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Don Quichotte
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Il y a une quinzaine d'années, en chahutant avec des amis, le jeune Fabien, pas encore vingt ans, fait un plongeon dans une piscine. Il heurte le fond du bassin, dont l'eau n'est pas assez profonde, et se déplace les vertèbres. Bien qu'on lui annonce qu'il restera probablement paralysé à vie, il retrouve peu à peu l'usage de ses jambes après une année de rééducation. Quand il se lance dans une carrière d'auteur-chanteur-slameur, en 2003, c'est en référence aux séquelles de cet accident - mais aussi à sa grande taille (1,94 m) - qu'il prend le nom de scène de Grand Corps Malade.
On connaît l'immense succès qui suit : trois albums plébiscités par le public et la critique, une distinction de Chevalier des Arts et des Lettres, qui récompense la qualité de sa plume, toujours subtile et surprenante. Dans ses chansons pleines de justesse, telles " À l'école de la vie ", " Roméo kiffe Juliette ", " Éducation nationale ", ou encore " Rachid Taxi ", l'artiste soulève le voile d'une réalité sociale et politique singulière. Chaque année, certains de ses textes sont proposés au baccalauréat de français.
Dans son livre, où il se fait pour la première fois auteur d'un récit en prose, il raconte, avec humour, dérision et beaucoup d'émotion, les douze mois passés en centre de rééducation et relate les aventures tragiques mais aussi cocasses vécues par lui et ses colocataires d'infortune.
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Brigitte bardot : La femme la plus belle et la plus scandaleuse au monde
Yves Bigot
- Don Quichotte
- Non fiction
- 15 Avril 2014
- 9782359492866
« Le destin l'a mise à la place exacte où le rêve et la réalité se confondent. Sa beauté, son talent sont incontestables, mais elle possède autre chose d'inconnu qui attire les idolâtres d'un âge privé des dieux. »BB, c'est un mythe. À travers elle, Et Dieu créa la femme. Elle fut au coeur de tant de passions, de haines, de controverses, de désirs, de tensions, d'enjeux et de fantasmes. « Elle tenterait même un saint », écrivait Simone de Beauvoir. À une époque où c'est inhabituel, elle porte des chemises d'homme ou des vêtements sexy qui laissent voir sa chair. Change d'amant comme de chemise. Et devient l'objet d'un fétichisme inédit. Son style est ce mélange irréfutable de plastique et de tempérament, de simplicité érigée en art. En combinant les rôles d'ingénue et de femme fatale, Brigitte, symbole sexuel ultime des années pop, incarne l'éternel féminin dans toutes ses facettes. Elle est la déesse, fondamentale, primordiale. Immortelle.Pareil phénomène n'échappe pas aux artistes. Elvis, Dylan, les Beatles, Nougaro, Gainsbourg, Elton John, AC/DC ou Jay Z la célèbrent. Les peintres aussi, de Picasso à Warhol. Et les écrivains, Françoise Sagan, Simone de Beauvoir, Marguerite Duras, Marguerite Yourcenar, Edgar Morin, Barjavel, et Cocteau, qui dira : « Le destin l'a mise à la place exacte où le rêve et la réalité se confondent. Sa beauté, son talent sont incontestables, mais elle possède autre chose d'inconnu qui attire les idolâtres d'un âge privé des dieux. »Par elle, le Deuxième Sexe nié, caché, soumis, va rétablir son pouvoir initial, irréfutable, celui de la Vie triomphant, croira-t-on tout au long des années 60 et 70, des forces noires de l'humanité, et en tout cas du patriarcat.Les politiques ne l'impressionnent guère, et elle ne se gênera jamais pour les interpeller, avec un aplomb, une conscience de sa propre place dans la société et dans son histoire tout à fait admirables.À 80 ans, elle reste le « cas » Bardot, objet d'admiration, de scandale, d'études psychosociologiques, étrangère au pays de la gloire (elle la déteste et a refusé tous les ponts d'or d'Hollywood), la plus grande star de France, son personnage le plus célèbre dans le monde depuis Napoléon.
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" Virgil ne sentait plus ses jambes. Elles étaient restées trop longtemps croisées l'une sous l'autre, tels la faucille et le marteau des drapeaux rouges de son enfance.
Il n'osait pas bouger. Le chien, un bâtard gris aux crocs jaunes, rôdait toujours. Prudemment, il tendit la main et chercha la portée de mulots. La chaleur de leurs poils gris le réconforta. L'un des petits lui téta le bout du doigt. Il en compta six, plus la mère. Le père était absent - comme lui.
Avant, en Moldavie, il adorait les chiens et détestait les mulots. Mais depuis son arrivée en France, beaucoup de choses s'étaient inversées.
Ici, il construisait des maisons et habitait dehors. Se cassait le dos pour nourrir ses enfants sans pouvoir les serrer contre lui et se privait de médicaments pour offrir des parfums à une femme dont il avait oublié jusqu'à l'odeur.
Il ferma les yeux un instant et imagina la grande marmite de bordj cuire à feu doux dans la cuisine du petit village de Corjeuti. Derrière les vitres embuées, la tonnelle ombrageait un minuscule bout de jardin. La vision lui emplit le coeur, mais pas le ventre.
Cela faisait deux mois maintenant qu'il vivait tapi dans un trou. Une tombe d'un mètre quatre-vingt-dix sur un mètre de large et un mètre de profondeur, creusée à la main au beau milieu de la forêt, et recouverte d'un toit de branches et de feuilles.
Le jour, il y enfouissait ses affaires. La nuit tombée, il s'y enterrait vivant. Personne ne viendrait le chercher là, étouffé dans les broussailles, entre un tronc d'arbre couché par la dernière tempête et un entrelacs de branches mortes. "
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" Quand j'ai eu douze ans, mes parents m'ont inscrite dans une école de riches. J'y suis restée deux années. C'est là que j'ai rencontré Ariane. Il ne me reste rien d'elle, ou presque. Trois lettres froissées, aucune image. Aucun résultat ne s'affiche lorsqu'on tape son nom sur Google. Ariane a vécu vingt ans et elle n'apparaît nulle part. Quand j'ai voulu en parler, l'autre jour, rien ne m'est venu. J'avais souhaité sa mort et je l'avais accueillie avec soulagement. Elle ne m'avait pas bouleversée, pas torturée, elle ne revient pas me hanter. C'est fini. C'est tout. "
Elles sont collégiennes et s'aiment d'amour dur. L'une vient d'un milieu modeste et collectionne les complexes. L'autre est d'une beauté vénéneuse et mène une existence légère entre sa piscine et son terrain de tennis. L'autre, c'est Ariane, jeune fille incandescente avec qui la narratrice noue une relation furieuse, exclusive, nourrie par les sévices qu'elles infligent aux autres. Mais leur histoire est toxique et porte en elle un poison à effet lent, mais sûr.
Premier roman sur une amitié féroce, faite de codes secrets et de signes de reconnaissance, à la vie à la mort. Myriam Leroy est journaliste, presse et radio, et écrit pour le théâtre. Elle habite Bruxelles.
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Diam's ; autobiographie
Mélanie Georgiades
- Don Quichotte
- Non fiction
- 27 Septembre 2012
- 9782359491159
"Pendant des années, j'ai couru sans savoir où j'allais, jusqu'au jour où, perdue et épuisée, je me suis effondrée. Parfois, toucher le fond donne beaucoup d'ardeur à vivre, à aimer et, surtout, à devenir un cultivateur du bonheur. Me revoilà, donc, mais cette fois avec un livre dans lequel je me confie et rétablis mes vérités, moi qui écoute depuis trois ans sans rien dire. Ce livre, je le dédie à toutes celles et tous ceux qui m'ont aimée et soutenue."
Pour la première fois depuis la sortie de son dernier disque, SOS, l'étoile du rap français rompt le silence.
Dans une autobiographie sincère et émouvante, Diam's nous entraîne dans l'aventure hors du commun qui l'a vue enchaîner les tubes, les salles combles et les récompenses. Mais, derrière les paillettes, la jeune femme raconte aussi les larmes. Elle confie les souffrances d'une enfant qui a grandi sans père, la dépression qui l'a conduite en clinique psychiatrique, la quête éperdue pour trouver le sens de la vie et, enfin, sa découverte de l'Islam, et sa renaissance. Elle nous emmène sur les routes qu'elle a arpentées, depuis son enfance à Chypre jusqu'au scandale de sa photo volée à la sortie d'une mosquée, et son engagement humanitaire en Afrique.
Ce livre, Diam's l'a conçu comme un voyage "au fond de son coeur", et s'y découvre avec la générosité qu'on lui connaît.
"Si ce lvre peut vous faire entrer dans ma vie comme vous entreriez chez moi alors... Soyez les bienvenus. Mélanie" -
Mélanie, française et musulmane
Mélanie Georgiades
- Don Quichotte
- Non fiction
- 21 Mai 2015
- 9782359493290
Avec la publication de Diam's autobiographie, en 2012, et sa première apparition à la télévision après une longue absence, Mélanie Georgiades, dont la conversion à l'islam avait fait grand bruit, a acté sa renaissance. Depuis, elle s'est consacrée à sa vie de femme et de jeune maman, laquelle lui a réservé de grandes joies mais aussi des épreuves. Car la route vers le bonheur est parfois longue, et semée d'embûches. Mélanie le sait bien. Elle revient ainsi sur les jours d'après la sortie de son premier livre, et les réactions, violentes ou bienveillantes des médias, de l'opinion publique mais aussi de son public et de son entourage. Elle renoue notamment avec des proches que sa conversion avait éloignés d'elle ; elle se rapproche de sa mère, et surtout retrouve son père, le grand absent de sa jeunesse. Pendant ce temps, Mélanie suit toujours son chemin spirituel, apprend la tolérance et s'applique, du mieux qu'elle peut, à " se lever tous les matins en essayant d'être meilleure que la veille " et, dit-elle, dans un éclat de rire : " C'est un programme complet pour une journée ". Cependant celle qui vit sa foi comme un témoignage de paix et de sérénité veut aussi rétablir des vérités à propos du terrorisme qu'on attribue à l'islam et qui – selon ses mots – n'est le fait que d'égarés en perdition et d'ignorants. Elle veut raconter comment la foi l'a au contraire adoucie, apaisée, soignée et guérie de ses blessures. Et veut tendre une main à ceux qui ont peur de l'Islam, une main chaleureuse et pacifique. Loin du bruit et de la colère, Mélanie prône le respect, l'ouverture et l'apaisement dans une France désormais multiculturelle aux couleurs et croyances variées.
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Ce que tient ta main droite t'appartient
Pascal Manoukian
- Don Quichotte
- Fiction
- 12 Janvier 2017
- 9782359495928
" Si ce soir-là Charlotte n'était pas sortie dîner entre filles, si ce jour-là Karim n'était pas allé à la mosquée, jamais elle n'aurait déchiré sa robe, jamais il ne serait parti en Syrie. Ils promèneraient leur fille dans les allées du parc. Il lui achèterait des livres qu'elle laisserait traîner sur la table de nuit. Chaque jour elle serait plus belle. Chaque jour ils seraient plus amoureux. Ils boiraient du Sancerre au bonheur de leurs 30 ans, danseraient sur Christine and the Queens. La vie ne tient parfois qu'à un bas filé... "
Le miracle n'arrivera pas : cette nuit-là, Karim perd tout. Son désir de vengeance va le mener jusqu'aux ruines d'Alep, au cœur de la machine à embrigader de Daech. Là où se cachent les monstres, mais aussi les centaines d'égarés qui ont fait le mauvais choix pour de mauvaises raisons. Là où il faudra lutter pour ne pas ressembler aux bourreaux.
Un voyage réaliste au pays mal connu de l'embrigadement et de toutes
les violences.
Pascal Manoukian, ancien reporter de guerre, a dirigé l'agence
Capa. En 2013, il publie un récit, Le Diable au creux de la main, dûment
salué par la critique. Son premier roman, Les Échoués (2015), a reçu un
bel accueil auprès des lecteurs, des libraires et des médias. -
La valeur de l'information ; combat pour une presse libre
Edwy Plenel
- Don Quichotte
- Non fiction
- 8 Mars 2018
- 9782359497168
" La jeune et brève histoire de Mediapart fait partie de ces nombreuses volontés citoyennes résistant à la régression qui donne la main aux plus forts et aux plus riches, c'est-à-dire aux États qui surveillent et aux financiers qui spéculent. Si novatrice soit-elle, ce n'est sans doute qu'une contribution parmi d'autres. Mais j'ai voulu en tirer quelques enseignements utiles à celles et ceux qui cherchent les voies d'une refondation démocratique de l'écosystème médiatique en inventant des réponses nouvelles à la crise d'indépendance et de qualité de l'information.
Je me propose d'expliquer ce chemin de résistance, en m'attachant à toutes les dimensions du mot "valeur' qu'entraîne ce choix exigeant : valeur de la démocratie, valeur d'un métier, valeur du participatif, valeur d'un public, valeur d'une entreprise, etc. C'est en défendant la valeur de l'information que nous apporterons, face au choc de la révolution numérique, des solutions durables qui soient au service de l'intérêt général.
Mon seul souci est que nous soyons à la hauteur du défi que doivent affronter nos démocraties, qui, à force de se laisser dépérir, prennent le risque de se renier. Car la défaite du journalisme annonce toujours le recul de la liberté. "
Journaliste, Edwy Plenel est cofondateur et président
de Mediapart, journal en ligne indépendant et participatif fondé le 16 mars 2008. Il a notamment publié chez Don Quichotte
Le Droit de savoir (2013), Dire non (2014) et Dire nous (2016).
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" Premier de la classe le jour, bad guy la nuit. Cette dichotomie aurait de quoi rendre schizo n'importe qui. Mais Thomas a tenu bon toutes ces années, convaincu que bientôt plus rien ne l'obligerait au grand écart. Que bientôt il n'aurait plus à composer avec sa part sombre. [...] Il se faisait penser à Superman quand il quitte sa tenue de héros pour revêtir les habits de Clark Kent. Sauf que sa tenue de combat à lui, c'est un jogging de caillera dealer de beuh. "
Meilleur élève de sa promo et diplômé en sociologie et philosophie politique, Thomas, 23 ans, se voit refuser stages en entreprise et emplois auxquels il postule. D'autres lui passent devant, moins compétents mais mieux nés, des " fils de " qui disposent de réseaux d'entraide dont Thomas est privé. Alors, en attendant de décrocher un vrai boulot qui lui permettrait de vivre une vie décente aux côtés de sa petite amie, Thomas bricole avec les gars de la cité – deal de shit et autres matos tombés du camion – tout en aiguisant sa rancœur. Si rien ne bouge, Thomas risque de prendre perpète en HLM : " horizon lointain limité " et de crever lentement dans sa cage de béton. Jusqu'au jour où son directeur de soutenance, Louis Archambault – star médiatique des sociologues politiques – lui propose de venir l'aider à gérer Ideo, un site d'opinion qu'il dirige anonymement sur le Darknet, réseau parallèle du web où la confidentialité et l'anonymat sont de rigueur, octroyant une certaine impunité aux utilisateurs dotés de mauvaises intentions (trafic de drogue ou d'armes, manuel de terrorisme, combats clandestins, service de tueurs à gage, etc.). Thomas. Et comprend rapidement la raison pour laquelle le professeur opère à visage masqué. Ideo propage des thèses extrémistes qu'Archambault se garde bien de soutenir en public, et qui, de prime abord, interloquent Thomas. Simplement, par-delà ses idées dangereuses et discutables, l'homme est aussi le seul à lui apporter une aide providentielle quand tous lui tournent le dos... Jusqu'où l'élève sera-t-il prêt à suivre le maître ?
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Un virus mortel et incurable a mis l'espèce humaine face au danger de l'extinction. Baobab, arbre premier, arbre éternel, arbre symbole de grande sagesse, prend la parole et réveille la mémoire de l'humanité. Sous son ombre fraîche, hommes, femmes, enfants pris dans la tourmente, combattants farouches pour la survie, vont confier leur lutte contre les ravages d'Ebola : le docteur en combinaison d'astronaute qui, jour après jour, soigne les malades sous une tente ; l'infirmière sage-femme dont les gestes et l'attention ramènent un peu d'humanité ; les creuseurs de tombes qui, face à l'hécatombe, enterrent les corps dans le sol rouge ; les villageois renonçant à leurs coutumes ancestrales afin de repousser Ebola...
Écrivaine ivoirienne, Véronique Tadjo a dirigé jusqu'en 2015 le Département de français de l'Université du Witwatersrand à Johannesburg. Ses livres sont traduits en plusieurs langues, du Royaume aveugle (1991) à L'Ombre d'Imana : Voyages jusqu'au bout du Rwanda (2001) et Reine Pokou, concerto pour un sacrifice (2005).pour lequel elle a reçu en 2005 le Grand Prix de Littérature d'Afrique noire.
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Le Rescapé et l'Exilé ; Israël-Palestine ; une exigence de justice
Stéphane Hessel, Elias Sanbar
- Don Quichotte
- Non fiction
- 5 Avril 2012
- 9782359490794
Que peut-on dire de nouveau sur un conflit de plus de cinquante ans, dont les paramètres de solution sont aujourd'hui connus par la communauté internationale ? MM. Hessel et Sanbar se sont accordés sur une démarche originale : retracer et analyser le cours des événements qui ont conduit à l'actuelle impasse et s'interroger sur le rapport entre légalité internationale et justice historique. Tous deux reviennent, au cours de leur échange, et dans le même souci de combiner témoignages et réflexions, sur les grandes dates du conflit.
Elias Sanbar, né à Haïfa en 1947, s'est aussitôt retrouvé sur les routes de l'exil. Il parle du sentiment d'incompréhension et d'injustice qu'il partage avec son peuple. Stéphane Hessel, ancien résistant et déporté à Buchenwald, était diplomate à l'ONU lors de la création d'Israël, à laquelle il était favorable. Il avoue avoir des réserves depuis la guerre des Six Jours, où Israël ne peut plus justifier ses attaques par la légitime défense. Il pointe du doigt l'impunité du pays qui, en continuant la colonisation malgré les traités de paix, se place dans l'illégalité par rapport au droit international. Plus tard, ce sont ses liens avec des oligarchies financières du monde entier qui l'indignent.
En analysant les causes du conflit et les éléments qui ont empêché les négociations d'aboutir, MM. Hessel et Sanbar parviennent encore à trouver des raisons d'espérer. Sur la possibilité même d'un État palestinien, ils posent comme préalable le retrait des colonies en Cisjordanie. Ils préconisent de former une région forte, où Israël et la future Palestine pourraient vivre ensemble sereinement. Stéphane Hessel, lui, en appelle au réveil du peuple israélien, dans la lignée du printemps arabe. Les auteurs finissent par sortir le conflit de son caractère exceptionnel de bataille pour une terre sainte, trop lourd à porter, et prônent un retour à la banalité, condition sine qua non de la fin de l'impunité israélienne.
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" Ce matin, j'ai trouvé papa dans le lave-vaisselle.
En entrant dans la cuisine, j'ai vu le panier en plastique sur le sol, avec le reste de la vaisselle d'hier soir.
J'ai ouvert le lave-vaisselle, papa était dedans.
Il m'a regardé comme le chien de la voisine du dessous quand il fait pipi dans les escaliers. Il était tout replié sur lui-même. Et je ne sais pas comment il a pu rentrer dedans : il est grand mon papa. "
Simon, neuf ans, vit avec son père Paul et sa mère Carole dans un vaste appartement parisien. En fait, le couple n'en est plus un depuis longtemps, la faute au métier de Carole, qui l'accapare. Paul est écrivain, il écrit pour les autres. Carole est une femme d'affaires, elle passe sa vie en Australie, loin d'un mari qu'elle n'admire plus et d'un enfant qu'elle ne sait pas aimer. Le jour où Paul est interné pour dépression, Simon voit son quotidien bouleversé.
L'enfant sans mère est recueilli par Lola, grand-mère fantasque et jamais mariée, adepte des séances de spiritisme avec ses amies " les sorcières ", et prête à tout pour le protéger. Mais il rencontre aussi l'évanescente Lily, enfant autiste aux yeux violets, que les couloirs trop blancs de l'hôpital font paraître irréelle et qui semble pourtant résolue à lui offrir son aide.
Porté par l'amour de Lily, perdu dans un univers dont le sens lui résiste, Simon va tâcher, au travers des songes qu'il s'invente en fermant les yeux, de mettre des mots sur la maladie de son père, jusqu'à toucher du doigt une vérité que l'on croyait indicible.
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S'agissant des affaires publiques, la publicité doit être la règle et le secret l'exception. Rendre public ce qui est d'intérêt public est toujours légitime. Tout document qui concerne le sort des peuples, des nations et des sociétés mérite d'être connu de tous afin que chacun puisse juger sur pièces, choisir pour agir, influer sur la politique des gouvernements. Si, en démocratie, le peuple est souverain, alors la politique menée en son nom ne saurait être l'apanage d'experts et de spécialistes, d'élites et de professionnels, seuls destinataires des informations légitimes, et agissant comme des propriétaires privés d'un bien public. Preuve en est la diabolisation par les puissants de la " transparence " notamment revendiquée par Mediapart, comme si le journal réclamait un droit inquisitorial à percer les secrets alors que, au contraire, ses curiosités n'ont jamais porté que sur des sujets d'intérêt public (Karachi, Bettencourt, Kadhafi...).
Ce livre entend démontrer l'utilité de ce droit de savoir comme accélérateur de la prise en main de leur destinée par les peuples, alors que la crise en cours ne cesse de les en déposséder. Tandis que l'opacité et le secret protègent la corruption et l'injustice et que des murailles, y compris inconscientes, se dressent devant le légitime droit de savoir dès que les journalistes l'illustrent par des curiosités dérangeantes, l'information se révèle toujours un appel à la liberté.
Fondé sur l'expérience de Mediapart, Le Droit de savoir recense les obstacles qui se sont dressés en travers de son chemin pour empêcher l'information et les enquêtes ; le livre revient sur les filatures, les écoutes, les campagnes de diffamation, les plaintes de l'ancien gouvernement. Il analyse aussi les conséquences de ses révélations et les débats publics qu'elles ont provoqués. Surtout, à l'heure de la révolution numérique, cet ouvrage constitue un plaidoyer pour une nouvelle loi fondamentale sur la liberté de l'information. Un droit qu'il faut étendre, consolider et renforcer.
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Dire nous ; contre les peurs et les haines, nos causes communes
Edwy Plenel
- Don Quichotte
- Non fiction
- 3 Mars 2016
- 9782359495492
" Il est temps de dire nous.
Ce nous qui rassure par ses audaces, ce nous qui crée de la confiance en risquant son bonheur.
Dire nous pour partir à la recherche d'un horizon des possibles en faisant chemin tous ensemble, dans le souci des plus fragiles et des moins protégés, des moins habiles et des plus exploités.
Dire nous pour inventer un nouvel imaginaire qui nous élève et nous relève, en nous extirpant du marécage où macèrent nos divisions, nos rancoeurs, nos ressentiments.
Dire nous pour cesser de dire eux contre nous, nous contre eux, notre nous contre le leur, dans une guerre sans fin dont nous serons tous les victimes, nous comme eux.
Dire nous pour réussir à échapper aux fatalités du présent par la subversion de l'ordinaire et du quotidien, en l'enchantant par la beauté et la bonté, contre la laideur et la méchanceté.
Dire nous avec cette certitude que la politique, comme bien commun, est d'abord une poésie, une poétique où l'espérance retrouve l'énergie qui lui manquait, comme un souffle libérateur.
Dire nous, donc, pour inventer tous ensemble le oui qui nous manque, celui d'un peuple réuni dans sa diversité et sa pluralité autour de l'urgence de l'essentiel : la dignité de l'Homme, le souci du Monde, la survie de la Terre. "
Journaliste, Edwy Plenel est cofondateur et président de Mediapart, journal en ligne indépendant et participatif. Il a notamment publié chez Don Quichotte Le Droit de savoir (2013) et Dire non (2014).
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Trente ans avant les événements de Ferguson, Spike Lee créait la polémique avec Do The Right Thing, brûlot sur les tensions raciales et de frustration urbaine à Brooklyn.
Jamais avant Spike Lee un cinéaste n'avait filmé le ghetto du point de vue d'un accro au crack se vantant d'avoir " fumé la télé Sony de sa mère " ou d'un sneaker addict entrant dans une rage folle lorsqu'un cycliste caucasien (on ne disait pas encore hipster à l'époque) a roulé sur sa paire de Jordan immaculée. En inventant la " street culture ", creuset d'une nouvelle mythologie urbaine au fil des décennies, l'auteur de Do The Right Thing est aussi devenu le père-fondateur du film " hip hop " en intégrant le rap à son espace narratif. Ce gamin de Brooklyn, trop petit et trop frêle pour s'illustrer sur les terrains de basket, aura ainsi esthétisé dans sa représentation cinématographique la pratique du basket de rue, à travers la figure de Michaël Jordan et de ses défis quotidiens aux lois de la gravité... Celui qui dit " emmerder John Wayne " et a menacé Wim Wenders avec une batte de baseball au festival de Cannes a influencé, dans le monde entier, la mode, le langage, les codes, l'esthétique, l'attitude, voire le folklore, de plusieurs générations.
Ce livre n'est pas une biographie exhaustive mais bien une ballade gonzo et " rap'n'roll " nourrie d'une approche journalistique dans la lignée des écrits de Nick Cohn, Nick Kent ou encore Jeff Wang. À travers la vie et l'œuvre de Spike Lee, c'est une certaine histoire de l'Amérique que nous sommes amenés à raconter, d'une Amérique noire pas encore totalement remise de l'épidémie de crack des 90's, ni des drames nationaux provoqués par les attentats du 11 septembre 2001 et les dévastations de l'ouragan Katrina en août 2005, sans compter les bavures policières de 2014.
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Ce bien qui fait mal à l'âme ; la littérature comme expérience morale
Michel Terestchenko
- Don Quichotte
- Non fiction
- 4 Janvier 2018
- 9782359496604
" Au sortir de cette chose difforme et noire, qu'on appelle le bagne, l'évêque lui avait fait mal à l'âme comme une clarté trop vive lui eût fait mal aux yeux en sortant des ténèbres. La vie future, la vie possible qui s'offrait désormais à lui toute pure et toute rayonnante le remplissait de frémissements et d'anxiété. "
Victor Hugo, Les Misérables
Face au bien qu'incarnent le prince Mychkine ou Aliocha Karamazov, face à l'innocence que porte le beau matelot Billy Budd ou encore face à l'incrédulité de Jean Valjean devant le don insensé de l'évêque de Digne, nul ne reste indifférent : ni les personnages qui gravitent autour d'eux, ni le lecteur qui se trouve, à son tour, sommé de répondre à une expérience existentielle radicale.
Telle est la puissance du bien que le nouvel ouvrage de Michel Terestchenko explore dans des exercices de lecture généreux, où se découvre la profonde humanité de l'homme.
Michel Terestchenko est philosophe et écrivain.
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à l'est de Damas, au bout du monde ; témoignage d'un révolutionnaire syrien
Madj Al Dik, Nathalie Bontemps
- Don Quichotte
- Non fiction
- 10 Mars 2016
- 9782359495041
" Les moukhabarâts d'Assad nous ont fait remonter à la surface. C'était la première fois que je voyais la lumière depuis 37 jours, depuis mon arrivée à la prison d'Al-Khatib. On nous a rassemblés dans une cour cernée de barbelés. Un officier a entamé un discours : "Dans un geste généreux, monsieur le président vous a amnistiés. Vous devez maintenant vous éloigner des mauvaises actions, être d'honnêtes citoyens, renoncer aux manifestations et au complot occidental.' Je me cachais les yeux, complètement ébloui. Je découvrais des taches blanches sur ma peau. Un bus nous a emmenés non loin du "carré sécuritaire', dans un quartier que je connaissais bien pour y avoir fait des chantiers avec mon oncle. Chacun est parti dans une direction. "N'oublie pas ceux qui sont restés !' m'a crié un vieil homme de l'autre côté de la rue. "
Majd a 23 ans lorsqu'il participe aux premières manifestations contre la dictature de Bachar al-Assad. Mais les aspirations démocratiques du peuple syrien se heurtent vite à la violence inouïe du régime. À sa sortie de détention, à l'automne 2011, il s'engage dans les aides médicales puis crée des centres pour les enfants de sa Ghouta natale qui, délivrée par les forces révolutionnaires, subit un terrible siège : bombardements, malnutrition, situation médicale dramatique, commerce de guerre, attaque chimique... Pourtant, la société civile, militants, médecins, enseignants, citoyens journalistes, continue à assurer de son mieux la permanence de la vie.
Majd Al Dik, 27 ans, est aujourd'hui réfugié politique en France. Traductrice de l'arabe vers le français, Nathalie Bontemps a vécu huit ans en Syrie.
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Résistances ; pour une Birmanie libre
Aung San suu kyi, Stéphane Hessel
- Don Quichotte
- Non fiction
- 1 Juillet 2011
- 9782359490503
La Birmanie, dictature militaire depuis le coup d'État de 1962, est-elle mûre pour la démocratie ?
Pour certains analystes convaincus que les notions de démocratie et de droits de l'homme ne s'appliquent pas facilement à l'Asie, l'évolution de la Birmanie vers la démocratie n'a rien d'évident. Ce n'est pas l'avis d'Aung San Suu Kyi ni celui de Stéphane Hessel, pour qui les principes contenus dans la Déclaration des droits de l'homme ont valeur universelle. Loin d'un apprentissage de la démocratie, c'est d'un soutien résolu du monde extérieur dont ont besoin celles et ceux qui n'ont attendu personne pour appeler à une autre Birmanie.
Aux yeux de Stéphane Hessel, la Dame de Rangoon joue " un rôle extrêmement important (...) à un moment où, dans le monde entier, la question des résistances au despotisme prend une place privilégiée. "
Le respect quasi unanime manifesté à l'endroit d'Aung San Suu Kyi n'a pourtant pas empêché différents observateurs de lui prêter leurs propres vues. Journalistes, universitaires et autres consultants, convaincus qu'une levée des sanctions visant le régime militaire ne pouvait que favoriser son ouverture, ont ainsi affirmé à tort qu'Aung San Suu Kyi – favorable au maintien des mesures existantes – partageait leurs conceptions.
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Ce qu'ils font est juste ; ils mettent la solidarité et l'hospitalité à l'honneur
Collectif
- Don Quichotte
- Non fiction
- 18 Mai 2017
- 9782359496284
L'étranger est par essence louche, suspect, imprévisible, retors, de taille à commettre des avanies, même s'il survit dans le plus profond dénuement, s'il souffre de la faim, du froid, qu'il n'a pas de toit pour se protéger. L'étranger, homme, femme ou enfant, représente toujours un danger, qu'il faut combattre à tout prix.
La loi dispose que " toute personne qui aura, par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l'entrée, la circulation ou le séjour irrégulier d'un étranger en France " encourt jusqu'à 5 ans d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende.
Cette sanction pénale est réservée aux " aidants " désintéressés, animés par le seul élan d'humanité et de dignité vis-à-vis d'eux-mêmes et de ceux voués à tout juste subsister. Ils ont choisi, en connaissance de cause, de commettre ce qu'on appelle le " délit de solidarité " ou " d'hospitalité ". Des expressions devenues familières, dans leur obscénité, depuis qu'on a vu traduits devant les tribunaux des " désobéissants ", paysans, professeurs, élus municipaux, citoyens bienfaisants coupables d'avoir, sans contrepartie d'aucune sorte, secouru, protégé, rendu service à des hommes, femmes et enfants qui n'avaient pas l'autorisation de fouler la terre française.
Les élections présidentielle et législatives en France ont fourni l'occasion d'une chasse aux désobéissants, comme si la majorité des candidats s'étaient accordés pour rassurer l'opinion en la sommant de collaborer : la France ne laissera pas entrer chez elle des hordes de réfugiés, de migrants si menaçants. Chaque jour a apporté son nouveau délinquant, lequel n'a pas désarmé, il est entré en résistance. Il offre le gîte, le couvert, la circulation à des exilés miséreux, il est capturé par des policiers, punit par des magistrats... et il recommence, parce que l'hospitalité et la solidarité ne sont pas une faveur mais un droit, un devoir et qu'il aime accomplir ce devoir-là.
Des écrivains ont accepté avec enthousiasme d'écrire, à leur guise, dans une nouvelle, fiction ou rêverie, leur respect pour ces gens de bien, et leur inquiétude de voir agiter les spectres de graves menaces incarnés par des êtres humains réduits à peu de choses. Pas seulement : c'est aussi vers l'Autre que va leur curiosité, l'Autre qui gagne toujours à être connu et non chassé.
Enki Bilal dessine, des écrivains de talent s'expriment parmi lesquels Antoine Audouard, Kidi Bebey, Clément Caliari, Antonnella Cilento, Philippe Claudel, Fatou Diome, Jacques Jouet, Fabienne Kanor, Nathalie Kuperman, Jean-Marie Laclavetine, Christine Lapostolle, Gérard Lefort, Pascal Manoukian, Carole Martinez, Marta Morazzoni, Lucy Mushita, Nimrod, Serge Quadruppani, Serge Rezvani, Alain Schifres, Leïla Sebbar, François Taillandier, Ricardo Uztarroz, Anne Vallaeys, Angélique Villeneuve, Sigolène Vinson...
Journaliste, membre de l'équipe fondatrice de Libération, Béatrice Vallaeys est aujourd'hui directrice de collection aux éditions Don Quichotte.
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Des vies en révolution ; ces destins saisis par Octobre-17
François Bonnet, Collectif
- Don Quichotte
- Non fiction
- 5 Octobre 2017
- 9782359496529
La déflagration de Petrograd provoqua des destinées extrêmes. Des femmes et des hommes se jetèrent à corps perdu dans cette envie révolutionnaire, portant leurs engagements jusqu'à l'incandescence. Beaucoup s'y consumèrent. Voici quatorze portraits de destins exceptionnels, forgés dans la tourmente d'Octobre-17.
Ils ne sont pas tous acteurs de premier plan, mais chacun se saisit de l'événement pour l'amplifier ou pour se construire une vie nouvelle. La future diplomate Alexandra Kollontaï imposa à Lénine la libération des femmes. L'affairiste truand Naftali Frenkel participa à la construction du Goulag. Nestor Makhno organisa le premier grand soulèvement anarchiste. Yakov Blumkine, tout à la fois poète, espion, tueur et martyr de Staline. Jeanne Labourbe, l'institutrice française tuée à Odessa, Larissa Reisner, déesse guerrière de l'Armée rouge, Roman von Ungern-Sternberg, le baron fou de Sibérie, Isaac Babel, l'écrivain juif s'enrôlant comme soldat sur les conseils de Gorki, pour " courir le monde "...
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" Je suis à un tournant. Comme souvent. J'ai cinquante-six ans et j'attends la sortie d'un film dans lequel je me suis investi comme jamais. J'y joue le rôle de ma vie, le rôle que j'ai tenu toute ma vie, le rôle du "grand frère', le rôle de l'aîné qui défriche le chemin, l'aîné qui veille et surveille. Je suis Arezki, parisien d'origine algérienne, et parisien dans le sang. Je suis propriétaire d'un bar à Pigalle, j'ai la gueule de l'emploi, une tête de Parigot bien cassée, un mec des banlieues métissées qui vient gonfler le coeur de la ville. Je suis un vrai Parisien, une figure des quartiers populaires. Je suis l'un des Derniers Parisiens. "
Révélé par Un prophète de Jacques Audiard et Rengaine de Rachid Djaïdani, Slimane Dazi est le fils aîné d'une famille de neuf enfants originaire d'Algérie. Il a beau être présenté comme un acteur français, né à Nanterre en 1960, il doit encore quémander la nationalité française pour obtenir une liberté de mouvements que lui refuse son passeport algérien.
Indigène de la nation est le récit d'une vie entre deux rives, l'empreinte d'une identité " désintégrée ", celle de la première génération des enfants d'immigrés, nés en France avant la fin de la guerre d'Algérie. Môme des premières cités, Slimane Dazi raconte une existence menée tambour battant, dans la France des banlieues à l'abandon, des petits boulots et des grandes galères, des camelots et des noceurs. Et son éveil au cinéma à quarante ans, quand celui-ci, dit-il, commence enfin à mettre en lumière des gueules comme la sienne. Des " gueules de métèques ".
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" L'antispécisme milite pour l'intégration de tous les êtres vivants sensibles dans une même famille de considération morale. Vu sous un autre angle, cela signifie que l'antispécisme revendique l'appartenance de l'espèce humaine à une communauté beaucoup plus large qu'elle-même, celle des animaux. Il s'agit de notre communauté d'origine, dont nous ne sommes jamais sortis, malgré nos tentatives désespérées pour le faire croire et l'obstination à renier nos origines. Nous ne sommes que les jeunes visiteurs d'un zoo égaré au milieu de nulle part. "
Antispéciste explore la génétique, la cosmologie, l'éthologie, le droit et la philosophie pour expliquer pourquoi nous sommes tenus aujourd'hui d'accorder certains droits élémentaires aux animaux non humains sensibles. Mais cette extension de notre sphère de considération morale s'inscrit dans une réflexion beaucoup plus large. En invitant à repenser le vivant et la place de l'homme dans l'univers, Antispéciste décrypte les raisons de l'échec de l'écologie politique traditionnelle et propose un nouveau projet nommé l'écologie essentielle, qui doit aboutir à une réforme constitutionnelle pour prendre en compte la valeur intrinsèque de tous les êtres vivants.
Antispéciste pose également des questions inédites : qui sont les animalosceptiques ? Pourquoi l'antispécisme est-il un combat social ? Pourquoi Superman est-il un superhéros antispéciste ? Pourquoi le vrai but de l'écologie est-il en réalité de faire sortir l'homme de la nature ? Qu'est-ce que la réduction de l'empreinte négative ? Pourquoi les éleveurs ont-ils intérêt à rejoindre les antispécistes ?
Antispéciste est un appel au soulèvement des consciences. Un appel à la révolte individuelle. Un appel à un nouvel humanisme.
Aymeric Caron est journaliste et écrivain. Il est l'auteur d'Envoyé Spécial (2003), No Steak (2013) et Incorrect (2014). Il invite à une nouvelle réflexion sur la nature et les droits des animaux.
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C'est une histoire sans précédent pour la gauche qui a commencé avec la victoire de François Hollande. Par le passé, une fois arrivés au pouvoir, les socialistes français ont tenté, dans un premier temps, d'honorer leurs engagements. Ce fut le cas sous le Front populaire qui engagea de grandes réformes sociales avant de heurter le " mur de l'argent " ; ce fut le cas en 1981, quand la gauche chercha à " changer la vie " avant de se convertir à la rigueur ; ce fut le cas en 1997, quand Lionel Jospin essaya de sortir le pays de l'ornière libérale avant de reculer devant la finance. Depuis son entrée à l'Elysée, François Hollande, lui, n a pas tenté un seul instant de modifier la politique de son prédécesseur. C'est d'abord cette sidérante volte-face que cet ouvrage veut raconter et mettre en perspective.
Écrit moins d'un an après l'accession de François Hollande, cet essai est prémonitoire. S'inspirant du célèbre essai L'Étrange Défaite du grand républicain Marc Bloch, Laurent Mauduit reprend à son compte l'analyse qu'il faisait de l'effondrement des élites françaises en juin 1940 pour cerner les raisons du naufrage des actuels dirigeants du Parti socialiste : " Le pis est que leurs adversaires n'y furent par pour grand-chose. " D'une époque à l'autre, les circonstances ont changé, mais à bien des égards les ressorts de la crise économique, sociale, politique et morale sont les mêmes.
Cofondateur de Mediapart, Laurent Mauduit a déjà publié une dizaine d'ouvrages, dont À tous ceux qui ne se résignent pas à la débâcle qui vient (Don Quichotte, 2013). -
" Les potos voulaient fe¿ter ma sortie de placard a¿ la Loco, la boite a¿ banlieusards de Pigalle. Simplement, de¿bouler a¿ sept paires de couilles sape¿es comme des scarlas, c'e¿tait su¿r qu'on allait se faire refouler comme des trimards. Re¿sultat, on pointe tous au Bois de Boubou. Perso c¿a m'arrange, j'e¿tais plus sauce¿ par une mission underground que par une session gue¿nave avec des michetonneuses de quinze piges. Quand j'ai propose¿ de bouger au Bois, j'ai pense¿ que les soces se de¿motiveraient. Mais nan, ce soir, c'est ma rapta.
Le seul truc qui leur a casse¿ les yeucs, ce sont les barrettes qu'on trimballait sur nous. Mais comme j'ai dit : on de¿barque au Bois, on planque le matos, on bicrave quelques morceaux et on tise tranquille. Les potos me font confiance depuis le bahut, ils savent qui est le boss et qui prend les initiatives. Je n'ai pas l'habitude de proposer des plans foireux, les srabs me connaissent, on a tous pousse¿ dans le me¿me tie¿que. "
Ainsi commencent les confessions du Boss, dealer officiel des prostitués(es) transsexuel(le)s, des michetons et vagabonds du Bois de Boulogne et des environs. À la tête du BDB-crew, une équipe organisée, constituée entre autres de Youssouf et Vamp ses fidèles lieutenants, Souleymane et Makita les mecs hardcore, Miki et Ahmé les jeunes guetteurs, le Boss s'impose comme le maître des lieux, pulvérise ses concurrents, s'éloigne de Smoke l'ancien grossiste du quartier et nargue Philippe, le condé.
Le business fait florès jusqu'au jour où Paola, un trans brésilien, véritable star du Bois, se fait assassiner. La police quadrille alors tout le secteur. Mauvais pour les affaires. D'autant que ce meurtre n'est que le premier d'une longue série.