Le phénomène des musiques dites « émergentes » occupe depuis quelques années une place croissante dans le paysage culturel québécois. Il est pourtant très difficile de bien dessiner les contours ou de saisir le mouvement d'ensemble de ces musiques que l'on perçoit parfois comme une unité cohérente. Dans cette perspective, l'objectif de ce livre est d'explorer non pas les propriétés des musiques émergentes, mais leurs façons de « devenir-ensemble ». Il ne s'agit donc pas de demander ce que sont ces musiciens, ces artisans, ces sons, mais plutôt d'examiner comment on peut « penser ensemble » l'hétérogénéité musicale, sociale, économique, médiatique et politique qui les caractérise. C'est donc en explorant certains lieux et processus qui président à leur transformation et à leur maintien en un tout diffus, que Martin Lussier fait apparaître les « musiques émer¬gentes » comme une multiplicité hétérogène, mouvante, aux frontières poreuses - non pas comme quelque chose de déterminé, mais comme un « devenir ».
La première édition de ce livre a été un réel succès. Cette nouvelle édition est maintenant plus complète et, par sa nouvelle mouture, s'ouvre à un lectorat plus large.
Les histoires linéaires du jazz ne manquent pas. Gérald Côté s'est donné un autre objectif : tracer l'itinéraire ethnoculturel de ce style de musique qui compte parmi les plus marquants du XXe siècle. Sa démarche consiste à réintégrer la musique dans son espace social de manière à faire l'archéologie des perceptions du jazz et du rock, tant du côté des Africains-Américains qui ont sculpté les sons en concordance avec leurs revendications sociales, que du côté des musiciens blancs qui ont soutenu des idéologies progressistes par leur association à ces musiques noircies. Une perspective qui renouvelle notre lecture du jazz.