Près de Collioure, tout appartient aux de Brignac : les vignes, les maisons, les gens, enfin leur travail. Mattéo et son ami Paulin en savaient quelque chose, ils y bossaient, et dur encore ! Le pressoir n'était pas que dans les chaix. Quant à Juliette, l'amour de Mattéo, recueillie par les de Brignac à l'âge de trois ans, elle est considérée par eux comme un membre de la famille. Mattéo, qui n'avait pas envie d'être charitable pensait qu'elle faisait juste partie des meubles. En août 1914, quand éclate la guerre, cette saleté de chien d'aveugle qui nous tirait dans la merde et bouffait nos gosses, le destin de Mattéo bascule.
Fils d'un anarchiste espagnol, disparu à jamais en mer, Mattéo, parce qu'il est étranger, échappe à la mobilisation générale. Première contradiction : alors que son ami Paulin et les garçons de son âge partent à la guerre en braillant, le jeune homme, élevé par sa mère au biberon du pacifisme, ressent confusément la honte de rester à l'arrière, avec les femmes et les vieux. Paradoxe encore, plus insupportable celui-ci, Mattéo côtoie quotidiennement Juliette, quand celle-ci tremble pour Guillaume de Brignac, engagé dans l'aviation. Absurdité toujours : quand, taraudé par le remords de n'être pas au front aux côtés de son ami, et meurtri par la belle indifférence de sa Juliette, Mattéo se décide enfin à rejoindre les tranchées, Paulin, lui, est définitivement renvoyé dans ses foyers...
1917. Toujours déserteur, revenu clandestinement d'Espagne où il s'était réfugié, Mattéo passe à Collioure embrasser sa mère. Nous sommes le 1er août, jour anniversaire de la mort de son père. Le soir même, il revoit Juliette, qu'il tente en vain d'emmener avec lui. Tendre soirée désespérante sur la plage. Le lendemain, Mattéo, accompagné de Gervasio, l'ami de son père, embarquent pour Petrograd. Après trois de mer, les deux amis, en mission d'exploration pour le compte des anarchistes espagnols, sont au coeur même de la révolution qui s'embrase. C'est chez Amanda, la soeur de Gervasio, qu'ils se rendent. Mais en fait, elle et son mari sont en train de déménager à la cloche de bois, pour fuir les diables rouges !
C'est donc Dimitri, leur fils, un anarchiste libertaire et sa bande, qui leur souhaitent une bienvenue braillarde et soviétique, à coups généreux de vodka. Très vite, ils se voient confier des missions. Mattéo, celle d'immortaliser la révolution de l'espoir grâce à l'appareil photo offert par la section anarchiste espagnole ; Gervasio celle de cuistot au comité du quartier. Mattéo sillonne la ville : à Petrograd, on ne mourrait pas que de froid, ça dérouillait, et ses convictions politiques, ses idées humanistes, ses espoirs en prennent un sale coup. Il fait des portraits de pauvres types qui puent la misère, supposés être contre la révolution, et donc coupables, mais il trouve qu'ils ne ressemblent guère à l'image qu'il se faisait de la noblesse russe pétant dans la soie depuis Pierre Le Grand. Il est écoeuré. C'est pour lui, le début des doutes, des interrogations complexes, des compromissions inévitables...
En 1918, à son retour de Russie, sous le coup d'un mandat d'arrêt pour désertion, Mattéo s'était livré aux gendarmes, espérant juste le bénéfice d'un peloton d'exécution, pour solder sa petite existence. Il écopait de 20 ans de travaux forcés. Il en fit moins de la moitié car les derniers condamnés de la Grande Guerre furent amnistiés en 29. Il s'installait alors en région parisienne, et après avoir cassé du caillou à Cayenne, devenait tailleur de pierres ! Il retrouvait Paulin, son ami devenu aveugle pendant la guerre de 14, resté un communiste pur et dur, et toujours aussi susceptible, ainsi qu'Amélie, l'infirmière, en couple avec Augustin, un intello socialiste, très chic.
Août 36. C'est le temps du Front populaire. C'est le bonheur des premiers congés payés. 15 jours à ne rien foutre, comme maugréaient les patrons ! En tout cas, 15 jours de loisirs. Et Mattéo, Paulin, Amélie embarquent dans l'auto d'Augustin, en route pour leurs premières vacances officielles, direction la mer, le Sud. Collioure, Mattéo n'y a pas mis les pieds depuis très longtemps au grand dam bougon de sa mère. Il ne sait même pas ce que sont devenus Juliette et son fils Louis...
26 avril 1986. À Tchernobyl, le coeur du réacteur de la centrale nucléaire commence à fondre. Un nuage chargé de radionucléides parcourt des milliers de kilomètres. Sans que personne ne le sache... et ne s'en protège. C'est la plus grande catastrophe nucléaire du XXe siècle. Qui fera des dizaines de milliers de victimes. À cette époque, Emmanuel Lepage a 19 ans. Il regarde et écoute, incrédule, les informations à la télévision.
22 ans plus tard, en avril 2008, il se rend à Tchernobyl pour rendre compte, par le texte et le dessin, de la vie des survivants et de leurs enfants sur des terres hautement contaminées. Quand il décide de partir là-bas, à la demande de l'association les Dessin'acteurs, Emmanuel a le sentiment de défier la mort. Quand il se retrouve dans le train qui le mène en Ukraine, où est située l'ancienne centrale, une question taraude son esprit : que suis-je venir faire ici ?
Pour la mer - afin de la comprendre et de savoir la dessiner -, pour les Terres australes - qui sont comme la promesse d'un temps qui n'est plus -, en mars et avril 2010, pendant plusieurs semaines, Emmanuel Lepage a embarqué sur le Marion Dufresne, au départ de Saint-Denis de La Réunion, pour faire le voyage dans les T. A. A. F., les Terres Australes et Antarctiques Françaises.
Les Terres australes : îles de Crozet, d'Amsterdam, de Saint-Paul et, la plus connue, de Kerguelen, jadis surnommées les îles de la Désolation. Des confettis d'empire, égarés dans l'immensité bleue à des milliers de kilomètres de toute terre habitée. Îles inconnues, sauvages, inhospitalières, mystérieuses. Battues par des vents violents, elles ne comptent d'humains que les scientifiques, de toutes disciplines, venus le temps de missions pouvant durer plusieurs mois, et les quelques militaires et contractuels chargés de faire fonctionner leurs bases d'habitation et de travail. Emmanuel Lepage, le Breton, en toute contradiction, n'avait jamais pris la mer. Il a été servi ! Cap au Sud !
1950. Brest est un immense chantier. De la ville fortifiée, aux ruelles étroites, une nouvelle ville va surgir, orthogonale, rectiligne, ordonnée, moderne. Ce sera Brest-la-Blanche, qui deviendra très vite Brest-la-Grise. Mais face aux revendications salariales des ouvriers travaillant à la reconstruction, les patrons refusent de céder. La grève générale est déclarée. Les chantiers sont immobilisés, les ouvriers de l'Arsenal rejoignent le mouvement. Et le 17 avril, le drame se produit. La police, dépassée par l'ampleur du mouvement, tire sur la foule, blessant plus de vingt personnes et tuant un homme. Édouard Mazé.
Le lendemain, appelé par la CGT pour tourner un film sur le mouvement, René Vautier débarque clandestinement à Brest. Il est alors recherché par la police suite à un premier film documentaire, Afrique 50, témoignage sans concessions du système colonial français d'après guerre. René arrive dans une ville en état de siège. Le lendemain ont lieu les obsèques d'Édouard Mazé. Une foule immense, un peuple entier accompagnera son cercueil. En s'attachant à la véracité des événements, en respectant la parole des témoins, Kris et Étienne Davodeau nous redonnent l'espoir en l'homme et en sa faculté à lutter pour sa liberté.
4 mars 1891. Sherlock Holmes disparaît aux chutes de Reichenbach, entraînant avec lui dans la mort son plus grand ennemi, le professeur Moriarty.
Effondré, le docteur Watson ignore alors qu'il va se lancer dans une incroyable enquête, qui va tout lui révéler de son ami le détective et de sa famille.
4 mars 1891. Sherlock Holmes disparaît aux chutes de Reichenbach, entraînant avec lui dans la mort son plus grand ennemi, le professeur Moriarty.
Effondré, le docteur Watson ignore alors qu'il va se lancer dans une incroyable enquête, qui va tout lui révéler de son ami le détective et de sa famille.
Zacchary Buzz quitte sa famille de fermiers pour se rendre à Monplaisir, une immense cité dédiée aux loisirs, aux jeux, aux plaisirs... Avec pour modèle Overtime, le plus grand justicier de tous les temps, il rêve d'intégrer la meilleure police du monde : les Urban Interceptor.
Monplaisir est une société hyper contrôlée, dirigée par l'omniprésent Springy Fool. A grands renforts de caméras et d'écrans géants, toute la ville peut suivre en direct les moindres faits et gestes de ses habitants. Monplaisir est également sous le contrôle d'A.L.I.C.E., un système automatisé composé de robots nettoyeurs qui font la chasse aux voleurs, avec des méthodes plutôt musclées... Ce système permet aux policiers de s'occuper des vrais crimes, car derrière la fête et l'amusement, on retrouve les corps mutilés de plusieurs jeunes filles. Devenant trop gênant, l'enquêteur principal est lui même assassiné par Antiochus Ebrahimi. On met alors sur le coup le meilleur Urban Interceptor : Isham El Ghellab. Cette traque est mise en scène en direct sous forme de jeu télévisé, où les spectateurs peuvent parier sur la mise à mort d'un des deux protagonistes.
Zach, qui rêvait de justice, découvre que tout n'est que violence et cynisme et que le monde magique de Monplaisir est bien cruel...
Dans un futur pas si lointain, sur 300 000 hectares, avec deux niveaux d'accès et près de 18 millions d'entrées par jour, Monplaisir est le plus grand parc d'attraction de la galaxie, ainsi que la ville de tous les vices ! Un monde où l'humanité exploitée peut profiter, deux semaines par an, de multiples plaisirs sans aucune limite. Les résidents y croisent aussi bien les visiteurs en mal de divertissement, que des malfrats en tous genres. Pourtant, la cité est extrêmement contrôlée : système d'intelligence artificielle, nommée A.L.I.C.E., robots nettoyeurs, caméras vidéo de surveillance avec retransmission sur écrans géants... À cela s'ajoute la brigade des Urban Interceptors, qui combat les criminels et autres meurtriers.
Zachary Buzz a quitté sa campagne et ferme natales, pour intégrer cette brigade d'élite, extrêmement convoitée. Alors qu'il aurait dû affronter lors de son premier combat télévisé le redoutable Antiochus Ebrahimi, tueur à gages, c'est son collègue Isham qui meurt, en direct, sous les yeux de la population avide de grand spectacle et d'un petit garçon, fasciné par les Urban Interceptors... Zachary Buzz se lance sur les traces d'Ebrahimi. Une traque sanglante dans les rues de Monplaisir, où le cynisme côtoie la cruauté, et où les plus vils aspects de l'être humain deviennent la norme. Et comme on est dans la capitale du plaisir, où tout est prétexte à jouer et se divertir, les paris sont lancés !
Luc Brunschwig signe là une grande série d'anticipation, ciselant un scénario d'orfèvre, qui pointe les dérives de notre société. Quant à Roberto Ricci, il donne corps et vie au monde d'Urban dans un style flamboyant et virtuose, qui n'est pas sans rappeler celui de Juan Gimenez, l'un de ses maîtres...
Monplaisir, gigantesque mégapole de 300 000 hectares sur deux niveaux d'accès, pouvant accueillir 18 millions de visiteurs quotidiens. Le plus grand parc d'attraction de la galaxie ! Mais Monplaisir n'attire pas que des visiteurs en mal de divertissement, de nombreux voleurs y viennent pour tenter leur chance. Et parce que tout se finit en jeu dans le parc, les arrestations sont filmées en direct et font l'objet de paris. Zachary Buzz, généreux et vaillant, vient justement d'intégrer la brigade d'élite des Urban Interceptors, qui combat les meurtriers de cette zone peuplée de vacanciers en goguette. Une attaque terroriste de grande ampleur a laissé Monplaisir dévastée.
La ville est détruite. L'alimentation électrique est saccagée, les ennemis de Sodome ont saboté tout le réseau. Zacchary veille la dépouille du jeune Neil Colton, victime innocente de son combat avec Antiochus Ebrahimi, tueur à gages sans scrupule. A l'extérieur de la Cité en ruines, la famille de Zach est défiée par ses propres robots d'entretien... Dans le monde délirant et à priori sans contrainte de Monplaisir, les personnages sont en proie à des forces qui les dépassent. L'univers du jeu est effrayant, violent, démoniaque, et l'on s'y perd. Que va devenir Zacchary, l'homme bon, dans la capitale du jeu ? Aura-t-il le pouvoir de lutter contre des puissances technologiques et des êtres vicieux, cruels et sans conscience des limites ?
4 mars 1891. Sherlock Holmes disparaît aux chutes de Reichenbach, entraînant avec lui dans la mort son plus grand ennemi, le professeur Moriarty.
Effondré, le docteur Watson ignore alors qu'il va se lancer dans une incroyable enquête, qui va tout lui révéler de son ami le détective et de sa famille.
Dans ce nouvel épisode : Alors que Wiggins suit la plaidoirie du docteur Parks au procès de Judith Brown, sous l'oeil attentif de Mycroft, dont l'issue va provoquer l'émoi dans le pays tout entier, Mary et John Watson sont au chevet de la nourrice de Sherlock, blessée par balles. Les révélations de celle-ci vont les mettre sur la piste d'une femme dont le nom fut aussi au coeur du procès : Florence Nightingale. La célèbre infirmière et pionnière des soins modernes, a mis en pratique ses théories lors de la guerre de Crimée à l'hôpital de Scutari où officièrent le jeune docteur Parks et une certaine... Violet Holmes.
4 mars 1891. Sherlock Holmes disparaît aux chutes de Reichenbach, entraînant avec lui dans la mort son plus grand ennemi, le professeur Moriarty.
Effondré, le docteur Watson ignore alors qu'il va se lancer dans une incroyable enquête, qui va tout lui révéler de son ami le détective et de sa famille.
Notre Mère la Guerre est un récit, sous des allures d'enquête policière, qui prend la guerre comme sujet principal. Un récit qui aborde la question de ce Mal Absolu qu'est la guerre, à travers l'affrontement de deux hommes en plein coeur des tranchées françaises : un caporal et un lieutenant de gendarmerie, un socialiste antimilitariste et un militant catholique et patriote.
Janvier 1915. Champagne pouilleuse. Cela fait six mois que l'Europe est à feu et à sang. Six mois que la guerre charrie ses milliers de morts quotidiens. Mais sur ce lieu hors de raison qu'on appelle le front, ce sont les corps de trois femmes qui font l'objet de l'attention de l'état major. Trois femmes froidement assassinées. Et sur elles, à chaque fois, une lettre mise en évidence. Une lettre d'adieu. Une lettre écrite par leur meurtrier. Une lettre cachetée à la boue des tranchées, sépulture impensable pour celles qui sont les symboles de la sécurité et du réconfort, les ultimes remparts même de l'Humanité. Des femmes... C'est impossible. Tout s'écroulerait. Ou alors c'est la guerre elle-même qu'on assassine...
En se replongeant dans ses cahiers intimes, notes, croquis, photos prises au Japon lors de ses nombreux voyages, le désir est venue à Igort de faire un livre sur la culture japonaise. Il faut dire que c'est un domaine qu'il connaît bien. Il est l'un des rares auteurs occidentaux à avoir travaillé directement pour un éditeur japonais, et cela, durant onze années. Après avoir fait un tour d'horizon de l'édition manga au Japon vue de l'intérieur, les méthodes de travail, les relations avec les éditeurs de Kodansha publishing, il nous entraîne tout naturellement dans son sillage à la rencontre d'artistes qu'il a eu la chance de côtoyer comme Jirô Taniguchi, Katsuhiro Ôtomo... En sa compagnie et celle d'Hayao Miyazaki, nous visitons les studios Ghibli. Remontant le temps, Igort nous plonge également dans la beauté de oeuvres d'Hokusai et Hiroshige. Le cinéma non plus n'est pas oublié, avec un chapitre consacré à L'empire des sens et une rencontre avec Takeshi Kitano. Fort bien documenté, l'ouvrage d'Igort n'oublie pas de replacer les oeuvres ou auteurs cités dans leurs contextes culturels et historiques.
Née le 1er mai 1852 dans le Missouri, elle est l'aînée d'une famille de six enfants. Ses parents, de pauvres agriculteurs décident de tout abandonner pour aller vers l'Ouest, à Salt Lake City, où vit la plus grande communauté mormone. Elle a 15 ans quand ses parents meurent. Élevant seule sa fratrie, elle se retrouve contrainte de les abandonner pour ne pas avoir à se marier avec un homme qui la convoite. Sa vie aventureuse commence. Un peu partout sur les territoires des Wyoming, Dakota et Montana, on repérera le passage de cette extravagante jeune femme, cocher de diligence un jour, serveuse de saloon le lendemain, cow-girl, sage-femme, poseur de rails... mille petits boulots qui contribueront à lui tailler une réputation sulfureuse dans un Ouest à la fois sauvage et puritain et qui lui vaudront son surnom. Christian Perrissin : l'envie, c'était de ne pas faire un western, mais le portrait d'une femme qui refuse de se soumettre au diktat des hommes. Martha Jane Cannary s'est battue jusqu'au bout de sa vie pour échapper à ce carcan et elle y a laissé sa santé. Le dessin de Matthieu est idéal pour un portrait intimiste.
Cette édition intégrale regroupe les trois volumes.
À 20 ans, Martin Terrier était pauvre, esseulé, inculte et crétin. Mais pour changer tout cela, il avait un plan de vie beau comme une ligne droite.
À 30 ans, Christian Terrier, tueur à gages, sa dernière mission accomplie, impeccablement ou presque, il décide de se retirer, de congédier sa régulière en cinq minutes, lui faisant cadeau de son chat Soudan, de récupérer son fric bien placé, et de rentrer au pays pour couler des jours tranquilles avec sa promise, en tout cas celle qui lui avait promis de l'attendre... Mais pour se baigner deux fois dans le même fleuve, il faut que beaucoup de sang passe sous les ponts ! Rien ne se déroule donc comme prévu. À commencer par Alice Freux, qui est devenue Madame Schrader. Et puis, Cox, l'Américain, son donneur d'ordres depuis 10 ans, n'accepte pas son départ à la retraite décidé uni latéralement, et entend bien l'obliger à un dernier contrat. Quand il retrouve Faulques, son conseiller financier, pendu, suicidé sous le poids des mauvais placements, les carottes sont cuites pour lui. Alors autant accepter la proposition de Cox, dont il semble de toute façon bien impossible de semer les sbires. Mais ce sera un coup à 150 000 et non plus à 200 000 ; quand on est acculé... Après tout qu'a-t-il encore à perdre ? Sans doute bien plus qu'il ne le pense. Martin Terrier deviendra ce qu'il avait toujours cherché à fuir depuis son enfance, l'ombre de son père, la copie d'un médiocre. Comme toujours Manchette a volontairement choisi une histoire gorgée de référence au polar pour mieux la dynamiter de l'intérieur, et Tardi se régale !
Georges Gerfaut est cadre commercial. Marié, deux enfants, c'est l'heure des vacances en famille dans le Sud de La France. Mais un soir, Gerfaut croise sur le périphérique un accidenté de la route qu'il dépose anonymement à l'hôpital. Trois jours plus tard, Gerfaut devient une cible à abattre.
Le malaise des cadres, c'est pas rien ! Vous avez femme, enfants, bagnole, télé et voilà que vous vous sauvez. Tout ça parce que deux rigolos essaient de vous flinguer. Et vous savez même pas pourquoi. Un jour, camarade, il faudra quand même comprendre. écrivait Jean-Patrick Manchette en 1976 en quatrième de couverture de son roman Le petit bleu de la côte Ouest.
En 2002, Matthieu Blanchin est victime d'une attaque cérébrale qui le laissera dix jours dans le coma. Dans cet étonnant récit en bande dessinée, il témoigne de son expérience fabuleuse et de son difficile retour à la vie normale pour lui et sa famille. Une expérience rare qui impose un traitement singulier de son histoire où l'essence de son dessin se trouve affranchie. Un livre baroque et insolite pour une histoire vraie. Un livre nécessaire aussi.
À travers les personnages emblématiques du Pouvoir des innocents (Jessica Ruppert, Joshua Logan)... Luc Brunschwig et Laurent Hirn posent la question de savoir si les États-Unis (et le monde) sont capables de sortir de la logique de l'économie de marché et de la mondialisation, pour créer une société plus juste... et à quel prix ?
Aurel est le dernier représentant d'une famille d'artisans ardéchois qui se transmettent la menuiserie familiale de générations en générations. Lui, a décidé il y a quelques années de suivre une autre voie. L'entreprise de son père va fermer. Les ouvriers vont devoir trouver du travail ailleurs. Il va falloir aussi trouver à vendre les machines. Y aurait-il un repreneur pour cette structure entretenue avec coeur et sérieux depuis des décennies ? De cette chronique familiale toute en retenue, Aurel aborde des questions prosaïques sociologiques et politiques : qu'est-ce qu'une petite PME familiale, quelles sont les difficultés de diriger et travailler dans une telle entreprise, au fin fond d'un petit village loin de tout. Les ouvriers parviendront-ils à reprendre l'entreprise en montant une SCOP (Société coopérative et participative) ? Aurel est retourné dans son village d'enfance. Il a suivi et interrogé son père, les ouvriers et les clients de la menuiserie, mais aussi sa grand-mère, qui continue de recevoir son fils toutes les semaines à déjeuner, ouvrant sa cuisine à l'instar d'un Q.G de campagne où l'on fait le point, où l'on prend des décisions, où l'on convoque le passé pour aider à préparer l'avenir. La menuiserie est un voyage intimiste au coeur de la France, loin des clichés des journaux télévisés, qui nous invite également à réfléchir sur nos choix de vie, et l'avenir promis à ces petites fabriques qui résistent encore à la mondialisation... mais pour combien de temps ? Un voyage intimiste au coeur de la France qui résiste encore à la mondialisation...
Six mois se sont écoulés depuis l'attentat odieux qui a endeuillé la fin de l'élection municipale à New York. L'ancien marine, Joshua Logan, considéré par tous comme le principal suspect, vient de se rendre à la police pour tenter de clamer son innocence.
Mais l'homme le plus haï du pays a-t-il une chance de faire entendre sa voix ?
De son côté, le nouveau maire de la ville, Jessica Ruppert, a engagé la politique de réformes sociales qu'elle avait promise à ses électeurs. Mais ce virage à gauche, inédit aux États-Unis, inquiète de nombreux opposants.
Six mois se sont écoulés depuis l'attentat odieux qui a endeuillé la fin de l'élection municipale à New York. L'ancien marine, Joshua Logan, considéré par tous comme le principal suspect, vient de se rendre à la police pour tenter de clamer son innocence.
Mais l'homme le plus haï du pays a-t-il une chance de faire entendre sa voix ?
De son côté, le nouveau maire de la ville, Jessica Ruppert, a engagé la politique de réformes sociales qu'elle avait promise à ses électeurs. Mais ce virage à gauche, inédit aux États-Unis, inquiète de nombreux opposants.
Alors âgé de 77 ans, Albert Cohen publie un livre qui révèle l'événement marquant qui a dévasté son enfance et marqué sa vie : sa découverte de l'antisémitisme. Le jour de ces dix ans (en 1905), le jeune Albert arpente les rues marseillaises à la recherche d'un petit cadeau pour sa mère. Il est fasciné par le bagout d'un camelot qui s'adressera pourtant à lui en le traitant de sale youpin !. Les insultes antisémites résonneront pour toujours à ses oreilles. Dans ce livre intense, triste mais sans virer jamais au pessimisme, Albert Cohen déploie la beauté de son écriture lyrique pour montrer la violence de sa blessure enfantine. Un beau livre, malheureusement intemporel, qui fait réfléchir sur l'absurdité de toutes les formes de racisme et de discrimination. Plus de cent après les faits, Luz s'empare de ce récit autobiographique pour en donner une version illustrée poignante et inédite. Sans jamais trahir l'oeuvre de l'écrivain, il raconte l'intégralité de l'histoire mais ne garde du livre que le monologue destructeur du camelot et la puissance du texte des trois derniers chapitres, qui évoque les camps de la mort.