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jérôme garcin
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Des mots et des actes : Les belles-lettres sous l'Occupation
Jérôme Garcin
- Gallimard
- La part des autres
- 3 Octobre 2024
- 9782073058287
Le temps n'est certes plus à l'admiration béate des créateurs, à la séparation de ce qu'ils sont et de ce que leur oeuvre donne à connaître et à admirer. Mais cette double vision, plus pénétrante, fut, pour Jérôme Garcin comme pour d'autres de sa génération, un apprentissage : "À l'adolescence, j'attendais de la littérature à la fois un refuge et un horizon. Je lui demandais de l'aide, je ne lui demandais pas des comptes." Les coulisses de ce théâtre de signes n'étaient pas toutes reluisantes ; et des mots aux actes - c'est bien l'axe de ce livre - il y avait un écart qu'il s'est avéré impossible sinon de combler, du moins d'ignorer.
Dans cette passionnante revue d'effectifs des « belles-lettres » sous l'Occupation, qui s'appuie sur une connaissance fine des sources de l'histoire littéraire, Jérôme Garcin ajuste son regard, nos regards sur cette époque en clair-obscur, à l'aune de quelques-unes de ses plus hautes figures morales et intellectuelles - avec l'admirable Jean Prévost tout en haut de l'échelle. Ce questionnement par l'exemple sur la responsabilité de ceux que leurs écrits ont fait briller et qui se sont compromis s'adresse autant aux auteurs de ce temps qu'aux lecteurs d'hier et d'aujourd'hui. Car on a beau se garder de vouloir porter des jugements après coup, se répéter que le dossier est documenté depuis longtemps, on ne peut s'empêcher d'éprouver un persistant malaise à l'évocation de cette arrière-cour des catalogues et à l'égard de cette ignorance feinte, voire d'une certaine complaisance, sur laquelle ont pu et pourraient encore reposer certaines de nos passions littéraires. C'est à mieux saisir cette « part des autres », tantôt sombre, tantôt lumineuse, que Jérôme Garcin s'attache ici, en évoquant les figures de Brasillach, Céline, Chardonne, Cocteau, Morand ou Rebatet, et toujours à la lumière des engagements de Kessel, Lusseyran, Mauriac, Paulhan ou Jules Roy. -
"Je ne pensais qu'à l'épargner. Rien ne devait empêcher ma rayonnante maman de resplendir. Rien ne devait ombrer le temps qu'il lui restait à vivre. Je ne saurai jamais si j'ai eu raison ou tort."
En l'espace de six mois disparaissent successivement la mère et le frère de l'auteur. Tandis qu'ils affrontent la maladie surgit un secret qui réécrit l'histoire de la famille. -
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"Nul n'était plus vivant que lui. Nul, plus sensuel. Nul, plus enclin à la joie."
À trente-six ans, Gérard Philipe croyait avoir la vie devant lui. En 1957, l'acteur le plus accompli de sa génération annote des tragédies grecques, rêve d'incarner Hamlet et s'apprête à devenir, au cinéma, l'Edmond Dantès du Comte de Monte-Cristo. Il ignore le mal qui le ronge. Du dernier été à Ramatuelle au dernier hiver parisien, semaine après semaine, jour après jour, l'inépuisable comédien se prépare, en vérité, à son plus grand rôle, celui d'un éternel jeune homme. -
"Le visage en sang, Jacques hurle : "Mes yeux! Où sont mes yeux ?" Il vient de les perdre à jamais. En ce jour d'azur, de lilas et de muguet, il entre dans l'obscurité où seuls, désormais, les parfums, les sons et les formes auront des couleurs."
Né en 1924, aveugle à huit ans, résistant à dix-sept, membre du mouvement Défense de la France, Jacques Lusseyran est arrêté en 1943 par la Gestapo, incarcéré à Fresnes puis déporté à Buchenwald. Libéré après un an et demi de captivité, il écrit Et la lumière fut et part enseigner la littérature aux États-Unis, où il devient "The Blind Hero of the French Resistance". Il meurt, en 1971, dans un accident de voiture. Il avait quarante-sept ans.
Vingt ans après Pour Jean Prévost (prix Médicis essai 1994), Jérôme Garcin fait le portrait d'un autre écrivain-résistant que la France a négligé et que l'Histoire a oublié.
Prix Robert-Joseph 2016
Prix d'une vie - Le Parisien Magazine 2015
Prix Nice-Baie des Anges 2015
Prix Relay des voyageurs 2015 -
Doyenne de toutes les émissions de radio en Europe, Le Masque et la plume, diffusée le dimanche soir sur France Inter, fête, en novembre 2015, ses 60 ans. Avec le temps, ce programme culturel, où des critiques débattent de littérature, de cinéma et de théâtre, est devenu une mythologie française.
Pour célébrer cet anniversaire, Jérôme Garcin, qui anime Le Masque depuis vingt-six ans, en raconte l'étonnante destinée sous la forme d'un abécédaire : Artisanat, Bastide, Charensol, Cinéma, Générique, Méchanceté, Polac, Tournées, Vaches, Verbatim, Xanax ou Zeugma sont autant de manières de découvrir les secrets de l'émission, de sa fabrication et de son exceptionnelle longévité.
Nos dimanches soir est surtout un récit littéraire où l'écrivain raconte sa propre histoire dans le miroir de ce Masque qui lui ressemble et de cette plume qui le définit. -
Mon père est mort d'une chute de cheval le samedi 21 avril 1973, veille de Pâques, dans l'insoucieuse et très civilisée forêt de Rambouillet. Il avait quarante-cinq ans, j'allais en avoir dix-sept. Nous ne vieillirons pas ensemble.
Longtemps après l'accident, Jérôme Garcin sacrifie lui aussi à cette passion pour le cheval qui coûta la vie à son père, éditeur et critique. Dans un récit où il place l'art équestre à la hauteur d'un exercice de style et établit de ombreuses correspondances entre la Haute École et la littérature, il décrit ses bonheurs de cavalier buissonnier au coeur du pays d'Auge, ressuscite la figure hugolienne de François Baucher, portraiture son ami Bartabas, visite le légendaire Cadre Noir de Saumur, relit avec la même émotion les traités d'écuyers et Milady, de Paul Morand, trouve dans l'oeuvre de Géricault - mort à trente-trois ans après une chute de cheval - l'écho de ses propres emballements, et fait un persistant éloge de la fuite. Au galop. -
"Ainsi ai-je grandi avec l'illusion, incarnée par mes deux grands-pères, que la médecine était un art, une recherche, une philosophie. Elle traitait, dans de lointaines et mystérieuses institutions, des cas d'exception et des syndromes si rares qu'on leur avait donné, ainsi qu'on baptise une nouvelle planète, les noms de mes aïeux."
Issu de longues dynasties médicales, Jérôme Garcin tente de comprendre pourquoi cette chaîne s'est brutalement interrompue après ses grands-pères, Raymond Garcin et Clément Launay, deux éminents médecins et humanistes qui ont marqué son enfance. -
Bartabas a inventé ce qui n'existait pas. Il façonne avec ses mains fortes et graciles de la splendeur éphémère. Ce rebelle que le chamanisme a pacifié, ce nomade que l'équitation a conduit à l'extase, cet ambitieux dont la patience a été l'arme secrète, ne ressemble à personne, sauf à lui-même, qui reste une énigme.
J'ai voulu exprimer ici la chance que nous avons d'être ses contemporains. Je sais trop qu'il ne restera presque rien, lorsqu'il aura disparu, de ce qu'il a créé sous des chapiteaux de bois et de toile. Je sais aussi que les films de ses spectacles sont impuissants à restituer la magie du vivant, les parfums et les couleurs du cérémonial nocturne dont il est le spectral officiant. Déjà Zingaro, le frison que l'on croyait invincible, l'éternité en muscles noirs, est mort. Et puis je me méfie de Bartabas. Je le sais capable de s'éclipser aussi vite qu'il est apparu. Il ne s'installera pas, si s'installer, c'est abdiquer.
Portrait d'un artiste universel qui a réinventé le spectacle équestre et roman d'un homme qui a construit, sous une identité fictive, un monde imaginaire, Bartabas, roman est aussi le récit d'une amitié fraternelle, botte botte sur les chemins de traverse. -
En équitation comme dans l'armée, Étienne savait combien c'eût été vain de vouloir casser les rebelles, soumettre les acariâtres, et qu'il était impossible d'atteindre la légèreté par la force, le brillant par la colère. Même les étalons les plus impérieux, il ne les avait pas combattus. Au contraire, il n'avait eu de cesse de vouloir les comprendre pour mieux s'en faire des alliés. Quel que fût le cheval, il n'aspirait qu'à se passer des aides. Il rêvait en effet de régner sans poids ni appuis, par le seul souffle de la botte, la caresse du cuir et la profondeur de l'assiette. Monter n'était plus alors une activité physique, c'était une pensée pure, un acte de foi.
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À la veille de ses six ans, Olivier fut fauché par une voiture. Il ne survécut pas à l'accident. Il était le frère jumeau de Jérôme Garcin. Olivier a grandi en lui, en même temps que lui. Une présence fantomatique qui lui a donné très tôt le goût du repli, et un étrange rapport à l'existence.
Dans ce récit, Jérôme Garcin remonte le fil de ses souvenirs, met en regard les grands textes littéraires ainsi que les écrits scientifiques consacrés à la gémellité, et retrouve à chaque fois un peu de ce frère perdu. Un jeu de miroir et de mémoire pour tenter de dire ce drame qui a déterminé sa vie.
Olivier prolonge La chute de cheval et Théâtre intime, deux récits autobiographiques parus aux Éditions Gallimard. -
'Le 8 septembre 1914, Jean reçut sa feuille de route. Il la baisa, la caressa, la respira. Il pleura aussi, mais de joie en lisant et relisant sa convocation. Car il était attendu, deux jours plus tard, à la caserne de Libourne où il partit avec cette ferveur que mettent les pèlerins à rejoindre Saint-Jacques-de-Compostelle, cette naïveté des enfants qui rentrent chez eux après des vacances en colonie. Le garçon que je rencontrai pour la première fois était heureux et si plein d'idéal qu'on l'eût dit inconscient du danger. Il ressemblait plus à un chevalier des croisades qu'à un soldat et attribuait à la protection de Dieu son invincibilité. Pourtant, il n'avait plus que deux mois à vivre. C'est quoi, deux mois? Huit semaines, soixante jours, une broutille, un coup de vent, le temps d'un soupir, une éternité.'
Après le révolutionnaire Hérault de Séchelles (C'était tous les jours tempête) et le capitaine Étienne Beudant (L'Écuyer mirobolant), Jérôme Garcin poursuit, avec le poète Jean de La Ville de Mirmont, tué au combat en 1914, à l'âge de vingt-huit ans, son roman historique des vies exemplaires et brisées. -
Un jour d'été, Barbara se prit d'affection pour un petit garçon de six ans. C'était Gabriel, le fils de Jérôme Garcin. Ce fut le début d'une affinité élective entre la chanteuse et l'auteur. Jérôme Garcin a hésité avant d'accepter de la raconter à travers ce portrait intime. Tout en élégance et discrétion, Claire de nuit ressuscite le visage de Barbara, ses regards, ses mains, ses objets.
Est-il possible de peindre Barbara autrement qu'en dame en noir ? Claire de nuit apporte une réponse humble mais lumineuse. -
Où l'on rencontre un vieil organiste, deux grands comédiens, un cul-de-jatte, des hommes en noir et des enfants ; où l'on pénètre dans des forêts, les haras, les box et sur la plage à marée basse ; où l'on découvre en plongée une certaine Angleterre, une lointaine Bretagne et un secret pays d'Auge ; où il est question de désir, de plaisir, de sacerdoce, de rupture et de sixième sens ; où l'on regrette souvent, avec Spinoza, que "l'homme n'ait pas la perfection du cheval".
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27 août 2005
Dernier galop dans la plaine arasée de l'été déjà finissant. Dernière cueillette de mûres, et l'Eaubac gourmand qui s'arrête le long des haies épineuses et incline sa tête curieuse vers ma main gorgée de juteuses douceurs. Dernière plongée dans les sous-bois où je serre si fort et embrasse son encolure de velours pour éviter les branches basses et le laisser m'emmener, comme un fils donne la main à son père. Dernier trotting sur les petites routes, et je ferme les yeux, et je ne vois qu'avec mon corps en lévitation, et j'oublie tout, bercé par le rythme cadencé des fers sur le macadam tiède. Derniers frissons. Dernière promenade amoureuse, animale, végétale, sous un ciel d'accompagnement, dans une lumière d'autrefois qui lentement décline.
Jérôme Garcin. -
Le 1er août 1944 tombait, au pied du Vercors, Jean Prévost, alias capitaine Goderville, les armes à la main. Il avait quarante-trois ans, la fureur de vivre libre, et la passion d'écrire.
Romancier, essayiste, poète, ce chroniqueur brillant de La NRF avait publié une trentaine de livres et travaillait encore à une étude sur Baudelaire quand il entra dans la Résistance. Élève d'Alain, complice de Saint-Exupéry, et protégé de Martin du Gard, il a été journaliste, champion de boxe, et stendhalien...
Curieux de cinéma, d'architecture, d'économie, de politique et de sport, ce normalien au tempérament fougueux fut sans doute, dans les années 30, l'intellectuel le plus curieux de son siècle. Il rêvait de le comprendre et ambitionnait d'être utile à ses contemporains.
Jérôme Garcin raconte, en les mêlant intimement, l'oeuvre et la vie de l'auteur de Dix-huitième année. Avec ferveur, il sort de l'oubli un grand esprit ; avec émotion, il plaide pour qu'on relise, cinquante ans après sa mort, cet humaniste exemplaire.
Grand prix de l'Essai de la Société des Gens de Lettres 1994
Prix Médicis essai 1994 -
Perspectives cavalières Tome 2 ; galops
Jérôme Garcin
- Gallimard
- Folio
- 10 Septembre 2013
- 9782072489921
Où il est question de lever l'hippothèque et de manège intime, où l'on admire les équidés seigneuriaux de Géricault et les percherons de Rosa Bonheur, où l'on monte les cinq mille dadas de Flaubert et l'on philosophe avec Bartabas, où l'on réfléchit à la relation qui unit l'homme au cheval et l'on éperonne les arts au passage... tel est Galops, exercice de voltige littéraire avec chevaux.
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"C'était un après-midi d'été de la fin des années soixante-dix, dans le théâtre à ciel ouvert de Petit-Couronne. Je venais de rencontrer Anne-Marie, qui, dans Le Cid, interprétait la fière Infante. Pendant les répétitions et les ultimes réglages sous un soleil déclinant, une ombre vint s'asseoir à mes côtés, sur les gradins, et en silence me prit la main. C'était Anne Philipe, dont je ne saurai jamais si elle venait, ce jour-là, applaudir sa prometteuse fille de vingt ans ou se souvenir de l'immortel Rodrigue d'Avignon.
Peut-être n'ai-je écrit Théâtre intime que pour répondre, longtemps après, à cette question restée en suspens. Qui jouait sur scène, ou plutôt qui voyait-on jouer ? Quel coeur battait sous cette longue robe d'Infante : une fille sans père ou la fille d'un mythe ? La jeune femme que j'aimais ou celle qui, dans la lumière des projecteurs, déjà ne m'appartenait plus ?
Dans les coulisse de ce Théâtre intime, où le rideau s'ouvre sur L'Annonce faite à Marie et tombe sur L'Alouette, il y a aussi trois enfants qui sourient. Ils appartiennent à la première génération pour laquelle le père tutélaire d'Anne-Marie est déjà une image floue, une légende à la dérive, un Cid qui lentement s'éloigne de la mémoire collective. J'ai voulu, à ma façon, les leur restituer."
Jérôme Garcin.
Prix Essai France Télévisions 2003 -
"La rumeur, portée par l'énigmatique mistral, le disait speaker, aruspice, horticulteur et même plénipotentiaire, un orchestre allemand aurait interprété en 1944 une messe nuptiale de sa composition, son père biarrot aurait connu Mata Hari et Bolo-Pacha, lui-même aurait été l'ami de Jean Cocteau et l'élève d'Alfred Cortot, il aurait fait jouer à la télévision Emmanuelle Riva et Delphine Seyrig, mais, dans tout cela, qu'y avait-il de vrai ?"
Dix ans après la mort de l'énigmatique François-Régis Bastide - auteur de La fantaisie du voyageur, fondateur du Masque et la plume, ambassadeur de France à Copenhague et à Vienne -, Jérôme Garcin fait le portrait de cet écrivain-musicien qui a tant compté pour lui, et que l'époque a oublié.
Commencé et terminé dans la maison d'été de François-Régis Bastide, à La Garde-Freinet (Var), Son excellence, monsieur mon ami n'obéit qu'à une émotion, celle du souvenir. -
"Même à la veille du supplice, je persiste et signe. En politique comme ailleurs, y compris en amour, le succès est à ceux qui savent jouer, sur la scène publique, des rôles de composition et connaissent les lois de l'éloquence. Je crois la rhétorique plus forte que les idées. Je crois le mensonge plus prégnant que la sincérité. Je crois qu'il faut apprendre très tôt à taire ses enthousiasmes, ses détestations, et même ses idéaux ; ne jamais offrir à l'ennemi l'occasion de vous percer. La franchise, qui est d'ailleurs une illusion, ne m'a jamais valu que d'être méprisé et davantage critiqué. Je crois que l'habit fait le moine, que l'acteur est dans ce qu'il proclame et dans les poses qu'il ne laisse de prendre sous des costumes d'emprunt.
Je suis toujours parti du principe que le monde dans lequel je vivais était corrompu (qu'il fût coiffé d'une couronne ou d'un bonnet phrygien n'y changeait rien) et qu'il était non seulement ridicule mais surtout vain de lui opposer une morale. L'Histoire nous a appris que la vertu ne peut rien contre le vice et que, pour triompher des cyniques, il s'agit d'être plus cynique encore."
Prix Maurice-Genevoix de l'Académie française 2001 -
1. Agent. a) Celui qui agit, contrairement à celui qui subit l'action. b) Ce qui produit un effet déterminé, force, corps ou substance intervenant dans la production de certains phénomènes. Exemple : agent atmosphérique.
2. Agent. a) Personne chargée, en affaires, d'agir pour le compte d'autrui, jouant le rôle d'intermédiaire dans des opérations commerciales, industrielles et financières. Exemple : agent de change ou d'assurances. b) Employé d'une société ou d'une administration. c) Agent secret : espion, membre d'un service de renseignements.
3. Agent. a) Agent artistique : imprésario procurant des engagements aux artistes moyennant rémunération. b) Agent littéraire : intermédiaire contractuel entre les auteurs et les éditeurs. Exemple : Klara et Hilda Gottwald, alias 'les soeurs de Prague', dont l'agence artistique et littéraire a connu à Paris, au début des années 2000, une ascension et une chute retentissantes. -
A l'Isle-sur-la-Sorgue, René Char montre la tombe de son chien Tigron et observe, à la jumelle, la mue des couleuvres.
Dans le cimetière suisse de Ropraz, à la nuit tombée, Jacques Chessex se couche sur les tombes pour dialoguer avec les morts. En Bourgogne, Henri Guillemin peste contre Jean-Paul II. A Saint-Florent-le-Vieil, Julien Gracq ne va plus à l'église et regrette la messe en latin de son enfance. Le châtelain bourguignon Claude Lévi-Strauss et le « promeneur » ardennais André Dhôtel ramassent des champignons.
Jean-Marie Gustave Le Clézio s'apprête, en famille, à quitter Nice pour le Nouveau-Mexique. A Paris, Patrick Modiano déménage et traverse la Seine. Il rejoint cette rive gauche où Julien Green vit dans un appartement qui évoque la Georgie de ses parents. Anne Philipe passe son dernier été à Ramatuelle...
Jérôme Garcin part à la rencontre des écrivains, traverse la France et la Suisse, lit tout ce qui s'y publie de meilleur.
Il n'a donc eu qu'à puiser dans ses souvenirs, ses émotions ou ses lectures. Familières et savantes, ses promenades littéraires épellent des paysages, déchiffrent des visages, parcourent des oeuvres. Elles donnent envie de lire et de voyager. -
Le dictionnaire : littérature française contemporaine
Jérôme Garcin
- FeniXX réédition numérique (François Bourin)
- 12 Mai 2017
- 9782402507127
Tout écrivain se demande, secrètement, ce que la postérité voudra bien retenir de lui : un livre, toute l'oeuvre, une déclaration, une vie exemplaire ? Cette obsession de l'héritage littéraire, parfois cynique, parfois émouvante, atteste la fragilité de celui qui écrit pour ses contemporains, tout en rêvant d'être lu par les générations futures. D'ordinaire, ce sont les critiques, les professeurs, les auteurs de dictionnaires et d'anthologies, qui sont officiellement chargés de classer et d'expliquer les oeuvres des auteurs d'aujourd'hui, et de les présenter aux lecteurs de demain. D'où pas mal d'injustices, quelques fatales mésinterprétations, d'impardonnables oublis, ou une légèreté suspecte.
Pour la première fois, deux cent cinquante écrivains français, contemporains, rédigent donc leur propre notice de dictionnaire. Ils synthétisent leur oeuvre, et leurs raisons d'écrire. Ils passent aux aveux personnels, quand ces aveux éclairent, d'un jour nouveau, leurs livres. Mais - c'est l'originalité de cette entreprise -, ils le font à la troisième personne. C'est un exercice d'introspection, doublé d'un exercice de style. C'est la littérature française dans son miroir, un miroir tendu, peut-être, vers l'éternité. -
écrire et dire
Jérôme Garcin, Caroline Broué
- Éditions des Équateurs
- Littérature
- 17 Janvier 2024
- 9782382846995
Jérôme Garcin revient sur les deuils qui l'ont frappé enfant et adolescent, évoque sa passion des chevaux, et se confie sur ces figures familiales dont il a fait des personnages de romans et sur son métier de critique. On connaît la voix de Jérôme Garcin puisqu'il anime l'émission culte « Le Masque et la Plume » sur France Inter tous les dimanches à 20h depuis trente ans ; on connaît aussi son nom puisqu'il signe des critiques littéraires dans les pages de L'Obs dont il dirige les pages culturelles ; on connaît enfin sa plume puisqu'il est l'auteur de nombreux livres, des récits et des biographies romancées, pour lesquels il a remporté des prix comme le Médicis essai (1994) pour Pour Jean Prévost, le Grand prix de littérature Henri-Gal de l'Institut de France (2013) pour l'ensemble de son oeuvre, ainsi que Prix des Deux Magots (2020) pour Le Dernier Hiver du Cid. Il est l'un des phares de la vie littéraire française. Écrire et dire est tiré des cinq entretiens réalisés par Caroline Boidé pour l'émission "À voix nue" (France Culture).
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Fraternité secrète
Jacques Chessex, Jérôme Garcin
- Grasset
- Littérature Française
- 25 Janvier 2012
- 9782246785330
En 1975, alors qu'il a tout juste dix-huit ans, Jérôme Garcin écrit pour la première fois à un écrivain qu'il admire, Jacques Chessex. C'est le début d'une correspondance passionnée et passionnante, qui durera plus de trente ans, jusqu'à la mort de Chessex en 2009.
Ces lettres sont d'abord le lieu, puis le témoin, de la naissance d'une amitié. Une amitié littéraire hors du commun, entre un jeune garçon au seuil de son existence, et un homme de vingt ans son aîné, un écrivain reconnu, exigeant, curieux de tous les excès et objet de tous les scandales.
Elles sont aussi, ces lettres, le journal de création d'un auteur majeur, l'antichambre de ses oeuvres.
On y voit passer, en ombres chinoises, les hommes et les femmes qui firent la littérature du second vingtième siècle : des éditeurs - Bernard Privat, Bertil Galland, Jean-Claude Fasquelle -, des journalistes, et des auteurs, comme François Nourissier, Gustave Roud, Francis Ponge ou Yves Berger. On y croise, aussi, année après année, les grands modèles sans cesse convoqués (Flaubert), les inspirateurs obsédants (Jean Paulhan)...
Des méditations sur le métier d'écrire, des émerveillements devant la nature vaudoise, des inquiétudes, des joies, et, surtout, une langue juste, ciselée, d'une grande beauté.