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yael cange
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Où se trouve le livre, se trouvent aussi le chemin, les mots. Des mots faits de plumes, de roulades et de sang pour mieux en appeler à la douce-amère :
Noune ! C'est son nom. Venue jadis des bas-fonds de Séville...
Si l'autrice s'adresse à elle, c'est qu'elle lui devient, pas après pas, « le ruisseau », « le temps », « le rêve ».
Autant d'images qui la hantent comme nous hante ce qui fut ! - et qui n'a pas été.
Lieu de mémoire à la fin, où la voix, se voulant désormais de tendresse - dira, non sans regret, combien la vie aura passé sans elle. -
Pour le juif, toute idée de repos implique l'ironie. S'il meurt prématurément, la légende veut que son âme lui survive jusqu'à ce qu'elle ait accompli sa tâche : elle erre, alors. Elle va d'un corps à l'autre. Parfois, elle vient chercher asile dans celui qui fut à l'origine de sa perte. Elle s'incarne en lui. Elle hurle son désespoir par sa bouche, ici - celle du mort, et celle de la possédée. Elle blasphème. Elle dit l'intolérable - la souffrance sans fin : c'est un dibbouk.
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Petites pièces pour voix seule ; une voix seule
Yaël Cange
- Editions L'Harmattan
- 9 Octobre 2015
- 9782296183742
Ces Petites pièces pour voix seule reprennent une légende andalouse : celle de Dona Blanca qui, découvre dans son palais un vieil escalier gardé longtemps secret. Bravant les interdits, elle se retrouve prisonnière. La légende raconte que chacun perçoit, la nuit, les plaintes de la recluse. Ce sont ces plaintes que le texte cherche à faire entendre.
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Battement d'ailes est un poème où la phrase et le trait se répondent - s'inscrivant au plus près de l'ombre, comme de la lumière qu'ils suscitent.