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Au Pont 9
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Michel Serres disait souvent qu'au fond, on n'écrit que sur sa famille. C'est vrai pour Joëlle Lasserre, qui, il y a quelques années, a commencé à s'intéresser à l'histoire des siens. Et voici qu'au hasard de ses recherches, elle apprend qu'un de ses grands-oncles a fait le travail et décrit l'étrange aventure qui vit une famille de juifs alsaciens s'installer aux Philippines à la fin du dix-neuvième siècle.
« Cette histoire de l'ascension d'une famille pauvre à une plus que confortable bourgeoisie qui a, crapulerie mise à part, quelque chose d'un roman picaresque, est vraie de bout en bout et révélatrice de ce que peutl'alliance de la nécessité, de l'audace et de la ténacité.», dit-elle.
C'est vrai qu'il y a du Lazarillo de Tormes chez Raphaël et Charles, les fondateurs de la geste des Lévy- Hermanos, mais on pense souvent aux Valeureux d'Albert Cohen.
Joëlle Lasserre est interprète de conférence. Née à Paris, elle a vécu pour des raisons d'études, de travail et de vie privée, dans différents pays avant de revenir Paris. Dans chacun de ces pays elle a planté puis arraché des racines, ce qui peut rappeler certains de ses personnages. -
Les histoires d'amour finissent mal, en général, les révolutions aussi. On se souvient du soulèvement tunisien de 2011, premier du genre au Maghreb, puis des déceptions nées de la victoire électorale des islamistes d'Ennahdha. Douze ans après, la colère couve toujours, en témoigne l'actuelle répression des opposants.
Mais en 2011, l'espoir est là, et il va rapprocher Youssef et Inès, que tout séparait depuis l'enfance commune. Au delà de, ou grâce à la romance, Fatma Bouvet de la Maisonneuve plonge au coeur de la société tunisienne, dans un de ces rares moments où s'épousent l'histoire des gens et le destin d'un pays, sous l'oeil amusé de la Vénus de Bulla Regia, témoin d'une grandeur ancienne et regrettée.
La révolution est passée, avec son cortège de héros, de timides... et d'opportunistes. Restent des odeurs, celle d'un homme, d'une terre, de tout un pays.
Fatma Bouvet de la Maisonneuve est psychiatre et addictologue. Elle travaille notamment sur les troubles psychiques des femmes. Elle a publié de nombreux essais scientifiques chez Odile Jacob. L'odeur d'un homme est son second roman. -
Depuis Ulysse, les héros de nos livres ont pris l'habitude d'aller chercher leur salut dans les îles. De Robinson à Monte Christo, qu'on parte libre ou les fers aux pieds, c'est en creu-sant qu'on y trouve sa vérité.
Discrète voire effacée, Ève n'a rien d'une héroïne, si ce n'est le courage d'affronter la réalité : elle n'aura jamais d'enfant. Pour accepter d'abandonner tout espoir, la voici qui débarque.
Sur l'île aux mères, pas de rayon vert, pas de sauvages hostiles ou accueillants, mais des femmes, rassemblées par les hasards du tourisme. A la manière de l'Heptaméron, elles viennent tour à tour déposer leur histoire, leurs joies, leurs tourments surtout, aux pieds d'Ève. Dans la douceur de la fata morgana, ce phénomène étrange ou terre, ciel et mer se mêlent, les récits alors s'enchevêtrent, tentant de partager le secret le mieux gardé du monde, celui qui lie les mères à leurs enfants.
L'auteur a su dépasser la diversité des cas cliniques pour chanter la douceur de l'échange et l'envoutante sensualité de ces mères entre elles. L'île aux mères, c'est l'Odyssée de Pénélope.
Fatma Bouvet de la Maisonneuve est psychiatre et addictologue. Elle travaille notamment sur les troubles psychiques des femmes. Elle a publié de nombreux essais scientifiques chez Odile Jacob. L'île Aux mères est son premier roman. -
Il y a des lieux où, sans les avoir jamais visités, on se
sent immédiatement chez soi. C'est ce qu'a ressenti Dolorès Aloia, à l'été 2015, en entrant pour la première fois dans le jardin de Boboli :
cet endroit était le sien. Cette évidence l'a saisie, d'autant plus puissante qu'il s'agit d'un lieu fort fréquenté - chaque année, près d'un million de personnes viennent s'y perdre.
Que faire alors de cet enivrement, dans l'odeur parfois suffocante des roses ? Dolorès Aloia est journaliste et photographe, ce sera un livre.
Ni monographie, ni flânerie botanique, ni incursion historique mais tout cela à la fois, cet objet singulier chante les rapports intimes de la pierre, des fleurs et de
l'eau... et la sagesse des hommes qui ont su les écouter. Il ravira les amateurs de jardins, et l'expression n'est pas innocente : il y a du La Fontaine chez Dolorès Aloia.
Dolorès Aloia, d'origine italienne, est journaliste et photographe. Elle vit et travaille à Paris. -
La vie des Glouk
Nelly Wolf
Les juifs ne sont plus à la mode, déplore Victor à une réunion des Ashkénazes Anonymes. Qu'est-ce qu'on va devenir, se demande Ety, si seules demeurent quelques familles minuscules, où on trouve malgré tout le moyen de se déchirer ?
Qu'est-ce qu'on va transmettre, si les rescapés ne veulent pas parler, si tout le monde s'en moque, ou répond à notre place ?
Nelly Wolf est universitaire, elle aurait pu se lancer dans une somme académique sur l'identité des intellectuels juifs français de 1990 à nos jours. Ou sombrer dans la « mélancolie de l'ashkénaze triste à famille merdique ».
Mais il se trouve qu'elle sait écrire, et merveilleusement bien. Spécialiste du roman moderne, elle a choisi sa forme ultime, la série, avec ses repères, Victor, Ety, les enfants, ses personnages secondaires, ses silhouettes de passage.
La chronique est juste parce que drôle. C'est que la chroniqueuse a l'oeil perçant, la dent dure, et le coeur plein d'une tendresse désabusée pour les hommes et les femmes comme ils vont.
Goys s'abstenir ? Non. Car, affirme Nelly Wolf, « Les Glouk sont des juifs comme vous et moi ».
Nelly Wolf est professeur de littérature française à l'Université de Lille. Elle a publié de nombreux articles et essais sur le roman français des XIX è et XX è siècles.
La Vie des Glouk est son deuxième roman.
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Cette infortune
Maxime Cochard
C'est urgent, il faut quitter Roche-Rousse, son avenue du 18-Juin, ses loubards qui tiennent les murs, ses parents trop attentionnés.
Bien, mais comment ? Quand on est jeune, séduisant et qu'on préfère les garçons, il y a d'abord Internet, et tous les HotLover914, un peu vieux, un peu timides, qui s'offrent à vous aider.
Alors c'est Paris, ses belles avenues, la grande vie, les galeries du Marais. Mais on a beau se donner, il faut aller toujours plus haut, vers les sommets et leurs promesses d'argent et de pouvoir.
Et dans les virages de cette course surgissent Lila, les étudiants croisés un soir d'Opéra, le petit frère qu'on a abandonné, et cette soif de justice qui grandit...
Maxime Cochard a 32 ans. Militant politique, il a travaillé pendant six ans à l'Assemblée Nationale.
« Cette infortune » est son premier roman.
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Un homme arrive un soir chez sa psychanalyste. Elle le fait entrer. Il attend. Elle ne reparaît pas. Alors qu'il découvre qu'elle s'est évanouie, un deuxième patient sonne à la porte. Et bientôt
un troisième...
S'ensuit un huis clos burlesque où chacun vit la situation à travers ses obsessions et ses chimères. L'un improvise un dîner, l'autre une séance de psy de groupe, un troisième s'en va explorer
la maison.
Dans ce roman qui joue avec les formes théâtrales, le narrateur embrasse peu à peu le langage des uns et des autres, jusqu'à ce que narration et dialogues s'imbriquent.
Et pendant que se déploie crescendo cette fantaisie nocturne dans l'appartement sens dessus dessous, la ville montre en arrière
plan certains signes de dérèglement.
Isabelle Van Welden, née en 1954 à Paris, est venue à l'écriture à partir
du jeu théâtral. Elle a travaillé longtemps à la Bibliothèque nationale
de France.
Précédemment, Le Palais des archives a été publié par les éditions Christian Bourgois. -
Les écrivains sont des voleurs, c'est un mal nécessaire. Mais qui se soucie de leurs victimes ? Thomas a pris la vie de Clémence pour en faire un roman, puis s'est enfui, son forfait accompli. Il laisse son fils David seul avec des absents : un père mort, des livres qu'il ne peut pas lire, une mère qui n'est plus là.
Heureusement, la littérature ne fait pas que blesser, elle soigne aussi : Baudelaire est toujours là pour nous dire que même si nos ailes de géant nous empêchent de marcher, il nous faut toutefois avancer, et c'est ce que fait David, retrouvant sur sa route sa mère, pauvre oiseau blessé.
Après Trouver l'aiguille, Hélène Bruntz retricote ici une famille déchirée, allant puiser au fond de chaque personnage maltraité par la vie ce qu'il faut de courage pour y croire encore.
Le bonheur n'est-il pas la forme ultime de l'obstination ?
Hélène Bruntz écrit depuis toujours. Le Prince des girafes est le deuxième roman qu'elle publie. -
Chacun a pu l'éprouver : dans telle situation banale (arbitraire d'une décision, fermeture d'une usine qui ne rapporte pas assez à ses propriétaires, punition sans raison etc...), ou limite (des enfants juifs parqués devant un commissariat pour être envoyés vers les camps de la mort, le corps inanimé d'un enfant sur une plage méditerranéenne...) le sentiment d'injustice n'a pas besoin de la connaissance du droit : il exprime, pour un sujet, l'impression d'un effondrement de la Loi. Certains y voient la source de la démagogie. C'est lui qui soulève les multitudes qui font les révolutions. À l'écart des abstractions gestionnaires qui l'ignorent, il signe ce sentiment d'humanité que porte la raison sensible. Exprime-t-il un sens inné de la justice ? Ou bien est-il premier, réagissant à un dommage subi et ouvrant un conflit social et politique en vue de déclarer des droits qui changent le système établi ? Tel est l'enjeu de cette exploration philosophique et littéraire, dans le temps, de manifestations et théorisations de l'injustice et du sentiment d'injustice. L'actualité des réformes néolibérales nous le rappelle : le sentiment d'injustice fait le partage entre deux mondes, celui de la gestion financière et de la concurrence et celui de la « raison sensible », des droits garantis pour ceux qui subissent l'arbitraire de la domination, donc celui de l'émancipation.
Depuis 1997 le Groupe d'Etude du Matérialisme Rationnel (GEMR) réunit philosophes, historiens, littéraires etc., pour travailler sur des questions de philosophie politique liées à la démocratie. Il a publié notamment, sous la direction d'Yves Vargas, De la puissance du peuple (4 volumes aux Éditions du Temps des Cerises). Le présent livre est le fruit d'un séminaire qui s'est déroulé durant cinq ans.
Ouvrage publié avec le concours de la Fondation Gabriel Péri. -
« On a bu. C'était plaisant, tout était plaisant. On a ri. On a parlé. De quoi ? De tout, de rien. De la fille qui chante Zerline. De ma robe neuve. Anne passe la main sur sa cuisse et lisse le tissu bleu. Du dîner après. Un rite entre nous, je ne sais jamais dans quel restaurant... Puis je suis partie aux toilettes, il y avait une queue interminable et quand je suis revenue... »
Anne se tait, le flic la regarde, les yeux flous derrière ses lunettes carrées. Myope lui aussi.
Elle s'éclaircit la voix. « Je l'ai cherché partout. Au foyer, dans les couloirs, dans les escaliers...»
Il faut très peu de temps pour qu'une vie explose. À moins que cela prenne vingt-cinq ans. Ce soir-là devait être une fête pour le couple parfait que forment Anne et Christian ; il se termine dans un commissariat. Entre enquête policière et radiographie conjugale, le roman d'une femme bouleversée qui n'a d'autre choix que de renaître à elle-même.
Chartiste, franco-danoise, Nic Diament a exercé le métier de bibliothécaire notamment à la BPI du centre Pompidou et à la Bnf où elle a dirigé le Centre national de la littérature pour la jeunesse. Elle a publié un Dictionnaire des écrivains français pour la jeunesse (École des loisirs, Paris, 1993) qui fait autorité. Ce livre est son premier roman publié. -
Comme souvent, ce livre est un voyage. Dans le temps d'abord : grâce à une savante construction, on voyage d'aujourd'hui à hier, de remords en souvenirs, et on regarde Antoine et Djamila se rencontrer, s'oublier, se rechercher. Dans l'espace aussi : entre beaux quartiers de Paris et village perdu aux portes du grand sud marocain. Après la rencontre, solaire, des deux jeunes gens, on fera souvent le trajet entre ces deux lieux, en touriste ou en immigrant.
Tout ça pour quoi ? Pour qui, en fait : « Un enfant aux cheveux blonds, debout devant un mur blanc inondé de soleil. Le cliché pouvait avoir été pris aussi bien en France. L'enfant souriait, vêtu d'une chemisette bleue. Et il lui ressemblait étonnamment. » C'est lui qui met tout le monde sur la route, celle qui mène au bonheur... si on a le courage de la suivre.
Une fleur rouge contre un mur blanc est le troisième roman que publie Hélène Bruntz, après Trouver l'aiguille et Le prince des girafes -
Elles sont trois. Cécile, la mère, généraliste, vaillante, engagée. Parfaite, probablement. Zoé, sa fille aînée, discrète, attentive, pacifique. Émilie, la cadette, brillante, belle et coléreuse. Jadis il y eut un divorce âcre mais c'est oublié, n'en parlons plus.
Eau qui dort, le présent sans histoire des trois femmes va pourtant se troubler. Comme souvent, c'est Émilie qui lancera le premier caillou et l'inimaginable tempête qu'il déchaîne remet soudain en jeu tout ce que Cécile croyait acquis. Un roman à trois voix plus désaccordées
que prévu.
Chartiste, franco-danoise, Nic Diament a exercé le métier de bibliothécaire notamment à la BPI du centre Pompidou et à la direction de La Joie par les livres, futur Centre national de la littérature pour la jeunesse (BnF). Elle a publié un Dictionnaire des écrivains français pour la jeunesse (École des loisirs, Paris, 1993) qui fait autorité. Son premier roman, Un seul être, a paru en 2020 chez le même éditeur. L'auscultation des présents sereins qui déraillent va devenir sa spécialité... -
La Deuxième guerre mondiale, avec son terrible cortège de bourreaux, de victimes et de héros, a pris fin depuis près de quatre-vingts ans, presque trois générations. Dans un monde où - du moins le croyait-on jusqu'il y a peu - les conflits de cette ampleur ont disparu, que reste-t-il de cette tragédie ? Peut-on la dire encore ? Comment pénétrer le secret des ombres ? Grégory Bellanger a choisi d'avancer à hauteur d'homme, en l'occurrence son grand-père, qui, comme tant d'autres à l'époque, a renoncé à raconter l'indicible après que les canons se sont tus.
Nous sommes en 1984, au moment même de la naissance de l'auteur, et les hasards du théâtre font, et c'est heureux, que son père découvrira en même temps son fils et son père.
Grégory Bellanger est comédien et metteur en scène. Il a créé la compagnie Les poulbots en 2015. Il est également directeur de deux écoles de théâtre, le cours Clément et la Manufacture de l'acteur. Le secret des ombres est sa première pièce. -
Qu'ils partent pour une autre ou parce qu'ils n'en peuvent plus, les hommes s'en vont. C'est du moins ce que constate Élise et ce qui l'intrigue, aussi, à contempler autour d'elle, dans les cafés qu'elle fréquente, la douleur de femmes abandonnées.
Pour qui, pour quoi, se demandent ces femmes. Pour Élise, c'est trop tard : ses questions à son mari mort depuis longtemps - du moins l'imagine-t-on - ne recevront pas de réponse.
Elle le sait, mais elle en souffre. Alors, à regarder ces femmes, elle se dit qu'écrire, c'est peut-être le seul moyen de faire surgir sous la plume ce que la vie nous tait.
De café en café, on croise des couples qui chancellent ou se défont. C'est en inscrivant sa propre histoire dans la ronde de ces catastrophes intimes qu'Élise trouvera la force d'accepter qu'elle ne saura jamais si son mari l'a vraiment aimée.
Dans ce cinquième roman, Hélène Bruntz, avec la délicatesse qu'on lui connaît, nous emmène au plus intime de l'envie d'écrire, là où les mots surgissent pour calmer nos peines. -
L'amour en week-end
Percy Barrimore
- FeniXX réédition numérique (Le Pont Neuf)
- 10 Novembre 2017
- 9782402183864
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
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Catherine chérie
Jose Casanova
- FeniXX réédition numérique (Le Pont Neuf)
- Aphrodite
- 22 Décembre 2017
- 9782402185820
Catherine à vingt ans se trouve face à face avec le problème « amour ». Mais hélas, le chemin qui y conduit n'est pas toujours semé de roses... Que faire lorsque tant de tentations s'offrent à vous et qu'on ne sait pas encore ce qu'il en adviendra. Quelle route choisir ? Et de quels prix la jeune vertu d'une frêle créature devra-t-elle payer son expérience ?... Sera-ce Adolphe l'initiateur ou Pierre pour qui les femmes ne sont que plaisirs faciles et maîtresses enamourées, ou encore Marva dont l'expérience s'enrichit grâce à Catherine qui sera l'élu ? Sinon Djemal le Turc ? Si peu chaste qu'elle soit, Catherine ne sait que faire et pourtant les élans de son coeur comme de sa chair l'incitent à basculer plus vite qu'elle n'aurait cru dans les bras qui, avidement se tendent vers elle. Juan Casanova au nom prédestiné sait peindre et traduire avec délicatesse les émois de la chair rétive, mais consentante, de la perverse Catherine dont le corps incertain oscille devant le danger. Belle Catherine... Catherine chérie...
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Jane Rogeon
Jacques Marzac
- FeniXX réédition numérique (Éditions du Pont-Neuf)
- 13 Mars 2020
- 9782307407409
Nous avons tous en mémoire le souvenir d'une vieille photo jaunie qui, un jour, nous a transporté dans un passé chargé d'émotions.
Fruit de la rencontre entre un instituteur, fin collectionneur, et une photographe exceptionnelle, témoin de son temps, le livre "Jane Rogeon - photographe poitevine -1930/1950"présente une sélection de plus de 300 photographies.
L'intérêt suscité par les clichés de Jane Rogeon, leur pouvoir de fascination même, repose en fait sur un paradoxe. Ils semblent en effet solliciter une
mémoire bien plus large que celle du simple regard. Ils suggèrent des sons, des bruits de toutes sortes, des mouvements aussi que la plaque sensible a
laissé transparaître, hors de l'immobilité des êtres et des choses.
De plus, Jacques Marzac a rencontré des acteurs de l'époque pour retrouver le contexte, l'anecdote, qui donne à chaque cliché un supplément de saveur. Ses recherches font de ce livre, au-delà de "l'album-photo" qu'auront plaisir à feuilleter ceux qui ont connu ces années-là, un réel ouvrage d'histoire locale, riche d'enseignements pour les générations suivantes.
"Les clichés de Jane Rogeon sélectionnés et commentés judicieusement par Jacques Marzac, constituent de précieux documents d'histoire sociale pour l'étude d'une ville moyenne du Centre-Ouest Français, à partir de l'entre-deux guerres jusqu'à la période de reconstruction qui suivit le second conflit
mondial (...)
Jane Rogeon a (...) dégagé certains traits essentiels de l'identité culturelle du Poitou, pays de transition attachant (...)."
Nicole Pietri
Professeur d'Histoire Contemporaine à l'Université de Poitiers
Née à Poitiers en 1910. Jane Rogeon a tout juste vingt ans lorsqu'elle ouvre son propre studio, rue Saint-Simplicien.
Portraitiste renommée, correspondante de presse, photographe officielle de plusieurs manifestations poitevines, elle fonde en 1934 le groupe folklorique local des "Amis du Vieux Poitou".
Elle cesse son activité en 1960 et coule, depuis, une paisible retraite dans sa maison des bords de Vienne.
Jacques Marzac est né en 1951 à Chauvigny. Instituteur MaîtreFormateur à Poitiers, féru d'histoire locale, il porte le plus grand intérêt à la photographie ancienne. En 1990. il anime une rubrique "Patrimoine" dans un quotidien régional.
Cette année-lâ, lorsqu'il rencontre Jane Rogeon. l'oeuvre photographique de celte dernière n'est pas encore dispersée. Jacques Marzac saisit avec bonheur la chance qui s'offre alors d'en sauvegarder les meilleurs clichés.
Tirés de l'oubli, leur ensemble compose un vivant tableau d'une période sur laquelle les documents iconographiques sont étonnamment rares. -
Une fleur à perdre
Katia Messine
- FeniXX réédition numérique (Le Pont Neuf)
- Aphrodite
- 13 Décembre 2017
- 9782402546270
Jacqueline a dix-sept ans lorsque, brusquement, elle est jetée dans la vie, lorsque le foyer paisible - au sein duquel elle a grandi en toute innocence - est détruit.
Elle ignore tout, elle n'a pas encore réalisé que l'éveil de sa chair peut être proche. Pas à pas, nous la suivrons de révélation en révélation, d'épreuve en épreuve, jusqu'au jour où l'amour vient, jusqu'au jour où, dans un élan de tout son être, elle va au-devant de celui qu'elle a choisi.
Et pourtant, Jacqueline était en droit de ne plus croire au bonheur, de ne plus voir autour d'elle que des êtres tarés, cherchant à l'entraîner dans les chemins du vice :
Odette, camarade de pension, voisine de dortoir qui, sous le prétexte de la consoler...
Le cousin Dumont réclamant le prix de ses bontés.
Éliane et son amant faisant tout pour la mêler à leurs débauches.
Involontairement, Jacqueline découvrira les soirées très intimes d'une patronne perverse.
Le monde inattendu d'une tournée de music-hall.
Un photographe, dont les clichés se vendent sous le manteau.
Une fille de joie au coeur tendre...
Elle découvrira surtout l'appel impérieux des sens, lui résistera non sans effort, jusqu'au don final librement consenti. -
Extending the Scope of Abuse from Sexual Violence among Primates to the Mee-too Movement Historical, psychiatric, statistical, literary and political variations of sexual vulnerability
Joel Broustail
- Au Pont 9
- 2 Février 2024
- 9782494675032
In this opus, Joël BROUSTAIL revisits the notion of sexual abuse and its recent extension, drawing on a historical and multidisciplinary approach.
Starting from the sensitive entry point of child sexual abuse, as the archetype of sexual abuse, it attempts to trace the history of the" gray areas " of sexual abuse, from sexual violence among other primates to the post #MeToo era. Is there a universality of sexual abuse in the history of mankind, with progress in awareness over recent decades, or the categories of sexual abuse, the boundaries of childhood, sexuality, modesty, etc. are they specific to each context and, to some extent, incomparable? Could alternative conceptions of sexuality and abuse have prevailed?
Based on a meticulous account, supported by numerous sources and an abundant statistical apparatus, it thus analyzes the construction of Good and Evil in modern societies.
It notably highlights the dynamics of an ameliorative progressivism: a sexual idealism, of both Protestant and feminist Anglo-Saxon origin, would have taken over from the progressive idealisms of social, ideological or national inspiration which marked the 20th century. Gender consciousness would have partially replaced Marxist class consciousness or nationalist identifications.
But this development would also correspond, in addition to an increased awareness, to an anthropological revolution in the second half of the 20th century, with concomitant major evolutions.
First, society has moved from dominant segregation by sex to segregation by age groups. The generalization of long co-education led to young communities of both sexes and, with the contraceptive revolution, unlike in previous times, favored sex within the same age group for youths.
Secondly, the demographic transition with a relative scarcity of young people and the general aging of the population has led to a fetishization of youth and childhood, as well as to the objective need to protect them from the potentially overwhelming sollicitations of adults, extending sexual vulnerability from childhood to adolescence and youth.
It has led to the stigmatization of transgressions crossing the barriers between age groups, culminating in the monstrous figure of the child molester, whether an adult with a child or a consenting adolescent, assimilated to a child, and therefore incapable of consent.
This has also led to extend to sexual relations between adults the question of the validity of consent in cases of partner asymmetry, e.g. for prostitution: like a child, the prostitute could not actually consent, due to economic asymmetry, thus justifying the penalization of prostitution clients.
Finally, this opus illustrates the shift in modern societies from a religious legitimization of norms to a psychiatrization of Goof and Evil, notably with the paradigm of the post-traumatic victim, at the heart of contemporary conceptions of the disastrous consequences of sexual abuse. These consequences justifies the need to protect potential victims with strict regulations and even preventive screening/confinement of potential predators, leading to a new conception of the Law. Dozens of empirical studies are dissected to analyze the scientific claims of the dominant psychiatric discourse.
Joël BROUSTAIL, professor at Sorbonne University and at SIRICE-CNRS, is the author of numerous publications, from the history of religious minorities to the diffusion of innovations. He has held various responsibilities, notably in Asia and the Middle East, and teaches in several universities.
A former student of the Ecole Normale Supérieure, of HEC and the Sorbonne, he is both a historian and economist by education. -
Kwaramo, le donneur d'âme
Jean-Paul Poupard
- FeniXX réédition numérique (Éditions du Pont-Neuf)
- 15 Juin 2016
- 9782402115643
Été 1461, dans les prisons de l'évêque d'Orléans, Francilien Vallois, poète irrévérencieux, vivant de rapines, trucidant au besoin, fait la connaissance de Charles de Voulx, capitaine normand audacieux qui s'est mis en tête de trouver l'île de Brésile et d'en rapporter le bois du même nom. Désabusé, il décide de l'accompagner dans son périlleux voyage. Cette fiction historique nous conte alors les aventures de ce personnage qui emprunte certains traits à un célèbre poète du XVe siècle. Après avoir traversé la Mer Ténébreuse il rencontre les « hommes peints » d'une paisible tribu vivant à l'âge de pierre. Le marin dieppois repart avec son bois, le poète décide de rester... Entre roman d'aventures, reportage ethnologique et controverse historique, ce livre s'appuie sur un portulan datant de 1375 indiquant une « ins de Brazil » près des Açores ! À l'occasion du 500e anniversaire de la « découverte officielle » du Brésil, à une époque où les Indiens d'Amazonie tentent de préserver leur culture, l'auteur nous offre en toile de fond une réflexion philosophique pleine de tendresse et de poésie.
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Un crime singulier
Guy
- FeniXX réédition numérique (Éditions du Pont-Neuf)
- 23 Avril 2016
- 9782402102971
«... Tu seras toujours le dindon de la farce ! » disait Délou. À trente ans, Robert n'a jamais choisi sa vie. Ballotté par les événements, il n'a trouvé son équilibre que grâce au soutien sans faille de Jérôme... Mais Jérôme n'est plus... Et c'est dans ce contexte éprouvant que son chemin croise à nouveau celui de Catherine... ravivant les souvenirs maudits de la tragédie de ses vingt ans. Pure coïncidence ou présage d'une remise en question du drame d'autrefois ? Robert ne pourrait en juger...
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Comment arnaquer son banquier
Leonie
- FeniXX réédition numérique (Éditions du Pont-Neuf)
- 21 Mai 2016
- 9782402151115
Rédigé dans un style simple et compréhensible, il traite, à travers trois chapitres, des principales opérations bancaires effectuées par le grand public : les opérations de caisse, la bourse, les crédits. Outre son mérite d'expliquer sans complaisance et avec malice, le vrai fonctionnement du banquier, ses doutes et ses bluffs, l'ouvrage livre également au public plus de 300 techniques pour le ruser. Avec entre autres nouveautés : La nouvelle loi sur l'interdiction bancaire et la façon de la contourner ou de s'en sortir à meilleur compte... Le témoignage d'un spécialiste de la bourse qui dévoile les combines et les mauvais coups de certains clients... L'interview d'un huissier de justice avec ses bons conseils pour échapper à la catastrophe, voire à l'huissier lui-même... Plus une foultitude de trucs et d'astuces pour bien pratiquer son banquier au quotidien, prendre l'ascendant sur lui, gagner du temps et finalement de l'argent. Pour toutes ces raisons, le nouveau « Comment arnaquer son banquier » est un véritable plan-boussole dans lequel vous ne pourrez plus vous empêcher de zapper en permanence !
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Le pré du chêne
Lombard
- FeniXX réédition numérique (Éditions du Pont-Neuf)
- 12 Août 2016
- 9782402151856
Naître à la fin du XIXe siècle dans une modeste famille de paysans n'offrait à Antoine que la perspective d'une vie simple, faite de labeur, de privations... Tout au long de cette vie, Antoine, comme des milliers d'autres, subit avec courage et résignation les humeurs du temps et des puissants. À travers deux guerres, il embrocha l'Allemand à la baïonnette ou punit le traître aussi simplement qu'il laboura sa terre ou s'enferma dans une usine. Sans plainte, sans rien demander car c'était sa tâche. Mais il s'y donna avec la même passion qu'il mit à faire l'amour à Isabelle... Lorsque la grande Faucheuse s'approcha de son corps, il se rendit compte que sa vie, en fait, ne fut qu'une simple vie. Alors, dans un dernier souffle, il murmura : ce serait vraiment con si...
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Agathe de Nieuil-l'Espoir
Odette Joyeux
- FeniXX réédition numérique (Éditions du Pont-Neuf)
- 7 Mai 2016
- 9782402118248
A douze ans, auréolée de mystère, Agathe se démarque des autres enfants qu'elle inquiète et fascine à la fois. Son monde c'est un peu celui d'Odette Joyeux, avec ses frayeurs et ses cauchemars, lorsque, petite parisienne, elle venait passer ses vacances dans le village poitevin de Nieuil-l'Espoir. Publié pour la première fois en 1941. « Copyright Electre »