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Ce nouveau numéro d'Archéo.doct retranscrit les échanges qui se sont tenus lors de la 15e Journée Doctorale de l'ED 112 de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Cette journée thématique avait pour intitulé : « À Table ! De l'approvisionnement au dernier repas. Regards croisés sur l'archéologie de l'alimentation. » Au centre du paysage scientifique actuel en sciences humaines, cette thématique a permis des discussions pluridisciplinaires sur des sujets variés, du stockage des aliments à la Protohistoire égéenne aux rapports sociétaux entretenus entre les Hommes et la nourriture imprimée à la période contemporaine à travers le monde. Les méthodologies d'étude de la nourriture présentées ici sont multiples, depuis les études morphométriques jusqu'à l'expérimentation scientifique, en passant par l'analyse de données ethnographiques, textuelles ou iconographiques. Elles permettent d'aborder toutes les questions liées à l'alimentation, depuis l'acquisition des denrées, jusqu'à leur consommation, en passant par leur connotation politique et leur importance symbolique. Il est alors possible de saisir dans toute sa complexité le rôle de l'alimentation qui, à un certain moment, dépasse le simple apport physiologique.
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Qu'est-ce qu'une éducation féministe ? égalité, émancipation, utopie
Vanina Mozziconacci
- Éditions de la Sorbonne
- 22 Novembre 2023
- 9791035108809
À l'heure où la défense des « éducations à l'égalité » semble plus audible et plus urgente et où les polémiques autour de la « théorie du genre » à l'école dramatisent la nécessité de se positionner en tant que féministe sur le terrain éducatif, cet ouvrage constitue une rupture épistémologique avec des impératifs tactiques qui semblent s'imposer d'eux-mêmes. En refusant de considérer qu'il va de soi que l'éducation est une modalité de la lutte féministe, l'autrice se propose de faire un pas de côté afin de mener un travail de clarification conceptuelle. Il s'agit ici de suspendre le postulat selon lequel l'éducation serait une évidence féministe pour laquelle les seules questions qui persistent seraient d'ordre technique, et se réduiraient au « comment faire ? », afin de revenir à une interrogation plus fondamentale, celle du « pourquoi faire ? ». En effet, si l'éducation est bien omniprésente historiquement dans les revendications féministes, sa place mérite d'être problématisée philosophiquement. Alors même que le féminisme connaît de nombreuses transformations et variations, l'éducation en est une constante historique, et c'est précisément pour cela qu'elle mérite d'être étudiée de façon critique : la forte persistance de cette tradition jette en effet un soupçon sur sa consistance théorique et politique. De l'éducation conçue comme un droit auquel les femmes devraient également avoir accès jusqu'aux institutions éducatives utopiques qui subvertissent la frontière entre privé et public, en passant par la coéducation, la sororité émancipatrice et les pédagogies féministes, cette recherche vise à mettre en lumière les partis-pris épistémologiques, les dialectiques et les tensions qui traversent la conceptualisation de l'éducation au prisme des féminismes.
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Nigeria : la fabrique de la malédiction du pétrole dans le delta du Niger
Marc-Antoine Pérouse de Montclos
- Éditions de la Sorbonne
- 16 Février 2024
- 9791035109769
On le sait peu, mais près d'un litre sur dix de l'essence vendue aux automobilistes français provient du delta du Niger. Cette région, qui ne doit pas être confondue avec le delta intérieur du Niger au Mali, se trouve sur la côte atlantique du Nigeria anglophone, le pays le plus peuplé d'Afrique et l'un des principaux producteurs de pétrole du continent. Ce dédale de criques, immense, s'étale sur des centaines de kilomètres et constitue le plus vaste delta d'Afrique - le troisième au monde par son étendue. Une grande insécurité caractérise aussi la région, liée à des conflits qui mêlent groupes armés et contrebandiers en tous genres, trafiquants hier d'esclaves, aujourd'hui de fûts de pétrole. Pour beaucoup d'observateurs, la ruée vers l'or noir est à l'origine de ces troubles. Le pétrole serait une malédiction, et le Nigeria un exemple emblématique de gaspillage financier, de gâchis industriel, de corruption endémique, de mauvaise gouvernance, de criminalité violente. Or, à y regarder de plus près, les nombreux conflits qui secouent le delta du Niger ne peuvent être réduits à une simple opposition entre des pêcheurs, des militaires et les multinationales du pétrole. La production d'hydrocarbures ne constitue qu'un des éléments d'un problème dont les racines sociales et communautaires sont beaucoup plus profondes.
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Mobilités et changement climatique : Quelles politiques en France ?
Jean-Baptiste Frétigny, Caroline Bouloc, Pierre Bocquillon, Laure Cazeaux
- Éditions de la Sorbonne
- 25 Juin 2024
- 9791035109387
À l'heure de l'urgence climatique, cet ouvrage sonde la transition à opérer en matière d'empreinte carbone de nos activités en prenant l'exemple des mobilités. Elles correspondent au premier secteur émetteur en France, à l'origine de 30 % des émissions nationales. C'est aussi le secteur à l'inversion de la trajectoire carbone la moins évidente. À quelles politiques climatiques a-t-on dès lors affaire ? Comment les acteurs impliqués dans les politiques publiques, publics, privés ou de la société civile, se saisissent de l'objectif de réduction de l'empreinte carbone des mobilités ? L'analyse croisée des médias et d'un travail d'enquête aux échelles locales, nationale et européenne permet une investigation critique des discours, des outils et des actions entreprises pour réduire, éviter ou transformer les mobilités les plus émissives. Ce livre montre l'ampleur des défis auxquels les sociétés et leurs territoires sont collectivement confrontés pour engager, en pratique(s) et avec justice, une transition des mobilités à la hauteur des enjeux.
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Les religions des Parisiens : D'hier à aujourd'hui
Marie Aynié, Laurence Croq, Nicolas Lyon-Caen, Michel Sot, Danielle Tartakowsky
- Éditions de la Sorbonne
- 2 Juillet 2024
- 9791035109738
Ce livre dessine les contours du Paris des religions sur la longue durée. Il s'intéresse à la manière dont s'articulent dans la cité et dans la vie quotidienne des Parisiens, les règles définies par les autorités politiques, les prescriptions des religions et leurs contestations. Il examine la façon dont ces croyances sont vécues par les laïcs en explorant les pratiques mouvantes des Parisiennes et des Parisiens. De sainte Geneviève aux nouvelles religiosités contemporaines, cet ouvrage croise ainsi la dimension patrimoniale et spatiale du croire, tout comme son insertion dans les vies privées et les pratiques sociales du care ou de l'éducation, de la naissance à la mort. Il décrit également les conséquences que le statut de métropole a sur les religions qui s'acclimatent à Paris, et les dialogues qu'elles nouent avec les mondes intellectuels, les autres cultes et l'idée de laïcité. Il se penche enfin sur les tensions suscitées par cette pluralité religieuse, et les manières dont on a cherché à les résoudre.
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Le travail de parti de Marx : intervenir dans les organisations ouvrières
Jean Quétier
- Éditions de la Sorbonne
- 4 Mars 2024
- 9791035110017
Entre la philosophie et l'histoire, cet ouvrage étudie l'activité déployée par Marx au sein des structures militantes dans lesquelles il est successivement intervenu. Il interprète les différentes traces de cette activité, en particulier les procès-verbaux des réunions auxquelles Marx a participé et la correspondance qu'il a entretenue avec de nombreux dirigeants ouvriers. L'analyse de ces documents montre qu'à ses yeux les partis ne constituaient pas de simples caisses de résonance, dont la vocation première aurait été d'accroître la diffusion d'idées élaborées en amont, de façon solitaire, mais qu'ils faisaient au contraire figure de véritables laboratoires théoriques. Ainsi apparaît la distinction entre parti et secte, le premier étant compris comme une forme saine, la seconde comme une modalité pathologique de l'organisation de classe. Marx pense en effet le parti comme une structure démocratique dont le discours s'élabore de façon collective et en lien étroit avec la pratique réelle du mouvement ouvrier. De ce point de vue, la logique partisane s'oppose nécessairement à la pratique sectaire, vestige anachronique du temps des sociétés secrètes, qui se caractérise par sa croyance aux recettes miracles et sa tendance au culte du chef charismatique.
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Dictionnaire géographique de l'Afrique médiévale : Yaqut, al-Qazwini et al-Himyari
Virginie Prevost, Jean-Charles Ducène
- Éditions de la Sorbonne
- 4 Mars 2024
- 9791035109981
Au XIIIe et au XIVe siècle, trois géographes arabes ont consacré une part de leurs dictionnaires aux territoires africains. Les villes, les montagnes, les fleuves et les mers y sont décrits au lecteur de façon très vivante, fournissant quantité de détails historiques, géographiques ou économiques, un nombre important de realia, des poèmes surprenants et tant de savoureuses anecdotes qui accroissaient l'horizon des lecteurs contemporains tout comme elles élargissent aujourd'hui le nôtre. Ces textes révèlent une société ouverte sur les mondes lointains. Les articles regroupés ici concernent le Maghreb, la Libye, l'Afrique occidentale et orientale, mais pas l'Égypte qui a déjà été traitée ailleurs. Ce vaste corpus, comptant plus de 800 articles, a été réuni jadis par Jacques Thiry (Université libre de Bruxelles) qui avait entrepris de l'étudier avant son décès en 2012. Il a été revu et abondamment commenté par deux de ses anciens étudiants pour lui rendre un chaleureux hommage. Ce volume permet de relire les grands épisodes de l'histoire du Maghreb et de découvrir de nombreuses précisions ethnographiques. Le lecteur y voyage de Fès au fleuve Niger, d'Alger au pays des Zang et jusqu'à la fameuse île de Waqwaq où l'or abonde à ce point que les habitants s'en servent pour fabriquer les chaînes de leurs chiens et les colliers de leurs singes. Cet ouvrage s'adresse aux africanistes, aux spécialistes du monde musulman, aux historiens médiévistes et à un vaste public curieux.
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Pourquoi une généalogie de la morale ? le projet de Nietzsche, ses sources et son horizon
Emmanuel Salanskis
- Éditions de la Sorbonne
- 20 Mars 2024
- 9791035110048
Redécouvrir le projet de recherche collectif, interdisciplinaire et fondamentalement ouvert que Nietzsche a présenté dans la Généalogie de la morale en 1887 constitue la visée de ce livre. Paradoxalement, la généalogie nietzschéenne a en effet été méconnue par les premiers interprètes qui en ont fait un philosophème à part entière : en particulier par Gilles Deleuze, dont le Nietzsche et la philosophie, paru en 1962, a présenté à tort la généalogie de la morale comme un concept propre à Nietzsche. Ce n'est pas ce que nous dit Nietzsche et il est essentiel de l'entendre. Car non seulement Nietzsche se reconnaît des prédécesseurs en matière de généalogie, comme l'Allemand Paul Rée et l'Anglais Herbert Spencer, mais son intervention personnelle dans ce champ consiste bien souvent à corriger des hypothèses antérieures trop « azurées ». Il faut donc lire les auteurs que Nietzsche a lus pour mesurer ses dettes, discerner ses originalités et saisir les enjeux de son travail. On mesure ainsi le sérieux philologique de son entreprise, qui en accroît à vrai dire la portée philosophique, y compris dans une perspective contemporaine.
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Le performatif à l'usage
Martin Mees, Jeanne-Marie Roux, Collectif
- Éditions de la Sorbonne
- 16 Juillet 2024
- 9791035109721
Étonnant destin que celui du performatif : tout juste après avoir inventé ce concept dans les années 1950, le philosophe du langage ordinaire John L. Austin en affirmait le caractère trivial et superficiel. Et pourtant, un demi-siècle plus tard, le performatif connaît un essor considérable dans le champ philosophique comme dans l'ensemble des sciences humaines et sociales, depuis la théorie de la littérature jusqu'aux Gender et Visual Studies, en passant par les études de communication ou l'épistémologie de l'économie.Ce volume vise à clarifier les enjeux théoriques de cette dissémination conceptuelle. Comment le performatif est-il mobilisé par les chercheurs de ces différentes disciplines ? Quelles ressources y trouvent-ils ? Quelles réappropriations en font-ils ? Ce sont de telles questions que les contributions réunies dans cet ouvrage prennent en charge, par un travail précis d'explicitation des divers sens et usages du « performatif », qu'ils soient fidèles à la lettre austinienne ou qu'ils s'en départissent, afin de montrer ce qui les distingue, et leurs possibles points de convergence.
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Amateurs et restaurateurs de tableaux à Paris (1789-1870)
Barbara Jouves-Hann
- Éditions de la Sorbonne
- 1 Juillet 2024
- 9791035109752
Préoccupés par la conservation de leur collection de peintures, les amateurs d'art parisiens font appel, entre 1789 et 1870, aux restaurateurs de tableaux, une profession qui, à la même époque, se définit indépendamment de celles du marchand, de l'expert ou même du peintre. Si le restaurateur intervient sur les oeuvres, il joue aussi un rôle de guide auprès de ces amateurs dans leur connaissance, voire leur apprentissage, des procédés picturaux. Progressivement, cette prise en compte de la matérialité de l'oeuvre contribue à l'intégration de l'amateur de tableaux au sein des commissions muséales en tant que conseiller, avant qu'il acquière un statut privilégié au musée à partir des années 1860 par le legs de ses oeuvres. En abordant ainsi différents aspects de la collection privée au prisme des méthodes de restauration et des moyens de conservation des tableaux mis en oeuvre au xixe siècle, s'écrit ici une histoire des collections, de la restauration et de la conservation, mais aussi une histoire des pratiques, et avant tout une histoire de mouvement et de goût.
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Foucault, les pères, le sexe : autour des aveux de la chair
Philippe Büttgen, Agustín Colombo, Anne Chevallier, Ariana Sforzini
- Éditions de la Sorbonne
- 29 Juin 2022
- 9791035107284
Les aveux de La chair, dernier volume de l'Histoire de la sexualité, fruit de près de huit ans de travail sur le christianisme ancien, est le livre auquel Foucault aura consacré le plus de temps, sans parvenir à l'achever complètement. Le détour par les Pères de l'Église (Tertullien, Augustin, Cassien, etc.) devait contribuer à éclairer le rapport que l'Occident entretient au corps et à ses plaisirs, au croisement de la subjectivité et de la vérité. Publiés posthumément en 2018, déjà traduits en plusieurs langues, Les aveux de la chair révèlent l'étendue des recherches conduites par Foucault sur les premiers siècles chrétiens, que les textes et les cours jusqu'ici connus laissaient à peine deviner. Le présent ouvrage organise une rencontre inédite : les lectures « chrétiennes » de Foucault sont ici interrogées par seize historiens, philosophes et théologiens internationaux, spécialistes de cette période ainsi que de la pensée de Foucault. En quoi l'approche de Foucault renouvelle-t-elle la manière de lire les Pères ? Permet-elle d'aborder autrement la question de la nouveauté apportée par le christianisme dans la culture antique ? Et comment cette nouveauté peut-elle faire sens en philosophie aujourd'hui ? Questions cruciales, non seulement pour l'histoire des idées, mais d'abord et avant tout pour la compréhension de notre actualité.
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évêques et communautés religieuses dans la France médiévale
Noëlle Deflou-leca, Anne Massoni
- Éditions de la Sorbonne
- 25 Janvier 2024
- 9791035109547
Depuis l'Antiquité tardive et le haut Moyen Âge, les évêques et les communautés religieuses, cléricales ou monastiques, font partie intégrante des élites sociales et politiques et se conçoivent difficilement les uns sans les autres. Les premiers, par leur ministère, sont les consécrateurs des églises et ceux qui les réconcilient, ils ordonnent les clercs et ont, au Moyen Âge, clairement fondé leur puissance sur leur emprise territoriale. Leur pouvoir d'ordre et de juridiction fait d'eux l'autorité ordinaire qui administre, contrôle et enseigne tous les membres du clergé d'un diocèse. Les seconds utilisent ou contestent la tutelle épiscopale pour asseoir et développer leur puissance. Sur une chronologie qui court de la réforme carolingienne au début du XVIe siècle, et privilégie donc l'intégration comparatiste de différents types de communautés religieuses, régulières et séculières, le propos de cet ouvrage est d'envisager différents aspects des relations entre ces deux pôles et d'examiner l'action épiscopale déployée dans les diocèses à destination particulière des établissements collectifs. En décloisonnant les catégories traditionnelles du séculier et du régulier, l'approche de ces communautés religieuses, définies comme communautés canoniales et monastiques, y compris au sein des ordres militaires, se veut ici résolument innovante pour mieux appréhender l'ensemble des interactions qui réunit deux des principaux acteurs de la société médiévale.
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Sororité et colonialisme : Françaises et Africaines au temps de la guerre froide (1944-1962)
Pascale Barthélemy
- Éditions de la Sorbonne
- 25 Janvier 2024
- 9791035109554
Qui connaît Célestine Ouezzin-Coulibaly, Jacqueline Chonavel, Loffo Camara, Marie-Hélène Lefaucheux, Germaine Guillé, Soeur Marie-André du Sacré-Coeur, Jane Vialle, Vicky Cauche, Aoua Keita, Renée Stibbe, Andrée Dore-Audibert, Jeanne Martin Cissé, Gisèle Rabesahala et tant d'autres ? D'Afrique et de France, engagées dans des associations, des syndicats et des partis politiques, elles participèrent au grand mouvement des décolonisations. Ce livre raconte leurs combats pour les droits des femmes et pour l'égalité, interroge la possibilité d'un « Nous, les femmes » malgré les différences de couleur de peau et de culture, les inégalités de statuts et de droits, le racisme et la violence. Familier du monde anglophone, le terme de sororité est récemment revenu sur le devant de la scène politique et médiatique en France. Célébrée par les féministes, « soeurs politiques » en lutte, la sororité est aussi souvent considérée comme illusoire. À l'heure du féminisme postcolonial et de l'afroféminisme, ce livre revient en arrière pour décrire les luttes communes mais aussi les rapports de domination entre des femmes blanches, noires et métisses, de la Seconde Guerre mondiale aux premières années des indépendances africaines. Il mêle histoire coloniale de la France et histoire de l'Afrique. Il interroge l'histoire des féminismes et de ses liens avec le communisme et l'impérialisme. Il inscrit l'histoire des mobilisations politiques des femmes d'Afrique dans une dimension transnationale. Au fil des pages, en dessinant les contours d'une improbable sororité au temps du colonialisme et de la guerre froide, il propose une autre histoire des décolonisations.
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Reformatio ? les mots pour dire la réforme à la fin du Moyen Âge
Marie Dejoux, Collectif
- Éditions de la Sorbonne
- 9 Février 2024
- 9791035109332
Incantatoire, le terme « réforme » oriente et sature discours et représentations politiques actuels, à l'opposé du Moyen Âge qui semble avoir fait un usage extrêmement limité de la forme longue du terme prévalant à l'époque : la reformatio. L'histoire du Moyen Âge occidental est pourtant tout entière narrée selon une trame « réformiste » : rois, papes ou évêques plus ou moins « réformateurs », réformes carolingienne, clunisienne, grégorienne, cabochienne, etc. sont autant de formules qui ont connu, ou connaissent encore, un vif succès, sans que le mot « réforme » ne soit toujours clairement défini et presque jamais historicisé. Que bon nombre de « réformateurs » médiévaux se soient définis comme des conservatores, des conservateurs, devrait pourtant nous interroger, d'une part, sur l'imaginaire politique que nous projetons sur leurs expériences institutionnelles, et, d'autre part, sur la direction et le sens que ces derniers entendaient originellement donner à leur entreprise. Régressive, la démarche qui sous-tend cet ouvrage collectif vise ainsi à retracer l'histoire d'un terme aujourd'hui à succès - la réforme - et à identifier un vocabulaire « réformateur » proprement médiéval. Sans verser dans l'écueil du nominalisme et en laissant sagement de côté la « réforme » comme phénomène historique, les contributions qu'il rassemble resteront plus résolument au ras des mots, et, partant, au plus près des représentations politiques médiévales, tout en interrogeant les usages (et les mésusages) de ce paradigme par les médiévistes.
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Que dire encore aujourd'hui des Rois mages que nous reconnaissons sans difficulté en tête de caravanes chargées des richesses de l'Orient ? Et si ces Rois mages étaient en réalité venus d'Occident ? Si les Mages avaient été couronnés non dans leurs lointaines contrées, mais dans les royaumes de l'Europe féodale ? Le livre propose de suivre le voyage des Mages à travers une tradition plus que millénaire, jusque dans les sculptures, peintures murales et vitraux des églises des Xe-XIIe siècles. À une étape de ce voyage, les magiciens païens ont reçu le plus haut insigne qui soit, la couronne royale. C'est en tant que rois et mages qu'ils prennent corps dans les consciences et dans les arts. En scrutant toutes les modifications des images dans le temps, des plus remarquables aux plus inaperçues, et en les étudiant à la lumière des textes, du rituel et de la place des décors dans l'architecture, l'auteur invite à sonder l'imaginaire de la société féodale pour découvrir ce qui fascine les populations de ce temps chez ces trois hommes. La réponse ne se trouve ni en Orient ni dans les récits légendaires mais dans la signification de leur acte de charité : un don à un enfant qui est une offrande à Dieu.
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De l'histoire, du sport, et des images
Sebastien Laffage-Cosnier
- Éditions de la Sorbonne
- 25 Janvier 2024
- 9791035109684
Comment devient-on historien à l'université lorsqu'on s'intéresse au domaine marginal, et considéré comme superficiel, des images de sport ? Comment légitimer la culture visuelle sportive dans un contexte universitaire qui a tendance à hiérarchiser les objets de recherche en fonction de leur prestige social et académique ? À la croisée d'une réflexion ego-historique et d'une fiction littéraire, cet itinéraire d'un historien du sport nous invite à suivre les méandres d'une trajectoire professionnelle singulière. Il révèle l'influence des déterminismes sociaux et le poids des blessures nourrissant des résiliences. Il dévoile des mécanismes de résistance aux contraintes exercées par le système dominant ou encore d'étranges concours de circonstances. Prenant forme à la fois dans les stades et sur les estrades, les engagements politiques et humanistes de l'auteur prennent vie dans ce récit original et incisif.
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L'amibe et la machine : Raymond Ruyer, philosophe de la vie
Bertrand Vaillant
- Éditions de la Sorbonne
- 25 Janvier 2024
- 9791035109370
« Le " Je " de l'homme que je suis, centre d'activités sensées, peut-il s'isoler, se poser dans le vide, enfant trouvé métaphysique ? » Assurément non, pour le philosophe Raymond Ruyer (1902-1987) : conscience humaine ne saurait être comprise que comme un cas particulier de l'activité commune à tous les vivants, voire à tout être véritable. Pour Ruyer, toutes les explications mécanistes de l'émergence de la conscience à partir d'une matière inerte ont échoué, il est donc temps de rompre tant avec le dualisme qu'avec le matérialisme mécaniste, pour repenser ensemble et radicalement la conscience, la vie et la matière. Au milieu du xxe siècle, il élabore ainsi une philosophie panpsychiste et finaliste qui fait de la conscience « l'étoffe même du monde ». S'appuyant sur une connaissance solide des sciences de son temps, de l'embryologie à la cybernétique, il s'efforce de montrer que cette version renouvelée du finalisme, inscrite dans la filiation de Leibniz, Schopenhauer, Bergson ou encore Whitehead, correspond bien mieux que le mécanisme à notre connaissance de la vie. Ce faisant, il développe une pensée originale, à l'audace métaphysique certaine, dont les intuitions donnent à voir ce que l'attention au vivant fait aux catégories classiques de la philosophie, et combien elle nous force à les refonder. Ce livre se penche sur les méthodes, les sources et les arguments de la théorie ruyérienne du vivant. Il s'efforce de mettre en évidence ses forces et ses faiblesses, voire ses dangers, quand elle prétend appliquer la « psycho-biologie » à des questions morales, sociales et politiques.
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Le progrès des connaissances et la conduite de la vie (XVIIe-XVIIIe siècles)
Iris Douzant, Louis Rouquayrol, Mélanie Zappulla, Collectif
- Éditions de la Sorbonne
- 29 Février 2024
- 9791035109776
La plupart des philosophes des XVIIe et XVIIIe siècles discutent l'idée que le progrès des connaissances puisse avoir des effets sur la conduite de la vie. Doit-on penser que le développement des savoirs favorise nécessairement l'accès des hommes à la sagesse, ou bien faut-il en douter ? Les différentes contributions de l'ouvrage s'efforcent de répondre à cette question. Si ce sont le progrès des connaissances et la quête de nouveaux savoirs qui caractérisent la modernité, pourquoi ne pas se demander comment les philosophies morales des XVIIe et XVIIIe siècles intègrent ou, au contraire, résistent à ces bouleversements ?
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Spinoza à l'oeuvre ; composition des corps et force des idées
Chantal Jaquet
- Éditions de la Sorbonne
- 29 Mars 2022
- 9791035107383
Dans cet ouvrage, l'auteure montre comment la pensée de Spinoza se constitue et nous constitue aujourd'hui. Elle expose sa pratique de l'histoire de la philosophie fondée sur le double mouvement du pointillisme méthodologique et de l'appréhension des lignes de force. Elle s'interroge à la fois sur la puissance des mots, leur présence ou leur absence dans le corpus, qui vient torpiller les grandes machines interprétatives, et sur la dynamique des idées qui poursuivent leur vie propre durant les siècles. À travers l'étude de la composition des corps - corps animal, corps humain, corps propre, corps politique - et l'examen de la force actuelle de ses idées dans différents champs, il s'agit de penser Spinoza à l'oeuvre, tel que ses textes, à la lettre, opèrent encore et toujours sur nos esprits.
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Qu'est devenu aujourd'hui le « métier d'historien » dont parlait Marc Bloch ? En suivant le fil d'une expérience individuelle, ce livre s'interroge sur le travail de l'histoire, entendu dans un double sens. C'est d'abord le travail sur l'histoire, comme matériau de recherche, qui pose des questions intellectuelles mais aussi pratiques. Comment devient-on chercheur en histoire ? Que signifie lire, écrire, éditer des textes quand on est historien ? Quels sont les enjeux de l'enseignement de l'histoire ? Pourquoi participer à l'évaluation ou à l'administration au sein des institutions universitaires ? Qu'implique le fait d'intervenir dans la sphère publique ? Ces questions font le quotidien de l'historien autant, voire plus, que la fréquentation des archives et des bibliothèques. Mais, en filigrane, le travail de l'histoire désigne aussi, dans un sens qui mêle les dimensions personnelle et professionnelle, l'histoire au travail. Non seulement l'histoire comme flux temporel, qui transforme les êtres et les choses, mais aussi comme discipline, qui produit des effets sur celui qui la pratique et qui est, en retour, travaillé par cette histoire.
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« En même temps que je commençais à m'imaginer en compositeur, je décidais de devenir musicologue. » Jamais je n'aurais pensé qu'il soit possible de dissocier composition et théorie musicale, recherche et création. Inversement, il m'était difficile d'imaginer devenir un compositeur qui ne soit pas aussi un praticien, c'est-à-dire un transmetteur : instrumentiste, mais aussi accompagnateur, improvisateur et, bien entendu, enseignant. Mon parcours ne s'est pas présenté à moi comme un effort pour affranchir, puis concilier des disciplines ou des domaines dont le cloisonnement m'étouffait. Je l'ai vécu intimement comme le déploiement naturel, logique et nécessaire d'une conception personnelle de la musique, élaborée dans un va-et-vient incessant et fécond entre la solitude du chercheur ou du compositeur et le partage avec les publics académiques ou mélomanes, ainsi qu'avec les autres arts, en particulier la littérature et le cinéma.
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Mondialisation et justice sociale : Un siècle d'action de l'Organisation internationale du travail
Marine Dhermy-Mairal, Sandrine Kott, Isabelle Lespinet-Moret, Marieke Louis, Collectif
- Éditions de la Sorbonne
- 25 Mars 2024
- 9791035109714
L'Organisation internationale du travail est née du traité de Versailles en 1919, a survécu à la Société des nations et a trouvé sa place au sein de l'Organisation des Nations unies, où elle a apporté l'héritage et le savoir-faire du premier internationalisme, et la spécificité du tripartisme. L'OIT a formulé et poursuivi des idéaux de réforme sociale, fondés notamment sur la production de savoirs et d'expertise, dans un siècle traversé par des conflits majeurs, les décolonisations et l'évolution des rapports de force, entre les mondes capitalistes et communistes, entre les États et entreprises du Nord et du Sud. Cet ouvrage fait suite à un colloque qui a rassemblé acteurs sociaux et chercheurs pour célébrer les cent ans de l'Organisation internationale du travail et interroger son rôle face à la mondialisation des économies et du travail. Il éclaire de manière pluridisciplinaire la fécondité et le renouvellement de la recherche sur la plus ancienne organisation du système onusien. Les contributions se penchent sur la nature et les principales missions de l'Organisation à travers les nouvelles approches des sciences sociales suscitées par les interrogations de notre époque. L'efficacité des normes internationales du travail dans un marché mondial, l'importance du tripartisme et du dialogue social face au retrait de l'État comme les limites de l'universalité dans un monde inégal sont ainsi discutées dans une perspective renouvelée et résolument internationale. À travers l'OIT et sa promesse de justice sociale, ce volume propose plus largement une autre façon de penser la mondialisation.
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La vie à crédit : les mutations des consommations populaires à Paris (1880-1920)
Anaïs Albert
- Éditions de la Sorbonne
- 2 Septembre 2024
- 9791035109455
Dans le Paris de la Belle Époque, de plus en plus d'ouvriers, d'employés et de petits fonctionnaires accèdent à la consommation. Les garde-robes se diversifient, les intérieurs populaires se peuplent peu à peu de meubles, comme la très convoitée armoire à glace, et la décoration envahit le logement. Les plus aisés des ouvriers et des employés arrivent même à acheter une bicyclette ou une machine à coudre. Cette nouvelle culture matérielle émerge grâce au développement du crédit qui donne accès financièrement à la consommation et de la publicité qui donne envie d'acheter des biens nouveaux. Georges Dufayel, en pionnier de cette révolution commerciale, a bâti un empire économique à la fin du siècle. Ses magasins grandioses, installés boulevard Barbès, deviennent les temples de la consommation populaire parisienne.Ces objets et leurs usages témoignent également d'une culture populaire spécifique, encore marquée par la vulnérabilité économique et le recours à la débrouille. De la fréquentation du Mont-de-Piété à l'achat d'objets d'occasion chez les brocanteurs, en allant parfois jusqu'au vol, ces pratiques ressemblent bien souvent à des « consommations transitoires », non sans le risque, aussi, de la saisie des biens et de l'expulsion du logement. Touchant à l'histoire de la vie privée, des échanges économiques ordinaires et de la culture matérielle, cet ouvrage met en lumière à la fois les dominations multiples qui pèsent sur les classes populaires et les petits arrangements, les micro-résistances, qui traversent le peuple des choses et les choses du peuple.
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Politique des savoirs ; Michel Foucault, les éclats d'une ouvre
Jérôme Lamy
- Éditions de la Sorbonne
- 17 Mai 2022
- 9791035108342
Le rapport entre savoirs et pouvoirs sourd dans toute l'oeuvre de Michel Foucault. En investissant les différentes formes de leur articulation, le philosophe s'est efforcé de conceptualiser la production des normes, la constitution du sujet moderne, les seuils de scientificité, les modalités de gouvernement autant que les discours prenant le corps pour objet. En filigrane émerge une histoire des régimes de vérité, qui fait toute sa place à la vérité scientifique dans sa capacité à contraindre l'action. Cet ouvrage déplie quelques-unes des tentatives foucaldiennes de penser les politiques de savoir en se saisissant de la question de l'écart, de la distance et de l'intervalle entre savoir et pouvoir. Plutôt que d'appliquer une grille qui aurait été élaborée sur des objets divers, c'est à la fois une restitution généalogique et une mise à l'épreuve des propositions et des concepts du philosophe - l'épistémè, la biopolitique, l'hétérotopie - qui sont proposées ici : en ce sens, ce recueil est un parcours dans l'épaisseur des écrits foucaldiens.