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Collection XIX
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MADAME DE BLINVAL.LE CHEVALIER.ERGASTE.UN POÈTE ÉLÉGIAQUE.UN PHILOSOPHE.UN GROS MONSIEUR.UN MONSIEUR MAIGRE.DES FEMMES.UN LAQUAIS.Le lendemain, des pas traversaient la forêt,
Un chien le long du fleuve en aboyant errait :
Et, quand la bachelette en larmes
Revint s'asseoir, le coeur rempli d'alarmes,
Sur la tant vieille tour de l'antique châtel,
Elle entendit les flots gémir, la triste Isaure :
Mais plus n'entendit la mandore
Du gentil ménestrel1 Bravo ! -
L'aurore apparaissait ; quelle aurore ? Un abîme
D'éblouissement, vaste, insondable, sublime ;
Une ardente lueur de paix et de bonté.
C'était aux premiers temps du globe ; et la clarté
Brillait sereine au front du ciel inaccessible,
Étant tout ce que Dieu peut avoir de visible ;
Tout s'illuminait, l'ombre et le brouillard obscur ;
Des avalanches d'or s'écroulaient dans l'azur ;
Le jour en flamme, au fond de la terre ravie,
Embrasait les lointains splendides de la vie ;
Les horizons pleins d'ombre et de rocs chevelus,
Et d'arbres effrayants que l'homme ne voit plus,
Luisaient comme le songe et comme le vertige,
Dans une profondeur d'éclair et de prodige ;
L'Éden pudique et nu s'éveillait mollement ;
Les oiseaux gazouillaient un hymne si charmant,
Si frais, si gracieux, si suave et si tendre,
Que les anges distraits se penchaient pour l'entendre ;
Le seul rugissement du tigre était plus doux ;
Les halliers où l'agneau paissait avec les loups,
Les mers où l'hydre aimait l'alcyon, et les plaines
Où les ours et les daims confondaient leurs haleines,
Hésitaient, dans le choeur des concerts infinis,
Entre le cri de l'antre et la chanson des nids.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle. -
Toulon, c'est peu ; Sedan, c'est mieux.L'homme tragique.Saisi par le destin qui n'est que la logique,
Captif de son forfait, livré les yeux bandés
Aux noirs événements qui le jouaient aux dés,
Vint s'échouer, rêveur, dans l'opprobre insondable.
Le grand regard d'en haut lointain et formidable
Qui ne quitte jamais le crime, était sur lui ;
Dieu poussa ce tyran, lave et spectre aujourd'hui,
Dans on ne sait quelle ombre où l'histoire frissonne,
Et qu'il n'avait encore ouverte pour personne ;
Là, comme au fond d'un puits sinistre, il le perdit.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle. -
Victoire, amis ! je dépêche
En hâte et de grand matin
Une strophe toute fraîche
Pour crier le bulletin.J'embouche sur la montagne
La trompette aux longs éclats ;
Sachez que le printemps gagne
La bataille des lilas.Jeanne met dans sa pantoufle
Son pied qui n'est plus frileux ;
Et voici qu'un vaste souffle
Emplit les abîmes bleus.L'oiseau chante, l'agneau broute ;
Mai, poussant des cris railleurs.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle. -
Le jeudi 20 décembre 1848, l'Assemblée constituante, entourée en ce moment-là d'un imposant déploiement de troupes, étant en séance, à la suite d'un rapport du représentant Waldeck Rousseau, fait au nom de la commission chargée de dépouiller le scrutin pour l'élection à la présidence de la République, rapport où l'on avait remarqué cette phrase qui en résumait toute la pensée : « C'est le sceau de son inviolable puissance que la nation, par cette admirable exécution donnée à la loi fondamentale, pose elle-même sur la Constitution pour la rendre sainte et inviolable ; » au milieu du profond silence des neuf cents constituants réunis en foule et presque au complet, le président de l'Assemblée nationale constituante, Armand Marrast, se leva et dit :
« Au nom du peuple français,
Attendu que le citoyen Charles-Louis-Napoléon Bonaparte, né à Paris, remplit les conditions d'éligibilité prescrites par l'art.
Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle. -
Pourquoi t'exiler, ô poète,
Dans la foule où nous te voyons ?
Que sont pour ton âme inquiète
Les parlis, chaos sans rayons ?
Dans leur atmosphère effeuillée
Meurt ta poésie souillée ;
Leur souffle égare ton encens.
Ton coeur, dans leurs luttes serviles,
Est comme ces gazons des villes
Rongés parles pieds des passants.Dans les brumeuses capitales
N'entends-tu pas avec effroi,
Comme deux puissances fatales,
Se heurter le peuple et le roi ? -
La Jeunesse d'une femme au quartier latin
Victor Hugo, Albert Caise
- Collection XIX
- 7 Avril 2016
- 9782346053285
Nous ferons connaissance, sans plus de préambules, avec un des personnages importants de ce récit :Fortuné Rigobert, fils d'un obscur pharmacien de Saint-Malo, venait d'arriver à Paris, non point pour s'initier, comme on pourrait le supposer, aux mystères du codex et à l'interprétation des formules de l'akologie auprès des maîtres, mais pour suivre les cours de la Faculté de médecine. En effet, bien qu'ayant grandi dans le laboratoire d'un pharmacien, Fortuné professait un mépris inconcevable pour tout ce qui sentait l'apothicaire.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
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Je ne connais pas de sentiment plus embarrassant que l'admiration. Par la difficulté de s'exprimer convenablement, elle ressemble à l'amour. Où trouver des expressions assez fortement colorées, ou nuancées d'une manière assez délicate, pour répondre aux nécessites d'un sentiment exquis ? Le respect humain est un fléau dans tous les ordres de choses, dit un livre de philosophie qui se trouve par hasard sous mes yeux ; mais qu'on ne croie pas que l'ignoble respect humain soit l'origine de mon embarras : cette perplexité n'a d'autre source que la crainte de ne pas parler de mon sujet d'une manière suffisamment noble.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
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Lorsque l'enfant paraît, le cercle de famille
Applaudit à grands cris ; son doux regard qui brilleFait briller tous les yeux,Et les plus tristes fronts, les plus souillés peut-être,
Se dérident soudain à voir l'enfant paraître,Innocent et joyeux.Soit que juin ait verdi mon seuil, ou que novembre
Fasse autour d'un grand feu vacillant dans la chambreLes chaises se toucher,Quand l'enfant vient, la joie arrive et nous éclaire.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle. -
Messieurs Alphonse de Lamartine, Victor Hugo, Michel Chevalier
M. Becker, Michel Chevalier, Victor Hugo, Alphonse de Lamartine
- Collection XIX
- 19 Février 2016
- 9782346050598
« Ils ne l'auront pas, le libre Rhin allemand, quoiqu'ils le demandent dans leurs cris comme des corbeaux avides ;
Aussi longtemps qu'il roulera paisible, portant sa robe verte ; aussi longtemps qu'une rame frappera ses flots.
Ils ne l'auront pas, le libre Rhin allemand, aussi longtemps que les coeurs s'abreuveront de son vin de feu ;
Aussi longtemps que les rocs s'élèveront au milieu de son courant, aussi longtemps que les hautes cathédrales se reflèteront dans son miroir.
Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle. -
Quelques chapitres des Misérables de Victor Hugo travestis en vers burlesques
Guillaume-Francois Delarue, Victor Hugo
- Collection XIX
- 14 Novembre 2016
- 9782346126330
En ce temps-là Charles Myriel,
Vieillard innocent et sans fiel,
Etait évêque d'une ville,
Qu'Hugo, mon auteur, juge utile,
Pour ne pas être gourmandé,
De n'indiquer que par un D.Quand il vint dans son diocèse,Sur son compte, par parenthèse,
Il avait couru des cancans
Qui n'étaient pas édifiants ;
On disait que, dans sa jeunesse,
Pour le sexe plein de tendresse,
Il aimait mieux le cotillon
Que l'Eglise et son carillon ;
Qu'avec mainte et mainte grisette
Il avait eu mainte amourette ;
Que pour interrompre le cours
De ses trop légères amours
Son très-cher père, en homme sage,
Lui fit tâter du mariage,
Et que, malgré tout, le gaillard
Etait resté fort égrillard ;
Car sa femme, une maigre échine,
Très-malade de la poitrine,
N'avait vécu que peu de temps
Et n'avait pas laissé d'enfants.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.