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Sylvain Prudhomme
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Ay, Silvano !
Regarde ces couleurs sur le desert.
Regarde comme c'est beau.
On a le coucher de soleil pour nous.
Tu veux que je te dise mon avis ?
On a eu du bol de naitre dans cette vie.
¿ Que dices de la vida : bonita, no ?
Elle est belle mais elle est courte, il faut la vivre bien.
Suavemente.
Doucement.
Avec art. -
«J'ai retrouvé l'autostoppeur dans une petite ville du sud-est de la France, après des années sans penser à lui. Je l'ai retrouvé amoureux, installé, devenu père. Je me suis rappelé tout ce qui m'avait décidé, autrefois, à lui demander de sortir de ma vie. J'ai frappé à sa porte. J'ai rencontré Marie.»
Avec Par les routes, Sylvain Prudhomme raconte la force de l'amitié et du désir, le vertige devant la multitude des existences possibles. -
Je sais seulement que cela fut. Que ces deux bouches un jour de printemps s'embrassèrent. Que ces deux corps se prirent. Je sais que Malusci et cette femme s'aimèrent, mot dont je ne peux dire exactement quelle valeur il faut lui donner ici, mais qui dans tous les cas convient, puisque s'aimer cela peut être mille choses, même coucher simplement dans une grange, sans autre transport ni tendresse que la fulgurance d'un désir éphémère, l'éclair d'un plaisir suraigu, dont tout indique que Malusci et cette femme gardèrent longtemps le souvenir. Je sais que de ce plaisir naquit un enfant, qui vit toujours, là-bas, près du lac. Et que ce livre est comme un livre vers lui.
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« Maintenant elle savait faire. Ses gestes étaient sûrs, précis. Elle anticipait la sensation du tissu sur ses joues. La caresse un peu rêche de la triple épaisseur. Son odeur de vapeur d'eau. La brûlure délicate de la chaleur autour de son nez, les fois où elle l'enfilait sitôt après l'avoir stérilisé. C'était comme s'habiller le matin. Comme enfiler un soutien-gorge. Elle le faisait machinalement, sans plus y penser. »