Prix de la diversité Métropolis Bleu / Conseil des Arts de Montréal
Un roman palestinien
Avec Je suis Ariel Sharon, troisième roman d'un triptyque, l'auteure poursuit l'exploration des vies intimes des hommes, femmes et enfants pris dans la toile sanglante du conflit israélo-palestinien.
Résumé
Tel Aviv, 4 janvier 2006. Le premier ministre Ariel Sharon sombre dans le coma. Il demeure inconscient huit ans jusqu'à sa mort en 2014. Que se passe-t-il dans la tête de Sharon ? Le roman donne corps et voix à un choeur de femmes, Véra, Gali, Lily, Rita, qui le mettent face à ses horreurs et à son humanité. Elles le guident vers la lumière quand les ombres de la mort l'assaillent.
Extrait
« M'en voudraient-elles si j'enlevais à chaque lettre de ton nom sa noirceur ? À chaque date de ton histoire, sa violence ? Si je t'enlevais la mort et te prêtais la vie ? M'en voudraient-elles si je me glissais là où elles t'ont vu nu ? Si je te débarrassais de toutes ces couches. Ta peau de guerrier, ton masque de politicien ? Ne reste que toi face à moi ? Que tu sois personne ? Que je sois
personne ? Soyons personne. Soyons ensemble sans visage. Perdons-nous dans ce long sommeil. Dévoilons tous nos visages. Pose-moi la question : quel est ton nom ? Je nommerai toutes les femmes.
Pose-toi la question : qui suis-je ? Toutes les femmes te répondraient. Leur voix
est ma voix. »
Pour l'auteure Yara El-Ghadban
Les principaux récits autour de Sharon sont des récits fondamentalement
politiques, militaires, masculins... Moi personnellement, je voulais, sans
justifier et sans pardonner, tout simplement écrire la part humaine, la part
féminine. Les premières choses qu'on élimine dans les guerres et les situations
d'oppression sont l'humanité, l'intimité, la féminité... Aussi, moi-même je
voulais comprendre. J'ai écrit ce roman pour moi, pour la femme palestinienne
que je suis et qui est toujours perplexe face à la violence dont sont capables les
humains...
L'auteure
Romancière et anthropologue palestinienne, Yara El-Ghadban vit et écrit à Montréal. Elle a publié les romans L'ombre de l'olivier (Mémoire d'encrier, 2011) et Le parfum de Nour (Mémoire d'encrier, 2015). Je suis Ariel Sharon est son troisième roman.
Arômes. Sensualité. Mystère. Le parfum de Nour raconte la fable de l'exil, de l'amour, de la guerre. Seule la passion sauvera Nour, Leila et Bennett des fantômes qui les tourmentent. Écriture d'une rare musicalité où se jouent l'audace et la tendresse. Ce roman évoque les déchirures qui grandissent l'existence.
Une enfance palestinienne. Une voix se lève, convoquant la musique, la poésie, la guerre et la résistance. Yuryur aura bientôt dix ans. Née dans un pays de merveilles, bercée par les vagues du golf Arabo-persique, elle vit à Dubaï une enfance heureuse où se mélent le sel de la mer et la sauge du thé de Téta Hilweh, sa grand-mère, avec qui elle passe les étés au camps de réfugiés dans une Beyrouth que la guerre défigurera.
Conte d'amour, rite de passage, récit de retrouvailles et d'adieux,liens brisés et renoués au coeur même des fissures. L'ombre de l'olivier dresse le portrait d'une Palestine qui fascine.
Finaliste, Prix des libraires 2022
Résumé
Parlons de racisme puisque le racisme concerne tout le monde. Les écrivains Rodney Saint-Éloi et Yara El-Ghadban invitent à prendre part à cette conversation délicate, mais combien nécessaire. Ni manifeste, ni manuel, ni acte d'accusation, Les racistes n'ont jamais vu la mer engage le dialogue sur nous-mêmes et sur les autres. Tout s'exprime librement, se confronte et se répond. Les mots. Les expériences. Les idées. Les émotions. Parlons de racisme puisqu'il faut dépasser le repli sur soi. Pour vivre ensemble, autrement.
Les auteurs
Poète, écrivain, essayiste, Rodney Saint-Éloi est l'auteur d'une quinzaine de titres de poésie, dont Nous ne trahirons pas le poème et autres recueils, anthologie de poésie parue aux éditions Points (2021). Il dirige la maison d'édition Mémoire d'encrier.
Romancière et anthropologue, Yara El-Ghadban est l'auteure de trois romans, dont Je suis Ariel Sharon (2018). Elle dirige l'Espace de la diversité, organisme qui lutte contre le racisme et l'exclusion.
Huit femmes, universitaires et intellectuelles, ont engagé la réflexion
autour de la Charte, de l'avenir de la société et du vivre-ensemble.
Elles inventorient attitudes, postures, dérives et discours identitaires.
Elles dénoncent l'exclusion, l'arrogance et la discrimination, en questionnant les privilèges juridiques et administratifs que
revendiquerait un groupe social au détriment des autres. Cet ouvrage touche de près la peur qui travaille le Québec d'aujourd'hui, et l'incapacité de nommer la crise de valeurs qui fractionne plus qu'elle ne rassemble. Elles font acte de pensée, de compassion et de solidarité.
Elles proposent ce « diagnostic des dérives politiques et sociales... et offrent en partage cette parole » qui a le mérite de s'indigner.
Dans cette rubrique, nous invitons deux participant·e·s à correspondre au sujet d'une question ou d'un concept donné.
Ce printemps, Lettres québécoises consacre sa une à l'écrivaine et éditrice Yara El-Ghadban. L'autrice écrit son autoportrait et répond au questionnaire LQ, alors que Gilles Bibeau, Khalil Khalsi, Sarah-Louise Pelletier-Morin, Emné Nasereddine et Rodney Saint-Éloi signent les autres textes du dossier où vous pourrez aussi lire un extrait de Le parfum de Nour (Mémoire d'encrier, 2015) par Yara El-Ghadban. Le cahier Création propose un poème de Gabrielle Boulianne-Tremblay, une nouvelle de Marie-Ève Bourassa, une lecture illustrée de Belle pour rien de Julie Roy par Amélie Grenier et c'est Frédérique Côté qui occupe « Le labo ». Le cahier Critique, lui, délaisse les étoiles, mais restent aussi riche. Le cahier Vie littéraire, enfin, propose entre autres un hommage à Marie-Claire Blais et une nouvelle chronique dédiée à la littérature franco-canadienne.