C'est l'histoire de Melvin et Jean McNair, deux étudiants afro-américains qui se rencontrent en 1966 en Caroline du Nord. Mariés, deux enfants, ils auraient pu mener une vie paisible. Mais il y a la guerre du Vietnam, l'assassinat de Martin Luther King, l'élan révolutionnaire des Black Panthers. Melvin est déserteur. Pour fuir et dénoncer le racisme, Jean et lui détournent un avion avec trois complices, le 30 juillet 1972. Destination Alger, capitale d'un pays indépendant et d'un tiers monde incandescent.
Arrêtés après avoir été exfiltrés vers Paris, qui refuse de les extrader, ils sont emprisonnés et jugés lors d'un procès médiatisé où l'on croise James Baldwin et Simone Signoret. Leur peine purgée, ils refont leur vie à Caen et deviennent des figures locales engagées. Le parcours de Jean et Melvin montre de façon exemplaire comment s'entremêlent concrètement les questions de race et de classe. Définis comme Noirs aux États-Unis, le restent-ils à leur arrivée en France et à quelles formes de racialisation sont-ils confrontés ?
À partir d'archives et d'entretiens inédits, cette grande fresque sociohistorique nous plonge, de part et d'autre de l'Atlantique, dans les luttes antiracistes et anti-impérialistes des années 1970. En décentrant le regard, elle offre de nouvelles perspectives sur les sujets brûlants que sont le racisme anti-Noirs et la radicalité politique.
La France n'en a pas fini avec la guerre d'Algérie. Au moment où les tortionnaires reconnaissent leur sale besogne, sortent de l'ombre ceux qui se sont engagés aux côtés du FLN dès le 1er novembre 1954, date de l'insurrection algérienne. Les camarades des frères, trotskistes et libertaires dans la guerre d'Algérie retrace l'épopée d'hommes et de femmes qui se sont engagés aux côtés du FNL algérien.
Cette histoire est aussi celle des courants trotskistes et libertaires dans les années 1950. A peine effleurées dans le peu d'ouvrages parus et traitant le sujet, les activités des militants trotskistes et libertaires sont le plus souvent ignorées. Publiques ou clandestines, ces actions de soutien sont diverses. De l'impression de tracts au transport de dirigeants du FLN en passant par la construction d'une usine d'armes au Maroc, l'engagement militant est sans faille. Il oblige ces femmes et ces hommes à des activités inattendues (fabrication de faux-papiers, voire de fausse monnaie..) et conduiront certains d'entre eux en prison.Elles sont ici décrites dans le détail au rythme de l'évolution du conflit de 1954 à 1962. Certains d'entre eux continueront, après l'indépendance, l'aventure jusqu'à Alger dans l'espoir que la guerre d'indépendance se transforme en révolution algérienne. Ils seront les pieds-rouges du nouveau régime de Ben Bella jusqu'au coup d'État de 1965 de Boumediene qui les obligera à retraverser la Méditerranée.