a construit ce fantasme. Comment le Québec s'est singularisé, avec l'étonnant Journal d'un hobo (1965) de Jean-Jules Richard. Comment La route (2006) de Cormac McCarthy prolonge ce fantasme. Mais Simon Harel a aussi eu envie d'offrir une compréhension plus intime de son sujet : ainsi sont nées les fictions du Hobo.
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Le quartier des spectacles et le chantier de l'imaginaire
Simon Harel
- Les Presses de l'Université Laval (PUL)
- 17 Novembre 2015
- 9782763728513
Au tournant de l'An 2000 apparaît l'idée de créer, dans l'est du centre-ville de Montréal, un quartier des spectacles. Pendant plus de 10 ans, ce projet mobilise la classe politique montréalaise, l'administration municipale, les élites culturelles, le monde de l'immobilier et celui du design. Son importance n'échappe à personne : le Quartier des spectacles sera, à Montréal, le grand projet urbain des années 2000.
Le projet du Quartier des spectacles donne lieu à une discrète mais féroce bataille autour de l'imaginaire montréalais. Il transforme et renomme un espace mythique, tout à la fois ancien faubourg, Red Light, Quartier latin et pendant francophone du centre des affaires, et annonce une nouvelle manière de construire et d'occuper l'espace. Le Quartier des spectacles redéfinit la montréalité au XXIe siècle.
Ce premier ouvrage consacré au Quartier des spectacles pose les bases d'une histoire du projet et propose une lecture multidisciplinaire de l'espace qu'il a produit. On y retrouve notamment des recherches inédites sur l'histoire de la mise en oeuvre de projet, sur la place des artistes dans le quartier et sur la vie quotidienne de ses résidants. L'ensemble, hétérogène comme le Quartier des spectacles lui-même, offre une lecture polyphonique et cet espace voué à la représentation, mais dont la représentation reste encore à inventer. -
Meditations urbaines autour de la place emilie-gamelin
Simon Harel
- Les Presses de l'Université Laval (PUL)
- 7 Novembre 2013
- 9782763718910
Longtemps, Simon Harel a vécu et travaillé à côté de la place Émilie-Gamelin, Il a parcouru ce zoo humain pour enfants orphelins, ce lieu de l'itinérance identitaire, cet envers tragique de la scène festive montréalaise. D'où ce livre doux-amer sur une place mal aimée, invitant à une série de méditations urbaines. L'entreprise n'est pas faite que de mots: l'artiste Boris Chukhovich propose une série de photographies sur les lieux stratégiques de notre univers citadin. Son regard extérieur sur les enjeux de pouvoir et de dépossession accompagne ainsi la pensée intérieure de l'auteur qui a refusé tout compromis pour penser le lieu et son mauvais génie. Et grâce à ce dialogue, nous pourrons peut-être commencer à mieux vivre la place Émilie-Gamelin. Enfin.
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Les figures du siege au quebec. concertation et conflits en
Simon Harel
- Presses de l'Université Laval
- 13 Juillet 2012
- 9782763795492
Du conflit armé à la barricade symbolique, les modalités du siège sont diverses : en font foi les célébrations du 500e anniversaire des Amériques, la crise d'Oka, les audiences publiques de la Commission Bouchard-Taylor, les manifestations numériques dans les jeux vidéos massivement multijoueurs, ainsi que la figuration de l'isolement et de la précarité dans la poésie et la littérature (Émile Ollivier, Milton Acorn, Victor Lévy Beaulieu). À partir de différents domaines disciplinaires (des sciences politiques aux études littéraires), les collaborateurs interrogent les tensions à l'oeuvre entre marginalité et centralité, concertation et dissension, liberté et contrainte, droit d'asile et exil. À l'encontre des discours convenus sur les flux de la postmodernité et la déterritorialisation, nous mettons ici l'accent sur les usages du pouvoir dans l'espace. De diverses manières, la représentation du conflit et de la concertation mise en jeu lors du siège contribue à mieux cerner les modes de relation et de symbolisation qui se construisent au sein d'espaces contraints.
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Attention écrivains mechants
Simon Harel
- Les Presses de l'Université Laval (PUL)
- 4 Octobre 2011
- 9782763792705
L'écriture de la méchanceté nous réveille, nous fait sortir de la torpeur d'une époque où la confusion règne et où la violence guerrière - par les mots, par les actes - est à l'ordre du jour. Mais il ne s'agit pas non plus de faire l'apologie de la méchanceté, de traiter sur un même plan Cioran, Houellebecq, Céline, Mavrikakis ou Lê, de refuser tous affrontement et prises de bec. Surtout, il faut distinguer une oeuvre, aussi abjecte et destructrice soit-elle, de l'écrivaine ou l'écrivain qui se cache derrière sa plume, ce que n'aura pas su faire Bernard Pivot qui lapide symboliquement Doubrosky en 1990. Ainsi Simon Harel refuse-t-il de porter aux nues des textes qui ne le méritent pas toujours ou de justifier l'injustifiable. Après espace en perdition, un diptyque remarqué, Simon Harel continue son exploration des formes et des enjeux de la violence contemporaine. Il nage en eaux troubles et il le sait : saura-t-il garder la tête hors de l'eau ou boira-t-il la tasse de cette méchanceté boueuse ? C'est aussi l'enjeu de sa réflexion. Attention écrivains méchants n'est dons pas un essai ordinaire. Il marque un tournant décisif, audacieux, dans la production littéraire de Simon Harel : c'est la voix en colère, émue, affligée quelquefois sans être jamais désabusée, d'un penseur humain, mais pas trop. Celle qui nous rappelle que l'écriture de la méchanceté, à l'intérieur des murs de la fiction, rejoue chaque fois ce ratage de la rencontre avec autrui.
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Espaces en perdition lieux precaires de la vie quotidienne t 01
Simon Harel
- Presses de l'Université Laval
- Intercultures
- 24 Janvier 2008
- 9782763702452
Au coeur de cet essai, une question toute simple prédomine : nous est-il possible d'habiter des lieux précaires, des espaces qui nous condamnent à une mort lente ? Cette inquiétude est motivée par la perception anxieuse d'un espace illimité que les expressions mondialisme ou délocalisation qualifient avec difficulté. Cette investigation n'est pas métaphorique. De manière concrète, qu'arrive-t-il aux sujets qui n'ont plus de lieux d'être, à peine des espaces de survie ? Est-il possible de créer un nouvelle « invention du quotidien », cet « art de faire » que Michel de Certeau décrivait il y a plus de vingt-cinq ans, auquel nous voulons ici rendre hommage. Si cet essai a un dessein, c'est de braconner au coeur d'une forêt de signes, de faire son chemin pour mieux entendre les « voix » des individus reclus, mis aux arrêts. Le roulier des récits d'Anton Tchekhov vaut bien la silhouette d'Artaud qui marche sans relâche dans la cour de l'asile de Rodez. Les imprécations d'Artaud, qui sont autant de prostrations hallucinées, peuvent être entendues aujourd'hui : les naufragés de La Nouvelle-Orléans, les orphelins d'une ville abandonnée par les « pouvoirs publics », tout cela dit la détresse des sans-voix. Avec une certaine ambition, cet essai veut faire entendre la parole révoltée des petites gens qui peinent à vivre. Des Meatpacking Plants de Chicago aux vastes champs de coton du Sud, la vie est dure et vous impose d'être un beast of burden, ce moins-que-rien de l'esclavagisme industriel. Les images de pauvreté du blues de Robert Johnson et Blind Willie McTell ont à peine vieilli. Notre monde est toujours cruel.
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Espaces en perdition Tome 2 ; humanités jetables
Simon Harel
- Les Presses de l'Université Laval (PUL)
- 6 Octobre 2011
- 9782763708331
« Nous sommes en guerre! ». Il faut en finir avec les discours vides et le dire : habiter un lieu ne nous définit plus comme sujet, le nomadisme est une position intellectuelle et le mondialisme n'est rien d'autre qu'une thèse sociologique. Simon Harel pose ainsi l'enjeu d'Espaces en perdition 2. Après avoir analysé dans le premier tome les lieux précaires de la vie quotidienne, étudié les conjectures variables de nouvelles inventions du quotidien, montré la cruauté des lieux en littérature et dans l'Histoire contemporaine, la cruauté de la culture elle-même, l'essayiste ne peut que l'affirmer : « nous sommes en guerre! ». Est-il question de paix en Afghanistan? C'est au prix d'une violence, d'un oxymore qui est la marque du contemporain : les espaces sont « violement pacifés ». Aux lieux précaires correspond à présent une humanité jetable, tandis que les conduites guerrières prolifèrent (regard-sniper, caméra-sniper, etc.). Mais s'il est temps de prendre position, évitons le catastrophisme autant que le moralisme vertueux ; nous n'avons pas à choisir entre la figure du tireur d'élite et celle du « médecin sans frontières ». Simon Harel, en position de braconnier, fait flèche de tout bois : seule la prise de parole est en mesure de traduire la violence du monde actuel, elle nous engage à abondonner une idéologie de la neutralité, la forme mièvre de lendemains qui chantent la panacée de la diversité culturelle, cet alibi commode du néo-libéralisme triomphant. L'essayiste visite les lieux précaires des hôtels réels (Westin Bonaventure Hotel de Los Angeles) ou fictifs (chez Naipaul), part au Mexique avec Artaud, en Russie avec Tchekhov, en Asie avec Volodine... Il revient à Montréal aussi, avec le projet de Casino de Loto-Québec et du Cirque du Soleil, dont il perçoit la violence faite aux lieux (le Bassin Peel) et aux humains (jetables). Tout pour refuser la déréalisation du monde. Car, finalement, Simon Harel part en guerre contre les pouvoirs institués du langage.
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- « Je parle à voix basse, je parle lentement. Je parle sans effort mais je ménage mes efforts, me disant que l'oeuvre de Thomas Bernhard le requiert, car quand on la lit longtemps, on finit par avoir peur de s'essouffler, de mourir asphyxié avant d'avoir pu vider son sac. On ressent, comme l'auteur, l'urgence de dénoncer les travers du monde, les scandales de la vie. L'urgence vindicative de Bernhard avait des spécificités biographiques : il a connu la Seconde Guerre mondiale enfant dans une Autriche qu'il détestait, a aimé la musique avec passion, voyagé beaucoup avant de se cloîtrer dans sa ferme, à Ohlsdorf. Cet homme-là a passé sa vie à chercher à respirer, à retrouver son souffle - au sens propre comme au sens figuré -, d'où son style si particulier qui coule comme une rivière, en un déploiement de phrases qui n'en finissent pas, se séparent en ruisseaux ou s'enroulent sur elles-mêmes tels des serpents de mer. Et cette rivière charrie inlassablement ses déchets : la petitesse des esprits, le système éducatif et politique, les bourgeois, la maladie, la mort... C'est pourquoi lire Bernhard ne peut que se faire avec lenteur ; en parler, que dans un souffle. Le souffle de Bernhard lui-même. »
C'est ainsi que Simon Harel ouvre cet essai intimiste sur Thomas Bernhard. Au lecteur d'y entrer. -
C'est moi, Artaud, Antonin,
cinquante piges,
qui le fais,
de prendre la peau, et de la crever,
au lieu d'attendre son rétablissement physiologique par suppôt
dans le sens du papa nouveau,
de même que quand le vertige a lieu,
je ne m'en réfère pas à dieu
de redresser les enfants du père,
mais premièrement je laisse pisser le mérinos, en frappant à coups de pied les êtres,
pour qu'ils s'éloignent de mon feu.
C'est lui, mon compagnon de longue date, peut-être le plus ancien. Je range Antonin Artaud dans la catégorie de mes «écrivains méchants», aux côtés de V. S. Naipaul et de Thomas Bernhard. Comme eux, il a puisé à sa propre vie, obsédé par la filiation et la famille, pour construire un cosmos en modèle réduit. Des trois, Artaud est néanmoins celui qui va le plus loin?: corps émietté, visage défiguré, multitude d'avatars et de doubles... Cela insuffle à sa trajectoire la fulgurante incandescence d'un astre errant, traversé par l'électricité, et capable, telle une divinité, de faire gronder le tonnerre et l'ouragan. -
Voix et Images. Vol. 48 No. 1, Automne 2022
Renald Berube, Louise Cotnoir, Louise Dupre, Simon Harel, Louis-Daniel Godin, Laurance Ouellet Tremblay, Madeleine Gagno
- Université du Québec à Montréal
- 31 Octobre 2023
- 9782924587584
Le dossier du numéro 142 de la revue Voix et images porte sur Madeleine Gagnon.
Louis-Daniel Godin et Laurance Ouellet Tremblay signent le texte de présentation, lequel présente l'oeuvre et de la trajectoire intellectuelle de la poète, romancière et critique. Louis-Daniel Godin et Laurance Ouellet Tremblay s'entretiennent avec elle. Le dossier renferme des poèmes inédits de Gagnon ainsi que des courts récits de gens qui l'ont côtoyée lorsqu'elle enseignait : Louise Dupré, Simon Harel, Louise Cotnoir, Renald Bérubé. Enfin, retrouvez dans ce numéro des articles savants de Julian Ballester, Luc Bonenfant, Denise Brassard, Louis-Daniel Godin, Kevin Lambert et Laurence Pelletier. -
Ça ne tourne pas rond
Catherine Mavrikakis, Jean-Pierre Routy, Simon Harel, Karine Gendron
- Les éditions Héliotrope
- 24 Avril 2024
- 9782898221439
Ça suffit la covid et les bons sentiments qui nous ont pris la tête pendant trop longtemps... Pourtant, quatre ans après le début de la pandémie, comme une insupportable rengaine, elle tourne encore en boucle autour de nous. Alors, des mauvais esprits ont décidé de parler d'elle, mais différemment, d'en parler de là où ils l'ont vécue ou imaginée.
Dans « Un virus nommé désir » de l'écrivaine primée et professeure de littérature en recherche-création à l'Université de Montréal CATHERINE MAVRIKAKIS, la planète entière se bat contre un sale virus, mais la cosmonaute russe Antonina n'a pas vraiment le temps d'y penser.
Elle tourne autour de la Terre et se laisse absorber par les ombres portées de la grandeur soviétique.
La colère d'un homme hante « Couvre-feu » de SIMON HAREL, professeur de littérature comparée à l'Université de Montréal, auteur et essayiste. En compagnie de sa chienne, cet homme avale des kilomètres chaque nuit, dans une ville déserte, évite les patrouilles policières et se réfugie dans des after-hours. Son psy sera content.
Avec « Fissurée », KARINE GENDRON, docteure en littérature qui travaille depuis près de dix ans en édition scientifique, nous entraîne dans une résidence pour personnes âgées autonomes, en plein confinement, à l'aube du 96e anniversaire d'Annette. Heureusement, celle-ci ne manque pas d'imagination ni de souvenirs, qui lui tiendront lieu d'invités.
« D'une pandémie l'autre » de JEAN-PIERRE ROUTY, médecin dans les services d'hématologie et des maladies virales chroniques du centre universitaire de santé McGill et professeur à la Faculté de médecine de l'Université McGill, témoigne de la grande dévastation causée par le sida,
puis, près de quatre décennies plus tard, par la covid-19 et de cette lutte à recommencer toujours contre les virus.
À contre-courant du discours ambiant, Ça ne tourne pas rond présente, entre fiction et essai, une vision tantôt grinçante, déroutante, tantôt lucide ou émouvante de la pandémie.