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andré major
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Le sourire d'Anton ou l'adieu au roman
André Major
- Editions Boréal
- Littérature
- 16 Octobre 2012
- 9782764641903
PRIX DE LA REVUE ÉTUDES FRANÇAISES 2001
« On peut vivre sans écrire, on ne peut pas écrire sans vivre », écrit Georges Perros dans ses Papiers collés. Cette affirmation va très loin, du moins pour moi, qui ne puis ni me résoudre à vivre sous l'empire des mots ni me contenter d'un quotidien trop bavard. J'ai besoin de beaucoup de silence et de rêverie pour entendre le coeur du monde battre en moi avant d'en transcrire les pulsations dans mon idiome. Au fond, c'est à cela que j'ai toujours prétendu, plus ou moins consciemment : me faire l'interprète des voix qui n'ont d'écho que par mon entremise. Écrire, en aucun cas, ne doit devenir un métier. Notre seul métier, notre devoir même, est d'abord de vivre. J'écris par besoin d'aller au-delà du vécu, pour répondre à un appel pressant, pour toutes les raisons qu'il est possible d'invoquer, mais sans m'éloigner « d'un seul pas du tourbillon de la vie », ainsi que le rappelle Gombrowicz.
André Major -
Depuis une vingtaine d'années, André Major s'est tourné vers une forme d'écriture unique dans la littérature d'aujourd'hui, celle du carnet. L'homme qu'on y retrouve est un sexagénaire apaisé, retiré des remous du monde et pourtant plus attentif que jamais à tout ce qui l'entoure. Écrivain, il a cessé de l'être au sens habituel du terme, l'ambition et la carrière littéraires ne lui disant plus rien ; et pourtant, il ne peut se passer des mots écrits, qu'il s'agisse des siens ou de ceux de ses auteurs de prédilection, et pas un instant il ne songe à abandonner la rédaction de ses carnets, sans lesquels, il le sait bien, sa propre existence et le réel même lui échapperaient à jamais. Car seule l'écriture liée à sa vie quotidienne lui permet de voir clair en lui, autour de lui, et de garder toujours « les pieds sur terre ».
La pratique du carnet chez André Major est faite d'allers-retours. Ainsi, Les Pieds sur terre a été écrit d'abord au cours des années 2004 à 2007, alors que l'auteur consignait sur le vif les observations et impressions de toutes sortes que lui apportaient ses lectures, ses promenades, ses rencontres et autres hasards de la vie. Puis, bien des années plus tard, le même auteur rouvre ces « vieux » carnets, les relit avec le recul du temps écoulé, choisit les fragments qui valent d'être gardés, les retravaille et transforme ainsi la matière brute qu'il a accumulée jadis en une oeuvre littéraire possédant sa cohérence, sa signification et sa beauté propres.
Le bonheur qu'offrent la lecture et la méditation d -
« Comme tout un chacun, je ne suis pas un homme comme les autres », écrit André Major en présentant ce nouveau volume composé à partir des carnets personnels qu'il a tenus entre 1995 et 2000. Ne pas être tout à fait comme les autres et ressembler à tout un chacun : si paradoxale qu'elle paraisse, n'est-ce pas là, au fond, la définition la plus exacte de l'écrivain, individu absolument et radicalement singulier, mais qui se sait porteur de la condition la plus commune, celle de l'humanité vivant, souffrant, jouissant et mourant au milieu d'un monde qui est à la fois sa patrie et son exil ?
Chez André Major, c'est avant tout aux lectures (des romanciers nordiques, en particulier), aux paysages (collines, forêts et lacs des Laurentides) et aux êtres proches (ses vieux parents, notamment) qu'appartient le privilège d'ordonner la suite des jours et d'en faire cette oeuvre la plus humble et la plus belle qui soit : une simple vie humaine.
Au début de ces carnets, l'auteur arrive au milieu de la cinquantaine. C'est l'âge du détachement et de l'ouverture. Détachement de soi-même et des ambitions de jadis ; retraite à l'écart de la comédie sociale; repli sur l'essentiel; conscience de la fin qui approche. Mais ouverture, en même temps, à la beauté préservée de la nature, des êtres et des livres, d'autant plus proche et précieuse qu'elle représente tout ce qui importe désormais pour celui qui s'est éloigné, pour le déserteur qui ne demande plus qu'à « prendre le large ».
Écrit dans une prose aussi limpide que dépouillée, d'une modestie et d'une justesse incomparables, cette chronique d'un homme « pas comme les autres » est en même temps le roman de « tout un chacun » d'entre nous, ses semblables, ses frères. -
Que peut-il arriver à un homme une fois qu'il est parvenu au bout de son aventure, qu'il a quitté la route de son destin et qu'il ne se reconnaît plus d'autre patrie que l'humilité du monde tel qu'il est, plus d'autre souci que la simple possession de l'instant présent ? À quoi rime alors son existence et que peut-elle encore lui réserver ?
Veuf depuis quelques années, Antoine vient en outre de perdre le vieil oncle à qui tout son passé l'attachait. Il part vivre son deuil au bord du Tage, à Lisbonne, avec pour seuls compagnons ses souvenirs et l'ombre toujours vivante de Pessoa. De retour au pays, il entreprend de déserter pour de bon en se construisant un ermitage au milieu des bois, où il pourra tout recommencer à neuf, se dépouiller de ses vieux désirs et réapprendre l'amitié des choses, la beauté de la nature, la lenteur du temps qui passe, le repos de la solitude et du silence. Mais ce qu'il ignore, c'est que la vie n'en a pas fini avec lui... À quoi tout cela rime-t-il exactement ?
Depuis La Vie provisoire (1995), André Major avait délaissé la fiction pour se concentrer sur l'écriture (et la réécriture) de ses carnets. Fort de cette expérience, qui a été pour lui celle d'un regard à la fois plus exigeant et comme désabusé sur le monde et sur soi, il revient ici au roman, renouant avec le personnage de L'Hiver au coeur (1987) et retrouvant ses thèmes et ses paysages de prédilection, mais pour les traiter sur un ton nouveau, comme épuré, avec un art de la prose et un sens du récit plus mûrs et mieux maîtrisés que jamais. -
Au confluent du journal intime, de l'autobiographie et de l'essai, les carnets d'écrivain, tels que les conçoit André Major et tels qu'il s'y adonne depuis une trentaine d'années, forment un genre littéraire qu'on pourrait qualifier de « minimal », dans la mesure où l'écriture s'y exerce en dehors de tout souci de composition. Le « carnetiste », en ce sens, est l'écrivain le plus libre et le plus spontané qui soit, et en même temps celui qui, renonçant (au moins provisoirement) au projet de construire une oeuvre ordonnée, accepte de se soumettre entièrement au monde qui l'entoure et de se laisser façonner par lui. Dans le cas d'André Major, ce monde est fait surtout de deux choses : l'inépuisable variété de la nature, source d'émerveillement, maîtresse de beauté et d'humilité, et la non moins inépuisable richesse des lectures, nouvelles ou anciennes, à travers lesquelles l'écrivain ne cesse de découvrir sa propre singularité et les exigences de son art.Écrits dans les années 1994 et 1995, alors que l'auteur travaillait à la rédaction de son roman intitulé La Vie provisoire, et révisés en vue de leur présente publication, les carnets contenus dans L'Esprit vagabond font suite à ceux qu'André Major a déjà rassemblés dans Le Sourire d'Anton ou l'adieu au roman (carnets 1975-1992), ouvrage qui lui a valu en 2001 le Prix de la revue Études françaises. Les lecteurs y retrouveront non seulement un esprit lucide et fraternel, attentif à son temps et à son milieu, dont il se sent à la fois proche et détaché, mais aussi et surtout un écrivain pour qui la connaissance du monde et de soi demeure une aventure interminable que seules l'expérience du langage et la recherche de l'expression juste peuvent guider et relancer sans fin.
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L'Hiver au coeur est paru à l'origine en 1987. Il m'a été fort agréable de constater que pour cet écrivain au moins, pour cet homme au moins, deux êtres peuvent s'aimer sans chercher midi à quatorze heures, et que l'amour n'est ni menaçant, ni compliqué, ni bête. Marie José Thériault, Lettres québécoises. Dans ce court épisode d'une vie [...], André Major a fait la plus belle, la plus simple et la plus vraie de ses complaintes de déserteur. Marie-Claude Fortin, Voir
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Voix et Images. Vol. 40 No. 3, Printemps-Été 2015
Elisabeth Nardout-Lafarge, André Major, Michel Biron, André Lamontagne, Frederic Rondeau, Manon Auger, Robert Dion
- Université du Québec à Montréal
- Voix et Images
- 24 Août 2015
- 9782924587041
Cas à peu près unique dans la littérature québécoise, André Major, qui a contribué à la définir et à la promouvoir, entend n'y participer qu'à partir d'un écart, d'une certaine "retraite" maintes fois figurée et thématisée dans ses écrits, et bien avant la rédaction des carnets, comme le montre le dossier de ce numéro. L'originalité et le paradoxe de cette position - et des textes qui l'aménagent et la défendent -semblent en justifier l'examen, à la fois dans les publications les plus récentes et dans l'ensemble de l'oeuvre, qui gagne à être ainsi rétrospectivement réévaluée. De plus, ce numéro comprend une bibliographie de l'auteur, un entretien et un inédit. Vous pourrez aussi y lire un article de David Bélanger sur l'autofiction ainsi que les chroniques de Pascal Riendeau, d'André Brochu et de Lucie Robert.
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Les écrits. No. 148, Novembre 2016
Danielle Fournier, David Desrosiers, André Major, René de Ceccatty, Benjamin Hoffmann, Marie Huot, D Grozdanovitch
- Les écrits de l´Académie des lettres du Québec
- Les écrits
- 14 Décembre 2016
- 9782924558201
Le tout récent numéro de la revue Les écrits est le premier numéro conçu sous la direction de Danielle Fournier. L'écrivain en résidence André Major y livre des pages inédites de ses carnets. Un dossier est consacré au thème de la lecture et de l'écriture, avec, entre autres, les contributions de Renée de Ceccatty, Benjamin Hoffmann et Denis Grozdanovitch. Le numéro comprend une vingtaine de textes d'auteurs d'ici et d'ailleurs, avec, notamment, une suite poétique de Jean-Paul Daoust sur l'idée de tolérance, un récit de Luc Bureau sur le thème de l'émasculation et un essai de Jean Désy sur les communautés du Nord. Le portfolio est consacré à l'artiste Stéphanie Béliveau, dont l'oeuvre, tendue entre l'idée de la ruine, du rebut, de la relique, et celle de la réparation, de la récupération, de la rédemption, pose un regard mélancolique et sur le monde et ses habitants, leurs blessures et leurs cicatrices, mais aussi leurs capacités de résilience et de régénération.
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Les écrits. No. 149, Avril 2017
André Major, Pierre Ouellet, Domingo Cisneros, Pierre Senges, Hélène Frédérick, Guillaume Asselin, Francois Gagnon
- Les écrits de l´Académie des lettres du Québec
- 6 Avril 2017
- 9782924558218
« Ce numéro de la revue Les écrits regroupe les signatures de vingt-cinq écrivains, poètes ou prosateurs, du Québec et de l'étranger, d'André Major à Guillaume Asselin, de Pierre Senges à Gérard Cartier, de Roger Des Roches à Larry Tremblay. Un dossier « Vies sauvages », dirigé par Pierre Ouellet, réunit une douzaine de contributions autour du thème de la sauvagerie, où l'on trouve autant de bien que d'âpreté, de beauté que de férocité, et où règnent les formes de vie les plus attirantes et les plus terrifiantes à la fois. Comme une fenêtre ouverte sur la poésie slovène contemporaine, un second dossier intitulé « Suite slovène » présente les textes, réunis par Marie-André Lamontagne, de quatre poètes slovènes et leurs traductions - en français, en anglais et même en langue innue -, réalisées par des poètes québécois et canadiens qui ont séjourné là-bas. Enfin, dans les chroniques Exlibris, Krisis et Ekphrasis, Émile Martel revient sur son parcours de lecteur, Monique Deland présente le dernier recueil de Louise Dupré et Rober Racine rend hommage à l'artiste Mercedes Font, à qui le portfolio du numéro est consacré.
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Les écrits. No. 150, Été 2017
Danielle Fournier, David Desrosiers, Andre Major, Laure Morali, Benjamin Hoffmann, Andre Carpentier, Jean Desy, Vincent
- Les écrits de l´Académie des lettres du Québec
- 24 Juillet 2017
- 9782924558225
Des rues de Montréal au village nordique de Salluit, de la Bretagne du Nord à l'Afrique du Sud, en passant par la Grèce antique et la Bulgarie postsoviétique, le 150e numéro de la revue Les écrits a beaucoup voyagé. Il a ramené de ses périples de nouveaux extraits inédits des carnets d'André Major ; des récits de Laure Morali, Benjamin Hoffmann, André Carpentier, Jean Désy et Vincent Brault ; des poèmes de Michaël La Chance, Patrice Desbiens, Jonathan Lamy, Laurent Cauchon et Jean-François Bernier ; une oeuvre théâtrale de Dario Larouche ; une suite de poèmes bulgares traduits par Marie Vrinat ; et des chroniques littéraires de Sherry Simon et Raymond Gervais, qui signe aussi dans ce numéro un portfolio d'oeuvres visuelles inspirées par la musique et qui explorent les rapports entre la vue et l'ouïe, le regard et l'écoute, le regard qui écoute...