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marie lebey
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Comment Moustipic, chef-d'oeuvre d'Alexander Calder, a-t-il pu atterrir dans un club de vacances, où il servait d'étendoir pour maillots de bain ? Lucie de Clichy ne comprend rien à l'art contemporain, où même « rien » signifie quelque chose mais, pour Simon Bret, le commissaire-priseur fantasque qui l'a embauchée, elle devra retrouver l'origine de cette sculpture monumentale ; si elle réussit, Moustipic passera du statut de porte-serviettes à celui de stabile - soit une oeuvre d'art majeure, susceptible de battre un record en salle des ventes...
Dans ce roman plein de fantaisie et d'érudition, Marie Lebey élabore une véritable enquête peuplée de personnages hauts en couleur, comme le petit monde de l'art sait les agiter, et nous montre l'incroyable destin de Moustipic, simple tas de ferraille ou authentique trésor. N'est-ce pas cela, la valeur des rêves ?
Marie Lebey vit à Paris. La Valeur des rêves est son septième roman. -
Dix-sept ans, porte 57
Marie Lebey
- FeniXX réédition numérique (Balland)
- 12 Décembre 2018
- 9782402288774
"Dès mon enfance, j'ai été intoxiquée par les rêves de ma mère, de Gaulle, Louis XIV et les autres. Aussi lorsque à la suite d'événements fortuits, le Shah d'Iran tomba amoureux de moi, cela me parut presque logique. J'avais 17 ans, un jeans et des baskets. Il avait 57 ans, un costume gris et une voix de femme. Pour lui, j'ai abandonné mes amis du parking de l'Olympia et je suis resté enfermée dans un palais, gardée par un banquier suisse plutôt louche qui lisait les cours de la bourse dans Play-Boy international. Mon amoureux venait tous les jours à l'heure du café, nous jouiions au tric-trac en écoutant Mozart dans un salon bleu. A la cour, personne ne comprenait. Maîtresse ? Je ne l'étais pas, ou si peu... Pourtant, si je vivais un rêve, je rêvais à autre chose, à quelque chose, la chose... Peut-être à la réalité qui s'éloignait de moi de jour en jour. A dix-sept ans, j'en avais cinquante-sept. Je croyais que je n'aurais pas assez de toute une vie dans un palais bleu pour retrouver mon enfance à l'ombre d'un costume gris. Et puis un jour, à New York, au Kitimino hôtel, j'ai trouvé mon mode d'emploi."
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« J'ai écrit ce livre parce que, depuis longtemps, je trouve que les romans de Patrick Modiano s'achèvent trop vite...
Et pour donner à ma soeur, renversée par un camion à l'âge de dix-sept ans, la chance de faire un dernier tour d'auto tamponneuse avec Rudy J'ai écrit ce livre parce qu'il n'y a plus personne qui, passant devant la Salle Pleyel un jour de pluie, guette encore, derrière la façade, la petite fille en tutu que j'étais et qui s'échinait à la barre...
J'ai écrit ce livre pour enfermer dans un dérisoire cercueil de papier les dernières lettres que m'a écrites mon amour de jeunesse avant de se pendre...
Modiano, ma soeur, mon bel amour : mon grand bal. Où les fantômes dansent mieux que les vivants. »
M. L. -
Mouche', drôle de surnom pour une mère, surtout avec cette apostrophe en coin comme un clin d'oeil espiègle et affectueux. Dans ce signe transparaît la fantaisie qu'elle partage avec sa fille romancière.
Marie Lebey esquisse une caricature de sa mère, légèrement ridicule, avec son côté Madame Verdurin pour qui l'art et la beauté sont partout, sauf chez sa fille qu'elle ne voit pas. Elle va jusqu'à moquer ses origines belges dont Baudelaire dresse le portrait au vitriol dans Pauvre Belgique !
Après la mort de son mari et de sa fille aînée, Mouche' a un peu perdu la raison et enfermé sa fille dans un musée peuplé des fantômes de ses ancêtres et de ses écrivains fétiches. Pour lui échapper, celle-ci n'avait pas d'autre issue que de devenir une femme, belle et séduisante, captant le regard des hommes dans le seul but d'exister enfin aux yeux de quelqu'un.
Avec tendre ironie, originalité, et cette drôlerie qui la caractérise, dont on comprend la source, Marie Lebey raconte l'histoire de sa relation avec cette femme, mais sans jamais régler ses comptes, bien au contraire : Mouche' est une véritable lettre d'amour.
MARIE LEBEY est l'auteur chez Léo Scheer d'Oublier Modiano (2011). Mouche' est son quatrième roman.