Sciences politiques & Politique
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Un spectre hante les Français : le déclin. La baisse relative du potentiel brut de la France est indéniable à mesure qu'émergent d'énormes masses démographiques et que, de plus en plus lourd, pèsent des économies en plein essor. 1% de la population mondiale, 5% du PIB global. Cette situation engendre deux réactions psychologiques opposées. Un auto-dénigrement masochiste et, à l'inverse, une extrême fierté nationale qui vit comme une revanche chaque succès, fût-il éphémère, comme si l'angoisse du déclin s'en trouvait momentanément apaisée.
Pourtant les atouts restent colossaux : un espace considérable avec une zone économique maritime de 11 millions de Km2, des industries très performantes (aéronautique, nucléaire, tourisme) ; des résultats brillants dans l'exportation du luxe et des savoir-faire agroalimentaires. Un rayonnement architectural, littéraire et cinématographique. Au sein de l'Union Européenne, la France contribue puissamment à l'élaboration et à l'adoption de normes et de standards mondiaux conformes à ses intérêts et adaptés à ses capacités.
Les compétences sont donc là. L'esprit d'entreprise n'est pas éteint. L'aptitude à l'innovation reste considérable. Beaucoup dépend d'une cohérence administrative et gouvernementale susceptible de surmonter les blocages ici, d'accommoder, là, les divisions, d'en finir avec des pratiques et des organismes périmés. Affaire d'État ? Non, plutôt d'état d'esprit, sans doute insuffisamment insufflé dans la formation des futurs responsables. Si elle entend maintenir son rang et accroître sa prospérité, la France n'a d'autre choix que la qualité des entreprises, la cohérence des choix et la cohésion des décisions.
Comme les autres nations historiquement dominantes, la France est prise dans le bouleversement de la redistribution de la puissance dans l'âge de l'information-communication. Il appartient aux citoyens de choisir des dirigeants à la hauteur des enjeux. C'est cela gouverner : maintenir le bon cap dans la tourmente pour atteindre les bons ports.
Agrégé et docteur habilité en histoire contemporaine, directeur de recherches à Paris 3 Sorbonne Nouvelle, François Géré fut rédacteur aux Cahiers du Cinéma (1978-83). Après avoir reçu aux États-Unis puis en France une formation en physique des armes nucléaires et des missiles balistiques, il entre à la Fondation pour les études de défense nationale (1988). Conseiller technique au Secrétariat général de la défense nationale puis maître de recherche au centre d'études stratégiques de l'École polytechnique, il a été professeur invité à l'université Johns Hopkins de Washington DC. (1994-95). Directeur de séminaire à l'École de guerre, il crée en 2001 l'Institut Français d'analyse stratégique (IFAS).
Il a publié notamment La guerre psychologique, La réserve et l'attente, avenir des armes nucléaires, La sortie de guerre (Economica, 1997, 2001, 2002), Pourquoi les guerres ?, La nouvelle géopolitique (Larousse, 2003, 2012), Iran, l'Etat de crise (Karthala, 2009), Dictionnaire de la désinformation (Armand Colin, 2012).
Spécialiste de la Chine et de l'Iran, il se consacre à l'étude de la pensée stratégique contemporaine, tout en restant un cinéphile passionné. -
Ouvrage sous la direction de Jean-Francis Dauriac
La question du social se pose dans une société fracturée régie par un individualisme ravageur, dans un système économique inégalitaire où la surpuissance des multinationales et une finance internationale incontrôlées s'affirment sans complexe, dans un monde où science et technologies sont marchandisées et où la puissance publique, évincée, peine à trouver son expression. Toute la question est donc aujourd'hui de savoir comment nos sociétés vont pouvoir maintenir un niveau de solidarité suffisant à leur équilibre social, soit par la modification des mécanismes existants, soit en développant d'autres formes de solidarité. Car quelle place reste-t-il encore à un social non seulement séparé de l'économique, mais maintenant subordonné à ce dernier ? Et comment approcher aujourd'hui cette question et produire un discours à la fois réaliste et conforme aux valeurs humanistes ?
Les membres de la loge Roger Leray nous confient une réflexion cruciale - bien au-delà de « la question sociale » et de la réduction des inégalités ou du mieux-être, qui lui sont généralement associés : prenant à bras le corps la problématique plus vaste du lien social lui-même, ils lèvent les nombreuses ignorances ou malveillances qui accompagnent un discours essentiellement technocratique et déshumanisé. Dans cette perspective, la pensée humaniste qui les anime ne peut que contribuer à l'élaboration d'un projet social radicalement novateur et profondément adapté aux réalités de notre monde en mouvement.
Jean-Francis Dauriac, DESS en Intelligence Économique, a été initié à 24 ans au Grand Orient de France et en a été un de ses plus jeunes Vénérable Maître (Président de Loge). Avec des Frères de sa première Loge, il crée une boutique d'écrivain public dans la quartier de la Goutte d'Or à Paris, puis remet sous l'égide du Grand Orient de France un projet de nouvelle Déclaration des Droits de l'Homme au Président de l'Assemblée Nationale de l'époque, Laurent Fabius. Cofondateur de la Loge Demain avec le Grand Maître Roger Leray, il crée après sa disparition la Loge ROGER LERAY et en a été deux fois Vénérable Maître (2006-2009 et 2013-2016). Longtemps responsable politique du MRG (Ex. PRG), il en a été de 1980 à 1992 Secrétaire National, Secrétaire Général, puis Vice-Président, avant d'en démissionner en étant le principal opposant à Bernard Tapie. Il a créé et dirigé pendant prés de vingt ans (1988-2008) un think tank, l'Observatoire de la Démocratie. Membre de plusieurs cabinets ministériels dans le Gouvernement de Michel Rocard (1988-1993), il est nommé Directeur de CROUS (1993-2003). Durant cette période, il est l'auteur du rapport Dauriac au Ministre de l'Éducation Nationale Claude Allègre (2000), appelant à la création d'un revenu étudiant et proposant la mise en place d'une politique de la jeunesse à partir des dispositifs d'aide aux étudiants. Il crée avec l'UNEF et SOS Racisme un Festival contre le Racisme dans toutes les Universités françaises et européennes (1994-2002). C'est sous sa direction que sont composés les Cahiers de la Loge Roger Leray. -
Islam, démocratie et Occident ; en 40 pages
Philippe d' Iribarne
- UPPR Editions
- 1 Mai 2014
- 9782371680098
L'islam paraît avoir un rapport contradictoire avec la démocratie. D'un côté, l'appel à la volonté populaire s'exprime avec insistance dans les pays musulmans. Simultanément le pluralisme démocratique peine à y prendre racine. Au-delà des vicissitudes de l'histoire, un rapport au monde marqué par la fascination pour l'unité et la certitude, alimente ce double rapport à la démocratie. Déjà présent dans le Coran, on le retrouve dans la philosophie islamique et la conception du pouvoir qui la marque.
Comment l'islam, en dépassant les réductions des discours juridiques et sans trahir son expérience intérieure, peut-il prendre part à la culture occidentale, dans l'esprit des Lumières ? L'auteur nous convie ici à partager, soutenue par une prose claire et dense, une réflexion et des analyses décisives sur ce thème dont les enjeux sont déterminants pour l'avenir de notre civilisation.
Philippe d'Iribarne est directeur de recherche au CNRS. Ses travaux, situés à la jonction de la sociologie, de l'ethnologie et de la philosophie politique, portent sur la diversité des manières de s'organiser pour vivre et travailler ensemble que l'on rencontre sur la surface de la planète. Ils ont donné une place essentielle à la diversité des cultures politiques, et l'ont conduit notamment à comparer les conceptions de la démocratie que l'on trouve dans les univers anglo-saxon, germanique et français. Ses dernières recherches ont porté l'influence des cultures religieuses sur l'organisation de la cité.
Il est l'auteur de quinze ouvrages dont La logique de l'honneur (Seuil, 1989, traduit en allemand, arabe, chinois, espagnol et néerlandais), Penser la diversité du monde (Seuil, 2008, traduit en arabe, en cours de traduction en anglais), L'épreuve des différences (Seuil, 2009, traduit en anglais et en chinois), L'islam devant la démocratie (Gallimard, 2013 traduit en arabe, en cours de traduction en espagnol). -
Qu'est-ce que le sarkozysme ? Peut-on en faire une analyse alors même que la parenthèse historique dans laquelle le phénomène s'inscrit ne semble pas achevée ? C'est le pari qui est relevé ici.
Admiré, détesté, raillé ou adulé, Nicolas Sarkozy garde l'image d'un Président qui a marqué son époque - à moins qu'il n'ait lui-même été un symbole de l'esprit de notre temps. Cet esprit, c'est celui du « live », de l'immédiateté, de la communication outrancière, du spectaculaire, mais aussi des approximations langagières et de la dégénérescence culturelle. Assurément, Nicolas Sarkozy incarne quelque chose.
Mais quoi, exactement ? Le « sarkozysme » est-il seulement une pratique singulière de la politique, du pouvoir et de sa conquête, ou s'agit-il d'une doctrine, d'un système de pensée, d'une idéologie, d'un mélange de valeurs et d'attitudes imprimé par la personnalité d'un homme politique qui a suscité des passions contradictoires ? Faut-il, pour le définir, chercher des indices dans l'illustre « rupture » méthodologique et démocratique ? C'est à ces questions, et à bien d'autres, que l'auteur répond dans ce livre consacré à une figure emblématique de notre temps. -
Sociétés privées, défense et sécurité nationale
Philippe Chapleau
- UPPR Editions
- 30 Septembre 2016
- 9782371680920
Confier au privé, c'est-à-dire à des "mercenaires", la défense nationale et la sécurité publique, est-ce, pour l'État, abdiquer et renoncer à la souveraineté ? Ou bien est-ce donner aux forces de l'ordre et aux forces armées les moyens optimaux de mener à bien les missions que leur a confiées le pouvoir politique ? Et comment contrôler un processus si complexe et risqué ?
Tandis que les débats sur la privatisation de la guerre et de la sécurité se limitent, au moins en France, à l'alternative stérile du "pour ou contre", Philippe Chapleau propose ici une réflexion vaste et féconde pour poser le problème de façon concrète et documentée, au-delà de toute caricature vaine et de parti pris idéologique.
Après avoir travaillé pendant dix ans comme correspondant en Afrique du Sud, Philippe Chapleau a rejoint le service Politique du quotidien Ouest-France où il suit les questions de défense et de politique étrangère. Il y anime le blog Lignes de Défense. Depuis une quinzaine d'années, ses recherches portent sur l'externalisation en matière de défense et sur les sociétés militaires privées. Il intervient à l'Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ) où il est coordinateur d'enseignement, à l'IHEDN et à l'École des Transmissions où il enseigne les techniques de communication appliquées aux armées. -
La goutte est le plus emblématique des rhumatismes. Décrite dès l'antiquité, Hippocrate la signale à plusieurs reprises dans ses textes. Lors de la « crise de goutte », son début brutal, sa localisation particulière au pied, notamment au gros orteil, sa douleur violente, sa résolution spontanée en quelques jours en fait une maladie qui frappa les imaginations, ce d'autant que nos rois en étaient affectés.
Dans cet ouvrage, le Professeur Bernard Mazières retrace non seulement l'histoire de la goutte, mais en décrit aussi les origines, les mécanismes, les facteurs de risque, les manifestations cliniques et les traitements. Un ouvrage instruit des données les plus récentes pour faire le point sur cette maladie si douloureuse...
Le Docteur Bernard Mazières est Professeur émérite de l'université Paul Sabatier de Toulouse 3, ancien chef du service de Rhumatologie de l'hopital de Rangueil au CHU de Toulouse et ancien président de la Société Française de Rhumatologie, membre fondateur et premier secrétaire général de l'OARSI (Osteoathritis Research Society International) et de l'ARCO (Association for Research on Circulation Osseous), auteur de plus de 250 articles scientifiques et didactiques.
Pour Bernard Mazières, il n'y a pas de savoir qui ne puisse être partagé, aussi technique soit-il. Quarante ans de rencontres avec les malades et autant d'enseignement de sa discipline aux étudiants de tous niveaux ainsi qu'aux différents professionnels de santé l'ont convaincu de la nécessité de faire de chaque patient un acteur de sa maladie. Ceci suppose une connaissance raisonnée de la maladie et de ses moyens thérapeutiques, fondée sur l'expérience, les données de la littérature scientifique la plus actuelle et une volonté de diffusion de l'information en termes simples mais non réducteurs. Comme il aime à le dire : « la médecine est probabiliste, mais le malade est unique ».