Chapitre tiré du livre Développement durable et responsabilité sociale. Mais existe-t-il, pour les mouvements sociaux, des réalités telles que
des sphères politiques ou économiques, exclusives les unes aux autres
et identifiables selon leur logique propre? Dans leur processus de
développement, et parfois d'institutionnalisation, les mouvements sociaux
chevauchent très souvent ces « mondes antagonistes » faussement présentés
comme distincts. C'est dans cet esprit que l'étude de Sylvain Lefèvre sur
la stratégie de la collecte de fonds de l'organisation non gouvernementale
Greenpeace explore « la complexité d'une configuration fluctuante où
s'enchaînent importation, réappropriation, contestation ou reconduction
de logiques a priori contradictoires ». En conséquence de cette complexité
croissante à l'échelle de l'organisation s'entremêlent des questions à
saveur de dilemme que l'auteur ne manque pas de relever : la stratégie
marketing de Greenpeace représente-elle l'incursion du marché dans la
logique du mouvement, ou bien porte-t-elle les germes d'un verdissement
de l'entreprise? Peut-on douter que cette complexité soit également le fait
des logiques de justification ou de légitimation des NMSE?
Au sein des organismes non gouvernementaux (ong), le processus de collecte de fonds s'est profondément modifié. Après le publipostage et les grands évènements médiatiques comme les téléthons, qui prévalaient dans les années 1980, la tendance est désormais au recrutement de donateurs dans la rue.
Comment garder foi en la politique, en 2017? Comment rester convaincus que les choses peuvent être faites autrement? Comment croire en l'amour, malgré tout? Comment continuer à imaginer l'avenir, jour après jour? Voici quelques unes des nombreuses questions que nous soulevons dans ce dossier thématique de 50 pages.
Le terrain des croyances en est un miné-de stéréotypes, de jugements de valeur, de termes trop réducteurs ou trop malléables. Puisant dans la philosophie, la sociologie, la théologie, l'histoire ou la neurobiologie, nous proposons ici une boite à outils sémantique, réunissant des termes, qui, selon nous, offrent un éclairage intéressant pour penser la croyance.
Au sein du dossier Le Québec conscient, Sylvain A. Lefèvre, docteur en sciences politiques, déplore le démantèlement des structures responsables du développement territorial.
Ce numéro double de la revue Recherches sociographiques se consacre à la recherche conjointe. Ce mode de coproduction de connaissances implique souvent des acteurs non universitaires, gens âgés ou avec des déficiences intellectuelles par exemple, qui participent ainsi à la production et à la valorisation des savoirs qui les concernent. Ce rapprochement avec le milieu social ou professionnel est abordé, vécu et analysé en fonction de visées qui varient d'un chercheur à un autre. Pour les collaboratrices et collaborateurs de ce numéro, il peut s'agir d'une volonté de comprendre et d'améliorer des services publics, de favoriser l'engagement citoyen et le changement social, de mieux expliquer la transdisciplinarité, de mieux saisir la réalité de personnes en minorité, de mieux comprendre la coproduction de connaissances théoriques en milieux universitaires ou entre ces milieux et les milieux professionnels ou encore de faire état des conséquences de l'engagement social sur les chercheurs.
Bien que le vote stratégique soit un thème récurrent lors des campagnes provinciales électorales québécoises, aucune étude n'a analysé le vote stratégique au Québec. En utilisant un sondage du projet Making Electoral Democracy Work, cet article comble cette lacune dans la littérature et analyse l'élection québécoise de 2012 en répondant à deux objectifs principaux : déterminer la proportion de votes stratégiques et identifier les variables individuelles qui influencent la probabilité qu'un électeur opte pour une coordination stratégique. Les résultats indiquent que, dans l'ensemble, 8,4 % des votes peuvent être dits stratégiques. Quant aux déterminants du vote stratégique et tel qu'attendu, le fait pour un électeur d'être partisan et d'avoir un plus grand écart de préférence entre les deux options favorites diminue sa propension à déserter son premier choix. Toutefois, contrairement aux attentes, le niveau de sophistication politique n'influence pas significativement la probabilité qu'un électeur opte pour une coordination stratégique.