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Karthala
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Les constitutions arabes
Christophe Boutin, Jean-yves de Cara, Charles Saint-prot, Collectif
- Karthala
- 21 Novembre 2016
- 9782811117061
L'intérêt de réfléchir aux changements politiques et institutionnels dans le monde arabe, après la phase d'agitation que certains ont cru pouvoir appeler « printemps arabe », est manifeste. Depuis 2011, du Maghreb au Golfe arabe, peu de pays ont échappé à des évolutions qui ont souvent conduit à des bouleversements juridiques, notamment constitutionnels. Au regard des enjeux posés par ces évolutions, l'optique d'un ouvrage consacré aux constitutions de ces pays ne pouvait être strictement juridique, l'approche devant embrasser les champs plus vastes de la géopolitique.
Le présent ouvrage propose donc un état des lieux et une réflexion sur les évolutions (ou les non-évolutions) de chacun des 22 États membres de la Ligue arabe. Au rappel des principales dispositions constitutionnelles s'ajoutent une présentation du cadre politique, une analyse de la pratique institutionnelle et un bilan des avancées ou des blocages que l'on peut constater, voire, dans certains pays, des situations de crise conduisant à bafouer l'État de droit ou à le caricaturer. Par ailleurs, la réflexion porte sur les questions récurrentes des libertés fondamentales, de la place de la religion ou de la condition de la femme. -
La politique extérieure du Cameroun ; doctrine, acteurs, processus et dynamiques régionales
Yves alexandre Chouala
- Karthala
- 9 Mai 2014
- 9782811112509
Comme État souverain, le Cameroun a une partie de son activité tournée vers le dehors, dont la visée est la maîtrise de l'environnement international, le renforcement de son influence et la maximisation de ses intérêts. Cette politique étrangère, qui se met concrètement en oeuvre à travers le rituel diplomatique, repose sur un ensemble de principes, sur une variété de pratiques et de processus et sur une pluralité de structures gouvernementales et administratives.
La lecture des discours et des déclarations officielles, des programmes des partis dirigeants, des professions de foi rédigés par les chefs d'État successifs du Cameroun nous livre les principes cardinaux de cette politique extérieure : souveraineté et indépendance nationales, paix, solidarité internationale et coexistence pacifique, non-alignement et non-ingérence dans les affaires intérieures des États, développement national et coopération sans exclusives, unité de l'Afrique et intégration régionale. Il faut souligner en particulier le panafricanisme. En raison de sa situation d'Afrique en miniature, né de la géographie et de l'histoire, le Cameroun s'affirme en effet une vocation panafricaine naturelle.
Travail de documentation et de synthèse sur la politique internationale du pays, cet ouvrage intéressera non seulement les diplomates et les spécialistes, mais également les citoyens camerounais désireux de mieux connaître comment leur pays s'inscrit dans la marche du monde.
Yves Alexandre Chouala est docteur en Science politique et docteur 3e Cycle en Relations internationales. Habilité à diriger des recherches, il est enseignant à l'Institut des Relations internationales du Cameroun et chargé de cours associé à l'Université catholique d'Afrique centrale. Chercheur au Groupe de recherches administratives, politiques et sociales de l'Université de Yaoundé II, il est le rédacteur en chef de Polis : revue camerounaise de science politique et vice-président pour l'Afrique centrale de l'Association africaine de Science politique. -
Ambivalences patrimoniales au sud ; mises en scène et jeux d'acteurs
Dominique Guillaud, Dominique Juhé-beaulaton, Marie-christine Cormier-salem, Yves Girault
- Karthala
- 21 Septembre 2016
- 9782811116774
En s'appuyant sur des objets extrêmement variés (territoires, ressources végétales ou animales, archives ou collections, sites archéologiques ou éléments immatériels dérivés de la culture et de l'histoire, comme l'esclavage ou encore la gastronomie), l'ouvrage se penche sur les dynamiques de patrimonialisation et les multiples contradictions, conflits et compétitions, parfois irréductibles, que celles-ci provoquent.
D'un côté, les traités internationaux sur la diversité génétique et le patrimoine naturel ou culturel, par leurs implications éthiques et juridiques, notamment en termes de propriété intellectuelle, sont l'objet d'interprétations contrastées, signalant la confrontation entre droit international, politiques nationales et règles locales. D'un autre côté, dans les espaces stratégiques, tels que les parcs nationaux, se nouent des enjeux multiples et changeants avec les politiques qui les animent.
Quant aux sites archéologiques, ils s'inscrivent souvent dans une double logique de concurrence : les patrimoines universels que la diachronie révèle s'opposent à d'autres usages, en particulier économiques, du territoire.
Toutes ces constructions patrimoniales ont en commun d'impliquer une mise en scène visant à les faire voir et reconnaître, mises en scène qu'orchestrent ou instrumentalisent une série d'acteurs, institutions, communautés locales voire les chercheurs eux-mêmes. L'ouvrage parcourt ainsi, à travers des exemples puisés dans différents terrains, Cambodge, Zanzibar, Guinée et Guinée-Bissau, Ethiopie, Sénégal, Equateur, Lybie, Tunisie mais aussi les salins narbonnais, ou encore les coulisses des grandes expéditions naturalistes françaises, les logiques, ambiguïtés et polyvalences de la patrimonialisation. Il confirme au final la vocation particulièrement stratégique du patrimoine, et révèle les multiples tensions et mutations que son invocation enclenche dans les territoires et les sociétés du monde. -
Genèse du droit international ; des Pères fondateurs aux conférences de la Haye
Yves Ternon
- Karthala
- 18 Avril 2016
- 9782811114541
Pendant plus de vingt siècles, les jurisconsultes ont débattu du droit. Traitant des lois naturelles, ils faisaient référence aux principes moraux du monde civilisé et à la nécessité pour les États de s'accorder sur des règles qui leur permettraient de coexister dans la paix. Après qu'Athènes eut ébauché les premières règles d'un droit international privé, Rome rédigea un jus gentium, ensemble des droits accordés aux peuples étrangers, un droit que Justinien codifia pour le monde chrétien.
Au XVIe siècle, le théologien catholique espagnol Vitoria pose la première pierre de l'édifice d'un droit des gens, expression de la renaissance de l'humanisme. Au XVIIe siècle, Grotius fixe les règles de ce droit dans la guerre et dans la paix, alors qu'au terme de la guerre de Trente Ans, la paix de Westphalie tente d'établir un équilibre européen. Les jurisconsultes du XVIIIe siècle incluent le droit des gens dans le droit naturel, puis Vattel, dans un ouvrage écrit en langue française - et non plus en latin - dissocie ces deux droits, au nom de la raison. Les Lumières, les Révolutions américaine puis française, l'Empire napoléonien imposent les principes des droits de l'homme : on commence à parler d'un droit international.
Au XIXe siècle, conscients de la nécessité de contenir les violences de guerre, les jurisconsultes posent les fondements d'un droit pénal international. Au terme de congrès et de conférences, ils les font adopter par de plus en plus de nations. Néanmoins, à la veille de la Première Guerre mondiale qui ouvre un siècle de violences extrêmes, ce droit n'est qu'une ébauche.
Comme le développe Yves Ternon dans cet ouvrage, le droit international est l'oeuvre de ces Pères fondateurs. Pour chacun d'eux, son élaboration se situe dans un espace politique et un mouvement de pensées qui influencent leur oeuvre. Ce droit, ils l'ont construit avec les philosophes, les publicistes et autres témoins de leur temps, tout en demeurant attachés aux intérêts de leur nation.