Perrin
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Comment un monde où la paix et la démocratie paraissent solidement implantées peut-il sombrer si rapidement ? Par la profonde déstabilisation qu'elle engendre, la crise de 1929 rebat les cartes de l'histoire. On croyait l'après-guerre achevé, l'inflation enfin maîtrisée, l'épineuse question des réparations réglée par le plan Young, la paix définitivement assurée par la Société des Nations et le pacte Briand-Kellogg. Et voilà qu'en quelques années, toutes ces belles promesses s'évanouissent. Les réponses à la crise, à base de protectionnisme, dévaluation, austérité, voire autarcie, n'aboutissent qu'à contracter les échanges. Le chômage explose, les démocraties vacillent, l'autoritarisme se renforce. Dès 1931, le Japon fait le choix de l'expansionnisme en envahissant la Mandchourie. En 1935, c'est au tour de l'Italie de se lancer à la conquête de l'Éthiopie. En exploitant la crise, le chancelier Brüning se défait des réparations et commence à exiger le réarmement de l'Allemagne. Pour l'éviter, la Grande-Bretagne fait pression sur la France. Même après l'accession d'Hitler au pouvoir, le Premier Ministre Macdonald écrit dans son journal que " la France est l'ennemie ". On fait difficilement plus aveugle.
Tous les efforts pacifiques des années 1920 sont subitement ruinés. La SDN agonise, les États-Unis tournent définitivement le dos à l'Europe, la Grande-Bretagne embrasse l'appeasement et la France se replie avec effroi derrière la ligne Maginot qu'elle croit inexpugnable.
En poursuivant sa brillante fresque du XXe siècle, bousculant les clichés et les idées reçues, Jean-Yves Le Naour raconte avec maestria ces six années où tout bascule et où l'après-guerre se transforme en un nouvel avant-guerre. -
Le mystère Salazar.
Né en 1889, António de Oliveira Salazar a dirigé le Portugal d'une main de fer pendant quarante ans. Professeur d'université à Coimbra, spécialiste de finances publiques, chantre de l'austérité, il accède au pouvoir en 1928 en tant que ministre des Finances, avant d'être adoubé par les militaires comme président du Conseil en 1932. Il met alors en place la dictature de l'Estado Novo, avec l'aide de la police politique et de la censure, soutenu par l'Église, la hiérarchie militaire et le patronat. Ce n'est qu'en septembre 1968 qu'il doit se retirer, victime d'un AVC, avant de mourir deux ans plus tard.
Son régime lui survit jusqu'à la révolution des oeillets, il y a cinquante ans, en avril 1974. Dictateur méconnu, singulier - ni chef militaire, ni leader charismatique, mais universitaire mal à l'aise en public -, Salazar s'est montré maître dans l'art de durer, à la fois implacable et ductile, notamment sur la scène internationale pendant la Seconde Guerre mondiale et la guerre froide. " Marié à la nation ", " moine-dictateur " et misanthrope, il est longtemps resté un mystère que cette biographie parvient à percer, s'intéressant de près à ses origines modestes, ses vies parallèles, ses cercles relationnels et à sa vie privée.
Si le salazarisme est mort avec Salazar, ses séquelles sont encore bien présentes, teintées parfois de nostalgie.
Le livre référent qui manquait, fondé sur l'exploitation d'archives portugaises inédites. -
" Habemus papam ! " - l'histoire de dix moments clés de l'histoire de la chrétienté, quand la fumée blanche a émergé en même temps qu'un nouveau pape.
La papauté est l'une des rares monarchies dont le souverain est élu par une assemblée et non désigné de façon héréditaire. Autre originalité, le mode d'élection est inchangé depuis un millénaire : le moment venu, plus de cent cardinaux se réunissent en conclave dans un lieu coupé du monde (la chapelle Sixtine) afin de désigner le nouveau souverain pontife. L'élection n'est valide que lorsqu'un candidat réussit à obtenir au moins deux tiers des voix. Toutefois, si le processus visant à choisir le nouveau pape est immuable, le déroulement de chaque conclave est différent et son résultat souvent surprenant.
Entre le XIIIe et le XXIe siècle, dix d'entre eux se sont révélés particulièrement marquants. Qui sait que Grégoire X a été élu en 1271 à l'issue d'un conclave qui a duré trois ans ? Que celui de 1378 a provoqué le Grand Schisme d'Occident et a permis à trois hommes d'accéder au trône pontifical ? Que le cardinal Borgia, père de plusieurs enfants et partisan d'une vie dissolue, n'était absolument pas destiné à devenir le pape Alexandre VI en 1492 ? Plus récemment, que l'élection de François en 2013 a été révolutionnaire à plus d'un titre (il est le premier souverain pontife jésuite, sud-américain et issu d'un milieu modeste) ?
Bien que l'élection se déroule toujours selon des règles très codifiées, on le voit, le nouvel évêque de Rome est rarement celui auquel on s'attendait. Entre ambitions personnelles, manoeuvres sournoises et stratégies complexes, les conclaves sont souvent riches en rebondissements. Yves Chiron nous fait revivre les dix plus impressionnants de l'histoire dans un récit aussi enlevé que documenté.
I. Le plus long conclave de l'histoire
Grégoire X (1268-1271)
II. Une élection contestée : la naissance du Grand Schisme d'Occident
Urbain VI (1378)
III. Un concile élit le pape
Martin V (1417)
IV. L'élection d'un " père de famille "
Alexandre VI (1492)
V. Éviter un pape anglais
Jules III (1549-1550)
VI. Un conclave en exil
Pie VII (1799-1800)
VII. Un conclave sous la menace
Grégoire XVI (1830-1831)
VIII. La fin du veto politique
Pie X (1914)
IX. Un conclave face aux totalitarismes
Pie XII (1939)
X. Une élection inattendue
François, le premier pape sud-américain (2013) -
L'histoire des neuf Shahs qui ont fondé l'Iran moderne.Sophis, Safavides, Séfévides... Si les noms qui désignent cette dynastie sont nombreux, ce qu'elle accomplit est unique : entre 1501 et 1722, elle fait vivre à l'Iran l'âge d'or de son histoire.
Après une période médiévale qui voit de nombreux empires éphémères régner sur une zone mal définie, les neuf Shahs qui se succèdent à la tête de la Perse pendant deux siècles parviennent à mettre en place un pouvoir fort et centralisé, à fédérer un territoire composite, à stabiliser les frontières face aux forces étrangères - essentiellement ottomanes et ouzbèques -, à redéfinir juridiquement les rapports entre les pouvoirs internes et, enfin, à imposer le chiisme comme religion d'État. Cet apogée est en grande partie dû au plus illustre des souverains de cette lignée, le grand Abbas Ier (1587-1629). Réformateur, administrateur, conquérant, il est également visionnaire : en choisissant de déplacer la capitale à Ispahan, il sait qu'il va faire de son empire une puissance importante sur le plan international. Et en effet, cette " moitié du monde " ouvre le pays aux échanges politiques, diplomatiques, commerciaux, religieux et artistiques. Alors quelles faiblesses précipitent la chute de la dynastie sous les assauts afghans au XVIIIe siècle ?
S'appuyant sur de nombreux récits iraniens et occidentaux, Yves Bomati nous fait revivre deux cents ans d'histoire méconnue. Romanesque mais en rien romancée, cette synthèse retrace toute l'épopée des grands Sophis, l'héritage durable qu'ils ont laissé en Iran et leur imprévisible chute. -
Mythes et réalités d'une des plus fascinantes familles de la Renaissance.Frappés par une sombre légende que chaque époque vient enrichir, les trois grands acteurs de la saga Borgia - Alexandre, César et Lucrèce - ne seraient qu'un empoisonneur, un assassin et une débauchée. Exceptionnellement romanesque, l'histoire d'une des plus fascinantes familles de la Renaissance est en réalité bien plus riche et plus nuancée.
D'origine catalane, ces " Borja " vont réussir à imposer en trois générations deux papes à la chrétienté : en 1455 Calixte III, grand diplomate obsédé par le danger turc, puis en 1492 Alexandre VI, qui, s'il compromet sa fonction dans plusieurs scandales, donne à l'Église, par la force, un territoire comparable à ceux des États-nations contemporains. Son fils César, hidalgo flamboyant un moment égaré dans l'Église, lui en ménage donc un en Romagne, où sa politique expéditive lui vaut de devenir le modèle de Machiavel. À Rome, coupe-gorge où continuent à s'affronter les clans médiévaux, les rugueux Borgia rendent coup pour coup, jusqu'à l'effondrement final. C'est alors le temps de la revanche de la belle Lucrèce, plusieurs fois mariée selon les ambitions du clan. Devenue duchesse de Ferrare et l'une des plus belles figures féminines de l'époque, elle inaugure le temps de la repentance des Borgia, bientôt marqué par la personnalité torturée du jésuite Francesco, le saint de la famille.
Sous la plume légère et savante de Jean-Yves Boriaud, la saga des Borgia se lit ainsi comme l'aventure exemplaire et tragique d'une ambitieuse dynastie de gens d'Église, entre pourpre et sang, bien loin de l'image trop répandue d'une brillante et douceâtre Renaissance italienne. -
Iran ; une histoire de 4 000 ans
Yves Bomati, Houchang Nahavandi
- Perrin
- 12 Septembre 2019
- 9782262081591
L'Iran, 4 000 ans d'Histoire à portée de main.Depuis les antiques civilisations du plateau iranien jusqu'à l'actuelle République islamique née de la révolution de 1979, ce pays-continent, creuset bouillonnant au coeur d'un Moyen-Orient turbulent, a vu naître des religions et des systèmes aussi novateurs que le zoroastrisme, la quête d'un empire universel, l'émergence du modèle du despote éclairé, en même temps que des courants philosophiques et artistiques majeurs.
Avec cette fresque se déroulant sur plus de 4 000 ans, puisant dans les récits historiques, les travaux les plus récents et les anecdotes issues de chroniques persanes, Houchang Nahavandi et Yves Bomati ravivent également le destin d'illustres personnages tels Cyrus, Darius, Avicenne, Reza Shah, Alexandre le Grand et, moins connus du lecteur occidental, ceux d'Hassan Sabbah l'Assassin, de Tâhéreh Qorrat ol-'Eyn la poétesse et d'Amir Kabir le réformateur.
Croisant leurs regards, ils montrent combien l'actualité la plus récente et parfois la plus controversée plonge ses racines dans un passé marqué par la double emprise du rêve impérial et du sens religieux. Un livre essentiel pour connaître et comprendre un pays charnière et matrice de siècles de civilisations. -
La seule biographie véritable du maître de la Renaissance.Lorsque l'on aborde la vie de Léonard de Vinci, deux écueils sont à éviter : placer l'artiste au-dessus de la condition humaine et en faire une sorte de génie aussi énigmatique qu'impénétrable ou, au contraire, réduire son existence à quelques épisodes incertains voire fantasmés de sa vie privée - comme sa prétendue sexualité débridée.
Loin des idées reçues et légendes tenaces, cet ouvrage nous invite à emprunter le véritable parcours de Léonard, du petit village toscan de Vinci dans lequel il naît en 1452, à Amboise, en France, où il s'éteint en 1519. Tout en suivant ses progrès dans les nombreuses disciplines auxquelles il s'essaye (dessin, peinture, bronze, architecture, mathématiques, etc.), nous voyageons au coeur de l'Italie renaissante : nous découvrons l'atelier de Verrocchio, à Florence, dans lequel le jeune peintre fait ses armes ; nous visitons Milan, où il se met au service de la puissante famille Sforza ; à Rome, nous rencontrons les Médicis (le pape Léon X et le duc de Nemours) qui admirent et protègent ce polymathe hors du commun ; enfin, dans la vallée de la Loire, à la cour de François Ier, nous revivons les dernières années du maître.
S'appuyant principalement sur des sources primaires - notamment les foisonnants Carnets du peintre -, Jean-Yves Boriaud se place ici en historien de l'art et analyse finement les conditions de réalisation des oeuvres magistrales de Léonard (
Cène, Joconde, Saint Jean-Baptiste, etc.), mais aussi l'histoire de ses nombreuses productions inachevées (cheval des Sforza, portrait d'Isabelle d'Este...). Ainsi, il parvient à nous offrir le premier portrait fidèle et authentique de cette figure emblématique de la Renaissance. -
Le premier opus de la série de référence sur la Grande Guerre enfin en poche ! En 1914, l'obsession de la guerre hante l'Europe. Elle occupe les esprits, s'affiche à la une des journaux, monopolise les conversations et les discours politiques sans que personne n'y croie véritablement.
Quand elle éclate en juin, à la suite de l'attentat de Sarajevo, elle s'impose comme la solution, promet l'émancipation des nationalités et l'avènement d'un nouveau monde. Autant d'illusions qui font basculer le monde dans un engrenage qui va le broyer : pendant quatre longues années, la guerre sera mondiale, totale et terroriste.
Conjuguant les approches diplomatiques, militaires, sociales et culturelles, Jean-Yves Le Naour fait revivre 1914 et renouvelle l'histoire de la Grande Guerre. -
La paix introuvable.Le 11 novembre 1918, au matin, Georges Clemenceau déclare à son chef de cabinet : " Nous avons gagné la guerre, il nous faut maintenant gagner la paix, et ce sera plus dur encore. "
En effet, outre la mauvaise volonté allemande, il faudra non seulement compter avec la diplomatie d'équilibre des Britanniques qui ne veulent pas trop affaiblir l'Allemagne au profit de la France, mais aussi avec les ambitions du président américain Wilson dont les principes démocratiques pour la reconstruction du monde - le droit des peuples, l'État-nation, la SDN... - privent les Européens de toute politique d'annexion.
Loin d'être à l'apaisement, les années d'après-guerre sont marquées par le trouble et l'incertitude. La guerre continue à l'Est, dans les pays baltes en 1919, entre la Pologne et la Russie de 1920 à 1921, entre les Turcs et les Grecs de 1919 à 1922, tandis que la guerre civile en Russie cause la mort de 5 à 7 millions de personnes. Surtout, le spectre de la révolution bolchevique, victorieuse en Russie, s'insinue de l'Allemagne à la Hongrie en passant par l'Italie. L'ennemi n'est plus tout à fait le germanisme, mais le bolchevisme, infiltré sous la forme des nouveaux partis communistes d'Europe. Un monde radicalement nouveau est né, une nouvelle ère idéologique coincée entre Wilson et Lénine, deux messianismes à côté desquels la France et la Grande-Bretagne ne tiennent plus le premier rôle. En ces années où prévaut l'illusion d'une paix durable, les instabilités, les aigreurs et les déceptions attisent déjà le feu de la revanche.
Clemenceau avait raison : il était plus difficile de gagner la paix que la guerre. Et la France, qui a gagné la guerre, a perdu la paix.
Jean-Yves Le Naour livre une étude brillante et rénovée - parfois iconoclaste - de cette tragique sortie de guerre, étudiant notamment le traité de Versailles, dont le grand perdant ne fut peut-être pas l'Allemagne, mais la France. -
Les années folles? Des années tristes.Les années vingt, des années folles ? La postérité évoque des parties dansantes endiablées, le son élégant du jazz et la fièvre de music-hall. En réalité, rien n'est plus faux. A l'inverse d'une expression qui ne s'est formée qu'a posteriori, une fois projetée l'ombre de la crise de 1929, cette décennie ne renferme pas une fête perpétuelle mais plutôt des années désolantes et désolées. Celles d'une nation éprouvée par la guerre qui voudrait tourner la page, mais qui souffre de trop se souvenir et s'inquiète de son avenir comme de sa sécurité. Saignée démographiquement, en partie ruinée, endettée jusqu'au cou auprès des Américains, traumatisée par l'inflation, Paris se découvre isolée diplomatiquement par les nouveaux jeux d'alliances européens.
Dès lors, la France n'a que deux alternatives : s'imposer face à une Allemagne protégée par l'Angleterre et cherchant à échapper à ses dettes, ou bien rengainer ses revendications et parier sur un ordre collectif incertain. Mais en choisissant la conciliation, ne risque-t-elle pas de perdre à la fois les remboursements attendus et sa propre sécurité ? Une douloureuse ambiguïté plane donc sur les années vingt. Après avoir gagné la guerre, les Français vont-ils perdre la paix ?
Faisant suite à sa série remarquée sur la Grande Guerre, Jean-Yves Le Naour continue sa grande fresque du XXe siècle, bousculant les clichés et révisant sans concession les mythes les plus ancrés sur une décennie moins fantasque et bien plus tragique qu'il n'y paraît. -
" Après 1914, La grande illusion, l'historien Jean-Yves Le Naour explore les stratégies politiques, le quotidien des soldats mais aussi la vie à l'arrière du front. [...] La suite d'une somme appelée à devenir une référence. "Magazine Lire1915. Pour les Français pris dans la Grande Guerre, c'est l'enlisement. Le conflit entre dans une phase meurtrière marquée par des offensives aussi terribles qu'inutiles, auxquelles s'ajoute le cruel recours aux gaz asphyxiants. Sur terre comme sur mer, impossible d'échapper aux bombardements. Les zeppelins tombent sur Londres et Paris, les Turcs lancent un djihad en Afrique et au Moyen-Orient, les Allemands étrillent la Russie et écrasent la Serbie. Les Alliés, eux, enchaînent les échecs.
Sourd aux critiques, le général Joffre conduit la guerre comme il l'entend et sacrifie, purement et simplement, 320 000 hommes. Pour les Français, 1915 est une année sans horizon. La crise politique et la lassitude grandissent sur les décombres d'une Union sacrée qui a vécu.
Avec son talent habituel, Jean-Yves Le Naour s'immerge dans le quotidien des Français ; un récit haletant. -
Mohammad Reza Pahlavi
Yves Bomati, Houchang Nahavandi
- Tempus Perrin
- Tempus
- 31 Janvier 2019
- 9782262079819
La première véritable biographie de Mohammad Réza Pahlavi, le dernier shah d'Iran." Laissons à l'histoire le soin de juger Mohammad Réza Pahlavi en tant que gouvernant ", a déclaré le président Sadate lors des obsèques de son ami, en Égypte. Le dernier shah d'Iran (1919-1980) est en effet un des monarques les plus controversés du XXe siècle. Défendu âprement par les uns, qualifié de dictateur par les autres, cet homme réservé qui a succédé à son père en pleine Seconde Guerre mondiale a modernisé à marche forcée son pays, s'aliénant les tenants de la tradition et les puissances étrangères jusqu'à ce que la révolution islamique de 1979 provoque sa chute et le contraigne à l'exil.
Forts de leur connaissance des événements et des acteurs, Houchang Nahavandi et Yves Bomati livrent un portrait lumineux et dépassionné de cet empereur au destin hors du commun.
" La première vraie biographie du shah, remarquable tant par l'art du récit que par la pertinence des jugements sur une personnalité secrète, complexe, paradoxale à certains égards. "
Éric Roussel,
Le Figaro littéraire -
A travers l'évocation circonstanciée des 21 conciles oecuméniques, une histoire vivante et accessible de l'Eglise, s'intéressant autant aux doctrines, aux pratiques sociales qu'aux hommes.
À travers l'évocation des vingt et un conciles oecuméniques, une histoire vivante et accessible de l'Église, s'intéressant autant aux doctrines, aux pratiques sociales qu'aux hommes. Il y a cinquante ans, en 1962, s'ouvrait le concile Vatican II qui allait durer quatre ans et marquer durablement l'évolution de l'Église catholique. C'était le vingt et unième de l'histoire. Le premier avait eu lieu en 325, à Nicée, à l'initiative de l'empereur Constantin. Un concile oecuménique rassemble les évêques de l'oikoumenè (soit l'ensemble de la " terre habitée "). Son caractère universel fait qu'il peut imposer ses décisions à toute l'Église sous l'autorité souveraine du pape. Pour chacun d'eux, on trouvera dans cet ouvrage le contexte historique de sa convocation, l'histoire de son déroulement et des décisions disciplinaires qui ont été prises. Ces conciles ont constitué, progressivement, le corpus doctrinal du christianisme, qu'il s'agisse de la Trinité, de la nature du Christ, de la doctrine du salut, de l'infaillibilité du pape ou de la nature et de la mission de l'Église. Une question comme celle des minarets en pays chrétiens, qui suscite tant de controverses aujourd'hui en Europe, était déjà traitée, en 1312, au concile de Vienne. L'histoire des conciles oecuméniques ne concerne donc pas seulement l'histoire de l'Église, elle est aussi l'histoire de nos sociétés.Directeur du Dictionnaire de biographie française et spécialiste d'histoire religieuse, Yves Chiron a notamment publié la biographie de plusieurs papes contemporains (Pie IX, Pie X, Pie XI, Paul VI). Nombre de ses livres ont été traduits à l'étranger. -
L'histoire d'une des plus fascinantes familles du Quattrocento italien.Le siècle dit " des Médicis " passe pour un moment d'exception, un modèle d'équilibre politique comme de perfection esthétique. Au xve siècle affluent effectivement à Florence, en ce brillant Quattrocento, artistes, architectes, érudits et philosophes qui en font le phare de la Renaissance italienne. Mais rien n'aurait été possible sans la toile économique patiemment tissée depuis des dizaines d'années par les fondateurs méconnus de la dynastie des Médicis, des banquiers qui, en dépit des graves soubresauts qui agitèrent l'histoire de la ville, montèrent un réseau de succursales qui firent la fortune de la famille. Fort de sa connaissance intime de la période, Jean-Yves Boriaud montre comment les Médicis, appuyés sur cette solide infrastructure, réussirent à s'emparer, sous Cosme (1434-1464) puis Laurent " le Magnifique " (1469-1492), de la réalité du pouvoir politique dans cette " république " aux rouages compliqués et à conforter cette puissance en se constituant une cour de haute culture, à même de célébrer les exceptionnels mérites du clan. Cela avant que le système montre ses limites et qu'en sollicitant à l'excès les ressources de la banque familiale, Laurent et ses successeurs ne le conduisent à l'échec final, la faillite de 1494.
L'ascension, l'apogée et la chute d'une famille mythique, racontée avec brio par l'historien des Borgia. -
Ils ne sont pas morts et pourtant ils ne sont jamais rentrés du Front où la Grande Guerre les avait envoyés. Le baptême du feu, l'horreur, la tragédie, ils n'ont pas tenu et sont devenus fous ou paralysés. Jean-Yves Le Naour revient sur l'histoire méconnue de ces soldats qu'on estime aujourd'hui au moins à 100.000... Un livre émouvant qui a touché le grand public et reçu le prix du grand livre d'histoire 2011.
C'est par la révolte d'un paysan, Baptiste Deschamps, qu'a été révélé le sort atroce qu'on réservait aux poilus atteints du syndrome du shell shock, ces soldats qui n'avaient pas résisté psychologiquement à l'épreuve du feu et que l'on avait retrouvé pétrifiés, l'air hagard, parfois même fous. En haut lieu, on les appelait les " embusqués du cerveau ", soupçonnés d'être des simulateurs. Pour le prouver, on les soignait à coups de décharges électriques. Les Français n'en auraient sûrement jamais rien su si Baptiste Deschamps n'avait été traduit en justice parce qu'il refusait d'être brutalisé. L'affaire fit scandale et ouvrit la boîte de Pandore des traumatismes de guerre. Jean-Yves Le Naour donne ici toute la mesure de ce drame méconnu à travers le récit tragique et émouvant de ces soldats de la honte.En quelques années, Jean-Yves Le Naour est devenu l'un des meilleurs historiens de la Grande Guerre, à laquelle il a consacré de nombreux ouvrages. Les Soldats de la Honte a reçu le Grand Prix du livre d'histoire Ouest-France-Société Générale. -
L'attentat contre Clemenceau : un récit historique aux allures de roman policier !" Coup de revolver contre M. Clemenceau. Le président du Conseil serait légèrement blessé " (
Le Populaire) ; " Un attentat contre la France victorieuse. Dix balles contre Clemenceau " (
L'Action française) ; " Le criminel serait un anarchiste " (
La Croix) ; " Vive Clemenceau ! " (
Le Petit Parisien) : la une des journaux, le 20 février 1919, dit assez l'émoi suscité par la tentative d'assassinat dont fut victime le " Père la Victoire " le jour précédent.
La veille, en effet, à 8 h 40, Clemenceau prend place à l'intérieur de la Rolls-Royce conduite par son chauffeur Coujat pour se rendre au ministère de la Guerre. À l'angle de la rue Franklin et du boulevard Delessert, un jeune anarchiste, Émile Cottin, surgit et fait feu à sept reprises sur la voiture, blessant le président du Conseil. Moins d'un mois plus tard, Cottin est condamné à mort, mais le " Tigre ", fidèle à ses principes, obtient que sa peine soit commuée en dix ans de réclusion.
Jean-Yves Le Naour, fort de sa connaissance de la période, dont il est l'un des meilleurs spécialistes, enquête avec son talent coutumier pour raconter les ressorts de cet assassinat manqué dont Clemenceau portera les stigmates jusqu'à la fin de ses jours. Un récit qui se lit comme un roman policier. -
Avec ce troisième opus de sa série-événement, Jean-Yves Le Naour poursuit avec talent son ambition : nous faire pénétrer les coulisses de la Grande Guerre grâce à une relecture originale et au plus près des réalités des quatre années du premier conflit mondial.Après les cruelles désillusions de 1914 et les offensives répétées, aussi meurtrières que vaines, de 1915, les stratèges tirent en 1916 les leçons de la guerre des tranchées et envisagent désormais de mener le conflit en scientifiques : finies les attaques à outrance de l'infanterie, place au feu roulant de l'artillerie, aux orages d'acier qui doivent tout annihiler sur leur passage. Et pourtant, malgré les dizaines de millions de bombes lancées sur Verdun ou sur la Somme, le sacrifice des soldats français ou allemands a raison des espoirs placés dans ces batailles de matériel.
Les opinions s'émeuvent, les députés ruent dans les brancards, l'Autriche-Hongrie s'épuise, la Russie se disloque, la Roumanie est écrasée, le pacifisme relève la tête et les poilus commencent à affirmer qu'ils en ont assez ! Mais comment sortir de l'abîme ?
Tandis que la Grande-Bretagne est prête à se battre jusqu'au dernier Français, l'Allemagne affamée hésite entre une paix négociée et le jusqu'auboutisme de la guerre sous-marine, et les États-Unis, en embuscade, se verraient bien en faiseurs de paix sur le Vieux Continent.
Avec le sens du récit qu'on lui connaît, Jean-Yves Le Naour alterne les points de vue d'en haut et d'en bas, et nous fait pénétrer dans les coulisses de la vie politique comme dans les cuisines des états-majors. Après
1914. La grande illusion et
1915. L'enlisement,
1916. L'enfer est le troisième volume d'une série qui renouvelle l'histoire de la Grande Guerre. -
1918 ou l'année de l'étrange victoire.
L'issue de la Première Guerre mondiale est connue de tous et pourtant, en avançant avec les doutes, les peurs et les tâtonnements des contemporains, Jean-Yves Le Naour fait revivre une année à suspense. Il ravive de sa plume alerte le cours des mois chaotiques qui conduisent à l'étrange victoire alliée. Au printemps 1918, par trois fois - en mars, avril et mai -, Français et Britanniques ont le sentiment de frôler la défaite. On a l'impression de rejouer septembre 1914 ! On se bat sur la Marne, et Paris, bombardé, est en proie à la panique. De tous côtés, les fronts se resserrent : depuis mars 1918, la paix signée avec la Russie bolchevique libère 1 million de soldats allemands pour l'Ouest. Une course contre la montre s'engage avec un unique objectif : tenir. À l'été 1918 rien n'était écrit et l'Allemagne pouvait encore l'emporter. Fidèle aux précédents volumes, ce dernier opus dévoile les coulisses politiques en s'appuyant sur des sources inédites : les rivalités entre Pétain, Foch et le Britannique Douglas Haig, les guerres d'ego qui ont paralysé la situation au point de compromettre la défense nationale. Fait nouveau, par rapport à 1914-1917, les militaires sont désormais sous la coupe de Clemenceau et de Lloyd George. Passant d'un front à l'autre, Jean-Yves Le Naour nous entraîne jusqu'au dénouement avec sa maestria coutumière. -
1917, l'année-charnière.1917 est une année de rupture. Le peuple épuisé, las de la guerre, doute et réclame la paix. Chacun cherche une porte de sortie honorable : le gouvernement français hésite, la Grande-Bretagne s'effraie, le chancelier allemand Bethmann-Hollweg, qui voudrait en finir, est congédié, tandis que la Russie renverse le tsar. L'empereur d'Autriche-Hongrie, Charles Ier, et le pape Benoît XV élaborent quant à eux des projets de paix. En vain, personne n'étant prêt à en payer le prix.
1917 est aussi l'année décisive du conflit qui marque la véritable naissance du XXe siècle, avec ces deux tremblements de terre que sont la révélation de la puissance américaine et la révolution bolchevique. La guerre, non plus nationale mais idéologique, échappe aux Européens et fait apparaître un monde nouveau, coincé entre deux messianismes : l'idéalisme wilsonien et le communisme.
Après
1914. La grande illusion, 1915. L'enlisement et 1916. L'enfer, Jean-Yves Le Naour continue de mettre son talent narratif au service de l'histoire et raconte avec brio cette année charnière. Se fondant sur des archives inédites et mêlant les expériences du peuple à celles des hauts fonctionnaires, il dresse un tableau complet qui n'épargne aucune grande figure. De l'échec de Ribot, alors président du Conseil, lors des négociations avec l'Autriche, aux basses manoeuvres de Clemenceau pour parvenir au pouvoir, tout est révélé. -
Djihad 1914-1918 ; la France face au panislamisme
Jean-Yves Le Naour
- Perrin
- 2 Novembre 2017
- 9782262074906
Le premier livre sur la place de l'islam durant la Première Guerre mondiale, durant laquelle 600 000 soldats musulmans servirent la France.Entre 1914 et 1918, l'Allemagne de Guillaume II cherche par bien des moyens à allumer dans les Empires français et anglais une rébellion massive des musulmans. Pour ce faire, quoi de mieux que de pousser le sultan de Constantinople à proclamer la guerre sainte contre les chrétiens ? Tout est pensé, mûri, réfléchi par les stratèges allemands : le panislamisme et le djihad assureront la victoire du Reich.
Ce projet, pris très au sérieux dans les ministères de Berlin, Londres et Paris, fut un échec, au sein d'un Empire ottoman en décomposition comme au Maghreb : Marocains, Tunisiens et Algériens servirent massivement dans l'armée française, et tous payèrent leur fidélité au prix du sang. Si les peuples musulmans exigèrent, durant et après la guerre, des droits nouveaux, ce fut le panarabisme, non le panislamisme, qui servit d'étendard commun.
Pour rendre compte de cette réalité totalement méconnue, et pourtant passionnante, de l'histoire de la Grande Guerre et restituer tant les plans allemands que les questions qui traversèrent alors le monde musulman sous domination européenne, il fallait la connaissance intime de la période et le sens du récit de Jean-Yves Le Naour. -
A la manière d'une biographie, Yves Pitette retrace l'histoire mouvementée du journal La Croix, depuis ses modestes origines en pleine période anticléricale jusqu'au grand quotidien catholique qu'il est devenu.
Près de cent trente ans après sa fondation en 1883, La Croix est toujours là, quand bien d'autres quotidiens ont disparu dans les remous du siècle. Lancé par la toute jeune congrégation religieuse des assomptionnistes alors que le pouvoir républicain a pris un tour laïque et anticlérical, le journal survivra à de nombreuses crises, à des excès impardonnables lors de l'affaire Dreyfus, à deux sanctions romaines, à la menace d'une interdiction à la Libération, et même à l'asphyxie pour cause de grève postale en 1974. Sans jamais trahir sa ligne de conduite originelle - un journal " catholique, uniquement catholique " -, La Croix a en effet toujours su s'adapter aux évolutions de la société et attirer de grandes plumes du journalisme - Jean Guitton, Alfred Grosser, Emile Poulat, Jean Boissonnat, Noël Copin, Jacques Duquesne ou encore Bruno Frappat. A la manière d'une biographie, Yves Pitette retrace l'histoire mouvementée de ce journal. Une histoire qui est aussi celle des catholiques français, dans leurs enthousiasmes comme dans leurs contradictions.Yves Pitette a travaillé plus de trente ans à La Croix. Journaliste de politique française, puis de politique internationale, il a été rédacteur en chef et envoyé spécial permanent à Rome auprès du Saint-Siège. -
Entre collusion et corruption, les liaisons dangereuses de la Presse, de la finance et du monde politique au XXe siècle. Aussi vieille que le régime d'assemblée qui la sous-tend, la corruption parlementaire a fait parler d'elle bien avant que la République ne s'impose définitivement en France en septembre 1870. Toutefois, c'est avec le développement extraordinaire de la presse écrite, entre 1880 et 1960, que l'information a trouvé les ressources qui lui manquaient pour ne plus dépendre du seul bon vouloir des régimes et des pouvoirs en place. Avec l'apparition, à la veille de la Première Guerre mondiale puis dans l'entre-deux-guerres, de journaux populaires dont le tirage dépasse un ou deux millions d'exemplaires, la diffusion de l'information passe entre les mains d'une poignée d'hommes, que caressent les politiques et qui sont en mesure de faire tomber un gouvernement ou de dicter la composition du suivant. Ce pouvoir d'influence, loin de s'estomper au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, demeure si important que la bataille pour empêcher la nationalisation des messageries de la presse, bras armé du " trust Hachette ", sera considérée comme le plus important des combats à mener dans la France libérée.
Mais alors pourquoi les forces unies sous l'autorité du général de Gaulle jusqu'en janvier 1946 puis dans le tripartisme, jusqu'en mai 1947, ne sont-elles pas parvenues à étendre au domaine de la presse leur volonté de doter le pays d'institutions qui garantiraient véritablement la liberté des citoyens ? C'est à répondre à cette question que s'emploie Jean-Yves Mollier dans ce livre novateur et fascinant dont les sources renouvellent notre connaissance de la période.
Docteur d'Etat en histoire et docteur en littérature, spécialiste de l'édition, du livre et de la presse, Jean-Yves Mollier est professeur à l'université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines. Auteur reconnu, il a été particulièrement salué pour L'Argent et les Lettres : histoire du capitalisme d'édition, Louis Hachette (1800-1864), le fondateur d'un empire, Edition, presse et pouvoir en France au xxe siècle
et Où va le livre ?. -
La biographie de référence de Niccolo Machiavelli (1469-1527), le plus célèbre des penseurs italiens de la Renaissance, philosophe, théoricien de la politique, de l'histoire et de la guerre.La biographie de référence de Niccolo Machiavelli (1469-1527), le plus célèbre des penseurs italiens de la Renaissance, philosophe, théoricien de la politique, de l'histoire et de la guerre. Synonyme de cynisme compliqué de rouerie, le " machiavélisme " a éclipsé Niccolò Machiavelli, Italien de la classe moyenne devenu diplomate, qui courut les routes d'Europe pour le compte de Florence : il connut la cour française de Louis XII, l'Allemagne de Maximilien Ier et la Rome des Borgia, qui lui apprit tant de choses sur les ressorts les plus sombres de l'âme humaine. Cela pour la défense de sa patrie, qu'il aimait, dit-il, " plus que tout ", cité opulente, mais si petite qu'il lui fallut toute sa dialectique afin d'assurer sa survie au milieu des guerres d'Italie.
Ce républicain, que les Médicis emprisonnèrent, torturèrent et exilèrent, écrivit en 1513, une fois chassé du pouvoir, le bref traité du
Prince où, pour la première fois dans l'histoire de la pensée politique occidentale, l'efficacité prenait le pas sur la morale. Sans oublier un Art de la guerre qui renouvelait la doctrine militaire du temps et le commentaire de Tite-Live où les jeunes États-Unis vinrent chercher les fondements de leur Constitution. Pour ses contemporains, il fut aussi un auteur de théâtre à succès, un bon vivant grand ami des actrices, avant qu'une légende noire, forgée à la toute fin de sa vie, n'assombrît définitivement l'image de ce penseur libre venu apprendre au monde, qui ne le lui pardonna pas, que l'homme, foncièrement, est mauvais. -
La série référence sur la Grande Guerre en un unique volume.Offrant une synthèse dynamique des événements, Jean-Yves Le Naour, restitue au galop de sa plume ces effroyables années de guerre, quatre années de malheur au plus près du quotidien des Français. Alternant les points de vue d'en haut et d'en bas, s'attachant aux rumeurs comme aux faits établis, au ressenti aussi bien qu'au vécu, l'auteur livre un récit haletant des cinq ans (1914,1915,1916,1917,1918) qui ont changé le monde.
Le Naour offre sa relecture singulière de ce moment de l'histoire, centrée sur l'être humain au coeur de ce drame mondial. Voici le roman vrai et la saga épique de la Grande Guerre. Un récit vivant, poignant, qui mêle avec brio faits, sentiments et réalités de la guerre.