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Le dilettante
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L'action se déroule à Paris, au pied de la tour Eiffel très exactement, et couvre une année. Ce livre raconte la rencontre puis les frictions, la tendresse, l'amitié, les coups de gueule, les réconciliations et tout le reste encore, tout ce qui se passe entre quatre personnes vivant sous un même toit. Quatre personnes qui n'avaient rien en commun au départ et qui n'auraient jamais dû se rencontrer. Un aristocrate bègue, une jeune femme épuisée, une vieille mémé têtue et un cuisinier grossier. Tous sont pleins de bleus, pleins de bosses et tous ont un coeur gros comme ça (non, plus gros encore !)... C'est la théorie des dominos à l'envers. Ces quatre-là s'appuient les uns sur les autres mais au lieu de se faire tomber, ils se relèvent. On appelle ça l'amour.
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1961. Au sein de sa capsule Vostok 1,Youri Gagarine a échappé à l'attraction terrestre et s'offre une grisante randonnée orbitale. Il se serait alors exclamé : « Je salue la fraternité des hommes, le monde des arts et Anna Magnani. » Toast incongru mettant à l'honneur une star italienne alors au déclin de sa carrière. Mais qu'en est-il vraiment de ce cri du coeur cité dans un documentaire belge et évoqué par Leonor Fini ? Mikaël Hirsch se lance dans une investigation mondiale. Et quand l'info défaille, on rêve l'histoire. L'Effet Magnani, c'est sans doute l'immense plaisir d'un écrivain qui enquête sur une déclaration mythique, puis qui, lentement, échappe à l'attraction des faits, à la gravité de l'Histoire, pour flotter sereinement dans le pur espace de la fiction.
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Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part
Anna Gavalda
- Le Dilettante
- 20 Mars 2013
- 9782842635435
Douze nouvelles délectables. Anna Gavalda est douée pour croquer les gens. Elle fait parler aussi bien une Parisienne qui drague boulevard Saint-Germain, qu'un organisateur de concert rock qui, à l'aube de la quarantaine, tombe amoureux d'une photographe, qu'un jeune militaire complexé par la réussite de son frère, qu'une vétérinaire violée par des Normands éméchés, qu'un gosse qui a eu un accident avec la voiture de son père, qu'un comptable qui vit avec ses deux soeurs et a une folle envie de la responsable des ventes. À chaque fois c'est la justesse du parler et du ton qui est remarquable. Des fous rires, des pleurs avec des gens ordinaires. Gavalda a un coeur gros comme ça.
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Le mythe de l'écrivain qui se retire dans sa cabane au fond des bois pour y philosopher sur la nature, faire le point sur sa vie et couper des bûches à la hache, voilà le bon truc pour assurer un succès littéraire et éventuellement s'acheter un appartement en centre-ville grâce à l'artiche raflé dans la combine... Henry David Thoreau s'y était essayé, avant lui le moine chinois Chomei dès le XIIe siècle, plus près de nous, l'inénarrable Sylvain Tesson...
Aujourd'hui, c'est Guyard qui se frotte au truc, élit domicile dans un minuscule mazet cévenol, au milieu des chevreuils, des grands chênes et des bergers mutiques et libidineux. Notre maïeuticien assiste au monde, à son souffle, à sa pousse, à ses drames minuscules et cela suffit. De brefs chapitres, autant d'instants saisis dans la forêt, de fragments de sagesse brindezingue, de conseils de littérature frelatée... Jules Renard zadiste à lui tout seul...
Entre expérience taoïste de la fusion avec la nature, conseils d'écriture pour pasticher les maîtres du genre, anecdotes où le talent de conteur le dispute à celui de l'enfumeur, et brûlot collapso-comique, Guyard produit cet opuscule où le luron égrillard cache mal, pourtant, sa nostalgie à bas bruit devant ce qui toujours s'enfuit...
On a connu ce dialecticien des bords de route enseignant en prison, barde de la sagesse voyoute et de la gymnosophie, féministe contemplateur et promoteur du gitanisme, on le découvre, pour ce sixième esclandre jovial au Dilettante, coureur des bois solitaire épris de la vie sylvestre, de sa faune fragile, de ses émois végétaux et de ses rôdeurs espiègles. -
L'extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikéa
Romain Puértolas
- Le Dilettante
- 21 Août 2013
- 9782842637774
Un voyage low-cost ... dans une armoire Ikea ! Une aventure humaine incroyable aux quatre coins de l'Europe et dans la Libye post-Kadhafiste. Une histoire d'amour plus pétillante que le Coca-Cola, un éclat de rire à chaque page mais aussi le reflet d'une terrible réalité, le combat que mènent chaque jour les clandestins, ultimes aventuriers de notre siècle, sur le chemin des pays libres.
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Pour une stupide histoire de tromperie, Jean-Christophe Vitalon tue avec un couteau à pain son ami Anatole Bétancourt, turfiste repenti et désormais factotum dans une résidence seniors. « Jicé » vide alors son congélateur coffre bahut, y entrepose le cadavre et embarque quelques affaires dans un sac de sport. Jean-Christophe Vitalon a cherché asile dans un sous-sol. On y trouve normalement la paix et le calme. Pas au 2, allée Jean-Bart, dans cette bonne ville de Nantes où, d'ordinaire, il ne se passe pas grand-chose. Enfin si,quand même parfois...
Dans la veine de cet humour belge qu'il apprécie tant, Sylvain Chantal livre ici un récit grinçant, où l'absurde se vit entre parenthèses et l'haletante inaction entre quatre murs. C'est arrivé près de chez vous : oui, à la cave. La cave se rebiffe, mais le rire est là, à redouter, car vite inextinguible. Personnages empêchés, digressions savantes ou idiotes, adresses au lecteur, sautes de ton et d'humeur, on retrouve ici les ingrédients qui constituaient le sel de son précédent roman. Comédie en sous-sol, un roman qui atteint des sommets comiques. -
Parce que sa belle-fille est malheureuse, Pierre Dippel, soixante-cinq ans, décide de l'emmener à la campagne. Parce qu'elle ne se nourrit plus, il décide de faire la cuisine. Parce qu'elle n'arrête pas de pleurer, il va chercher du bon vin à la cave. Et malgré tout ça, malgré le bordeaux et le boeuf carottes, elle continue de gémir, il décide d'aller se coucher. Et puis finalement, non. Il revient. Il s'assoit à côté d'elle et se met à parler. Pour la première fois, il parle. De lui. De sa vie. Ou plutôt de ce qu'il n'a pas vécu. Cette histoire est donc la confession d'un homme dans une cuisine. ça n'a l'air de rien et pourtant, comme toujours avec Gavalda, tout est dit. Tout est là. Nos doutes, notre ironie et notre tendresse, le tapage de nos souvenirs et « la vie comme elle va »...
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Voici un recueil de 14 nouvelles de fiction qui mettent en scène des personnages très différents (Le Petit Nicolas, Landru, un peintre du 19ème siècle, un écrivain de seconde zone...) dans des époques très différentes, de la Révolution française à la France d'aujourd'hui.
Elles alternent réalisme et fantastique. Leur point commun est un point de vue ironique et décapant sur les fausses valeurs de la société et les petitesses des passions humaines.
Sept couples d'histoires, singuliers tandems narratifs où le récit ne duplique pas son voisin, pas plus qu'il n'en offre une édition décalée dans le temps ou rejouée dans un autre espace, mais deux façons de transpositions où la même énergie dramatique circule en boucle d'un texte à l'autre : chaque histoire étant une version tremblée de sa soeur, le même spectacle vu d'un autre point de l'orchestre. -
Jours ouvrés dans le BTP, la construction navale ou la sculpture est une variation autour des Arts Mécaniques et Libéraux (les premiers seraient déshonorants et les autres surtout prestigieux).
Recueil non pas de nouvelles mais de récits qui procèdent d'un cheminement, prétendent que le travail des mains mènent à tout, ne présentent pas de contre-indications à l'activité intellectuelle (et réciproquement).
Depuis les premiers gestes de l'apprenti compagnon jusqu'aux besognes aventureuses de l'artisan manoeuvrier en parfaite maîtrise de son corps en mouvement et des outils qui semblent naître dans ses mains, mesurant au plus juste la tâche à fournir, on suit l'évolution du charpentier Navarre s'affairant à toutes sortes de bâtis et de constructions : stands d'exposition ou ventre d'un grand palace des Champs-Élysées, musée ou ministère. -
On me demande d'écrire quelques mots pour présenter mon nouveau livre aux libraires et aux critiques et, comme à chaque fois, ce sont ces quelques mots qui sont les plus difficiles à trouver. Je pourrais dire que c'est un recueil de nouvelles, que ce sont des histoires, qu'il y en a sept en tout et qu'elles commencent toutes à la première personne du singulier mais je ne le vois pas ainsi. Pour moi, ce ne sont pas des histoires et encore moins des personnages, ce sont des gens. De vrais gens. Pardon, de vraies gens.
C'est une faute que j'avais laissée dans mon manuscrit, "la vraie vie des vrais gens", avant que Camille Cazaubon, la fée du Dilettante, ne me corrige : l'adjectif placé immédiatement avant ce nom se met au féminin. Quelles gens ? Certaines gens. De bonnes gens.
Cette règle apprise, je suis allée rechercher tous mes "gens" pour vérifier que tous s'accordaient bien et j'ai réalisé que c'était l'un des mots qui comptait le plus grand nombre d'occurrences. Il y a beaucoup de "gens" dans ce nouveau livre qui ne parle que de solitude.
Il y a Ludmila, il y a Paul, il y a Jean (!) et les autres n'ont pas de nom. Ils disent simplement "je". Presque tous parlent dans la nuit, pendant la nuit, et à un moment de leur vie où ils ne différencient plus très bien la nuit du jour justement.
Ils parlent pour essayer d'y voir clair, ils se dévoilent, ils se confient, ils fendent l'armure. Tous n'y parviennent pas mais de les regarder essayer, déjà, cela m'a émue. C'est prétentieux de parler de ses propres personnages en avouant qu'ils vous ont émue mais je vous le répète : pour moi ce ne sont pas des personnages, ce sont des gens, de réelles gens, de nouvelles gens et c'est eux que je vous confie aujourd'hui. (A.G.) -
C'est le récit d'un drame familial, d'un cruel apprentissage de la vie et du monde du travail. C'est aussi un thriller psychologique : la disparition d'un être cher, le quotidien entre loisir et travail à la caisse du Shopi, et puis le suspense qui enveloppe ce trou noir, ce manque, voilà les trois chemins que suit Claire, jeune fille tendre et fragile, affaiblie par l'absence de son frère. Un roman réaliste aussi étonnant qu'émouvant sur la douleur de la séparation.
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Simon, Garance et Lola, trois frère et soeurs devenus grands (vieux ?), s'enfuient d'un mariage de famille qui s'annonce particulièrement éprouvant pour aller rejoindre Vincent, le petit dernier, devenu guide saisonnier d'un château perdu au fin fond de la campagne tourangelle. Oubliant pour quelques heures marmaille, conjoint, divorce, soucis et mondanités, ils vont s'offrir une dernière vraie belle journée d'enfance volée à leur vie d'adultes.
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God Bless America est le récit d'une quête existentielle dans le Grand Ouest américain. Derrière le mythe et autour du mystérieux Don Chalmers, une violence sourde s'organise, une vérité se déploie dans le décor sublime d'un désastre annoncé, jusqu'à l'ultime révélation. Une épopée minimaliste qui se dresse sur les décombres mêlés d'une vie et d'un empire. Celui qui se voulait un randonneur « spectral et innocent [...] dans le coeur malade de l'Amérique profonde et désolée » se trouve engagé dans une dérade initiatique qu'il est inutile de tenter de repousser : « l'éternité sourde des paysages grandioses de l'Amérique » et la banalité trompeuse de son décor urbain envoient d'étranges signaux. Imaginez Jean Baudrillard pris en chasse par le camion du Duel de Spielberg et demandant aide au croque-mitaine de Stephen King, vous aurez accompli un bon bout de la route angoissante suivie par François Ide.
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L'histoire d'un jeune homme qui ne veut pas mourir, soldat, lors d'une Guerre que l'on dît Grande. C'est tout autant l'histoire d'une jeunesse meurtrie et sacrifiée que celle de la dignité humaine, et a contrario le roman de la bêtise ou de la soumission, un roman extraordinaire, absolument modern, paru en 1930.
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Deux femmes, un homme qui va boitillant de l'une à l'autre et plein de gamins tout autour. « Charles est un homme qui tombe amoureux à un moment de sa vie où il ne s'y attendait plus et où, probablement, il ne l'espérait plus. »
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Les nouvelles aventures du fakir au pays d'Ikea
Romain Puértolas
- Le Dilettante
- 2 Mai 2018
- 9782842639471
Rappelez-vous l'épisode précédent : L'extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea ; soit Ajatashatru Lavash Patel, qu'on expectorera selon les goûts et la virtuosité phonique achète-une-truelle ou jette-un-tas-de-choux, as de l'arnaque fakirique en tout sens et madré épateur de gogos. Après un soubresautant tour du monde emboîté dans une armoire Ikea qui l'avait vu, par avion ou par cargo, transbahuté d'Angleterre en Espagne et de Paris à Tripoli, nous avions laissé l'homme coulant les plus doux des jours avec Marie Rivière, la dame de son coeur et écoulant par palettes entières le récit de sa déménageante saga. Les gens heureux étant privés d'histoires et comme d'urgence il nous en faut une, voilà. Alors que notre héros macère dans l'aisance avec la volupté d'un cornichon dans la saumure et se confit dans le plus gras bien-être, son éditeur retoque son second opus, lisse à l'excès et bien bouffi de consensualité. Pour la faire brève, notre fakir est devenu mou du clou, glabre du sabre et son tapis de braises vire à la moquette haute laine. Réagissez, mon bon ! Et notre Patel de repartir à la reconquête de soi. Cap sur la Suède pour rencontrer Dieu lui-même, l'Allah de la clé Allen, le maître d'Ikea, et se fournir en Kisifrøtsipik, la Rolls du tapis à clous. Par chance, dès l'aéroport, les choses vont mal : emporté dans une louche affaire de diamants, confronté au baron Shrinkshrankshrunk, patron de Nespressé et roi de la dosette corsée, au professeur Ronaldo, gemmologue brésilien, sauvé de la mort par une édition polonaise d'Autant en emporte le vent, il se retrouve cloué dans une commode et largué en pleine Baltique, d'où il sera sauvé pour coulisser dans la confraternité d'un cirque belge et apporter une assistance magique à des réfugiés syriens. Tout cela entrecoupé de souvenirs d'enfance marqués par la férule et la duplicité de son maître et initiateur Baba Ohrom. Alors, on avale sa boussole, on ravale sa carte et on mise à l'aveugle. Avec la seconde aventure de son fakir, Romain Puértolas, en digne fils de Verne et parfait gendre d'Alexandre Dumas, réaffirme cette vérité d'évidence : le monde n'est qu'une commode Ikea, assemblée par un fakir, pleine de fausses portes et de doubles fonds, et que l'on assemblera jamais !
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Comment survivre dans le monde cruel du capitalisme triomphant quand on est, comme Antoine, un jeune homme lucide et moral ? Martin Page traite une qualité reconnue, l'intelligence, comme un défaut. Selon L'Ecclésiaste, « qui accroît sa science, accroît sa douleur ». Son héros, Antoine, jeune étudiant surdoué, est persuadé que son esprit insatiable est à l'origine de son mal de vivre ; s'il est intelligent, il n'arrive pas à vivre avec intelligence. Après quelques tentatives thérapeutiques radicales, il entreprend de se guérir de cette maladie d'intelligence. Avec application, il cherchera la méthode pour s'offrir une vie enfin un peu douce. Un premier roman drôlement intelligent.
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Une histoire d'éoliennes, de tchétchènes et de transgenre, le récit d'une éco-tragédie où les énergies (fossiles) luttent pour leur survie... Les mésaventures drôlatiques d'un écrivain en panne d'inspiration confronté à un projet éolien où il cherche dans un même temps l'inspiration et à redonner un souffle à sa vie conjugale.
Prendre quelques éoliennes, un ou deux Tchétchènes, un gendarme et un transsexuel, ajouter un écrivain fatigué et un parc régional menacé. Bien mélanger et faire cuire le tout aux énergies fossiles. À déguster par tous ceux qui, à l'instar du Prince Mychkine dans L'Idiot, restent convaincus, en dépit du bon sens, que seule la beauté sauvera le monde. -
Né pauvre dans une ferme du Missouri en 1891, le jeune William Stoner est envoyé à l'université par son père - et au prix de quels sacrifices -, pour y étudier l'agronomie. Délaissant peu à peu ses cours de traitement des sols, ce garçon solitaire découvre les auteurs, la poésie et le monde de l'esprit.
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La peau et les os : c'est ce qui reste à Georges Hyvernaud en 1945, quand il rentre d'Allemagne après cinq ans de captivité. Une version nue de l'humanité où, pour échapper à la folie, on doit entre autres faire semblant, n'être plus qu'un semblant de vivant, une machine à pelleter les morts et surtout à ne pas penser. Publié en 1949 aux Éditions du Scorpion, c'est le récit acéré des souvenirs de la maison des morts-vivants mis à nus dans un camp de détention. Malheureusement un chef-d'oeuvre, que ce procès de la barbarie moderne. Ceci n'est pas vraiment un roman.
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Le meilleur des articles publiés dans la presse quotidienne et magazine de 1964 à 2000, année de sa disparition. Du Boudard brut et giclé dru, paru entre 1959 et 1999, des colonnes du Crapouillot à celles du Monde, en passant par les pages vallonnées de Playboy, et d'autres encore. Si le début s'avoue rude, et même plus, avec le récit de l'enterrement de sa mère subi, entre deux flics, les menottes aux poignets, notre homme étant pour l'heure en tôle, la suite pétule à fond et congratule à pleins bras. Tout le monde est de la revue, des amis aux ennemis, des mornes tristesses aux enchantements profonds et autres ardeurs roboratives. Boudard salue ses morts, mais pas au clairon, une dernière tape dans le dos et un ultime pour la longue route avec Hardellet, Fallet, Brassens, Losfeld, Gen Paul. Autre temps de la revue : Défense et illustration de la lecture, la bonne fée qui s'est penchée sur son grabat, à lui l'enfant miséreux, l'ado délinquant, le résistant vaillant. Boudard lit comme on retrouve l'air après un plongeon, comme le naufragé se cramponne à son fragment d'épave. Et là, on va à l'essentiel, aux grands vitaux que sont Zola, Giono, le tant aimé Marcel Aymé, Céline certes et Rebatet pour faire grincer les dentiers. L'occasion, à chaque ligne, de capter l'amitié comme on chasse le papillon, mais aussi d'évoquer le vieux Paris défunt, défiguré par les urbanistes chantres de la modernité, de témoigner sur la Libération de Paris ou la fermeture des bordels, l'une suivant l'autre, de revenir sur l'abolition de la peine de mort avec un point de vue bien à lui. Et tout cela écrit en boudarien : un rameau de la langue française reconnaissable aux frissons de plaisir qu'il suscite au long des lombaires et à l'euphorie qu'il déclenche à tous coups. Alors, garçon, un Boudard, sinon rien !
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Une sélection des chroniques radio diffusées dans l'émission Mauvais Genre de France-Culture. Il y est question de voyeurisme malsain, de valeurs de force, de lucre, d'inconfort et de lubies fétichistes, de marges poisseuses, d'ambiances nocturnes. Un extraordinaire lâcher de monstres, une phénoménale parade de créateurs singuliers et de créatures inouïes, de cas uniques et de marginaux absolus. Alors, ouvrons à deux battants la porte de l'arène aux obsessions bieriennes.On retrouve tous les hors-pistes et les mis au ban, les monstres et les déviants déjà panthéonisés par ce Malraux de la planète freak. Défense et illustration des marges brutes, gotha des passeurs de Rubicon moraux, doit se lire comme elle a été conçue, avec délectable patience et profonde jouissance.