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Éditions de l`École des hautes études en sciences sociales
175 produits trouvés
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Évidence de l'histoire : Ce que voient les historiens
François Hartog
- Éditions de l`École des hautes études en sciences sociales
- 3 Septembre 2015
- 9782713225727
L'histoire semble aller de soi. Pourtant, prononcer « l'évidence de l'histoire », c'est aussitôt ouvrir un doute. L'évidence est le fil conducteur de ces pages qui interrogent le statut du récit historique, l'écriture de l'histoire, la figure de l'historien, hier et aujourd'hui, de la Méditerranée antique à la France de la fin du xxe siècle. Depuis Hérodote, l'histoire est devenue une affaire d'oeoeil et de vision. Voir et dire, écrire ce qui s'est passé, le réfléchir comme un miroir : tels ont été quelques-uns des problèmes constituant l'ordinaire de l'historien. Les nombreuses reformulations modernes ont poursuivi ce travail sur la frontière du visible et de l'invisible. Parvenir à la vue réelle des choses, en voyant plus loin et plus profond. Mais, avec la fin du xxe siècle et la domination du présent, cette forte évidence de l'histoire s'est trouvée mise en question. Quel rôle pour l'historien face au « défi narrativiste », à la montée du témoin, à celle du juge, et alors même que mémoire et patrimoine sont devenus des évidences ?
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L'engagement comme expérience
Alexandra Bidet, Carole Gayet-Viaud
- Éditions de l`École des hautes études en sciences sociales
- 15 Septembre 2023
- 9782713232794
Les approches classiques de l'engagement se sont principalement intéressées à ses déterminants, rapportés à des variables sociodémographiques, des dispositions, des vertus ou des rétributions, comme à autant de motifs déjà constitués en amont et extrinsèques à l'expérience de l'engagement. Or, les intérêts des personnes - et leur puissance d'agir elle-même - peuvent s'analyser comme des produits de l'engagement, pour peu qu'on le saisisse dans sa dimension temporelle, itérative et située. Envisagé comme expérience, il paraît indissociable d'une enquête menée à la fois sur soi et sur le monde, où les personnes interrogent autant leurs propres désirs et possibilités d'agir, que la vie commune qu'elles souhaitent cultiver ou voir advenir. Ce volume rassemble une série de contributions théoriques et empiriques qui explorent des façons d'articuler souci de soi et souci du monde. Elles documentent la façon dont les engagements circulent entre différentes sphères de la vie et entre moments biographiques, en suivant les formes d'expérimentation auxquelles ils donnent lieu. Notre compréhension du rapport au politique s'en trouve enrichie, ressaisie depuis la trame des expériences de la vie commune faites en personne.
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L'édition en sciences humaines et sociales ; enjeux et défis
Etienne Anheim, Livia Foraison
- Éditions de l`École des hautes études en sciences sociales
- 8 Octobre 2020
- 9782713231780
En moins de vingt ans, l'édition en sciences humaines et sociales a été considérablement bouleversée. Tout a été réinventé : le marché du livre s'est transformé, le cadre légal a été radicalement modifié, la publication et la lecture en ligne ont connu un formidable essor, l'écriture même des sciences humaines s'est métamorphosée. Face à ces révolutions intellectuelles, techniques et socioéconomiques d'une ampleur inégalée, en faisant dialoguer éditeurs privés et publics, économistes, documentalistes, libraires, juristes, traducteurs, chercheurs, cet ouvrage collectif offre à celles et ceux qui se préoccupent du destin de l'édition en sciences humaines et sociales un premier bilan, à la fois clair et lucide, des changements survenus depuis le début du XXIe siècle.
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Fragments du communisme en Europe centrale
Rose-Marie Lagrave
- Éditions de l`École des hautes études en sciences sociales
- 3 Septembre 2015
- 9782713225826
Les relations des sociétés des pays de l'Est avec leur passé communiste ne sont pas totalement apaisées. Historiens, sociologues, politistes de la nouvelle génération de chercheurs issus de ces pays mettent au jour les astucieux bricolages des gens ordinaires pour contourner les contraintes sociales du communisme, mais aussi l'impuissance des institutions face aux contradictions du régime totalitaire . Il s'agit de saisir comment la dissémination du pouvoir dans les institutions, dans des corps et des esprits dressés à l'obéissance, a laissé une place à des logiques fragmentaires d'improvisation et d'ajustements, et à une culture de la débrouillardise. Dès lors, on peut se demander si l'effondrement du communisme ne commence pas dès son avènement, avec le travail de sape accompli par des instances ou des individus politiquement soumis mais socialement subversifs. Cet ouvrage renouvelle en profondeur les façons de saisir l' histoire sociale et politique du communisme.
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Dans la détresse : une anthropologie de la vulnérabilité
Michel Naepels
- Éditions de l`École des hautes études en sciences sociales
- 15 Juillet 2019
- 9782713231711
Les sciences sociales peuvent-elles décrire la vulnérabilité, l'incertitude, la solitude ? Pour répondre à cette question, Michel Naepels, assumant sa position d'auteur, adopte dans ce livre une approche pragmatique et s'interroge sur le rôle du chercheur et le statut du témoignage qu'il suscite, à partir d'enquêtes menées dans des zones de conflits et de troubles, et de lectures à la fois anthropologiques, philosophiques et littéraires. Au lecteur qui se demande quelle est la place de celui ou celle qui enquête dans des situations de détresse, cet essai propose une anthropologie politique renouvelée de la violence, de la prédation, du capitalisme. Il endosse un point de vue, celui de la vulnérabilité et de l'exposition à la violence, en prêtant attention aux subjectivités, aux émotions et aux pensées des personnes qui y sont confrontées. Il s'agit d'articuler l'exploitation de l'homme et de la nature avec la construction de soi, de penser dans le sensible, avec la douleur, malgré tout.
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Faire des sciences sociales Tome 1 ; critiquer
Collectif
- Éditions de l`École des hautes études en sciences sociales
- 3 Septembre 2015
- 9782713225888
Les sciences sociales, lorsqu'elles oublient leur vocation critique, ne produisent plus que de simples discours idéologiques, ou d'expertise, prompts à conforter la pensée commune. Mais comment définir exactement l'exigence critique à laquelle elles sont tenues ? Et comment la réaffirmer dans le contexte actuel de la recherche ? Onze chercheurs tentent ici d'apporter des réponses en prenant appui sur les enquêtes qu'ils ont menées à propos d'objets très différents. Leurs analyses soulignent combien la pratique des sciences sociales demeure incomplète tant qu'elle refuse de penser ses effets politiques. Mais elles montrent aussi qu'en sciences sociales, la critique se joue tout autant à travers la contribution des chercheurs au débat public que, indissociablement, dans leurs démarches d'enquête, la discussion de leurs travaux et la clarification collective de leurs pratiques.
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Qu'est-ce qu'un philosophe français ?
Jean-louis Fabiani
- Éditions de l`École des hautes études en sciences sociales
- 3 Septembre 2015
- 9782713225789
Le philosophe constitue l'une des figures les plus remarquables de la vie intellectuelle française. De Bergson à Foucault en passant par Sartre, il est l'ambassadeur à l'étranger d'une forme de « francité », paradoxale pour celui qui s'est installé d'emblée dans une perspective universelle. Au cours du xxe siècle, la discipline qui venait couronner l'enseignement secondaire classique a connu à la fois le succès mondial d'un style de pensée et les affres du déclassement institutionnel en France. Ce récit vivant décrit au plus près ce qu'est la philosophie française : une construction conceptuelle, dont toutes les lectures et réceptions sont à prendre en compte, une institution et des pratiques sociales, de la salle de classe à la scène médiatique. Ce livre est aussi un hommage, ironique et quelquefois impertinent, à ceux qui ont fait une bonne part de notre histoire culturelle.
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Classer les dieux ? : Des panthéons en Asie du Sud
Collectif
- Éditions de l`École des hautes études en sciences sociales
- 9 Septembre 2022
- 9782713231346
Dans un monde indien connu pour le foisonnement de son panthéon, comment penser les dieux ? ´Siva, Mahddev, Yellamma, Taleju... Les dieux sont dotés de formes et d'attributions multiples, leurs champs d'action se recouvrent et se mêlent. Mais aussi des hiérarchies se dessinent, des regroupements s'opèrent et la diversité peut s'inclure dans l'unicité d'une figure englobante. Du Kérala jusqu'à l'Himalaya, les questions se retrouvent, comparables : comment appréhender un panthéon aussi labile ? Comment définir l'infinité du divin ? Comment classer l'inclassable ? À ces questions, les auteurs de ce recueil répondent de diverses manières mais tous ont un même regard pour saisir les dieux dans la précision des gestes du rituel, selon leur contexte, et ainsi comprendre comment les perçoivent ceux qui les vénèrent.
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Le sexe politique ; genre et sexualité au miroir transatlantique
Eric Fassin
- Éditions de l`École des hautes études en sciences sociales
- 3 Septembre 2015
- 9782713225772
Le sexe est-il politique ? Non, répondait-on naguère en France : il relève des moeurs. Le sexe n'est-il donc pas politique ? Si, dit-on au contraire dans les années 2000. La liberté et l'égalité sexuelles seraient les emblèmes de la démocratie. Tel est le renversement qu'analyse cet ouvrage, qui parle des États-Unis, de la France - et de la comparaison transatlantique. Genre et sexualité travaillent nos sociétés, et en même temps sont au travail dans les sciences sociales.
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Le cinéma français ; écologie du cinéma français
Olivier Alexandre
- Éditions de l`École des hautes études en sciences sociales
- 13 Mai 2019
- 9782713231605
Le cinéma français incarne l'exception culturelle. La figure de l'auteur, née avec la Nouvelle Vague avant de devenir universelle, continue de jouer un rôle central dans l'organisation du secteur. Exemplaire, l'enquête d'Olivier Alexandre prend le contre-pied des discours habituels pour saisir le système à l'origine de cette singularité française. Au-delà des paillettes et de la rituelle montée des marches cannoises apparaît un monde impitoyable caractérisé par une distribution inégalitaire des chances de s'y imposer. Le cinéma français, c'est bien sûr Truffaut et Godard, mais c'est également tout un peuple à d'outsiders qui s'agrège aux marges en tentant de survivre. Dans une étude pionnière sur un sujet souvent laissé aux discours enchantés, l'auteur propose une réflexion aiguë sur les concepts utilisés pour définir les univers de création : champ, monde et marché font l'objet d'un réexamen critique ; il contribue de façon particulièrement novatrice au débat sur le statut de la culture et de ses modes de production.
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Une autre histoire
Jacques Revel, Jean-claude Schmitt
- Éditions de l`École des hautes études en sciences sociales
- 19 Juin 2019
- 9782713231667
Jacques Le Goff (1924-2014) a été l'un des très grands historiens de son temps. Il a été l'auteur d'une oeuvre immense, consacrée pour l'essentiel à l'histoire du Moyen Âge, qu'il a renouvelée en profondeur. Cet ouvrage en explore les ambitions, les objets et les démarches. Il réunit les contributions présentées à l'occasion d'une journée d'hommage organisée en janvier 2015 par l'École des hautes études en sciences sociales et par la Bibliothèque nationale de France. Aux très nombreux lecteurs de Jacques Le Goff, mais aussi à ses collègues et à leurs étudiants, il permettra de situer l'oeuvre dans le « moment » intellectuel et scientifique des années 1960-1990, de prendre la mesure de son rayonnement international et de rappeler la présence de l'homme public : un homme toujours soucieux de faire connaître les résultats de la recherche à un public élargi, passionné par les médias, mais aussi un citoyen engagé pour les libertés et un défenseur passionné de l'Europe en construction.
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Revue Mètis n.21 : le genre du luxe dans le monde grec ancien
Revue Metis
- Éditions de l`École des hautes études en sciences sociales
- 14 Novembre 2023
- 9782713232800
Dossier : Dans les cités grecques, le luxe est qualifié de barbare et féminin. L'historiographie s'est accommodée de ce topos pour forger l'image de corps civiques sobres et égalitaires. Le genre du luxe remet ces idées en cause. Varia : Homère, serment de Zeus et recettes magiques. Polysensorialité des sanctuaires grecs. La ceinture de Gabies. Narratologie pindarique. Solon à Salamine. Leucothée à Élée. Dettes et balances en Méditerranée. Ramon Pane et Lucien. Entretien avec François Lissarrague. Considéré généralement comme un marqueur ethnique, un signe de la richesse du souverain et de l'élite achéménides, caractéristique d'un régime politique plein d'hubris (démesure), le luxe ne disparaît pourtant pas des cités après les guerres médiques ; il demeure un moyen de reconnaissance sociale. Le dossier intitulé Le genre du luxe dans le monde grec ancien offre l'occasion de s'interroger sur le luxe, compris comme pratique et mode de distinction, en premier lieu élitaire, sous l'angle du genre. En effet, si deux de ses personnifications, Habrosunê comme Truphê, ont les traits et le corps d'une femme que caractérisent la délicatesse, le faste, l'opulence, la prospérité mais également la mollesse, la lascivité, la séduction et la féminité, le luxe n'était pas, loin de là, l'apanage des Barbares et des femmes. Mais le mettre au féminin était sans doute un moyen, pour les Anciens, de le stigmatiser, au sein de cités fondées sur l'égalité civique. Et si les Modernes ont repris ce topos, c'est qu'il permet de concéder l'existence du luxe sans entamer l'image, bien ancrée dans l'historiographie, d'un corps civique sobre et égalitaire. Les contributions, sans embrasser toutes les pistes possibles, portent sur les produits et objets de luxe (étoffes, vêtements, produits exotiques, cristal de roche et parfum) ; elles s'attachent également aux contextes et aux espaces de son déploiement ou étalage (religieux, politique ou encore domestique et familial ; du côté des Grecs comme chez les Barbares), ainsi qu'aux différents discours consacrés au luxe, comme mode de consommation et mode de vie (somptuosité vestimentaire, opulence des banquets, séduction outrancière, sexualité débridée, quête excessive des plaisirs, etc.), aux pratiques fastueuses comme marqueurs identitaires et modes de domination.
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Passions révolutionnaires ; Amérique latine, Moyen-Orient, Inde
Collectif
- Éditions de l`École des hautes études en sciences sociales
- 3 Septembre 2015
- 9782713225857
Depuis la fin du xviiie siècle, l'Europe constitue le théâtre privilégié des passions révolutionnaires. Mais durant la même période, jusqu'aux événements qui marquent le début du xxie siècle, le monde non-européen résonne également d'attentes et de crises révolutionnaires. Comment comprendre les passions révolutionnaires ayant vu le jour hors du continent européen ? Dans quelle mesure ont-elles été conditionnées par les matrices européennes auxquelles elles se référaient ? Ont-elles, à leur tour, donné naissance à des modèles exportables ? À travers le « Tri-continent » - espace latino-américain, moyen-oriental et indien -, les trois auteurs interrogent le fait révolutionnaire dans un dialogue avec le maître-livre de François Furet Le passé d'une illusion, rétrospective sur « l'idée communiste » publiée en 1995 peu après la chute du Mur de Berlin. Nationaliste, religieuse, prolétarienne, internationaliste, anticoloniale, ou simplement libertaire et égalitaire, vécue pacifiquement ou réprimée dans la violence : au-delà de cette diversité de forme, la révolution, son passé comme son avenir, s'avèrent néanmoins un analyseur de nos sociétés.
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Ethnographie de l'action ; l'observation des détails
Albert Piette
- Éditions de l`École des hautes études en sciences sociales
- 18 Septembre 2020
- 9782713231766
L'importance accordée à l'observation de l'action est une tendance marquante des sciences sociales contemporaines. Mais comment observe-t-on ? Que capte l'oeil du sociologue ou de l'anthropologue quand il observe ? En réalité, le regard fait le partage entre ce qui est pertinent et ce qui ne l'est pas ou l'est moins, entre le nécessaire et l'accessoire. Toute observation comporte ainsi un reste, qui mérite cependant que l'on s'y arrête. Dans ce livre publié pour la première fois en 1996 et devenu un classique, Albert Piette interroge les différentes traditions sociologiques ou ethnologiques afin de dégager le principe de pertinence que chacune d'elles met en oeuvre pour séparer l'essentiel du détail. Développant une approche originale, il défend l'idée selon laquelle la réalité sociale se construit dans la tension, variable selon chaque situation et chaque acteur, entre le primordial et le superflu. Ce sont ces écarts, ces restes, qui contribuent à définir les individus dans ce qu'ils ont de proprement humain.
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Des humains comme les autres ; bioéthique, anonymat et genre du don
Irène Théry
- Éditions de l`École des hautes études en sciences sociales
- 3 Septembre 2015
- 9782713225819
Faut-il lever l'anonymat des donneurs dans le cadre de l'assistance médicale à la procréation ? Alors que les premiers enfants nés grâce aux dons sont devenus de jeunes adultes et, pour certains, revendiquent l'accès à leurs origines, comment distinguer les places respectives des protagonistes du don d'engendrement : parents, enfants, donneurs ? L'enfant n'est-il pas le grand oublié de la perspective médicale traditionnelle assimilant don de gamètes et don du sang, au prix de l'effacement d'une partie de son histoire ? D'une plume résolument engagée, Irène Théry propose un regard critique sur le modèle bioéthique français qui a sacralisé l'anonymat du don de gamètes alors que tant de pays démocratiques ont su passer du modèle initial Ni vu ni connu à celui de Responsabilité où le donneur - homme ou femme - cesse d'être perçu comme un spectre menaçant. La panique morale qui semble saisir la société française - corps médical, responsables politiques, religieux - devant une telle évolution révèle les préjugés et les résistances face aux nouvelles représentations de l'identité personnelle et de la filiation, transformées par l'égalité des sexes, le démariage et l'émergence sociale de l'homoparentalité.
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Bourdieu, théoricien de la pratique
Michel de Fornel, Albert Ogien
- Éditions de l`École des hautes études en sciences sociales
- 2 Juillet 2020
- 9782713230998
Les débats passionnels à propos de l'oeuvre de Pierre Bourdieu et de ses engagements publics ont longtemps limité l'expression d'une critique scrupuleuse de son travail. Alors que ces débats commencent à s'estomper, ce livre propose une analyse du coeur de son projet intellectuel : sa théorie de la pratique. Les textes qu'il réunit examinent l'usage des notions que Bourdieu a introduites dans le lexique de la sociologie et de l'anthropologie et qui en font désormais partie : champ, habitus, capital, réflexivité, familiarité, intérêt, désintéressement, critique, position scolastique. Sociologues, philosophes et linguistes s'attachent ainsi, chacun à leur manière, à rendre compte d'un aspect de la théorie de la pratique de Bourdieu, en ouvrant une réflexion sur sa pertinence et sur les lacunes et contradictions qui ont provoqué sa remise en cause ou son rejet. Ce livre n'est pas un plaidoyer pour ou contre Bourdieu. Il cherche plutôt à présenter une confrontation raisonnée de ses thèses avec celles qui ont été élaborées par les approches qui, depuis une vingtaine d'années maintenant, ont renouvelé l'enquête en sciences sociales, en l'orientant résolument vers l'analyse empirique de la pratique, dont la collection « Raisons pratiques » a été l'un des lieux majeurs de développement en France.
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Dynamiques de l'erreur
Christiane Chauviré, Albert Ogien, Louis Quéré
- Éditions de l`École des hautes études en sciences sociales
- 2 Juillet 2020
- 9782713230974
L'expérience humaine est vulnérable. L'erreur y est inévitable. Elle se faufile partout. Si elle est généralement affectée d'une valeur négative - elle est à éviter, à corriger, à réparer -, elle présente aussi un potentiel positif. On apprend de ses erreurs, car les révisions auxquelles conduisent leur découverte et leur examen sont des moments essentiels dans la production du savoir, dans le raisonnement pratique ou dans la détermination des conduites appropriées aux situations. L'étude de l'erreur se développe en grande partie aujourd'hui à partir de travaux de psychologie cognitive, qui traquent les erreurs de raisonnement, les biais cognitifs et la formation de croyances fausses et expliquent causalement ces phénomènes par des mécanismes inconscients ou des inclinations naturelles de l'esprit humain. Le problème est que, pour ce faire, ils doivent présupposer des normes absolues (de vérité ou de rationalité, de raisonnement déductif ou de raisonnement statistique) par rapport auxquelles les erreurs représentent des écarts mesurables. C'est une tout autre approche que propose le présent ouvrage : analyser l'erreur sous l'angle de sa socialité, c'est-à-dire en l'envisageant dans les multiples contextes et dans les dynamiques plurielles où elle se produit, est prévenue, identifiée, relevée, appréciée, attribuée, rejetée, qualifiée, traitée. Des études de cas mettent la thèse de la valeur positive de l'erreur à l'épreuve : elles examinent l'usage de l'erreur aussi bien dans la science que dans l'enseignement de la logique ; dans l'établissement des preuves au tribunal que dans la résolution de problèmes pratiques de la vie courante ; dans la délibération que dans la perception ; dans le diagnostic médical que dans la décision politique.
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Penser par cas
Jean-Claude Passeron, Jacques Revel
- Éditions de l`École des hautes études en sciences sociales
- 26 Juin 2020
- 9782713231100
Qu'est-ce que penser par cas ? Comment raisonne-t-on à partir de la description de configurations singulières et dans quelle mesure peut-on prétendre généraliser à partir d'elles ? Le problème n'est pas nouveau. Les casuistiques morales, religieuses, juridiques, la démarche clinique associée à la tradition médicale en sont autant d'exemples attestés dans le long terme. De façons diverses, ces formes anciennes illustrent une voie qui diffère à la fois des déductions formellement nécessaires et de l'expérimentation qui procède par réitération des observations dans des conditions contrôlées. Longtemps délaissée, cette réflexion trouve aujourd'hui sa pertinence. Avec l'usure des grands paradigmes naturalistes ou logicistes, le souci d'une interprétation circonstanciée des singularités a étendu ses effets méthodologiques à la plupart des sciences de l'homme, parfois au-delà d'elles. Il impose d'associer la particularisation des énoncés aux changements de contextes sur lesquels doit statuer la pensée par cas. Il rappelle l'implication réciproque entre l'articulation d'une théorie et la stratégie d'une enquête.
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Travailler en Inde
Collectif
- Éditions de l`École des hautes études en sciences sociales
- 11 Octobre 2022
- 9782713231339
Le travail fait bien souvent partie des non-dits de la société indienne. Est-ce parce que - en concordance avec l'idéologie de caste - les liens qui associent les multiples sujets de l'ensemble social paraissent aux intéressés eux-mêmes plus importants que leurs actes ? Est-ce parce que les producteurs de discours autorisés (et de valeurs) ne portent à la question qu'un intérêt médiocre et sectoriel ? Craint-on, du côté des dominants et aussi des médiateurs, de faire surgir des contradictions et des revendications ? Serait-ce, enfin, que les travailleurs, à la maison, aux champs ou à l'usine, ont longtemps cumulé pauvreté, humilité et bas statut ? Au-delà de discours structurants et spécifiques (tels ceux des syndicalistes et des hommes politiques) qui tentent d'homogénéiser la scène, l'univers des pratiques indiennes en matière de travail apparaît pourtant d'une variété rare et d'une ambiguïté particulière. L'irruption du salariat et l'affirmation de tâches explicitement conçues comme un affrontement avec la nature n'ont souvent fait qu'ajouter de nouvelles dimensions à l'antique complexité. C'est ce que permet d'apprécier la pluralité des angles de vue des quatorze contributions de spécialistes réunies dans ce volume.
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Tribus et basses castes : Résistance et autonomie dans la société indienne
Collectif
- Éditions de l`École des hautes études en sciences sociales
- 16 Mars 2022
- 9782713231421
Ce volume est centré sur la transformation des basses castes et de la société tribale en Asie du Sud. Le processus est examiné dans une perspective pluridisciplinaire, avec l'apport d'historiens, d'anthropologues et de spécialistes du politique, afin de mettre en lumière les changements sociaux qui prennent place parmi les groupes « laissés pour compte » ou même ignorés des décennies durant par la sociologie traditionnelle, généralement moins intéressée par les groupes sociaux périphériques que par la grande Tradition du monde indien. Sans négliger cette dernière, il est grand temps d'étudier la « culture populaire » pour elle-même et non comme dérivant de celle des élites. D'autant que les basses castes et les tribaux s'émancipent de la logique de la sanskritisation et gagnent leur identité propre. Ces contributions tentent d'éclairer les questions de résistance et d'autonomisation des groupes « subalternes » sur la longue durée, - dès lors que ce processus n'est pas réellement nouveau, même s'il a peut-être atteint récemment un tournant avec la remise en cause croissante de l'organisation hiérarchique de la société indienne. Jusqu'à quel point pouvons-nous définir une sphère autonome d'action et de pensée subalterne hors du champ d'influence de la classe dominante ? Cette sphère autonome produit-elle une résistance quotidienne défiant la vision hiérarchique de la société des castes ?
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Indianité et créolité à l'île Maurice
Catherine Servan-schreiber
- Éditions de l`École des hautes études en sciences sociales
- 9 Septembre 2020
- 9782713231513
On l'appelle l'île-écriture. Carrefour de l'Afrique, de l'Europe et de l'Asie, l'île Maurice, de par sa situation géographique et son passé colonial, n'est pas sans points communs avec les Antilles et le monde caribéen, mais s'en démarque par une dynamique distincte entre indianité et créolité. L'objet de ce volume est de creuser son mystère en abordant ses rives par la géographie, l'ethnologie, l'histoire, l'économie et la littérature, à travers le regard conjugué d'indianistes et de spécialistes de l'aire indianocéanique. Se situant hors de l'Inde et de l'Asie du Sud, cet ouvrage explore la façon dont l'indianité s'adapte dans ce contexte insulaire. L'hindouisme créole mauricien, par exemple, est un modèle inédit. Une littérature indo-francophone novatrice et foisonnante s'y épanouit. Tissés par l'histoire maritime du commerce et de l'engagisme, les liens économiques avec l'Inde se voient concurrencés par un autre acteur qu'est la Chine. L'adoption d'un multiculturalisme inspiré du modèle indien de l'« unité dans la diversité » se fait parfois au détriment des minorités. Sans nier les tensions inhérentes à une société portée à l'extrême ethnicisation des critères qu'elle retient, ce volume donne à voir, dans le mêlement de ces deux mondes, une posture cosmopolite originale, qui renouvelle la perception de l'indianité.
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Retours d'exil ; ethnographie des rapatriements de réfugiés en Afrique centrale
Laurent Lardeux
- Éditions de l`École des hautes études en sciences sociales
- 19 Juin 2019
- 9782713231650
Se fondant sur une série d'enquêtes ethnographiques réalisées entre 2005 et 2010 auprès des réfugiés et rapatriés du bassin du Congo, cet ouvrage jette un éclairage inédit sur la prise en charge politique et sécuritaire de ces populations par les organisations nationales et internationales. Il rend compte de la diversité des expériences de l'exil et du retour à travers la reconstruction de parcours biographiques. Il montre que le moment du déplacement forcé est aussi une période d'apprentissage. Au-delà des souffrances endurées, se dessinent alors chez les réfugiés de véritables stratégies d'instrumentalisation, de contournement ou d'évitement des dispositifs mis en place par les organismes chargés de les prendre en charge. Il s'agit ainsi de restituer dans toute leur complexité les circulations migratoires au long du fleuve Congo qui résultent d'un jeu subtil entre le cadre formel du rapatriement et les pratiques effectives des acteurs.
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Etat et société politique
Bruno Karsenti, Dominique Linhardt, Collectif
- Éditions de l`École des hautes études en sciences sociales
- 2 Juillet 2020
- 9782713231056
La question de l'État, dans les sciences sociales, ne peut se cantonner à étudier les rapports entre l'État et la société. Bien que souvent spontanément présente dans ces disciplines, une telle représentation les condamne de facto à démissionner devant l'État et à adopter des langages étrangers à leur épistémologie. Au mythe de la dissociation de l'État et de la société, les sciences sociales sont obligées d'opposer une autre conception de l'État qui le maintient dans une étroite dépendance de l'ensemble social dont il est un élément de différenciation. État et société ne sauraient par conséquent être considérés comme deux entités de nature équivalente, car l'un est contenu par l'autre. Cela n'empêche pas toutefois de reconnaître à l'État une place prééminente et de concevoir qu'il participe à la reproduction des rapports sociaux de pouvoir. La perspective sociologique donne ainsi à l'État une physionomie particulière. Elle fait porter des exigences fortes sur l'enquête empirique. Elle modifie également profondément le concept de l'État lui-même. Les contributions à ce volume, qui proviennent de la plume de juristes et de politistes, d'anthropologues, de sociologues et de philosophes, ont en commun d'assumer cette perspective dans ses attendus et ses conséquences. Elles jettent ainsi une lumière plus réaliste aussi bien sur la genèse historique de l'État, telle qu'elle procède de l'avènement des sociétés modernes, que sur l'expérience politique que nous faisons, dans la vie sociale telle que nous connaissons aujourd'hui, de l'État et du rôle qu'il y joue comme institution.
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Revue Mètis n.19 : Eros en jeu
Revue Metis
- Éditions de l`École des hautes études en sciences sociales
- 12 Novembre 2021
- 9782713232763
Le dossier part sur les traces d'Éros, le joueur divin par excellence, dans le cadre du projet Locus Ludi. The Cultural Fabric of Play and Games in Classical Antiquity, financé par le Conseil Européen de la Recherche (ERC AdG no 741520). La figure d'un Éros immature, téméraire, taquin, voire cruel et imprévisible, personnifie en Grèce ancienne les rapports intimes qui unissent d'une part l'enfance au jeu, à l'éducation, y compris à l'apprentissage de la maîtrise de soi et à la formation de liens sociaux, d'autre part à la sphère des émotions éveillant le plaisir et par là, un pouvoir séducteur. Une des expressions métaphoriques de sa puissance ambiguë est l'activité ludique qui sert de fil rouge aux sept contributions réunies, du jeu de balle de Nausicaa chez Homère (D. Bouvier) aux poètes élégiaques latins (G. Sissa), à sa mise en images, de l'émergence d'un Éros bambin dans l'iconographie grecque (H. Ammar), à sa représentation dans l'iconographie romaine (V. Dasen et N. Mathieu) et la glyptique (F. Spadini, V. Räuchle, C. Weiss).