Mailloux est la chronique aventureuse de la vie du jeune Jacques Mailloux. Portées par un sens du désastre qui transmue l'existence en angoisses et en jeux de vilains, les aventures de Mailloux se déroulent suivant le désordre d'une mémoire où s'entrelacent épisodes funestes et joyeux, dans un Jonquière où tout passe et coule avec les flots et les flots : il y a Ouelle, Payne, Busse, Bène, et Pouque avec ses koumba pour montrer aux autres l'Afrique en feu dans une canisse. Il y a aussi les puissants premiers émois sexuels. Il y a l'équipée familiale de Noël, en Citroën sacrante et glacée. Il y a le suicidé en bois et les noyés en série. Et il y a la grosse roche, où Mailloux découvre la honte, avec le Démon de Baudelaire à ses côtés.
Ce monde inouï mais presque familier dans son étrangeté même, Mailloux sait le rendre par la fièvre d'une écriture sonore et somatique, toute traversée de fantasmes et de mort.
Croyances partielles, feux de paille, mini orages électriques.
On ne me confie plus de secrets.
Ce qui rime est beau, ce qui ne rime pas est laid.
Je creuse ma ressemblance avec mes parents.
L'aube est une terreur prévisible.
La régression souterraine gagne du terrain.
Pseudo-recueil de vérités, échec total en vérité.
Ça passe, repasse en rêve, relifté : amours, amourettes.
J'aimerais savoir parler.
Boulevard des chagrins : c'est encore trop joli.
Requins, poulets, moineaux : ils sont libres.
Exigences minimales les plus simples non respectées.
Nous n'irons plus au bois.
Se pourrait-il que la modernité artistique ne soit pas la rupture que l'on prétend? Qu'au-delà des bouleversements successifs de l'histoire de l'art, il y ait une continuité archéologique entre les empreintes de main de l'art pariétal et les expérimentations artistiques contemporaines? Nous n'en savons malheureusement pas grand-chose, sinon qu'aujourd'hui comme il y a 35 000 ans, les artistes se posent des questions. Ce livre en donne à voir quelques-unes; il met en scène des gestes, des attitudes, des discours, par lesquels les artistes affrontent les affres de cette vocation problématique. Il s'intéresse à la candeur et à la mauvaise foi de ces milliers de petits maîtres sensibles et téméraires. Il est enfin le fruit d'un émerveillement que l'on espère contagieux : en dépit de toutes les récupérations, et malgré la misère économique qui les pousse à vivre en marge d'un système qui ne les reconnaît jamais vraiment, il y a encore et toujours des artistes - ces bricoleurs bavards, jamais aussi nécessaires que lorsqu'ils sont parfaitement inutiles.