Burlesque et onirique, ce conte politique met en scène, comme un opéra, une aventure africaine : celle d'un jeune français envoyé en mission auprès d'un président noir pour un projet purement technique. Comment il éprouve d'abord le plus grand mal à rencontrer les vrais responsables ; comment, entre le potentat et le Français, s'établissent d'étranges connivences et une certaine estime ; comment le jeune homme déjoue un complot : voilà de quoi est faite la matière du livre. Le président est loin du fantoche attendu, mais il règne sur un pays minuscule, d'une extrême pauvreté, incapable, non seulement de jamais jouer le moindre rôle international, mais encore de subvenir à ses propres besoins. Il se réfugie donc dans le despotisme et le faste, dans le discours et le verbe. Le livre glisse ainsi rapidement du dialogue initial au monologue du prince, dans une atmosphère merveilleuse et bizarre de sieste constamment interrompue et reprise, où les événements ne s'articulent pas comme il faudrait, où personne ne vit d'une manière très confortable tout en étant très entouré, où la police, bien que discrète, est omniprésente, où tout tourne vite au rêve et au mauvais rêve. Dans un style jamais naturaliste, légèrement surchargé comme le sont les effets d'opéra, ce beau livre inquiet est, au-delà du conte ou de son prolongement, une allégorie, celle de la connaissance, de cette tendance que nous avons tous d'aller vers l'Entrée, comme les dieux qui montent une passerelle en forme d'arc-en-ciel dans L'Or du Rhin, mais qui montent sans nous, alors qu'ils sont habillés comme nous et qu'ils nous ressemblent.
l'émotion - la surprise, la beauté -, au moment où l'image s'arrête, et devient légendaire (digne d'être dite). Or miraculeusement l'image ainsi libérée rencontre le réel : je saisis mieux, oui, je comprends, maintenant. Le livre fonctionne donc à la manière d'un modèle cybernétique : la simulation permet non seulement de mieux comprendre le réel, et de le montrer, mais de le retrouver tout entier, en le devançant. Par elle, le passé cesse d'être caduc, le temps n'est plus coupé en tranches indépendantes : la richesse feuilletée du monde et de ses personnages, modelée par la fiction, nous apparaît enfin.
Un mélange d'histoire et de fiction, une épopée sans guerre, l'histoire des îles Malouines et des navigateurs français et anglais qui ont vu ou visité l'archipel.
Essaye de traduire cette impression que la vie n'est qu'une succession de scènes primitives qui nous traversent.
Poésie et surprise au coeur d'une longue et superbe histoire d'amour, mue par cette obsession que la fiction ne devrait jamais finir.
Une vie s'écoule doucement à la campagne, dans un entourage exclusivement féminin : grand-mère, mère, soeurs, des femmes qui ne sont presque pas des êtres, mais la nature, l'espace illimité, l'imaginaire.