Nouvelle tirée de Autochtones de la nuit.
Couples esseulés, enfants de la dernière chance, victimes du hasard et préda¬teurs en tous genres: la faune bigarrée de ce recueil fraye en eaux troubles. Seize nouvelles où une humanité ordinaire s'inflige les petites et grandes violences issues de l'incapacité d'aimer, de la haine brûlante et des regrets mortels. Tambour bat¬tant, Stanley Péan traque ses personnages jusqu'à l'heure des choix, là où tout bascule... Un parcours haletant, néanmoins adouci par le contrepoint intimiste du narrateur, dont la petite musique de nuit distille la nostalgie des amours mortes. So¬leil noir porté par une plume incandescente, Autochtones de la nuit explore la face obscure du rêve américain.
Sylvie Massicotte maîtrise parfaitement l'art de la concision et du non-dit. Depuis plus de vingt ans, avec une grande simplicité de ton et de style, elle sonde les ambivalences de la vie quotidienne où le temps passe avec légèreté au-dessus de drames qui couvent.
Les personnages de ce sixième recueil de nouvelles expérimentent une loi implacable : la vie, comme la nature, emprunte rarement un parcours linéaire, lisse et sans heurts. Au contraire, l'amitié peut s'effriter, le couple se briser, les souvenirs finissent par s'effacer, les illusions parfois volent en éclats. Mais toujours l'espoir point à l'horizon.
Vingt nouvelles ayant pour thème les rendez-vous manqués. Les relations familiales, amicales ou amoureuses sont exposées, dévoilées, mises à nu, pour révéler un monde d'apparences parfois trompeuses, souvent malsaines.
Les vingt nouvelles qui composent ce recueil sont des textes incisifs, certains très brefs, une ou deux pages à peine. Dès les premières lignes, un univers est dépeint. Des personnages avancent avec la peur de rater leur vie en s'observant les uns les autres sans toujours se voir vraiment. Et puis surgit une petite faille. Du coup, tout se trouve bousculé : le quotidien, les certitudes, les rêves. Demeurent alors des êtres fragiles et souvent démunis qui n'auront d'autre choix que de continuer à avancer quitte à chuter. Tout comme chacun d'entre nous.
J'ai 40 ans et je n'aurai pas d'enfants. Je le dis depuis l'enfance, mais aujourd'hui on me croit. Il y a un vertige à m'en rendre compte : c'est sûr désormais, bientôt irrévocable.
Autour de moi, mes plus proches amies sont aussi ce qu'on appelle des « nullipares ». Nous sommes minoritaires, des femmes qui n'ont pas donné la vie, qui ne participent pas organiquement à la croissance démographique, à la pérennisation de l'espèce. Mais vous pouvez nous regarder sans crainte : ni sorcières, ni égoïstes, ni vaines, ni désespérées. Nous ne sommes pas moins complètes que nos mères, et nous sommes des femmes accomplies.
Mes amies sont aussi des littéraires. Je leur ai demandé de prendre la plume pour dire comment elles vivent cette féminité qu'on dit intransitive. Puis j'ai voulu élargir le cercle à d'autres écrivaines, pour que notre choeur résonne plus fort. Que ce soit par choix, par hasard, par solitude, par contrainte, la nulliparité est une flèche qui traverse nos vies et, peut-être, les réunit.
Nullipares rassemble les voix de dix autrices singulières. C'est un livre incarné, sensible et féministe, qui fait entendre une parole encore trop peu écoutée.
Avec les textes de Monique Proulx, Catherine Voyer-Léger, Sylvie Massicotte, Martine-Emmanuelle Lapointe, Brigitte Faivre-Duboz, Camille Deslauriers, Jeanne Bovet, Agathe Raybaud, Hélène Charmay et Claire Legendre.