Twyla et Roberta ont huit ans lorsqu'elles se rencontrent au foyer de St-Bonaventure. Quatre mois durant, les deux fillettes resteront inséparables, avant que la vie ne les éloigne. Au fil des années, elles se recroiseront au gré du hasard. Des retrouvailles souvent malaisées, jetant une lumière trouble sur un épisode de leur enfance, une scène en apparence anodine mais dont le souvenir ne les a jamais quittées - si tant est que ce souvenir soit fidèle à ce qui s'est réellement passé ce jour-là.
Suivie d'une postface signée Zadie Smith, cette nouvelle est la seule qu'ait jamais écrite Toni Morrison. En une poignée de pages aussi limpides que vertigineuses, Récitatif nous offre la quintessence d'une des voix les plus inoubliables de la littérature américaine contemporaine.
« Le 124 était habité de malveillance. Imprégné de la malédiction d'un bébé... » À Bluestone Road, près de Cincinnatti, vers 1870, les meubles volent, la lumière allume au sol des flaques de sang, des gâteaux sortent du four marqués de l'empreinte d'une petite main de bébé. Dix-huit ans après son acte de violence et d'amour maternel, Sethe, l'ancienne esclave, et les siens, sont encore marqués par le souvenir de la petite fille de deux ans qu'elle a égorgée. Jusqu'au jour où une inconnue, Beloved, arrivée mystérieusement au 124, donne enfin à cette mère hors-la-loi la possibilité d'exorciser son passé. Parce que pour ceux qui ont tout perdu, la rédemption ne vient pas du souvenir, mais de l'oubli. Ce roman aux résonnances de tragédie grecque, au style d'une flamboyante beauté lyrique, a reçu en 1988 le prix Pulitzer.
Le hobbit Bilbo Bessac mène une vie tranquille, sans grande ambition, s'aventurant rarement au-delà de son logis, à Cul-de-Sac. Son existence se trouve soudainement perturbée par l'arrivée du magicien Gandalf qui, accompagné de treize nains, l'entraîne dans un long et improbable périple en direction de la Montagne Solitaire. Ils ont en effet pour dessein d'aller dérober le trésor de Smaug le Puissant, un énorme et très dangereux dragon...
Publié en 1937, ce récit - imaginé par J.R.R. Tolkien pour ses propres enfants - est très vite devenu un classique de la littérature de jeunesse. Cette édition, servie par une nouvelle traduction, enchantera les lecteurs de tous âges, les invitant à découvrir l'univers de la Terre du Milieu, toile de fond de la plupart des oeuvres de J.R.R. Tolkien, notamment du Seigneur des Anneaux.
Toni Morrison nous plonge dans l'Amérique des années 1950.
« Home est un roman tout en retenue. Magistral. [...] Écrit dans un style percutant, il est d'une simplicité trompeuse. Ce conte au calme terrifiant regroupe tous les thèmes les plus explosifs que Morrison a déjà explorés. Elle n'a jamais fait preuve d'autant de concision. C'est pourtant dans cette concision qu'elle démontre toute l'étendue et la force de son écriture. »
The Washington Post
« Ce petit roman envoûtant est une sorte de pierre de Rosette de l'oeuvre de Toni Morrison. Il contient en essence tous les thèmes qui ont toujours alimenté son écriture. [...] Home est empreint d'une petite musique feutrée semblable à celle d'un quatuor, l'accord parfait entre pur naturalisme et fable. [...] Mme Morrison adopte un style tranchant qui lui permet de mettre en mots la vie quotidienne de ses personnages avec une précision poétique. »
The New York Times
La Source de l'amour-propre réunit une quarantaine de textes écrits par Toni Morrison au cours des dernières décennies, où se donne à lire, dans toute son évidence, sa généreuse intelligence. Elle s'implique, débat, ou analyse des thèmes aussi variés que le rôle de l'artiste dans la société, la question de l'imagination en littérature, la présence des Afro-Américains dans la culture américaine ou encore les pouvoirs du langage. On retrouve dans ces essais ce qui fait également la puissance de ses romans : l'examen des dynamiques raciales et sociales, sa grande empathie, et son pragmatisme politique.
La Source de l'amour-propre est à la fois une porte d'entrée dans l'oeuvre de Toni Morrison et une somme où se donne à lire l'acuité combative de son autrice. C'est aussi, dans un style dont la vigueur ne cesse de nous éblouir, un puissant appel à l'action, au rêve, à l'espoir.
Elle fut « la dernière star littéraire » américaine. Essayiste et romancière, mère et militante, égérie intellectuelle et médiatique aux mille et une facettes, tantôt adulée, tantôt détestée, Susan Sontag (1933-2004) s'ingénia toute sa vie à bâtir sa propre mythologie. Son oeuvre foisonnante offre une clé de lecture indispensable à la compréhension de notre culture saturée d'images et de conflits. Chroniqueuse des chaos de son époque (de la guerre d'Algérie au siège de Sarajevo en passant par la révolution cubaine et la chute du mur de Berlin), elle sut tout aussi bien exercer son regard acéré sur sa vie personnelle, marquée par des aventures amoureuses extraordinaires et une constante remise en cause de soi.
Pour ériger ce monument biographique, Benjamin Moser a eu accès à de nombreuses archives inédites et à des proches de Sontag qui n'avaient encore jamais parlé d'elle (dont sa dernière compagne, la photographe Annie Leibovitz). Une enquête passionnante et romanesque sur une personnalité hors du commun qui, en s'emparant de sa destinée, a contribué à redéfinir en profondeur les termes de la condition féminine.
Dans son onzième roman, qui se déroule à l'époque actuelle, Toni Morrison décrit sans concession des personnages longtemps prisonniers de leurs souvenirs et de leurs traumatismes. Au centre du récit, une jeune femme qui se fait appeler Bride. La noirceur de sa peau lui confère une beauté hors norme. Au fil des ans et des rencontres, elle connaît doutes, succès et atermoiements. Mais une fois délivrée du mensonge - à autrui ou à elle-même - et du fardeau de l'humiliation, elle saura, comme les autres, se reconstruire et envisager l'avenir avec sérénité. « Rusé, sauvage, et élégant... Toni Morrison distille des éléments de réalisme et d'hyperréalisme dans un chaos magique, tout en maintenant une atmosphère narrative séductrice et poétique, voire toxique... Une fois encore, Toni Morrison déploie une écriture courageuse et sensuelle qui fait d'elle, sans doute, la plus grande romancière contemporaine. » Lisa Shea, Elle « Toni Morrison ajoute une nouvelle pierre à l'édifice d'une oeuvre [...] au sein de laquelle elle ne cesse d'examiner, d'interroger les conflits et les changements culturels de notre époque. Délivrances est incontestablement un nouveau chef-d'oeuvre. » Jane Ciabattari, BBC
Chaque nuit, Pecola priait pour avoir des yeux bleus. Elle avait onze ans et personne ne l'avait jamais remarquée. Mais elle se disait que si elle avait des yeux bleus, tout serait différent. Elle serait si jolie que ses parents arrêteraient de se battre. Que son père ne boirait plus. Que son frère ne ferait plus de fugues. Si seulement elle était belle. Si seulement les gens la regardaient. Quand quelqu'un entra, la regarda enfin, c'était son père et il était saoul. Elle faisait la vaisselle. Il la viola sur le sol de la cuisine, partagé entre la haine et la tendresse. Tout aurait pu être différent pourtant si Cholly avait retrouvé son père, si Pauline avait eu une maison bien rangée comme elle les aimait, si Pecola avait eu les yeux bleus... Publié aux États-Unis en 1970, L'oeil le plus bleu est le premier roman de Toni Morrison, Prix Nobel 1993.
Dans un paisible village du Comté, le jeune Frodo est sur le point de recevoir un cadeau qui changera sa vie à jamais : l'Anneau de Pouvoir. Forgé par Sauron au coeur de la Montagne du Feu, on croyait l'Anneau perdu depuis qu'un homme l'avait arraché au Seigneur des Ténèbres avant de le chasser hors du monde. À présent, de noirs présages s'étendent à nouveau sur la Terre du Milieu, les créatures maléfiques se multiplient et, dans les Montagnes de Brume, les Orques traquent les Nains. L'ennemi veut récupérer son bien afin de dominer le monde ; l'OEil de Sauron est désormais pointé sur le Comté. Heureusement Gandalf les a devancés. S'ils font vite, Frodo et lui parviendront peut-être à détruire l'Anneau à temps.
Chef-d'oeuvre de la fantasy, découverte d'un monde imaginaire, de sa géographie, de son histoire et de ses langues, mais aussi réflexion sur le pouvoir et la mort, Le Seigneur des Anneaux est sans équivalent par sa puissance d'évocation, son souffle et son ampleur. Cette traduction de Daniel Lauzon prend en compte la dernière version du texte anglais, les indications laissées par Tolkien à l'intention des traducteurs et les découvertes permises par les publications posthumes proposées par Christopher Tolkien. Ce volume contient 18 illustrations d'Alan Lee, ainsi que deux cartes en couleur de la Terre du Milieu et du Comté.
Allen Ginsberg a trente ans à peine lorsque paraît Howl, long cri de rage, d'amour, de désir et de détresse. Nous sommes en 1956, dans une Amérique encore corsetée par les valeurs puritaines, et ce texte incendiaire va attirer à son jeune auteur les foudres de la censure et de la justice ; mais il va aussi l'imposer du jour au lendemain comme l'un des plus grands poètes de son temps. Par sa puissance incantatoire, sa charge politique, son lyrisme jazz et son audace formelle, Howl donne le coup d'envoi d'une véritable révolution littéraire qui va accompagner les grands bouleversements des années 1960.
Près de sept décennies plus tard, ce poème halluciné n'a rien perdu de sa force, bien au contraire, et cette nouvelle traduction française en fait entendre à merveille tous les accords convulsifs, la beauté mêlée à la fange, l'amour à la violence, le sublime au chaos. Hymne de toute une génération, Howl s'inscrit ainsi définitivement dans l'histoire de la littérature comme une oeuvre intemporelle, dont la lecture est à chaque fois un choc et une redécouverte éblouissante.
En 1881, sans parler un mot d'anglais mais avec quarante mille dollars en poche, l'architecte valencien Rafael Guastavino embarque pour New York. Son rêve : apporter sa pierre à l'édifice de la modernité américaine en faisant triompher « une architecture sans feu dans un monde sans fantômes ». Épaulé dans l'ombre par son fils et homonyme, il va découvrir la réalité misérable de l'immigration et batailler d'un chantier à l'autre (la gare de Grand Central, la cathédrale Saint-Jean-le-Théologien ou le pont de Queensboro) pour se faire une place au milieu des gratte-ciel. Les Guastavino père et fils, largement oubliés par la grande Histoire, finiront par se fondre en un iconique self-made man dont l'odyssée demeure nimbée de mystère.
Avançant en funambule sur la frontière ténue entre fiction et biographie, ce « roman américain » d'Andrés Barba offre une réflexion fascinante sur l'identité, la filiation et les mirages de la gloire.
May, Christine, Heed, Junior, Vida - et même L - sont des femmes obsédées par Bill Cosey. Cosey incarne leurs désirs de père, mari, amant, protecteur, ami, désirs qui dominent les vies de ces femmes bien après sa mort. A la fois le vide et le centre de leur histoire, puissant, charismatique, ombrageux, monstrueux, il est lui-même guidé par de sombres forces - un passé trouble et une femme inoubliable, nommée Celestial. Depuis plus de quarante ans, l'hôtel est abandonné et la villégiature sous l'eau, mais Christine et Heed, désormais âgées, liées par la jalousie et la douleur de toute une vie, sont toujours les femmes Cosey, « aussi différentes que le miel de la suie », lorsque Junior fait irruption dans leur existence avec ses minijupes et ses grandes bottes et une certaine lueur dans les yeux... Enchanteur, sensuel, élégiaque. Sa narration reflète les différentes facettes de l'amour, passant de l'envie au désir, à l'obsession, à la langueur, et décrit le cercle complet de ce premier amour indélébile qui nous emporte et nous marque tous pour toujours.
LAURA KASISCHKE
ESPRIT D'HIVER
Réveillée tard le matin de Noël, Holly se voit assaillie par un sentiment d'angoisse inexplicable. Rien n'est plus comme avant. Le blizzard s'est levé, les invités se décommandent pour le déjeuner traditionnel. Holly se retrouve seule avec sa fille Tatiana, habituellement affectueuse, mais dont le comportement se révèle de plus en plus étrange et inquiétant...
« Et si c'était elle, le grand écrivain contemporain ? Laura Kasischke, s'impose, livre après livre, comme la plus douée des romancières de sa génération. » François Busnel, Lire
« Douce et inquiétante, experte en malaise phosphorescent et ouaté, de livre en livre, elle a su bâtir un univers sans pareil, suspendu dans la rêverie aveuglante qui précède toujours le drame, ce moment de flottement où la clairvoyance se débat pour se faire entendre. »
Marine Landrot, Télérama
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Aurélie Tronchet
Illustration de couverture :
John Register, The Light in the Mirror , huile sur toile (détail)
Courtesy of Modernism Gallery, San Francisco
ISBN : 978-2-267-02522-4
On le surnomme « Laitier » parce que sa mère a continué à lui donner le sein en cachette jusqu'à l'âge de trois ou quatre ans. Son vrai nom, c'est Macon Mort, le même que son père. Mais cela aussi est faux. Un jour, un employé s'est trompé de ligne en remplissant un bulletin de naissance. Ce problème de l'identité et des origines est celui de tous les Noirs des États-Unis. Alors, comment faire quand on vit au nord, dans la région des Grands Lacs, et que sa famille est originaire du sud ? C'est ce voyage à rebours que va entreprendre Laitier, à la recherche d'un trésor mythique enfoui dans une grotte. Mais ce qu'il découvrira, c'est l'histoire de sa famille que seule une comptine chantée par les enfants d'un village a conservée : l'histoire de Salomon qui s'envola pour retourner en Afrique et qui laissa tomber le bébé qu'il portait dans ses bras.
Qu'est-ce que le « Camp » ?
Une façon de voir le monde autant qu'une manière d'être, selon Sontag. Cet art de valoriser l'artifice pourrait avoir pris corps pour la première fois dans Les Fourberies de Scapin de Molière, en 1671, autour de la figure de Louis XIV. Mozart, Greta Garbo et sa beauté androgyne, le film King Kong de 1933... tous incarnent la sensibilité Camp - un mélange d'extravagance, de ludisme et de sérieux. Le Camp, en tant que subversion des normes sexuelles, est aussi une forme d'expression et un regard propre aux communautés queer.
À travers Le Style Camp et Culture et sensibilité d'aujourd'hui, Susan Sontag théorise notre « nouvelle sensibilité » et redéfinit la fonction de l'art depuis la révolution industrielle. Premiers textes critiques à abolir les frontières entre « haute » et « basse » culture, ces deux essais emblématiques comptent parmi les plus influents des années 1960 et ont fait de Susan Sontag une véritable sensation littéraire.
Dans cet essai rédigé au lendemain des attentats du 11 Septembre, Susan Sontag pose un regard neuf sur les emplois de la photographie devant les souffrances de la guerre. Près de quatre décennies après Sur la photographie, elle dessille une fois de plus les yeux de ses contemporains en s'interrogeant sur nos façons de voir et de représenter le monde.
Les images « chocs », omniprésentes, nous rapprochent-elles ou nous éloignent-elles de la réalité ? Nous aident-elles à comprendre les souffrances d'autrui, ou érigent-elles au contraire, entre notre oeil et ce qu'il voit, un mur d'indifférence ? Susan Sontag retrace l'évolution de la sensibilité collective face aux visions d'horreur auxquelles l'humanité ne cesse de se confronter, des tableaux de Goya aux charniers du Rwanda ou de Sarajevo en passant par les photographies de la guerre de Sécession, des tranchées de Verdun et des camps de la mort.
Un texte de référence sur le pouvoir des images et l'expérience de la guerre.
En 1926, Joe Trace assassine sa jeune maîtresse Dorcus. En proie au désespoir et à la jalousie, Violette, la femme de Joe, se précipite à son tour sur la dépouille de sa rivale, dans le but de la tuer une seconde fois. Bouleversés par la violence et l'horreur de leurs gestes, les deux époux vont impitoyablement fouiller leur passé commun pour comprendre leur présent dévasté. Nourri d'une musique qui vient incarner la liberté d'une nouvelle génération de Noirs américains dans le Harlem des années 20, ce roman n'est pas seulement construit au rythme d'un morceau de jazz. Il devient, au fil de la narration, le Jazz. Un roman magnifique, où s'affirme à chaque page le pouvoir de l'amour, qui triomphe de l'âge, de la vulnérabilité de la chair et, finalement, du désespoir.
Harlem, années 1920. PaPa LaBas, détective et sorcier « néo-houdouiste », est engagé dans une lutte contre l'Ordre de la Fleur de muraille. Les membres de ce mouvement suprémaciste veulent éradiquer un mal mystérieux nommé Djeuze Grou - une sorte de virus qui se propagerait par la danse et la musique noires, menaçant selon eux de renverser l'Amérique blanche. Pour contrer leurs sinistres desseins, PaPa LaBas se met en quête du mythique Livre sacré de Djeuze Grou, dont on dit qu'il serait détenu par le séculaire ordre des Templiers.
Entre parodie de polar et de quête initiatique, allégorie politique, grand carnaval entremêlant les références historiques, mythologiques, littéraires, folkloriques et musicales, Mumbo Jumbo dresse le portrait prophétique d'une Amérique livrée aux démons du racisme et du conspirationnisme. Un roman culte qui a inspiré toute une génération d'artistes, de Thomas Pynchon à Colson Whitehead en passant par George Clinton.
Dans ce « journal météorologique de l'esprit », Annie Dillard chronique la nature et les saisons à Tinker Creek, en Virginie. L'été, elle traque les rats musqués dans le ruisseau et contemple la mécanique des vagues ; l'automne, elle observe la migration des papillons monarques et rêve de caribous arctiques. Elle décrit ainsi certains traits de la vie des mantes religieuses, des serpents venimeux, des parasites, leurs prouesses, beautés et déchéances, la violence et la cruauté mortelle de cet univers de prédateurs qui s'entredévorent.
Recluse volontaire parmi ces créatures, Annie Dillard est surtout une extraordinaire écrivaine qui lit la nature et tente de déchiffrer ses signes. Sa culture et sa curiosité immenses font de cette double exploration de la vallée Tinker et de l'esprit humain un livre unique.
Jiselle, trentenaire et toujours célibataire, croit vivre un véritable conte de fées lorsque Mark Dorn, un superbe pilote veuf et père de trois enfants, la demande en mariage. Sa proposition paraît tellement idyllique qu'elle accepte aussitôt, quittant les tracasseries de sa vie d'hôtesse de l'air pour celle, a priori plus apaisante, de femme au foyer. C'est compter sans les absences répétées de Mark, les perpétuelles récriminations des enfants et la mystérieuse épidémie qui frappe les États-Unis, lui donnant des allures de pays en état de guerre. Tandis que les événements s'accélèrent autour d'elle, l'existence de Jiselle prend un tour dramatique, l'obligeant à puiser dans ses ressources pour affronter cette situation inédite...
« Ce qui est rare chez Laura Kasischke, c'est ce curieux mélange de maîtrise et d'émotion, d'étrangeté et de simplicité, d'atrocité et de poésie. » (Olivia de Lamberterie, Elle)
Rick Bass présente l'originalité d'être un chasseur passionné et un écologiste convaincu. Tout petit déjà, il collectionnait de la terre, du sable, des cailloux que les amis de la famille lui rapportaient des quatre coins du monde. Il élevait des tortues, des batraciens, des salamandres. Grand ami du meilleur ami de l'homme, il découvre Colter, chien d'arrêt anglais dont les talents, affirme-t-il, tiennent du génie. Certains amateurs se demandent qui est le plus fou des deux, du chien ou de son maître. Ensemble, ils chassent avec persévérance des heures durant, chacun hissant l 'autre vers le haut, prêts à aller jusqu'au bout de l'horizon grandiose des Rocheuses. Un beau jour cependant, Colter disparaît pour chasser tout seul. Rien ne sera alors plus jamais comme avant.
Une grande respiration dans les paysages somptueux du Montana, aux côtés du grand chantre de la nature sauvage américaine, pour qui « il nous faut la vie sauvage pour nous protéger de notre propre violence ».
Au coeur de l'Amérique profonde, deux petites filles noires s'inventent une autre vie, plus riche, plus drôle, plus libre surtout que la dure réalité qui les entoure. Ainsi lient-elles une amitié qu'elles veulent définitive. L'âge venant, Sula, la rebelle, part rouler sa bosse dans les grandes villes alors que Nel, la sage, accomplit sa vocation de mère et d'épouse. Quarante ans après, elles font leurs comptes, s'opposent et incarnent chacune à leur manière la farouche énergie de la femme noire face aux hommes si vulnérables. De sa voix exceptionnelle, Toni Morrison recrée l'expérience de la communauté noire avec une grâce et une authenticité inoubliables.
Dans ce roman, le premier publié après qu'elle a obtenu le prix Nobel, Toni Morrison reprend les thèmes qui nourrissent toute son oeuvre. Mais l'histoire des Noirs américains, descendants d'esclaves se heurte dans Paradis à l'évolution du monde moderne, et la quête d'identité des anciens se trouve confrontée à la quête d'avenir de la jeune génération. Un roman puissant, peut-être un des plus durs et des plus mystérieux de l'auteur de Beloved.
Dalton Harron, surnommé « Diddy », 33 ans, divorcé, cadre d'entreprise irascible, perd son sang-froid. Un soir, à la suite du retard de son train de banlieue, il tue dans un accès de rage l'employé qui essayait de dégager les voies, avant de remonter à bord sans que personne ne le remarque. Il passe le reste de l'histoire dans un nuage existentiel de culpabilité et de pensées profondes ; à moins que rien de tout cela ne soit arrivé et que ce que nous observions vraiment soit l'expérience d'une rupture totale entre la réalité et notre narrateur. À bord du train, Diddy se confesse à une jeune femme aveugle, Hester. Ces deux êtres, chacun dans sa nuit, vont tenter de vivre ensemble dans le dédale de New York.
Susan Sontag livre un roman fascinant sur la définition glissante de la « vérité », mais aussi sur l'absurdité de l'existence et sur la folie.