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CNRS Editions
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Wes Anderson : Cinéaste transatlantique
Julie Assouly
- CNRS Editions
- Art/Cinéma
- 16 Mai 2024
- 9782271151452
Anatomie d'une oeuvre iconoclaste, bariolée, déjantée, et très accessible.
Wes Anderson, issu de la scène indépendante, se démarque de ses contemporains hollywoodiens par son goût prononcé pour la culture française. Du portrait de Cousteau dans Bottle Rocket à la reconstitution de mai 68 à Ennui-sur-Blasé dans The French Dispatch, la filmographie de ce texan atypique est émaillée de références à la France où il réside une partie de l'année. Qu'elles soient iconiques (tour Eiffel, bérets), musicales (Françoise Hardy, Christophe) ou cinématographiques (Renoir, Truffaut, Malle), elles donnent à son cinéma un style transatlantique inimitable.
Grand cinéphile, lecteur avide, versé dans la peinture et la musique, il crée dans ses films à la croisée des arts un univers coloré, marqué par un souci obsessionnel du détail, et déploie une esthétique rétro teintée de nostalgie pour les années 1960, forçant le parallèle avec le Nouvel Hollywood et, par extension, avec la Nouvelle Vague. Le cinéma d'Anderson est référentiel et réflexif, familier et déroutant, il traite de sujets graves avec pudeur et légèreté ce qui lui vaut d'être rangé dans la catégorie "comédie dramatique" à laquelle est associée la posture impassible (deadpan) de son équipe d'acteurs.
Publicitaires, stylistes et fans de tous horizons cherchent à s'approprier cette esthétique singulière sans jamais y parvenir. Cet ouvrage propose de décrypter ce qui fait l'originalité de Wes Anderson et de son cinéma transatlantique au prisme de la traversée : des arts, des cultures, et des films. -
Quand il arrive à Hollywood, Ernst Lubitsch est déjà un cinéaste prestigieux. L'aura dont il jouit et la diversité des fonctions qu'il occupe lui permettent d'y mener une action hors du commun.
En observant la manière dont il travaille au sein de cet environnement particulier, Katalin Pór revient sur ses relations avec les structures de production hollywoodiennes. Comment parvient-il, au sein même de cette organisation hyper-normalisée, à imposer ses propres conceptions du travail créatif ? Ses interactions avec les différents studios peuvent être lues comme autant d'efforts pour lui permettre de travailler dans une relative autonomie, sur des projets qui l'intéressent, avec des collaborateurs librement choisis, et selon ses propres méthodes.
Quel est l'apport de Lubitsch au cinéma hollywoodien ? Il y conçoit et réalise des films, évidemment, mais opère également des recrutements, fait acheter des répertoires de pièces, transforme le fonctionnement de certains studios... Son action hollywoodienne peut être assimilée à une véritable politique, d'une grande cohérence, guidée par deux questionnements poétiques fondamentaux : sur la nature de la comédie, d'une part, et l'articulation entre musique et cinéma, de l'autre.
Voici le portrait d'un "Lubitsch au travail", à la fois artiste et homme de pouvoir, à Hollywood. -
" Je me contente de faire des films que j'aimerais voir " ; " S'il y a une chose que je déteste plus que de ne pas être pris au sérieux, c'est de l'être trop. " Derrière ces boutades se cache la personnalité d'un témoin passionné de la société qui l'entoure. Billy Wilder, qui a toujours considéré que Lubitsch était maître dans la manière de passer avec ironie du drame à la comédie, a fait de cette fondamentale ambiguïté le coeur de son cinéma. Limiter sa carrière à ses éblouissantes comédies serait une erreur. Il s'est aussi attaché au monde du journalisme à sensation (Le Gouffre aux chimères), à la guerre (Stalag 17, Les Cinq Secrets du désert), à l'univers hollywodien (Sunset Boulevard) et au film noir (Assurance sur la mort), dirigeant au passage certains des comédiens les plus célèbres de l'époque : Humphrey Bogart, Gary Cooper, Bing Crosby, Marlène Dietrich, William Holden, Dean Martin, Kim Novak, Jack Lemmon, Barbara Stanwyck, Erich von Stroheim, Gloria Swanson... On lui doit une Audrey Hepburn plus séduisante que jamais dans Sabrina et Ariane et deux des plus beaux rôles de Marilyn Monroe, Sept ans de réflexion et Certains l'aiment chaud. L'ouvrage retrace la carrière de Wilder depuis ses débuts comme scénariste, avant d'étudier chacune de ses réalisations. Un livre haut en couleurs sur un artiste hors du commun.
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Le cinéma à l'épreuve du divers : politiques du regard
Jean-Michel Frodon
- CNRS Editions
- Art/Cinéma
- 16 Septembre 2021
- 9782271138194
Paradoxe fondateur : dès l'origine, l'invention des frères Lumière manifeste ses pouvoirs de rencontre et de compréhension entre des êtres différents, partout dans le monde, et mobilise dans le même temps des rapports d'exclusion et de domination, sous le signe des inégalités sociales, du racisme et du machisme. Plus d'un siècle après, ces puissances de rencontre et de découverte comme ces enjeux de discrimination et d'oppression se sont reconfigurés et ont été activés aussi dans de nombreux autres domaines. La question du rapport au divers est plus que jamais au coeur des pratiques et des effets du cinéma.
Le divers désigne la multiplicité des formes d'existence à la surface de la terre et la multiplicité des rapports entre elles. Ce livre met en évidence les manifestations de cette diversité et leurs conséquences, en s'appuyant sur de nombreux films, célèbres ou à découvrir. Il montre comment ces films, leurs histoires, leurs choix de mise en scène, les techniques qu'ils mobilisent, leurs conditions de production et de diffusion transforment nos manières de regarder, de sentir, de comprendre. Le cinéma influence les comportements, individuels et collectifs, dans la vie quotidienne mais aussi dans le domaine des politiques publiques, dans les médias, dans les dispositifs législatifs et réglementaires. Volontairement ou non, il contribue à une façon d'habiter, réellement et imaginairement, le monde avec tous ceux qui le peuplent, humains et non-humains. -
L'analyse de film avec Deleuze
Jean-Pierre Esquenazi
- CNRS Editions
- Art/Cinéma
- 22 Juin 2017
- 9782271115652
Deleuze s'est aventuré à l'intérieur du monde des oeuvres cinématographiques, en dressant une cartographie conceptuelle suscitée par les films eux-mêmes. Mais il n'a pas cherché à en extraire une méthode de l'analyse de film.
Deleuze s'est aventuré à l'intérieur du monde des oeuvres cinématographiques, en dressant une cartographie conceptuelle suscitée par les films eux-mêmes. Mais il n'a pas cherché à en extraire une méthode de l'analyse de film.
C'est la tâche à laquelle s'attaque ce livre. L'intuition fondamentale de
Cinéma 1 : l'image mouvement - le cinéma est fait de mouvements, chaque film est composé par des mouvements spécifiques, des " mouvements de film " - est amplifiée, complétée et retravaillée à l'aide de concepts venus de l'ensemble de l'oeuvre deleuzienne : la territorialisation, le plissement, la bifurcation, l'idée de film, etc.
Ce sont eux qui sont mis à l'épreuve dans des séquences choisies de films, de
Barry Lindon à Margin Call. Chaque film apparaît comme le déploiement d'une question obsédante, dont la figuration se noue en mouvements spécifiques, panoramiques plissés, zooms coagulants,
etc. Les problèmes classiques de l'espace et du temps, du sujet, du montage sont revisités et trouvent des solutions originales.
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" Jean-Pierre Esquenazi, écrit Pierre Montebello dans sa préface, nous fait renouer avec le plaisir pris à voir, voir ce qu'on ne voyait plus, voir le mouvement même des images, une gestualité des images, un cinéma en actes. " -
Le désordre du monde ; rencontres Recherche et Création du festival d'Avignon
Collectif
- CNRS Editions
- Art/Cinéma
- 13 Septembre 2018
- 9782271120434
De la préhistoire à la Grèce antique, des civilisations traditionnelles aux sociétés contemporaines, les représentations symboliques, les mythes, les rites, les récits, les fictions contribuent à figurer un ordre du monde.
De la préhistoire à la Grèce antique, des civilisations traditionnelles aux sociétés contemporaines, les représentations symboliques, les mythes, les rites, les récits, les fictions contribuent à figurer un ordre du monde.
En mettant en résonance la pensée des oeuvres, le point de vue des artistes et des chercheurs, cet ouvrage explore les dialectiques de l'ordre et du désordre.
Entre désordre des guerres, des économies et des communautés politiques, bon gouvernement et justice ; entre désordre des passions et des identités, héroïsme, altruisme, conscience et sentiments... la fiction, le théâtre, les analyses des phénomènes sociaux questionnent ces tensions qui traversent les collectifs comme l'expérience individuelle.
En réunissant des travaux dans le domaine de la préhistoire, de la génétique humaine, de l'anthropologie, des sciences et neurosciences cognitives, des études littéraires et théâtrales, de l'histoire des sensibilités, de la sociologie, de la philosophie politique, ce recueil met la pluridisciplinarité au service de la compréhension des transformations des figures de l'humain et de la cité. -
Les spectacles de Broadway, entre autres les pièces d'Arthur Miller, Tennessee Williams, Eugène O'Neill, constituent pour le cinéma classique hollywoodien une source majeure, puisqu'ils lui apportent une double caution commerciale et artistique. Mais ils se trouvent aussi à l'origine de multiples difficultés idéologiques, tant les scènes new-yorkaises bénéficient d'une liberté d'expression dont le cinéma est privé jusqu'en 1952, en raison de l'autocensure imposée par le Code de production. Pourtant, Hollywood n'a cessé de puiser dans la création théâtrale des modèles qui ont autant contribué à structurer l'industrie du film (stars et genres cinématographiques) qu'à miner de l'intérieur le système d'autocensure. Cet ouvrage met au jour ce que le cinéma classique américain doit au théâtre de Broadway, en s'attachant en particulier à des metteurs en scène comme Kazan, Cukor, Minnelli, Preminger ou des acteurs comme Katharine Hepburn, Henry Fonda, Mae West, etc. Il examine la façon dont le système hollywoodien s'est organisé pour adapter systématiquement les productions théâtrales contemporaines. Il montre l'articulation des enjeux industriels, artistiques et idéologiques et les contradictions qui les accompagnent, des années 1930 au milieu des années 1960. Une contribution originale majeure à l'histoire culturelle du cinéma américain.
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Escamoté, travesti, réduit à un simple fond ou fidèlement restitué, l'ordinaire n'est jamais absent du cinéma. Gestes et lieux les plus communs servent de support aux actions des personnages. Qu'il s'agisse d'une scène de repas, d'une dispute familiale, de la montée d'un escalier, ils s'intègrent dans le développement d'une action, ils contribuent à la connaissance des personnages...
Téléphoner, conduire, travailler au bureau : Arnaud Guigue a choisi des moments quotidiens clés, en montrant comment les réalisateurs les plus divers jusqu'à nos jours les ont saisis et en les déclinant chaque fois à l'aide d'exemples. Cette matière extrêmement riche, de la majestueuse descente en chantant de Marilyn Monroe dans Les hommes préfèrent les blondes, à l'étonnante découverte de métiers improbables comme celui du croque-mort de Departures pratiquant les rites anciens japonais, est ici travaillée selon une approche particulière.
La démarche ne se réduit pas à un simple inventaire, les scènes des moments choisis se voient caractérisées et articulées selon une typologie prenant en compte le mode de plan, le dialogue, leur rapport. Une entrée dans l'histoire du cinéma qui vous donnera envie de revoir des films. -
Prendre au sérieux la comédie
Yannick Mouren
- CNRS Editions
- Art/Cinéma
- 26 Novembre 2020
- 9782271135063
La comédie au cinéma n'a pas vocation qu'à faire rire, elle est aussi un subtil moyen d'exprimer des idées subversives. Car la censure baisse souvent la garde devant la comédie, qui peut se permettre d'attaquer tabous et interdits beaucoup plus efficacement. Cela nécessite un fin dosage : être suffisamment choquant pour provoquer rire et réflexion critique, mais ne pas l'être trop, pour ne pas susciter rejet ou censure. Le tout dicté par un impératif économique : les producteurs ont toujours voulu éviter que les films n'affichent trop ostensiblement un " message ", pour ne pas risquer de déplaire. La comédie est d'autant plus facilement acceptée qu'elle semble correspondre à l'idée que l'on se fait du cinéma : un pur divertissement. Il est ainsi paradoxalement plus facile d'y glisser des idées critiques.
Mais cet avantage se paie au prix fort : les comédies accèdent rarement à la légitimité culturelle et, dans la hiérarchie du cinéma, elles sont reléguées après les genres " sérieux ". Il suffit de constater le faible nombre de comédies dans les palmarès des grands prix.
Il ne s'agit bien évidemment pas de recenser de façon exhaustive toutes les comédies filmiques transgressives de l'histoire du cinéma, mais de dégager quelques lignes de force en une cinquantaine de titres, tous accessibles, situés, pour la plupart, entre 1920 et 1980, date à partir de laquelle le cinéma est moins en butte à la censure, et où la comédie cesse d'être un refuge. -
Les frères Coen, "réalisateur à deux têtes", tandem farouchement inclassable, paire prodigieuse révélée au grand public par Arizona junior (1987), dressent un tableau désopilant de l'Amérique profonde. Comédies, westerns, films noirs : les frères Coen ont subverti les conventions du film de genre pour créer un néo cinéma ambitieux, nourri de clins d'oeil rétro aux séries B, aux grandes productions hollywoodiennes, au polar, et à la peinture réaliste amé
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Le musée réinventé ; culture, patrimoine, médiation
Paul Rasse
- CNRS Editions
- Art/Cinéma
- 8 Juin 2017
- 9782271115423
Une étude anthropologique sur les interactions de la culture et des musées Alors que nous sommes plongés dans un brassage inédit des civilisations et que nous baignons dans un plasma culturel planétaire, définir la culture légitime représente un enjeu primordial. Dans ce contexte les musées occupent une place déterminante.
Une étude anthropologique sur les interactions de la culture et des musées
Alors que nous sommes plongés dans un brassage inédit des civilisations et que nous baignons dans un plasma culturel planétaire, définir la culture légitime représente un enjeu primordial. Dans ce contexte les musées occupent une place déterminante. En deux siècles, ils sont devenus un acteur majeur de la culture et de la connaissance, une " matrice " de sélection et d'interprétation du patrimoine que les sociétés transmettront aux générations futures.
Pour comprendre ce phénomène, Paul Rasse revient sur les conceptions historiques de la culture et sur leur évolution, jusqu'au melting pot de la mondialisation. Il se focalise ensuite sur les musées, montre quelles étaient leurs fonctions dans le domaine de l'art, de la science et de la technique et comment, alors qu'ils paraissaient condamnés par la modernité, ils ont su se réinventer en " média ", jusqu'à devenir l'une des institutions culturelles les plus brillantes du moment. Décryptant les dynamiques de médiation, en particulier l'attention aux publics qui gagne progressivement tous les domaines de la création, l'auteur nous fait sentir de manière concrète comment les musées contribuent à la culture de notre société postmoderne. -
Lieux communs ; l'art du cliché
Itzhak Goldberg, Collectif
- CNRS Editions
- Art/Cinéma
- 23 Mai 2019
- 9782271126726
Mal aimé et mal compris, le " lieu commun " constitue pourtant le ciment discursif indispensable à l'existence d'un lien social : il enregistre ce qui permet le partage. Sartre disait à ce sujet : " ce beau mot désigne sans doute les pensées les plus rebattues, mais c'est qu'elles sont devenues le lieu de rencontre de la communauté. Chacun s'y retrouve, y retrouve l'autre ". Les lieux communs ne sont pas l'expression d'un universel anhistorique, mais formulent au contraire des images et des constructions mentales qui prennent leur source dans un contexte donné : elles sont forgées par et pour une société déterminée qui parle d'elle-même et de son temps.
Dans son acception courante, le terme a pris un sens péjoratif : celui de la banalité, du cliché et du stéréotype. Pour la création artistique qui vit, depuis l'époque romantique, sous le régime de la singularité, le lieu commun a longtemps été ressenti comme disqualifiant. Donne-t-il pour autant naissance à des représentations nécessairement préconçues et figées ? À partir des années 1960, un double renversement relance le débat : les artistes se révoltent contre la dictature de l'originalité et le concept se trouve replacé, par l'idéologie de l'avant-garde, au centre névralgique de la création. Alors que les lieux communs s'affichaient autrefois comme les idées reçues que l'art avait mission de révoquer en doute, ils s'affirment aujourd'hui, en tant que tels, comme le matériau crucial du geste créateur.
Préface de Pascal Ory -
Permanentes ou éphémères, sonores ou visuelles, souvent interactives, les installations stimulent la création artistique depuis plus d'un demi-siècle. Elles continuent pourtant à poser problème au public. Qu'est-ce qu'une installation ? La question n'est pas simple. Cette pratique n'est pas un genre en soi, mais elle tire sa force de la réunion, des hybridations et de la juxtaposition de différents horizons et modifie, parfois avec violence, nos habitudes visuelles.Parce qu'elles refusent toute séparation définitive entre le cadre muséal et la vie quotidienne, qu'elles abolissent les frontières entre l'oeuvre et l'espace qui l'environne, ces mises en scène ne se réduisent pas au face-à-face traditionnel de l'oeuvre d'art avec le regardeur, mais visent à produire une expérience sensorielle liée aux déplacements du spectateur.Englobé dans une oeuvre qui s'étend dans l'espace, le spectateur se mue en explorateur et se déplace sur un terrain plein de surprises. En dernière instance, la confrontation avec les installations est avant tout une rencontre perturbatrice.Itzhak Goldberg retrace la naissance et l'histoire de cette forme artistique, de son expansion et de l'attention qu'elle porte aux problèmes de société, devenant un véritable sismographe de la modernité.
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Le film noir ; histoire et significations d'un genre populaire subversif
Jean-Pierre Esquenazi
- CNRS Editions
- Art/Cinéma
- 7 Décembre 2012
- 9782271075918
Attaché à la fois au savoir-faire hollywoodien et à l'écriture des polars des années 1930, héritier latéral de l'expressionnisme allemand et indirect des romans de Ann Radcliffe et de Matthew G. Lewis, le film noir reste attaché aux noms de Billy Wilder, Fritz Lang, Otto Preminger, John Huston, Nicholas Ray, Jules Dassin, etc. Un genre qui a révolutionné l'esthétique hollywoodienne, une épopée que raconte ici Jean-Pierre Esquenazi dans un livre admirablement documenté. Faire l'histoire du film noir, c'est examiner la vie d'une communauté d'intellectuels venus d'Europe ou de New York à Hollywood dans les années 1930, pas toujours à l'aise à l'intérieur du système hiérarchisé des Majors. Le genre naît comme une sorte d'accident industriel à la fin de la Seconde Guerre, sous le signe du défi à la censure des studios, obtenant un grand succès avant de subir de plein fouet le maccarthysme et son système de blacklistage. D'une lucidité amère, le film noir transforme les durs à cuire hollywoodiens en ratés effrayés et fascinés par des femmes fatales rebelles, et métamorphose les grandes métropoles en de gigantesques labyrinthes semblables aux châteaux hantés du gothique. Jean-Pierre Esquenazi retrace l'histoire et la sociologie d'un genre à la fois populaire et profondément critique, commercial et pourtant avant-gardiste, si souvent imité que ses thèmes apparaissent aujourd'hui convenus.
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1935, premier film en couleur : Becky Sharp, de Rouben Mamoulian et Lowell Sherman. 1968, la couleur est partout. Entre les deux, réalisateurs et directeurs de la photo se sont posé la question : " Que faire de la couleur ? ". Les grands cinéastes en ont tiré profit, en l'opposant de manière significative au noir et blanc, en la raréfiant pour la faire oublier, en en faisant un système de signification propre, en l'intensifiant. " Opposer ", " raréfier ", " systématiser ", " intensifier ", quatre réponses possibles qui constituent le coeur de cet ouvrage. En s'appuyant sur des films majeurs de l'histoire du cinéma (Providence, Stalker, Trois couleurs, Bleu, blanc, rouge, Vertigo, Pas de printemps pour Marnie, Le Bonheur, Les Chaussons rouges, Juliette des esprits, New York, New York, Coup de coeur, Pierrot le fou, Eyes Wide Shut, Le Désert rouge, Blow-up), sur des genres cinématographiques (comédie musicale, science-fiction, fantastique, féérique) ou des écoles (seconde comédie américaine, Nouvelle Vague, esthétique publicitaire), l'auteur explore l'aventure de la couleur au cinéma.