Résumé:
''Difficult Women'' donne la parole à un choeur de femmes inoubliables. Dans un style vif et déroutant, Roxane Gay sculpte des visages qui restent longtemps gravés en nous. Deux soeurs sont inséparables depuis qu'elles ont été kidnappées et violées, enfants. Une femme fait semblant de ne pas se rendre compte que son mari et son frère jumeau se font passer l'un pour l'autre au lit. Une strip-teaseuse, qui doit payer ses études, repousse les avances d'un client riche. Un homme fonce dans le soleil et absorbe toute la lumière du monde... Autant de voix qui racontent au quotidien la passion, l'obsession, l'amour et la violence des relations. Roxane Gay creuse les bas-fonds de l'Amérique moderne au miroir de ces femmes puissantes.
Extrait :
''Nous avions déjà été jeunes, puis c'était fini. M. Peter a conduit longtemps. Nous étions tellement petites, tellement effrayées. C'était assez pour qu'on garde le silence. Quand il s'est arrêté, on ne reconnaissait plus rien aux alentours. Il n'a pas dit grand-chose, ses mains serrées sur nos nuques alors qu'il nous menait du camion à une maison. Il nous a dirigées vers une chambre avec deux lits jumeaux. Le papier peint, démarqué par une bordure bleu vif, était couvert de petits oursons qui portaient des noeuds papillon bleus. Il n'y avait pas de fenêtres. Il n'y avait rien dans cette chambre à part les lits et les murs, nos corps et notre peur. Il nous a laissé une minute, en barrant la porte. Assises sur le bord du lit le plus éloigné de la porte, on a gardé le silence, nos jambes maigres se touchaient, tremblantes. Quand M. Peter est revenu, il m'a lancé une corde.''
OEuvre en couverture: ''Aggressively Practicing Dance Moves in Front of a Mirror'' de l'artiste Keeyana Ezna
Extrait de presse:
''Un puissant recueil sur des femmes difficiles, traumatisées, obstinées et non conventionnelles. Qu'il s'agisse de survivantes d'agressions, de mères célibataires ou de femmes qui noient leur culpabilité dans le vin et les mauvais petits amis, le fantastique recueil de Roxane Gay est aussi inspirant qu'excentrique.''
Publishers Weekly
Traduit de l'anglais par Véronique Lessard et Marc Charron
Résumé
Alliant chronique, récit de soi et de la nature, Abandon raconte l'Amérique indomptée et ses paysages sauvages. À l'aube de la cinquantaine, Joanna Pocock quitte sa vie londonienne pour le Montana. Elle observe le territoire, découvre l'imaginaire frontalier de l'Ouest américain et ses extrêmes. Elle traverse les forêts et les montagnes, dialogue avec les rivières, les loups et les bisons, relate ses expériences : maternité, deuil, crise climatique, réensauvagement, écosexe... Consciente de ce que l'humanité perd dans sa relation avec la terre, elle se met à l'écoute de ces communautés qui disent la fragilité de ce que c'est que vivre. En restituant l'Amérique dans sa démesure, Abandonaide à respirer.
Extrait
Parfois, tout ce que nous pouvons faire, c'est nous abandonner à nos circonstances, à nos désirs et à nos peurs, à notre besoin d'évasion, à nos échecs, à notre douleur, à notre état sauvage intérieur, à notre domestication et, de ce fait même, à l'essence qui est au centre de notre être.
Échos de presse
Il a fallu une femme pour écrire ce livre. Une écriture qui dit : Je suis ici, à l'intérieur d'un corps, un corps qui change, en interaction avec le monde qui change.
Irish Times
Envoûtant et profondément émouvant, Abandon nous oblige à considérer notre place dans un monde qui a plus de passé que d'avenir.
The Spectator
Abandon est une contribution importante à la bibliothèque de la nature
Chloe Aridjis
L'auteure
Née à Ottawa, Joanna Pocock vit à Londres, où elle enseigne la création littéraire. Abandon, son premier livre, est acclamé par la critique.
Finaliste, Prix des libraires 2022
Résumé
Parlons de racisme puisque le racisme concerne tout le monde. Les écrivains Rodney Saint-Éloi et Yara El-Ghadban invitent à prendre part à cette conversation délicate, mais combien nécessaire. Ni manifeste, ni manuel, ni acte d'accusation, Les racistes n'ont jamais vu la mer engage le dialogue sur nous-mêmes et sur les autres. Tout s'exprime librement, se confronte et se répond. Les mots. Les expériences. Les idées. Les émotions. Parlons de racisme puisqu'il faut dépasser le repli sur soi. Pour vivre ensemble, autrement.
Les auteurs
Poète, écrivain, essayiste, Rodney Saint-Éloi est l'auteur d'une quinzaine de titres de poésie, dont Nous ne trahirons pas le poème et autres recueils, anthologie de poésie parue aux éditions Points (2021). Il dirige la maison d'édition Mémoire d'encrier.
Romancière et anthropologue, Yara El-Ghadban est l'auteure de trois romans, dont Je suis Ariel Sharon (2018). Elle dirige l'Espace de la diversité, organisme qui lutte contre le racisme et l'exclusion.
RÉSUMÉ:
Roman d'une jeune écrivaine martiniquaise qui offre un regard neuf sur les Antilles. Au-delà des voix canonisées, Aimé Césaire, Édouard Glissant, Simone Schwarz-Bart et Maryse Condé, Nadia Chonville raconte le pays en mobilisant des voix d'une lignée de femmes, d'où une écriture qui repousse les limites de la narration antillaise et qui fait une place au corps différencié.
Une lignée de combattantes, une île en dérive. Pour venger ses ancêtres, pour libérer son propre corps, Kim est prêt à tout.
Édith ne comprend pas pourquoi Kim est devenu un meurtrier. Guidée par ses ancêtres, Édith retrace les blessures qui ont amené son frère à venger les femmes de la lignée.
Nadia Chonville écrit le roman des Antilles avec Mon coeur bat vite : une écriture audacieuse creusant tour à tour le merveilleux, le carnavalesque et le contemporain. Remuant temps, rythmes et visages, Nadia Chonville pose un regard neuf et engagé sur la Martinique d'aujourd'hui.
Mon coeur bat vite dit l'île, l'histoire, la colère et la folie.
POINT DE VUE DE L'AUTRICE:
Ce roman veut rappeler qu'une armée de femmes noires dans les Antilles investies d'immenses pouvoirs, a résisté à l'oppression coloniale, en inventant des armes contre le patriarcat et la domination.
RÉSUMÉ:
Tomber raconte le délabrement d'une famille cubaine qui partage pourtant le même espace. Au pays, la faim et la privation agissent comme un détonateur. Le père communiste, la mère gravement malade, la fille résignée et le fils rancunier deviennent tous des ennemis méconnaissables, même si aucun d'entre eux ne comprend vraiment comment et pourquoi cela est arrivé. Tomber pose un regard frais et actuel sur le Cuba contemporain pétri de contradictions.
AUTEUR:
Né à Cuba en 1989, Carlos Manuel Álvarez est journaliste et écrivain. Il est considéré comme l'un des meilleurs écrivains latino-américains de la relève. Il est l'auteur de deux romans à succès, dont Los caídos (Tomber) et Falsa guerra (Fausse guerre) qui paraîtra chez Mémoire d'encrier.
EXTRAIT:
C'est une chambre de cinq mètres carrés où tout le monde est indistinctement ami et ennemi, voire ami et ennemi de soi-même.
LE LIVRE:
Jamais l'oubli suit les destins de Virgil Moody, le fils blanc d'un propriétaire de plantation géorgienne qui pense avoir désavoué l'esclavage et Tamsey Lewis, esclave libérée qui tente de se rendre au Canada. Leurs chemins se croisent dans l'Indiana en 1850, alors que la Loi des esclaves fugitifs est adoptée.
Jamais l'oubli pose la question de la culpabilité, à la fois individuelle et collective, dans un pays construit sur le dos des esclaves. Est-il possible de préserver une part de bonté dans un système pervers?
Le roman dresse le portrait des États-Unis du milieu du 19e siècle, un pays tiraillé entre l'esclavage dans le sud et la promesse de liberté dans le nord, entre l'âge agricole et l'âge industriel, entre la côte atlantique et l'Ouest américain en pleine expansion. Moody et Tamsey découvrent que la liberté n'offre que peu de réconfort sans sécurité et sans confiance.
L'AUTEUR:
Romancier, essayiste et traducteur de renom, Wayne Grady est l'auteur de plus d'une douzaine de livres. Il est également l'un des meilleurs traducteurs littéraires du Canada. Son roman,Le jour de l'émancipation(paru chez Mémoire d'encrier en 2015 et aux éditions Points en France en 2016), a remporté le prix du premier roman Amazon.ca en 2013 et a été sélectionné pour le prestigieux prix Giller.Jamais l'oubliest son deuxième roman.
PRESSE:
Un roman méticuleusement documenté qui ne laisse pas indemne. Que signifie «posséder» quelqu'un ? Combien de mal et de violence cette notion a-t-elle engendrée? Qu'est-ce que la «liberté»? Qu'est-ce que la «rédemption» ? Une plongée profonde dans le passé troublant d'une famille.
- Margaret Atwood
Un roman essentiel sur les racines profondes de la division raciale en Amérique, criant de vérité et d'éloquence. D'une grande force narrative.
-Reading the Past
Dans la meilleure tradition de Toni Morrison et de Colson Whitehead, Wayne Grady nous ramène à cette vérité qu'il n'y a pas de remèdes simples à la haine et à l'exploitation profondément enracinées.
-Booklist
Un roman qui résonne avec le présent où les préjugés et la violence ne semblent jamais si loin.
-Quill and Quire
Un roman exceptionnel qui devra être lu au Canada et aux États-Unis, et partout dans le monde.
-Waterloo Region Record
Les lecteurs de Colson Whitehead, James McBride, Yaa Gyasi et Lawrence Hill découvriront enJamais l'oubliun roman puissant qui dit le danger du silence et de la complaisance face aux préjugés.
-CBC Books
Puissant. Il n'est pas facile de pardonner et ce n'est pas une histoire facile que nous raconte Grady. Alors que le racisme et la violence déchirent entre les États-Unis et le Canada, ce roman d'une saisissante actualité met en lumière le chemin que nous avons et n'avons pas traversé. Une histoire aux multiples couches, superbement racontée.
-Toronto Star
Roman maîtrisé, engageant et provocateur, dont l'histoire bien documentée incite à confronter le racisme et la violence qui dominent les nouvelles de nos jours
-49th Shelf
«Un roman exceptionnel. Le meilleur livre sur Haïti. Le plus fort, le plus juste, et peut-être le mieux écrit.» Dany Laferrière
Résumé
Retranchées dans des cités qui tirent leur nom de la légende biblique - Puissance Divine, Bethléem - des gangs de bandits pillent, violent et assassinent, en toute impunité. Celia, adolescente, cherche à survivre, tantôt en se prostituant, tantôt en faisant la chronique des femmes de la cité sur les réseaux sociaux, où elle devient influenceuse. Les villages de Dieu dit l'effondrement et la banalité du mal dans cette ville de Port-au-Prince livrée à ses démons.
Extrait
Je n'avais pas peur. J'étais habituée au bruit des armes. J'ai grandi dans cette cité où jamais il n'y avait eu de trêves, où la mort circulait à midi comme à minuit. Grand Ma était morte il y a neuf mois, de peur. C'était un soir particulièrement difficile d'un dimanche qui avait calmement commencé, jusqu'à ce que la rumeur circule que des gars du gang de Makenson avaient sifflé sur le passage de la copine d'un des membres influents de celui de Freddy alors qu'elle revenait de l'église. Les deux gangs qui faisaient la loi dans la Cité n'étaient jamais à court de provocations mutuelles, mais il n'y avait jamais eu, jusqu'à ce dimanche soir, d'affrontement direct. Je me rappellerai toujours les yeux exorbités de ma grand-mère, ses mains qui serraient fort mon poignet, et moi qui criais : « Grand Ma, tu me fais mal ! » Elle avait dit dans un râle : « Cécé, Célia, mon enfant, pitit mwen, Cécé, je sens que mon coeur va exploser, je vais mourir. »
L'auteure
Née à Port-au-Prince, Emmelie Prophète est romancière poète, et journaliste. Son oeuvre est publiée aux éditions Mémoire d'encrier.
Trois femmes. Trois solitudes. Trois destins se rencontrent et se racontent. Comme « l'histoire d'un pays qui dort mal, se réveille mal, et qui ne prend pas le temps d'avoir mal de ses douleurs. »
Roman exigeant et beau tissé dans un univers féminin : trois générations de femmes soufrent sans paroles et sans témoins. Échouées dans l'errance, la solitude et l'exil, elles se cherchent et se racontent dans l'oubli, le défi et la révolte.
Paroles de femmes pour qui l'espoir et le bonheur sont des terres inhabitées. L'espace intime éclate, les filles ne parent alors à leur mère que pour rompre la chaîne : « Chère mère, je suis une porteuse de nouvelles. J'ai peur. Je refuse votre héritage de corvées, de servitudes, de solitudes séculaires. Je refuse vos regards tristes, vos résignations, vos peurs. »
Mélikah Abdelmoumen explore l'amitié qui lia William Styron et James Baldwin. Le premier, un Blanc descendant de propriétaires d'esclaves, surtout connu pour son roman "Le choix de Sophie". Le second, un Noir descendant d'esclaves, célèbre pour ses prises de parole et ses oeuvres antiracistes. Alors qu'il logeait en 1961 chez Styron dans le Connecticut, Baldwin l'aurait convaincu d'écrire au « je » le récit de la révolte d'esclaves menée par Nat Turner en 1831 dans le sud des États-Unis. Un défi que Styron releva en publiant "Les Confessions de Nat Turner", prix Pulitzer 1968. Il fut alors accusé d'appropriation culturelle dans un ouvrage écrit par dix écrivains afro-américains. L'autrice québécoise Mélikah Abdelmoumen, Saguenéenne par sa mère et Tunisienne par son père, part à la rencontre de ces deux célèbres auteurs américains du 20e siècle, qui auront amorcé le débat entourant les brûlantes questions de l'appropriation culturelle et de la liberté de l'écrivain.
Résumé
Après quinze années d'absence, Manuel revient à Fonds-Rouge, en Haïti. Le village est en proie à la sécheresse, les habitants vivent dans la pauvreté, les tensions sont quotidiennes. Manuel, qui a travaillé dans les plantations de canne à sucre à Cuba et qui connaît les techniques de l'irrigation, réussit à trouver une source. Après avoir partagé son secret avec Annaïse, il tente de persuader les villageois divisés de travailler ensemble pour faire circuler l'eau. Dans une ultime tentative de réconciliation, Manuel réussit à ramener la dignité humaine et la réconciliation à Fonds-Rouge.
Gouverneurs de la rosée, chef d'oeuvre de Jacques Roumain, traduit dans plus d'une vingtaine de langues, est le livre de la solidarité, de l'amour et de la vie.
Extraits de presse
"Chaque fois, quelque part dans le monde, que l'on me demande un seul roman haïtien à lire, je réponds toujours Gouverneurs de la rosée de Jacques Roumain."
Dany Laferrière
"i>Gouverneurs de la rosée est peut-être unique dans la littérature mondiale parce qu'il est sans réserve le livre de l'amour."
Jacques Stephen Alexis
"Jacques Roumain nous livre une leçon de vie, osons le mot, un exemple de combat pour élever la part d'humanité en nous."
Émile Ollivier
"Il y a heureusement un assez grand nombre de livres dont on peut conseiller : lisez-les. Il y en a très peu dont on ait envie de dire : il faut que vous les lisiez. Si vous mourez sans les avoir lus, vous avez manqué quelque chose d'important. Gouverneurs de la rosée est de ceux-ci."
André Still
L'auteur
Jacques Roumain est né à Port-au-Prince le 4 juin 1907. Il est sans doute l'écrivain haïtien le plus lu et le plus connu. Poète, journaliste, militant marxiste, romancier, polémiste, ethnologue, Jacques Roumain est décédé le 18 août 1944 à Port-au-Prince.
Le livre:
Jeremiah Camp, alias l'oracle, a le pouvoir de voir au coeur de l'humanité. Après avoir prédit l'avenir au profit des riches et des puissants, Jeremiah Camp, dégoûté, fait voeu de silence et décide de se cacher du monde dans l'ancien pensionnat d'une réserve autochtone.
Or, son passé au sein du consortium multinational, le Groupe Locken, ne tarde de le rattraper. Quand les milliardaires figurant sur une liste que Camp avait créée commencent à mourir, la directrice et héritière du consortium, Ash Locken, finit par le retrouver et exige de lui une dernière prédiction.
Portrait satirique des fractures de l'existence moderne,Seuil de toléranceest un roman audacieux et provocateur sur les conséquences sociales et politiques de l'inégalité créée par les privilèges et le pouvoir.
L'auteur :
D'ascendance Cherokee, THOMAS KING est né en Californie en 1943 et vit à Guelph, en Ontario. Il est l'un des plus importants écrivains et intellectuels issus des Premières Nations. Romancier, essayiste, nouvelliste, scénariste et photographe, il a reçu de nombreuses distinctions, dont le prix du Gouver-neur général en 2014 pour son romanThe Back of the Turtle (La femme tombée du ciel,Mémoire d'encrier, 2016/Philippe Rey, 2017). En 2021, son premier recueil de poésieFragments d'un monde en ruinea paru aux éditions Mémoire d'encrier.
PRESSE:
Roman éblouissant. (...) La manière dont King parvient non seulement à jongler avec tous les éléments du roman, mais à les résoudre d'une manière à la fois tout à fait inattendue et complètement satisfaisante, rappelle pourquoi il est l'un des plus grands écrivains du Canada.Seuil de toléranceest un roman entièrement de son temps - de notre temps - qui a l'aura intemporelle de la grandeur.
Toronto Star
King est un maître. Ce roman s'inscrit parfaitement dans ces temps troublants qui ont exposé les inégalités financières, raciales et sociales.
Globe and Mail
C'est un petit bijou d'histoire, racontée par un narrateur curieux.
Chatelaine
L'influent écrivain autochtone King réussit avec cette nouvelle satire à traduire un commentaire social pointu (sur des questions allant de la réconciliation aux conditions de vie dans les réserves) en une lecture follement divertissante.
Zoomer Magazine
LE LIVRE:
La vie poème est une célébration de la parole poétique : quête de lumière, d'amour et de silence. Le poème cultive le champ des possibles. À la fois spectacle, chant et pain du jour, La vie poème est une invitation fête à habiter poétiquement le monde, à porter le poème dans sa voix, et dans sa vie au quotidien. C'est un chemin d'écriture, une musique de mots pour interpeller demain. « La poésie nous dicte noble conduite, nous dit de revivre à hauteur de femmes et d'hommes, juste debout».
L'AUTEUR:
Poète, romancier, slameur, membre fondateur du collectif On a slamé sur la lune, connu sous le nom de Capitaine Alexandre, MARC ALEXANDRE OHO BAMBE est l'auteur de deux romans et de plusieurs recueils de poésie, dont De terre, de mer, d'amour et de feu (2017), paru chez Mémoire d'encrier. Lauréat du Prix Fetkann ! Maryse Condé de Poésie en 2014 et du Prix Paul Verlaine de Poésie de l'Académie Française en 2015, il est membre de l'Académie des Jeux Floraux où il siège comme Maître ès jeux depuis le 3 mai 2022.
RÉSUMÉ:
Sur un air de Leonard Cohen, la poète Laure Morali marche dans la ville de Montréal. Elle s'arrête, médite et écrit d'une rue à l'autre. D'un rêve à l'autre. Entre en résonance avec les mots et les lettres. Engage le dialogue avec l'ange. Les mots se détachent et dans leur miroir, tout s'éclaire ou s'efface. Personne seulement est une méditation sur l'ombre et la lumière, sur les paradoxes et les forces opposées qui nous fondent, ensemencent nos vies et nos actes.
POINT DE VUE DE L'AUTRICE:
Dans ce dialogue avec l'ange, les poèmes se renvoient des mots miroirs, à user pour en effacer les reflets et réussir à voir, en transparence, leur dimension cachée, des éclats à assembler à l'intérieur d'un vitrail par où la lueur d'un autre univers pourra filtrer. Une langue sacrée miroite derrière le langage quotidien. Le mot nuit émet une vibration plus lumineuse que le mot jour. Le jour naît de la nuit.
EXTRAIT:
la nuit des rivières
liquides seront les voix
qui ne touchent personne
il pleuvra
jusqu'à l'incendie
le feu n'aura pas de couleur
Recueil de poésie traduit en dix langues. Mémoire d'encrier détient les droits en langue française. Ciel de nuit blessé par balles est résolument un chef-d'oeuvre qui peint la vie humaine dans toutes ses facettes : l'exil, l'amour, l'enfance, le sexe, la violence. La poésie américaine retrouve ses grandes obsessions avec ce poète vietnamien de 28 ans.
Premier recueil de poésie du grand écrivain autochtone Thomas King
Traduit par Jonathan Lamy
Résumé
Thomas King signe un premier recueil de poésie. Soixante-dix-sept fragments où alternent mythes réactualisés, commentaires politiques, tranches de vie et traits d'humour. Le tout porté par la puissance tellurique et le style iconoclaste de ce grand écrivain autochtone.
Extrait
Quand je me sens frustré,
je vais à la rivière
lancer des pierres
dans l'eau.
Je suis comme ça.
D'autres bombardent des villes.
Point de vue de l'auteur
77 fragments. Avril 2020, j'ai eu 77 ans. Le chiffre 77 représente à mes yeux une sorte de jumeau car il réunit deux nombres premiers. L'histoire iroquoienne de la création évoque les jumeaux. J'ai joué avec le concept de jumeaux dans mes écrits.
Un monde en ruine. La ruine interroge la vie que nous vivons, ce monde dans lequel nous sommes. Je n'essaie pas d'amener des réponses à cette question. Je laisse au lecteur la liberté de les trouver lui-même.
L'action par l'écriture. Militant, je n'aimais pas être au front, dans la mire des armes. Je l'avoue, honnêtement, je n'étais pas très doué pour ça. Ça me fait peur. L'écriture me permet d'être plus direct. Je peux prendre mon temps avec ce que je veux dire et m'assurer de le dire de la manière qui aurait le plus d'impact. Donc, je milite par l'écriture. J'arrive à mieux saisir le monde avec la fiction, la non-fiction et la poésie. Je peux en faire ce que je veux et je suis beaucoup plus heureux.
L'auteur
Thomas King, né en 1943, est l'un des plus grands intellectuels et écrivains des Premières Nations. Romancier, nouvelliste et scénariste de grande renommée, il a reçu de nombreux prix et distinctions dont le Prix du Gouverneur général en 2014 pour The Back of the Turtle(La femme tombée du ciel). Son premier recueil de poésie 77 Fragments of a Familiar Ruin (Fragments d'un monde en ruine) paraît chez Mémoire d'encrier en mai 2021.
"J'aimerais que vous la connaissiez la fille au ventre rond. Celle qui élèvera seule ses enfants. Qui criera après son copain qui l'aura trompée. Qui pleurera seule dans son salon, qui changera des couches toute sa vie. Qui cherchera à travailler à l'âge de trente ans, qui finira son secondaire à trente-cinq, qui commencera à vivre trop tard, qui mourra trop tôt, complètement épuisée et insatisfaite. Bien sûr que j'ai menti, que j'ai mis un voile blanc sur ce qui est sale."
Un récit sans concession. La justesse du ton et de la voix. La parole belle, féconde et vraie. L'extrême humilité d'une réserve amérindienne. Des vies échouées au large d'une baie. La grandeur d'un peuple oublié. La condition humaine. Et une prose lumineuse.
"Le regard neuf... Kuessipan est aussi différent de la littérature innue qui l'a précèdé que Le Survenant l'était des romans de la terre québécois."
Louis Hamelin, Le Devoir
"Bons baisers de la réserve... Naomi Fontaine est résolument tournée vers l'avenir."
Chantal Guy, La Presse
Après L'art presque perdu de ne rien faire, ce roman des idées, j'ai voulu réfléchir sur la lecture et l'écriture, deux activités qui enchantent mon esprit. J'ai écrit ce livre dans mon lit, entre trois et sept heures du matin. Au moment où la ville s'active, je me rendors. Voici quelques notes griffonnées en pyjama.
1. Visez le coeur du lecteur, même si l'on sait que c'est avec sa tête qu'il lit.
2. Écrire est d'abord une fête intime.
3. Plus vous mettez de choses dans votre livre, moins on sentira votre présence.
4. Une journée est parfaite quand on se met subitement à danser avec la chaise sur laquelle on s'était assis pour écrire.
5. Les gens veulent toujours savoir d'où viennent toutes ces idées qu'ils voient dans les livres. Ça ne leur est jamais venu à l'esprit qu'elles viennent d'eux, mais sans cette modestie du lecteur il n'y aurait pas de littérature.
6. Ouvrez n'importe quel livre de votre bibliothèque, prenez une seule phrase qui vous plaît, et mettez-la telle quelle dans votre livre. Cette opération s'appelle: faire payer les riches.
7. Tout les problème vient du fait que l'écrivain soit devenu plus connu que le livre.
8. N'espérez pas devenir un écrivain sans vanité, car ceux qui ont tenté le coup sont devenus, au mieux, des mystiques.
9. Quand vous cherchez depuis un moment à décrire la pluie qui tombe, essayez:il pleut.
10. Les livres ne se font par pas hasard, mais parce qu'il y a des lecteurs qui, du fond de leur chambre, les réclament en silence.
Ferdinand est noir et exilé. Il oscille entre Paris et New York. À Manhattan, il loge chez Jenny. Par la suite, il rencontre la belle Fran dans un bar de Greenwich Village. Ferdinand est découragé, Fran est désespérée. Pendant trois jours, ils vont marcher, courir, parier, déambuler, flâner, s'aimer aux quatre coins de New York. Au rythme de l'écriture et de la musique de Jean-Claude Charles, entre le swing et le blues, entre les larmes et le fou rire, le coeur de Ferdinand balance entre Jenny et Fran.
Résumé
La femme cent couleurs, premier recueil de poésie de Lorrie Jean-Louis, nomme la race et la femme. Speak White or Black! La question ici est de porter la parole racisée. L'auteure interroge la posture de Michèle Lalonde et l'énonciation liée à une certaine poétique avant-gardiste. Elle refait la parole, parole des origines recommencée dans la rencontre et la beauté. Profondément féministe, La femme cent couleurs renaît ici ailleurs, sans injonction ni assignation.
Point de vue de l'auteure
« Je n'aime pas l'expression « les gens de couleur ». Moi qui aime tant les couleurs, je pense que cette expression est faussement bucolique, car il ne s'agit en fait que du Noir. Pour moi, cette expression devrait signifier que chaque jour je puisse décider de ma couleur ; vert, rouge, opale... C'est une façon détournée de nommer la race. La femme cent couleurs est venue m'habiter et il était clair qu'il fallait que je comprenne que c'était tout, CENT ou rien, SANS. Si on ne me les donne pas toutes, je n'en veux aucune. »
Extrait
Je viens de mes origines
mes origines viennent de la mer
la mer boit tout
je n'arrête pas d'arriver
moi l'étrangère
noctambule des marées
j'arrive
je ne finis pas
je commence
je suis fatiguée
la mer me recrache toujours
L'auteure
Née à Montréal de parents haïtiens, Lorrie Jean-Louis détient une maîtrise en littérature et également une maîtrise en bibliothéconomie. Elle a travaillé en enseignement, animation, lecture et édition. Elle collabore avec la revue Liberté . À présent, elle se consacre à l'écriture.
Prix Émile-Nelligan
Résumé
Trois générations de femmes : Téta, la grand-mère, Fadwa, la mère, et Emné, la fille qui dit la tendresse de celles qui l'ont précédée. Les poèmes recousent les liens brisés par la guerre, la mort et l'exil.
Extrait
Je suis fille de la fille
c'est à moi de consoler
à moi de porter
les fleurs
les horizons
mon doigt indique les premiers nuages
rentrons à la maison Téta
nous reviendrons demain
enceintes d'un jour nouveau
Point de vue de l'auteure
Le figuier sous lequel nous dansions enfants a été coupé. Je ne savais plus où aller. Dans une tristesse que je connaissais par corps, j'ai fini par fuir sans montrer mon ombre. Dans la poésie, j'ai vu la possibilité d'habiter un lieu et d'y retrouver la tendresse des femmes qui m'ont élevée.
L'auteure
Née en France en 1990, Emné Nasereddine a grandi au Liban et elle a étudié la littérature à Montréal, où elle vit. Sa poésie s'inspire de son expérience de migration, des frontières et du deuil, de la vie des femmes libanaises. La danse du figuier est son premier livre.
Résumé
Daniel a disparu trois mois, deux jours, huit heures après son anniversaire. Il avait trois ans. C'était mon fils.
Un enfant kidnappé. Deux femmes. Celle qui l'a perdu et celle qui l'a volé. À la suite de l'enlèvement de Daniel, sa mère est désemparée, hantée par sa propre ambivalence : voulait-elle être mère ? De l'autre côté de Mexico, dans un quartier populaire, la femme qui a enlevé Daniel voit sa vie bouleversée par cet enfant, dont elle a tant rêvé. Entremêlant ces deux voix, Maisons vides dit les désirs et les regrets de la maternité.
Un portrait insolite, limpide et original de la maternité. Une écrivaine à surveiller. IRISH TIMES
L'autrice
Née en 1982 à Mexico, Brenda Navarro vit à Madrid. En 2016, elle a fondé #EnjambreLiterario, collectif qui fait la promotion des femmes écrivaines. Maisons vides, traduit dans une dizaine de langues, est son premier roman.
Que sont devenues les immortelles, ces prostituées de la Grand-Rue, qui font un métier d'amour, de chair et de désirs,
après le séisme du 12 janvier ayant dévasté Haïti ?
« Il est rare de rencontrer dans une première oeuvre une vigueur et un souffle qui annoncent la naissance d'un grand auteur. »
Alain Mabanckou, Jeune Afrique
« Il faut rendre grâce à Makenzy Orcel pour ce roman si dense, qui entrelace en peu de mots l'amour, la mort, le deuil, le désir, la misère, la maternité. »
David Fontaine, Le Canard enchaîné
« Ce roman est une véritable fulgurance. »
Marianne Payot, L'Express
Trois mois après le séisme survenu en Haïti en janvier 2010, Dany Laferrière a publié la chronique Tout bouge autour de moi. Ouvrage d'urgence qui montre l'écrivain face à l'extrême. Un citoyen debout qui interroge l'existence, avec gravité, revenant sur des questions existentielles : Comment dit-on la catastrophe ? Comment imagine-t-on demain ? Comment reste-t-on en vie quand tout s'écroule ? Comment garde-t-on l'élégance dans ces situations de délabrement ? Dans Tout bouge autour de moi, Dany Laferrière a décrit comme une leçon de vie la manière d'être debout quand tout tombe aux alentours.
C'était le séisme. Et le regard blessé d'un enfant du pays.
Un an et trois mois après, avec la réédition de Tout bouge autour de moi, l'écrivain
Dany Laferrière revient sur la catastrophe et intègre ce livre de circonstances à son univers familier, le retravaillant selon sa manière, en misant davantage sur l'angle serré : la famille, les visages, les rues, les paysages intimes, les rituels, les petits événements qui font le bonheur de la vie quotidienne.
Recueil de Mai Der Vang, traduit par Marc Charron
Résumé
L'après-pays revient sur les traces des Hmong du Laos à travers l'histoire d'une famille de réfugiés. Mai Der Vang lève le voile sur la guerre et ses atrocités. Sa poésie résonne avec les chants chamaniques des ancêtres.
Extrait
Lorsque les funérailles évoqueront
Les repas agrestes de mes ancêtres paternels,
Les broderies en point de croix du côté de ma mère
Alors je me présenterai devant vous
Vêtue de mon armure de terre,
Prête à vous écouter chanter mon histoire
Point de vue de l'auteure
L'après-pays. J'écrivais toutes ces images, toutes ces descriptions de paysages, et tous ces endroits oubliés, ces lieux de désolation, cette terre tombée en ruine. J'explorais l'idée de l'après-pays dans ses multiples visages. L'après-pays du réfugié qui a dû quitter sa terre natale, et ce qui reste de cette terre. L'après-pays de ces terres qui ont vécu la guerre. Et il y a bien sûr l'après-pays de l'esprit.
Le corps du réfugié. Mes parents se sont réfugiés aux États-Unis au début des années quatre-vingt. Je suis née à Fresno, en Californie. Si mes parents étaient restés un an de plus, je serais née dans les camps de réfugiés. J'ai échappé aux atrocités de la guerre. Je sens vivement cet écart entre leur expérience et la mienne. C'est sans doute pourquoi je pense tellement au corps, parce que mon corps n'a jamais été là.
Le chamanisme. Arrivés aux États-Unis, mes parents ne se sont pas convertis au christianisme. Ils ont continué à pratiquer le chamanisme, une manière très ancienne de voir le monde, de penser le corps et l'esprit, et la relation entre les deux. Les Hmong croient que votre esprit voyagera longtemps après la disparition de votre corps, que votre esprit cherchera toujours à retrouver la terre des ancêtres. C'est ce que j'ai tenté de faire. Comprendre ce voyage que l'esprit entreprend pour retrouver les ancêtres et renaître à nouveau.
L'auteure
Née et élevée à Fresno, en Californie, Mai Der Vang est poète et professeure en création littéraire. Afterland (L'après-pays), son premier livre, lui a valu le prix Walt Whitman en 2016.
Débuts des plus prometteurs d'une poète américaine, selon The New Yorker