Patrick Raynal promène son imaginaire dans une série de paysages urbains peints par son fils. Marseille. La Plaine. « Les contours du monde tremblent comme un flan qu'on démoule ». La peur déforme les visages, les mots et les images. Un univers gris/bleu, des odeurs de métro, le souvenir d'une bavure généralisée et la couronne de fleurs, presque innocente, d'une communiante disparue. Dans les relents « opaques et lactescents » de son pastis, un flic suit les méandres du puzzle, alors qu'à sa propre vie manquent tant de pièces. « Les femmes sont sans illusions, surtout les mères. » Si l'aveugle a tout vu, la pute borgne a tout dit. « Trop nul pour être coupable. » Dans le tunnel de l'histoire un homme appelle son destin. Une aventure Noire sans vraie intrigue ni vraie fin, une quête qui devient une errance, les mots du polar pour écrire de la poésie.
SLancé sur ses lignes intérieures, Jean-Bernard Pouy se livre à tous les aiguillages.
Aussi léger qu'un funambule, Hervé Prudon coupe l'émotion au rasoir des mots. Il joue au vertige et nous lance des images d'aujourd'hui. Muzo les saisit et grave sur le papier des humeurs d'humour et d'amour.
Dans le silence des pierres, mis en image par Catherine Bouretz, Jean-Claude Izzo questionne notre aujourd'hui, ce temps des illusions.
Pavloff voyage-t-il pour écrire, ou bien, de ses voyages, la poésie surgit-elle comme trace de souvenirs ? Il traverse le sillage d'un Michaux ou d'un Cendrars, menant leurs pas d'un bout à l'autre de la planète, mêlant quête et enquête au risque de découvrir la barbarie du monde. Découpages, collages, encrages... Guth Joly assemble les images et l'émotion reste gravée. Pour le Ricochet, Arlette Fétat. Jardins de barbarie livre un torrent d'impressions, de sensations sonores et rythmées, des lieux de voyages, mais Franck Pavloff les note à l'intérieur des êtres, surtout à partir des yeux, des corps et des coeurs de ceux que la vie a floués gratuitement. Pour Écrits des Forges, Bernard Pozier.