L'intérêt porté à l'étude des cultures afro-américaines est relativement récent.
Il a fallu attendre la suppression de l'esclavage ; car jusque-là on ne voyait dans les Noirs des Amériques qu'une force de travail, non les porteurs de cultures originales. Lorsque les Noirs sont devenus citoyens, la question s'est posée de savoir s'ils pouvaient être ou non intégrés dans la nation : étaient-ils assimilables ? ou au contraire, avaient-ils une culture "étrangère", des moeurs différentes, des modes de penser qui empêchaient, ou tout au moins freinaient, leur incorporation dans la société occidentale ? Telles sont quelques-unes des questions que Roger Bastide aborde dans cet ouvrage, considéré à juste titre comme un des grands classiques des études afro-américanistes.
C'est le seul livre en langue française à présenter une vue synthétique des différentes Amériques noires, du nord au sud du continent en passant par les Caraïbes. C'est à Roger Bastide, à travers ses nombreuses publications et ses enseignements, que l'on doit l'introduction et le développement des recherches afro-américanistes dans l'anthropologie et la sociologie françaises. Par ses travaux, il a révélé la remarquable plasticité des cultures noires des Amériques.
En effet, l'esclavage, s'il a rompu en partie le lien avec les cultures africaines, n'a pas détruit pour autant la créativité culturelle des Noirs. Ces derniers ont su, et savent toujours, tirer parti de leur marginalité et de leurs contacts avec les cultures européennes et indigènes du Nouveau Monde pour élaborer des systèmes culturels syncrétiques profondément originaux, fondement de leur identité collective.
Par-delà la diversité des cultures afro-américaines dont rend compte cet ouvrage, il existe bien un certain nombre de convergences essentielles entre les différentes Amériques Noires que Roger Bastide fait apparaître en restituant le cadre historique et sociologique de la formation de ces cultures.
Ce livre est consacré au personnage principal du cinéma moderne brésilien des années 60 : Glauber Rocha. Son oeuvre révélatrice du "cinéma novo" alliant esthétique et politique de façon originale est bien connu des cinéphiles et suscita de nombreuses études en Europe. Ce livre constitue la contribution la plus solide à sa compréhension.
Ce livre offre une ethnographie fouillée de pratiques rituelles divinatoires et initiatiques cubaines, avec leurs origines africaines et leurs apports chrétiens, qui se déroulent encore de nos jours. Divination Ifa et rites prescrits forment un système cohérent d'actions que l'auteur expose à l'aide d'une description détaillée d'un cycle rituel qui débute par la vie prénatale d'un homme ou d'une femme, et se termine par leur mort.
Cet ouvrage a pour thème l'analyse et la compréhension d'une découverte scientifique, celle d'un territoire jusqu'alors méconnu situé aux confins des Guyanes et du Brésil. Cette découverte résulte d'une action d'aventure, une aventure scientifique, conduite par un explorateur de vingt ans, originaire d'un petit bourg des Charentes : Henri Coudreau.
Après l'implosion de l'empire soviétique, Cuba devient un de ces pays pauvres - à l'égal d'Haïti - une de ces îles où la misère et le désespoir poussent les uns à risquer leur vie sur un radeau, les autres à choisir l'illégalité, le vol ou la prostitution pour survivre. Sami Tchak dresse un tableau terrible des contradictions idéologiques, politiques et économiques dont ont souffert les pays de l'Est hier, et dont souffre Cuba aujourd'hui.
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Le budget participatif de Porto Alegre au Brésil est fréquemment cité en exemple comme modèle de prédilection offrant une alternative crédible à la démocratie libérale. En donnant accès à ce nouvel espace public aux citoyens, il a redéfini notre conception de la communauté politique et notre rapport avec le pouvoir. Mais, plus de vingt-cinq ans après sa création, que reste-t-il de ce modèle de démocratie participative ?
L'oeuvre de Juan Francisco Manzano intitulée Autobiographie est unique. C'est le seul témoignage de la main d'un esclave qui nous ait été conservé dans l'aire géographique caraïbéenne hispanophone au XIXe siècle. Il ne serait pas exagéré de regarder ce récit de vie comme le premier roman cubain si nous faisons nôtre l'opinion de Miguel de Unamuno selon laquelle il n'est rien de plus romanesque qu'une autobiographie.
Melilla, enclave espagnole au Maroc, constitue un "laboratoire" des relations interculturelles et sociolinguistiques qui existent entre berbères, juifs sépharades et Espagnols issus de la Péninsule. La thèse de ce livre, qui s'appuie sur un travail de terrain, est que les relations interculturelles à Melilla demeurent caractérisées par la domination politique, sociale et linguistique de la communauté catholique espagnole majoritaire.
« Cet ouvrage est une synthèse claire, vigoureuse et pertinente sur les voyages d'écrivains espagnols en Europe, au tournant du XIXe siècle. » L'analyse porte sur quinze récits de voyage, sélectionnés selon trois critères, l'inscription dans la période (1890-1910), la destination européenne des déplacements et l'identité sociologique de leurs auteurs : écrivains plus ou moins reconnus, envoyés spéciaux comme Emilia Pardo Bazán ou exilés comme Vicente Blasco Ibáñez.
L'insurrection urbaine de toutes les villes du Brésil en juin 2013 n'était ni prévisible, ni programmée par quiconque. Même si chaque ville a une histoire particulière, les réponses que chacune trouve à ses problèmes ne portent pas que la trace de cette singularité mais prennent aussi un sens politique. Au-delà de tous les impacts des "politiques de la ville", surgit et se développe une économie morale des quartiers populaires qui s'affiche comme ressource, valeur ou civilisation.
Depuis 1960, l'Etat mexicain édite des manuels publics a destination des élèves du primaire. Ils permettent au pouvoir politique de diffuser une certaine idée de la société et du passé, formant une conscience et identité nationales. Or la France a tenu un rôle non négligeable dans ce processus. L'étude de l'image de la France à travers les manuels scolaires montre l'évolution de son influence, puis comment son image s'est estompée au profit de celle des Etats-Unis.
Ces contributions explorent les ruptures, fractures ou blessures qui mettent à mal le processus de la construction identitaire dans le monde hispanique. Une première partie offre, sous l'angle de la civilisation et de l'histoire, de la Seconde République à nos jours, un regard sur la société espagnole contemporaine, en confrontant notamment les notions d'identité républicaine, nationale ou européenne. La seconde partie est consacrée à la littérature hispanique contemporaine.
La démocratie sert-elle les pauvres ou se sert-elle d'eux ? En sanskrit classique, niti désigne l'adéquation des institutions et nyaya évoque la justice réalisée. Comment passer de la niti électorale à la nyaya démocratique ? Ces questions d'Alexis de Tocqueville et d'Amartya Sen sont au coeur de ce livre. L'analyse de l'histoire démocratique péruvienne contemporaine au regard de la pauvreté andine, amazonienne ou citadine, ancre ces interrogations dans le terrain d'une démocratie qui s'invente dans un contexte de pauvreté.
Oeuvre majeure de la littérature espagnole du XXe siècle publiée en 1928, le Romancero gitano de Federico García Lorca est un petit recueil de poèmes qui mêle poésie savante et populaire, célèbre la culture andalouse et gitane. L'auteur propose d'abord ici une traduction nouvelle de chaque poème, s'éloignant du mot à mot obscur pour restituer, dans la forme octosyllabique, le sens des vers que l'explication a dévoilé et que de nombreuses références confirment : c'est ce que l'auteur livre ensuite, poème par poème, dans une explication de texte.
L'intégration latino-américaine se trouve à la croisée des chemins : MERCOSUR, NAFTA, ALBA, UNASUR, etc. Difficile d'en comprendre les modalités et les enjeux. Aussi est-ce une tâche essentielle et précieuse que d'analyser les nouveaux défis intellectuels et pratiques de cette intégration. Ce livre original montre quelles sont les questions principales auxquelles ni la théorie ni les preneurs de décision ne répondent vraiment, et quelle est leur solution possible.
Cette étude embrasse histoire comparative, diplomatique, militaire, coloniale, stratégique, économique, migratoire, culturelle, afin de montrer combien les relations entre ces deux vieilles nations européennes, assoupies après la bourrasque napoléonienne, se sont réveillées à la suite des défaites et des retraits des années 1898-1899.
Soeur Juana Inès de la Cruz est l'une des plus grandes figures de l'aube de la littérature latino-américaine. Née Juana Ramirez de Asbaje (1648 ? - 1695), surnommée la "Dixième Muse", elle a obtenu dans tout le monde ibérique entre 1689 et 1725 , sans quitter le cloître, un grand succès grâce à l'édition de son oeuvre poétique. Le Mexique l'a oubliée, puis, récemment, l'a ressuscitée, mettant son effigie sur les billets de banque. L'Espagne l'étudie. Les Etats-Unis et le Canada la lisent en plusieurs langues. Avec ce livre, elle trouve en français sa vraie place.
"L'épopée napoléonienne ne s'arrête pas sur le champ de bataille de Waterloo. Beaucoup de soldats de la Grande Armée s'exilèrent au Texas, en Inde et même dans l'Egypte de Méhémet Ali. On connaît peu les officiers qui passèrent en Amérique latine et servirent dans les armées de Bolivar et de San Martin... N'oublions pas que des projets d'évasion de Napoléon furent élaborés pour le conduire en Amérique" (Jean Tulard).
Après un effort de clarification sur les usages sociologiques et anthropologiques de la "question identitaire", cet ouvrage construit une voie sur laquelle engager le traitement de cette question. Il fait du Mexique et du pragmatisme le terrain et l'instrument de cette réhabilitation, afin de réintroduire "la question identitaire" dans les pratiques sociales, comme celles des migrants qui tentent leur chance aux Etats-Unis ou d'indigénistes généreux des années trente confrontés à la méfiance et au bon sens des Indiens...
Depuis la Renaissance, on a toujours associé traduction et trahison, traducteur et "traditeur". Cet essai disserte librement sur ce thème. Portraits et études se succèdent laissant apparaître le visage de quelques écrivains chers au "traître" : Cabrera Infantek, Manuel Puig, Vargas Llosa, Zoé Valdés, et aussi Bryce Echenique, Onetti, Donoso ou Picasso. C'est un peu à une promenade dans la Vallée des Rois que vous convie l'auteur, guide dont la plume traduisante est le fil d'Ariane.
Un regard aigu, une personnalité attachante, une écriture dynamique, parfaitement servie par la traduction de l'anthropologue Carmen Bernand, sa fille, soutiennent ce récit autobiographique de Carmen Anton, qui fut engagée dans la troupe théâtrale itinérante "La Barraca" créée par Federico Garcia Lorca. Dans ce récit s'entremêlent morceaux d'histoire, où l'on croise nombre d'artistes et d'intellectuels tant européens que latino-américains, et où l'on assiste depuis Paris aux premiers épisodes de la Seconde Guerre mondiale.