Sciences humaines & sociales
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Entrer dans la douceur ; pour en finir avec le cynisme
Jean-claude Guillebaud
- Iconoclaste
- 21 Janvier 2021
- 9782378802127
Jean-Claude Guillebaud est un témoin capital.
Grand reporter, il a arpenté le monde et les guerres du dernier demi-siècle. Lecteur passionné, familier des intellectuels et des poètes, il construit une oeuvre salutaire. À chaque livre, il s'épure, comme concentré sur l'essentiel. Quand un virus survient, la société craque et se révèle fragile, menacée par les inégalités, la violence, les illusions d'une époque qui a érigé l'individu en alpha et oméga de tout. À rebours des professeurs d'apocalypse, ce livre est un manifeste d'espérance : la douceur peut devenir une arme de combat et l'entraide briser la loi du plus fort. Un essai lumineux pour les temps obscurs, qui fait appel au meilleur de nous-mêmes. -
Changer de regard. Décider de voir la beauté. Jean-Claude Guillebaud revient sur celles glanées au fil de son existence ; l'émotion ressentie devant une peinture pariétale à Lascaux, la parade amoureuse d'un oiseau, le basculement du ciel au-dessus de nos têtes, la rencontre avec une " belle personne ", la fulgurance d'une passion. Ce chant du monde nous rappelle que la beauté est rare et précieuse. Qu'il faut la chérir et s'en émerveiller. D'autant plus à l'heure où la planète se fait souffrante.
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Poser clairement et sans faux-fuyants la question de la morale sexuelle – c'est-à-dire de la place de l'interdit – dans une société moderne, telle est l'ambition de ce livre. Depuis près d'une génération, nous vivions dans l'illusion que cette question ne se posait plus. Aujourd'hui, l'illusion se dissipe, mais un étrange et tumultueux désarroi la remplace. Ne sachant plus très bien où elles en sont, nos sociétés cherchent douloureusement leurs repères.
Nos débats, à ce sujet, s'enferment immanquablement dans une alternative que je refuse : permissivité claironnante ou moralisme nostalgique. Nous n'aurions d'autres choix que celui-ci.
Je voudrais, pour ma part, tenter de regarder cette question en face, d'en mettre à plat – pacifiquement – les principales données, tout en rectifiant les mille contrevérités qui sont le plus souvent répandues dès qu'il est question de sexe.
Quantité de disciplines aussi différentes que l'histoire, la psychanalyse, l'anthropologie, la théologie, la philosophie politique, la démographie, l'économie, la criminologie – pour ne citer que les principales – s'intéressent à la sexualité, mais sans guère communiquer les unes avec les autres.
J'ai donc pris le parti – risqué – de revisiter patiemment ces différents savoirs, avec le maximum d'attention et avec le souci constant de " produire mes preuves ". Quant au titre du livre, c'est à Platon que je l'ai emprunté. Dans Les Lois, Platon fait l'éloge du plaisir, mais considère néanmoins comme faible et critiquable l'homme qui laisse le " tyran Éros " s'introniser dans son âme pour en gouverner, quotidiennement, tous les mouvements...
J.-C. G.
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Nous sommes au commencement d'un monde. Vécu dans la crainte, ce prodigieux surgissement signe la disparition de l'ancien monde, celui dans lequel nous sommes nés. Pourtant, la sourde inquiétude qui habite nos sociétés doit être dépassée. Le monde " nouveau " qui naît sous nos yeux est sans doute porteur de menaces mais plus encore de promesses. Il correspond à l'émergence d'une modernité radicalement " autre ". Elle ne se confond plus avec l'Occident comme ce fut le cas pendant quatre siècles. Une longue séquence historique s'achève et la stricte hégémonie occidentale prend fin. Nous sommes en marche vers une modernité métisse.
Deux malentendus nous empêchent de prendre la vraie mesure de l'événement. On annonce un " choc " des civilisations, alors même que c'est d'une rencontre progressive qu'il s'agit. On s'inquiète d'une aggravation des différences entre les peuples, quand les influences réciproques n'ont jamais été aussi fortes. Le discours dominant est trompeur. En réalité, au-delà des apparences, les " civilisations " se rapprochent les unes des autres. De l'Afrique à la Chine et de l'Inde à l'Amérique latine, Jean-Claude Guillebaud examine posément l'état des grandes cultures en mouvement, pour décrire l'avènement prometteur – et périlleux - d'une véritable modernité planétaire. Ce rendez-vous pourrait connaître des revers et engendrer des violences. Il est pourtant inéluctable et sans équivalent dans l'histoire humaine.
Jean-Claude Guillebaud, avec ce livre, parachève sa grande " enquête sur le désarroi contemporain ", engagée en 1995 et plusieurs fois couronnée par des prix ou récompenses internationales
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Sans le savoir, nous sommes déjà entrés dans un nouveau monde. La rupture que nous vivons est si radicale que les changements vont, cette fois, bien plus vite que les idées. Nous avons du mal à penser véritablement la prodigieuse mutation anthropologique et historique dont nous sommes les témoins inquiets. La plupart de nos analyses, de nos discours et de nos querelles campent dans un passé révolu et entretiennent des oppositions d'autant plus théâtrales qu'elles deviennent sans vrai contenu.
Ce déphasage est redoutable. Il signifie que nous nous sentons de moins en moins capables d'agir sur le cours des choses. Nous sommes tentés de déserter l'histoire. Après nous le déluge... C'est contre ce nouveau fatalisme que ce livre entend réagir. Retrouver le goût de l'avenir, refonder la démocratie, reprendre possession de notre destin, tout cela exige des mises à jour radicales. Pour ce faire, il faut tenter de penser autrement les grandes contradictions contemporaines, celles qui sont au centre même de notre vie en société: la transgression opposée à la limite, l'individualisme brisant le lien, la transparence capable de ruiner l'intériorité, l'innocence préférée à la responsabilité ou encore la croyance affaiblie qui ne donne plus sens au savoir. Au-delà de ces contradictions fondatrices, contre les pugilats dépassés et les manichéismes exterminateurs, ce sont autant de chemins nouveaux qu'il s'agit de tracer. Ou d'ouvrir.
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Les jours terribles d'Israël
Jean-Claude Guillebaud
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- L'Histoire immédiate
- 13 Décembre 2017
- 9782021265613
Le 6 octobre 1973, la foudre a frappé Israël. Sûr de sa force et fier de son armée, ébloui de sa richesse nouvelle, certain d'être devenu la « grande puissance » du Proche-Orient, l'Etat juif se jugeait à l'abri des « frontières sûres » conquises en 1967. En jetant soudain leurs forces à travers le canal de Suez et sur le Golan, l'Egypte et la Syrie n'ont pas seulement obligé les grandes puissances à rouvrir le dossier du Proche-Orient, elles ont surtout brisé un mythe : celui de l'invulnérabilité d'Israël. Surpris, bousculés par cette offensive qu'ils n'attendaient plus, les Israéliens ont su hardiment retourner la situation sur les champs de bataille. Mais dans le monde changé de 1974, un certain Israël a bel et bien disparu avec David Ben Gourion, le « prophète armé » de la renaissance juive, mort le 18 décembre 1973. Les dix « jours terribles » (Yamin Noraim) sont ceux qui séparent le Nouvel An du Yom Kippour. Alors le peuple juif s'interroge sur son destin. A travers les péripéties militaires, politiques et diplomatiques de la quatrième guerre du Proche-Orient, Jean-Claude Guillebaud, qui a vécu sur place cette traversée d'un orage, trace avec impartialité, émotion et un talent familier à ses lecteurs du Monde, un portrait d'Israël dans la tempête. Comme un effet dans un miroir brisé.
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Il nous arrive quelque chose d'incroyable : les deux valeurs que nous célébrons et convoquons sans relâche, les deux principes que nous mettons constamment en avant, l'humanité et l'homme lui-même, sont aujourd'hui minés et menacés dans leurs fondements. Qu'est-ce que l'espèce humaine ? Comment définir l'homme ?
Une sourde inquiétude habite, à mots couverts, les innombrables débats et querelles que font surgir les trois révolutions - économique, numérique, génétique - qui nous assiègent aujourd'hui et dont les effets se conjuguent. De la course aux biotechnologies aux vertiges du cyberespace, des manipulations génétiques aux tentations eugénistes, de la marchandisation du monde à la chosification de la vie, la même question, obsédante, se trouve posée jour après jour. Celle-ci : saurons-nous encore définir - et défendre - l'irréductible humanité de l'homme ? C'est à cette immense question que tente de répondre ce livre. Etablissant, sans volonté polémique, un état des connaissances à ce sujet, revisitant posément les différents savoirs concernés, ces pages tentent de redéfinir clairement et loyalement le "principe d'humanité" sans lequel il n'est d'autre avenir que barbare.
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J'ai vu sur nos écrans parader des meurtriers qui soignaient la mise en scène de l'horreur : bourreaux cagoulés de noir, futures victimes en tenue orange... Face à ces torrents de violence, saurons-nous rester droits, sans devenir nous-mêmes barbares ? Aurons-nous assez de cran et de calme pour regarder en face les monstres qui nous habitent ? La guerre est une prodigieuse énigme dont le feu, une fois encore, revient nous tourmenter." Mêlant sa propre histoire de fils d'officier et d'ancien reporter de guerre à son talent d'analyste, Jean-Claude Guillebaud se penche sur cette vérité encombrante, brutalement ressurgie du fond des ténèbres : l'homme a toujours fait et aimé faire la guerre. Convoquant ses souvenirs et ses lectures, retournant sur les lieux des grandes batailles, scrutant toutes les époques, il enquête sur cette effroyable passion qui nous fascine et nous répugne tout à la fois. Ce voyage au bout de la violence, comme un miroir qu'il nous tend, apporte un éclairage engagé et précieux sur les événements contemporains.
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Dans l'air du temps, quelque chose sonne faux et nous alarme. Faut-il nous résigner à la fin des pensées universalistes, au règne versatile de la démocratie d'opinion, au nouveau dogmatisme du tout-marché ou de la technoscience, à l'évanouissement définitif des utopies et de l'espérance ? Derrière ce discours, nous devinons des formes nouvelles de domination, des inégalités accentuées, un principe d'humanité qui fait naufrage. Mais ces périls nous trouvent étrangement désarmés. Après un siècle marqué par les tyrannies, les folies et les ruines, nous ne savons plus comment faire face. Nous sommes " revenus de tout " et trop vite désabusés. Rarement, il nous avait semblé plus urgent de retrouver un peu de terre ferme.
C'est à cette nécessaire refondation que nous convie Jean-Claude Guillebaud. Le goût de l'avenir, l'égalité, la raison, l'universel, la liberté, la justice : chacune de ces valeurs est le fruit d'une histoire particulière, enracinée dans la pensée grecque, le judaïsme et le christianisme. Seule la claire conscience de cette histoire permet de comprendre pourquoi ces valeurs sont à la fois plus essentielles et plus fragiles que jamais. Refonder le monde, ce n'est pas seulement résister à la barbarie, c'est redéfinir loyalement ce qui nous rassemble et vers quel futur nous voulons marcher.
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Nul homme ne peut vivre sans croyance. Aucune société humaine ne peut survivre sans une conviction minimale qui la maintienne debout. Or, en ce début de millénaire, une violence nouvelle semble avoir envahi le monde. Un peu partout, des fanatismes se déchaînent, des assassins tuent et terrorisent au nom de Dieu. Hier, c'est au nom de l'idéologie qu'ils le faisaient. Une folie paraît s'attacher, décidément, à toutes les croyances. Elle nous fait horreur. Dans le même temps, nous sentons rôder autour de nous le désabusement général. Un doute délétère nous habite. Le XXe siècle, avec ses massacres et ses désastres, nous a appris à nous méfier des adhésions rassembleuses et des utopies. Nous voudrions bien croire encore, mais à quoi ? Nous errons entre intolérance et désenchantement, crédulité et cynisme. Quelque chose paraît s'être détraqué dans notre capacité de conviction.
Ainsi la grande question devient-elle aujourd'hui celle du croire, et de ses diverses pathologies. Cette question déborde largement le cadre du religieux et de son prétendu " retour ". Ailleurs aussi, des dogmatismes et des cléricalismes menacent, d'autant plus redoutables qu'ils se présentent comme des savoirs. En politique ou en économie, dans la science ou dans la religion, il nous faut réapprendre à distinguer la croyance aveugle de la conviction raisonnable, la pure crédulité de la détermination réfléchie. C'est à cette patiente et minutieuse interrogation que nous invite ce livre : à quoi pouvons-nous croire ?
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Les médias audiovisuels détruisent-ils progressivement la démocratie ? Sans doute. Quoi qu'on fasse, pourtant, ils seront là demain, après-demain, et plus tard encore. Ils ne méritent pas tant d'honneur, ni tant d'indignité. Leur prêter servilement allégeance serait une capitulation, mais les diaboliser sans relâche n'a guère de sens. Ce qu'il s'agit de favoriser, année après année, c'est une maîtrise, une mise à distance, une pédagogie citoyenne de cet « empire des médias » qui demeure, pour l'instant encore, livré à des pesanteurs déraisonnables. Désarticulée aujourd'hui, la démocratie doit relever le gant et s'organiser. L'enjeu : permettre que survivent la liberté, la responsabilité, la délibération républicaine. La principale régulation à réinventer n'est autre que le sens critique de chaque citoyen. Longtemps fasciné par la toute-puissance de l'audiovisuel, celui-ci apprend peu à peu à décrypter ses mensonges, à débusquer ses abus, à résister à ses « effets de sens ». Tôt ou tard se trouvera ainsi remis à sa juste place ce nouvel outil de connaissance trop souvent érigé en instrument collectif. Proposant, cas par cas et thème par thème, des « exercices pratiques », ce livre entend participer à cette réinvention progressive du sens critique. On verra que cela n'exclut nullement quelques éloges.
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Chaban-Delmas
Jean-Claude Guillebaud, Pierre Veilletet
- Grasset (réédition numérique FeniXX)
- 18 Mars 2019
- 9782706274718
C'est à Bordeaux en 1946 que Jean-Claude Guillebaud et Pierre Veilletet nous présentent Jacques Chaban-Delmas : le jeune général de brigade (il a trente et un ans) part à la conquête de la métropole girondine où il n'a ni amis ni relations. Élu député, il emporte un an plus tard la mairie qu'il défendra contre des adversaires dangereux, avec habileté, avec machiavélisme diront quelques-uns. Radical-socialiste et gaulliste, ministre de la IVe République, président de l'Assemblée nationale sous la Ve République, Premier ministre sous la présidence de Georges Pompidou, Jacques Chaban-Delmas a l'art d'être heureux en politique. La chance continuera-t-elle à lui sourire ? Où sa destinée le conduira-t-elle ?
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Sont-ils morts pour rien ? un demi-siècle d'assassinats politiques
Jean Lacouture, Jean-claude Guillebaud
- Seuil
- L'Histoire immédiate
- 24 Septembre 2010
- 9782021014952
John Kennedy, Martin Luther King, Aldo Moro, Anouar el-Sadate, Indira Gandhi, Yitzhak Rabin, mais aussi Lord Mountbatten ou Thomas Sankara, et bien d'autres : l'assassinat politique a pris depuis un demi-siècle une place majeure dans les relations internationales. Soulevant des flots d'émotion, nourrissant l'inquiétude, ces meurtres n'ont pas seulement transformé la plupart de leurs victimes en icônes. Ils ont, chaque fois, constitué un défi à la paix et à l'harmonie sociale.
Les auteurs de ce livre ne proposent pas d'apporter de nouvelles révélations sur les crimes de cette nature commis durant le dernier demi-siècle – ni d'établir une corrélation entre la justesse éventuelle d'une cause et la haine meurtrière qu'elle engendre. Le poignard de Brutus ne fait pas de César un " juste ".
Outre une reconstitution minutieuse des faits, cas par cas, la question posée sera surtout celle de l'efficacité, on n'ose pas dire du " rendement " historique du forfait, en tant que donnée de la vie publique, nationale ou internationale.
Au fil du récit, Jean Lacouture et Jean-Claude Guillebaud reconstituent les scénarios – souvent rocambolesques – qui mènent à la scène du crime, soulignent les zones d'ombre et croisent les hypothèses à la lumière des informations les plus récentes.
Jean Lacouture, journaliste, biographe et éditeur, a collaboré à Combat, au Monde et au Nouvel Observateur. Auteur, notamment, d'une quinzaine de grandes biographies qui font référence, il a reçu en 2005 le Grand Prix d'histoire de l'Académie française pour l'ensemble de son œuvre.
Jean-Claude Guillebaud, essayiste, journaliste et éditeur, a publié une trentaine d'ouvrages dont une série en sept volumes sur le " désarroi contemporain ", série couronnée par plusieurs prix ou récompenses internationales.