"La guerre d'Ukraine a rappelé en moi les terribles souvenirs de la Seconde guerre mondiale. Les destructions massives, les villes ravagée et détruites, les carcasses d'immeubles éventrés, les innombrables morts militaires et civiles, les afflux de réfugiés... J'ai revécu les crimes de guerre, le manichéisme absolu, les propagandes mensongères. Et me sont revenus en mémoire les traits communs à toutes les guerres que j'ai connues, guerre d'Algérie, guerre de Yougoslavie, guerres d'Irak. J'ai écrit ce texte pour que ces leçons de quatre-vingt années d'histoire puissent nous servir à affronter le présent en toute lucidité, comprendre l'urgence de travailler à la paix, et éviter la pire tragédie d'une nouvelle guerre mondiale.""
Edgar Morin, sociologue, philosophe, est l'un des plus grands penseurs de notre époque. Âgé de 101 ans, il décide d'écrire ce texte en réaction à la guerre en Ukraine.
À quatre reprises, Claire Marin et Nicolas Truong ont échangé dans les pages du Monde. Ces rendez-vous ont donné lieu à une réflexion passionnante sur le sujet de prédilection de la philosophe - les ruptures, comme blessures qui modifient en profondeur notre identité. Dans quelle mesure vivons-nous une "époque de la rupture" ? Quel regard porte la philosophe sur les discours relatifs aux "vertus de l'échec" ? Pourquoi la rupture amoureuse apparaît-elle comme le paradigme de toutes les ruptures ? Être séparé, n'est-ce pas en définitive un résumé de la condition humaine ? La rupture reste-t-elle parfois une manière d'assumer son identité ? En quel sens est-ce que le confinement a été une rupture ? Comment remédier à la rupture de certains liens, du fait de la crise sanitaire ? Passionnant.
Née en 1974, Claire Marin est philosophe et enseigne dans les classes préparatoires aux grandes écoles à Paris. Membre associée de l'Ecole normale supérieure, elle dirige le Séminaire international d'études sur le soin. Elle a notamment publié Rupture(s) (L'Observatoire, 2019). Nicolas Truong est journaliste,
12 août 2022, État de New York : Salman Rushdie est grièvement blessé alors qu'il s'apprête à donner une conférence sur scène, 33 ans après qu'une fatwa a été émise à son encontre. Son hypothétique crime ? S'être rendu coupable, tout à la fois, de « blasphème » et d'« apostasie », sanctionnées par la peine de mort selon l'interprétation la plus extrémiste de la foi musulmane, l'obscurantiste charia, pour avoir écrit et publié, à travers le monde, ses « Versets Sataniques » : livre très vite devenu une des oeuvres de fiction - un roman et non un essai à thèses - les plus universellement célèbres.
C'est donc pour défendre Salman Rushdie, son oeuvre tout autant que sa pensée, mais aussi, plus généralement et par-delà son cas spécifique, nos valeurs démocratiques, que cet ouvrage voit le jour.
Dominique Baqué, Stéphane Barsacq, Patrick Besson, Tahar Ben Jelloun, Véronique Bergen, Sophie Chauveau, Catherine Clément, Gilles Denis, Emmanuel Dupuy, Éric Fottorino, Renée Fregosi, Nathalie Heinich, Isabelle de Mecquenem, Edgar Morin, Véronique Nahoum-Grappe, Chela Noori, Christiane Rancé, Robert Redeker, Daniel Salvatore Schiffer, Guy Sorman, Pierre-André Taguieff, Michel Taube, Valérie Trierweiler, Olivier Weber, Jean-Claude Zylberstein
Nìkos, un adolescent, et Gioconda, une jeune fille juive, s'aiment d'un amour absolu jusqu'à la déportation de celle-ci à Auschwitz, en 1943. Un récit lumineux d'une initiation amoureuse, vibrant de naturel et de sensualité malgré la haine et la mort.
"La force est là. Cachée derrière les années tragiques de la Grande Pandémie. Quand, à cinq milliards, pour la première fois dans l'histoire humaine, c'est l'un à côté de l'autre que nous avons combattu, en Asie comme en Amérique, en Europe comme en Afrique. Jamais l'humanité n'avait vécu, et en conscience, une semblable aventure. Jamais. Dans chacun de nos cerveaux, une trace demeure. Douloureuse souvent. La mémoire trie. Ce moment inouï créa angoisses, incertitudes, peurs, tristesses mais aussi réflexions, plantations, innovations. L'enjeu de ce livre est de revenir sur les réflexions et débats qui ont accompagné cette aventure tragique, puis d'analyser les bases qui furent celles de ce combat pour prolonger cette lutte dans une autre lutte : celle contre le réchauffement climatique."
Jean Viard est sociologue, directeur de recherche associé au Cevipof-CNRS. Il est l'auteur de nombreux ouvrages dont, aux éditions de l'Aube, La page blanche (2020) et La révolution que l'on attendait est arrivée (2021).
Cet ouvrage rassemble pour la première fois les contributions de Lola Lafon à l'hebdomadaire Le 1, offrant l'opportunité au lecteur d'apprécier la plume et l'esprit aiguisé de la romancière sur des sujets aussi variés que la vie confinée ("Le rien et l'immensité"), Facebook ("Le loup, l'épée et les étoiles"), la gauche ("Fini de pleurnicher") ou encore le sexisme ("Le jeu de la marchande"). Avec, en prime, le portrait d'Émilie Lamotte, figure oubliée du combat pour la liberté des femmes.
Romancière et musicienne, Lola Lafon est notamment l'auteure de La Petite Communiste qui ne souriait jamais (Actes Sud, 2014) et, plus récemment, de Chavirer (Actes Sud, 2020).
Dans cet ouvrage sont rassemblées les interventions qu'Adèle Van Reeth a publiées dans l'hebdo Le 1 depuis 2015. La philosophe pose son regard et nous livre ses analyses sur des sujets aussi variés que le pétrole («Les noces de l'or et de la nuit»), les Anglais («Nobody's perfect»), la question noire en Amérique («La parabole Bakta»), Angela Merkel («Aujourd'hui, maman est forte»), la culture («Tromper l'ennui»), le sport («L'homme, animal sportif»), les nouveaux combats des femmes («L'aveuglement de Tirésias»), Facebook («Le profil et sa vérité») ou encore la crise sanitaire («Le confinement est notre démon»).
Absolument passionnant !
Productrice et animatrice des Chemins de la philosophie sur France Culture, Adèle Van Reeth est philosophe. Elle anime également D'Art d'Art sur France 2. Son travail est particulièrement apprécié pour sa capacité à penser le quotidien par le biais de la philosophie.
« Même s'il est beaucoup question d'égalité dans cet ouvrage, osons écrire que les pages réunies ici nous offrent une manière de privilège : entendre ces trois voix exceptionnelles que sont les historiennes Mona Ozouf et Michelle Perrot, avec la philosophe et psy-cha-na-lyste Cynthia Fleury. À force de concentrer l'essentiel de nos existences derrière des écrans, notre humanité techno-logique aura mesuré les limites du "distanciel", et les vertus du "présentiel". Lire les entretiens des trois personnalités réunies dans ce recueil procure beaucoup d'apaisement par la profondeur de la réflexion comme par l'huma-nité des réponses, par la combativité aussi que suppose la défense de chaque terme de la devise républicaine. Voilà pourquoi, nous lecteurs, sommes des privilégiés. » Éric Fottorino
Cynthia Fleury est professeure titulaire de la chaire Humanités et santé au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), elle est également psychanalyste et membre du Comité consultatif national d'éthique (CCNE).
Mona Ozouf est spécialiste de la Révolution française et de l'école publique.
Michelle Perrot est professeure émérite d'histoire contemporaine à l'université Paris-Diderot.
Pascal Lemaître est illustrateur.
Cela se passe à Milan, presque dans le centre-ville, et pourtant ça sent la banlieue, dans une sorte de cité qu'on appelle La Caserne. Une densité de population effarante, plus de six mille appartements HLM, si vétustes que la mairie préfère ne pas les rénover. Un de ces lieux dont la presse et les JT ne parlent que lorsqu'il est question de sécurité ou de racisme.
À quelques kilomètres de là, dans une rue d'un quartier cossu, un riche entrepreneur sexagénaire est tué de deux coups de pistolet.
Alors que la presse et l'équipe officielle d'investigation cèdent au racisme ordinaire, Carlo Monterossi finit par trébucher lui aussi sur l'affaire et apprend qu'un homme, mort en prison récemment, en savait long sur la victime...
Alessandro Robecchi a été éditorialiste pour le quotidien Il Manifesto et l'une des plumes de Cuore, l'un des plus importants hebdomadaires satiriques italiens. Il est l'auteur d'une série de romans policiers publiés par Sellerio, l'éditeur de Andrea Camilleri, dont l'Aube a déjà publié Ceci n'est pas une chanson d'amour et De rage et de vent.
Jamaïque, petit village de pêcheurs. Une famille : la mère, Dolores, qui vend des pacotilles aux touristes américains. La fille aînée, Margot, qui ne recule devant rien pour avoir le droit à une autre vie. Et Thandi, encore adolescente, à la fois brillante étudiante et jeune fille en plein désarroi. Trois femmes "empêchées", à la fois d'être ce qu'elles veulent, mais aussi de faire preuve de tendresse ou de sincérité, au risque de paraître faibles. Or ce qu'elles ont de commun, c'est leur force. Avec ce premier roman, Nicole Dennis-Benn évoque tout à la fois la dynamique explosive des relations familiales et amoureuses, la sexualité, l'homophobie, la prostitution, le racisme, mais aussi la vie de la classe ouvrière jamaïcaine et l'aspect destructeur du tourisme. Un grand roman social.
Nicole Dennis-Benn est née et a grandi à Kingston, en Jamaïque. Elle vit aujourd'hui à New York et enseigne à Princeton.
Rends-moi fière est son premier roman, déjà disponible aux États-Unis, au Royaume-Uni, au Brésil et en Corée.
Koksoak ! Koksoak ! On dirait le cri du corbeau. Ainsi se nomme le fleuve qui traverse Kuujjuaq. C'est là que Guillaume a décroché son premier emploi de professeur. D'abord, il a survolé un pays qu'il croyait aimer mais dont il ignorait tout. Puis il y a eu ces douze adolescents inuits, capuchons sur la tête, qui le fixaient en silence. Ce n'est qu'après que sont venus les expéditions de chasse, là où le caribou se fait de plus en plus rare, et, au beau milieu de la nuit, le match de hockey le plus âprement disputé qu'il ait jamais joué... Guillaume comprend que, un jour pas si lointain, ses enfants reviendront en pleurs de la forêt, parce que les bulldozers seront juste derrière la tente. Il ne saura quoi leur dire. Il n'aura que le silence du Nord à leur offrir.
Jean-François Létourneau, enseignant, vit en Estrie, au Québec. Le territoire de l'âme est son premier roman.
Cet ouvrage rassemble les différentes contributions de Christophe André à l'hebdo Le 1, depuis 2018. Qu'il évoque notre incapacité à la patience, notre difficulté à supporter l'incertitude, ce qu'il appelle notre "inertie climatique" ou encore notre rapport au changement, chaque fois, le psychiatre fait mouche et nous aide à prendre un peu de recul sur nos attitudes, individuelles et collectives. Passionnant.
Christophe André est psychiatre et psychothérapeute. Il est l'auteur de nombreux ouvrages à grand succès dont, récemment, Le temps de méditer (L'Iconoclaste).
Carlo Monterossi, détective à ses heures perdues, est ravagé par la culpabilité : après avoir pris un verre avec Anna, une escort girl avec laquelle il a partagé un moment de surprenante sincérité, il est parti de chez elle sans fermer derrière lui, laissant le champ libre à un meurtrier tortionnaire. Les pistes suivies par la police semblent annoncer une intrigue d'une complexité effarante, mais Alessandro Robecchi la détricote avec habilité et malice pour le plus grand bonheur de son lecteur. Son regard aiguisé sur la société milanaise et ses innombrables milieux nous offre une histoire où la pègre et les gens comme il faut s'avèrent aussi féroces les uns que les autres...
Alessandro Robecchi a été éditorialiste pour le quotidien Il Manifesto et l'une des plumes de Cuore, l'un des plus importants hebdomadaires satiriques italiens. Il est l'auteur d'une série de romans policiers publiés par Sellerio, l'éditeur de Andrea Camilleri, dont l'Aube a déjà publié Ceci n'est pas une chanson d'amour.
De Lviv à Odessa, des bouches du Danube et Izmail aux villages du centre et à Kiev ou à Berdichev, ce livre, sous la forme de carnets de route et de portraits mais aussi de réflexions philosophiques, s'attache à retracer les racines européennes de l'Ukraine. Comment la première guerre, celle du Donbass en 2014, a encouragé davantage encore les motivations des Ukrainiens à rejoindre le concert européen. Comment l'invasion dûment planifiée n'a fait que relancer le processus. Comment la brutalité de l'attaque russe cimente l'affirmation de la nation. Maires, élus, médecins, volontaires de la Défense Territoriale, paysans, intellectuels, enseignants, membres de la société civile, tous témoignent de ce double attachement à l'entité européenne et à leur terre.
Olivier Weber est écrivain-voyageur et grand reporter. Lauréat de plusieurs prix, auteur de nombreux ouvrages, il a notamment publié, chez le même éditeur, Si je t'oublie Kurdistan et Massoud, le rebelle assassiné.
Patsy est une jeune femme jamaïcaine, coincée entre une mère obsédée par la religion et une petite fille qu'elle ne sait pas tout à fait comment aimer. Son obsession est de quitter l'île pour l'Amérique, terre de libertés, et aussi - surtout ? - le pays où s'est exilée Cicely. La meilleure amie d'enfance, mais aussi l'amour secret, l'objet de tous les désirs. Cicely et Amérique se confondent dans l'esprit souvent torturé de Patsy, qui finit par obtenir un visa et traverse l'océan, laissant tout derrière elle. Sauf que ni Cicely ni l'Amérique ne tiendront leurs promesses, et c'est une existence rude et violente qui attend Patsy. Une représentation obsédante de l'immigration et de la féminité, des fils silencieux de l'amour qui s'étendent à travers les années et les océans du monde entier.
Nicole Dennis-Benn est née et a grandi à Kingston, en Jamaïque. Elle vit aujourd'hui à New York et enseigne à Princeton. Elle a déjà publié, chez le même éditeur, Rends-moi fière.
Si le soleil se dérobe est en cours de publication au Royaume-Uni et en Allemagne.
L'animal à l'égal de l'Homme, le primat du vivant, le partage et l'entraide, oasis et
communautés, slow, revenu universel et bien-être... : les utopies refleuriraient-elles en temps
de pandémie ? Faut-il y voir un lien avec le retour de la radicalité sous bien des formes, et
notamment au travers de solutions véritablement en rupture avec les modèles actuels ? Veut-
on finalement de cet après qui changerait le monde ?
Ce livre est dirigé par Thierry Germain, membre de l'Observatoire de l'expérimentation et de l'innovation locale de la Fondation Jean-Jaurès. Il rassemblera les textes de quatre contributeurs : Alexis Jenni, écrivain, prix Goncourt 2011 ; Barbara Glowczewski, anthropologue et ethnologue ; Timothée Duverger, maître de conférences associé à Sciences Po Bordeaux ; Frédérique Barchelard et Flavien Menu, architectes.
Catherine Day est venue chercher des réponses au bord de la mer, en Gaspésie. Au hasard de ses excursions sur la grève, elle rencontre des pêcheurs qui savent que l'horizon ne cache rien d'autre que des vagues qui viennent aussi certainement qu'elles repartiront. Ils savent sans lui dire que Catherine cherche Marie Garant. Ils savent aussi qu'elle ne la trouvera pas. Mais quand l'un d'eux revient avec un noyé dans ses filets, l'oubli se mue en colère, car les pêcheurs de La Baie y voient un signe de nouveaux malheurs. Ou plutôt de malheurs anciens que la mer a enfin relâchés. L'inspecteur Moralès, lui, vient tout juste d'être muté là. Il arrive de Montréal et se trouve subitement impliqué dans cette affaire aussi hermétique que le pays et les gens qui l'habitent...
Roxanne Bouchard enseigne la littérature. Auteure de plusieurs textes (romans, correspondances), elle est lauréate de plusieurs prix littéraires prestigieux au Québec. Nous étions le sel de la mer est son premier roman publié en France, et inaugure une série noire autour du personnage de Joaquin Moralès.
« A'Samar. J'aime la nuit. D'ailleurs c'est la nuit que je suis née. C'était un samedi. Ons'en souvient tous. Le problème avec la Nuit. C'est que la Nuit y a personne pour emmener maman à l'hôpital. Parce que papa est à la mine, au travail de nuit. »
Le soir tombe sur les corons du nord de la France, et une fratrie se presse devant l'écran de télévision. Soudain apparaît le visage attendu: celui du père. Qu'y raconte-¬t-il? À l'époque, personne ne s'en soucie vraiment. Ce n'est qu'une fois adulte qu'Hannah, devenue enseignante et aux prises avec les règles imposées, découvrira l'histoire incroyable de son père et d'un groupe d'hommes venus du sud du Maroc pour travailler dans les mines de charbon. À travers ce roman d'une force inouïe, Samira El Ayachi lève le voile sur un pan méconnu de notre histoire collective, celui de la course à l'énergie au tournant des années 1970, du combat de trois mille hommes pour faire valoir leurs droits, et nous pose cette question: «Que reste-t-il du pouvoir de transgression que nous lègue l'enfance?» Tout simplement sublime.
Samira El Ayachi est née à Lens en 1979. Elle se consacre à l'écriture et collabore avec le spectacle vivant. Elle a notamment publié, chez le même éditeur, Les femmes sont occupées.
Samira El Ayachi est née à Lens en 1979. Elle se consacre à l'écriture quand elle ne parcourt pas la France et le Maroc, à la rencontre de ses lecteurs. Elle a déjà publié, chez le même éditeur, Quarante jours après ma mort et Les femmes sont occupées.
Le sociologue Jean Viard dresse un état des lieux de la situation territoriale de notre pays : qu'en est-il de la décentralisation ? Du rapport entre Paris et la province, les provinces ? En quoi la pandémie a-t-elle pu permettre une certaine prise de conscience ? Quels sont les enjeux de demain ? Force de propositions, ce petit ouvrage d'un spécialiste de nos territoires passionnera tous ceux que l'organisation spatiale et politique de la France intéresse.
Jean Viard est sociologue, directeur de recherche associé au CNRS. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages dont Nouveau portrait de la France (2012) et La Page blanche (2020).
C'est un bruit de fond persistant. Un brouhaha permanent. Une entêtante musique d'ambiance qui semble placer l'information et l'opinion, les raisons et les passions, les connaissances et les expériences sous le signe de l'équivalence. Des chaînes d'information en continu aux réseaux sociaux, la société du commentaire étend son influence dans l'espace public, à coups de polémiques et d'analyses « à chaud ». Son déploiement marque-t-il une avancée de la démocratie qui, selon le philosophe Jacques Rancière, repose sur le pouvoir de « n'importe qui », ou témoigne-t-il au contraire de la puissance despotique de l'individu-roi de dire « n'importe quoi » ?
Nicolas Truong est grand reporter au service Idées-Débats du quotidien Le Monde.
Le héros de cette utopie publiée à Moscou en 1920 se réveille en 1984 dans une Russie où la
dictature du prolétariat a laissé place à une démocratie paysanne. Les villes ont été soumises à
une « désurbanisation » drastique, l'initiative personnelle est encouragée, la culture partout
répandue, les traditions du passé coexistant avec les innovations techniques. Le héros découvre
cette utopie anticollectiviste en compagnie d'une belle utopienne... Suspect, il est arrêté, puis
libéré.
Ivan Kremniov est le pseudonyme choisi par Alexandre Tchayanov (1888 - 1937), économiste agraire soviétique, spécialiste de la sociologie rurale et défenseur de l'agrarisme et des coopératives. En 1930, il sera arrêté, et fusillé en 1938 (réhabilité en 1987).
1978. Une pluie incessante, quelque part sur la côte ouest de la Nouvelle-Zélande. Des enfants endormis à l'arrière d'une voiture. Le drame semble inévitable. À peine arrivée sur le continent, la famille Chamberlain, fraîchement débarquée d'Angleterre, disparaît dans la nuit.
2010. Suzanne reçoit un appel du bout du monde. Les ossements de l'un de ses neveux ont été retrouvés. Étrange : il aurait vécu plusieurs années après sa disparition. Mais où ? Comment ? Et qu'en est-il des autres membres de la famille ?
Carl Nixon livre un roman noir absolument magistral.
Carl Nixon est né en 1967 à Christchurch, en Nouvelle-Zélande, où il vit toujours. Auteur de nouvelles récompensées, il se consacre désormais à l'écriture de romans noirs. L'Aube a déjà publié Sous la terre des Maoris et Rocking Horse Road.
La crise sanitaire, économique et sociale dont nous sortons péniblement, a fait perdre plus de 30 ans de progrès pour l'égalité entre les femmes et les hommes. En dépit de sa promotion en « grande cause » sous le précédent quinquennat, l'égalité entre les sexes est encore bien loin d'être atteinte. Dans cet essai, Mahaut Chaudouët-Delmas tente de dessiner de façon pratique les contours d'un programme féministe. Non seulement pour rééquilibrer les années perdues avec la crise, et pour enrayer les conséquences structurelles de celle-ci, mais encore pour espérer atteindre l'égalité une fois pour toutes, à travers des politiques publiques adaptées et appelées de ses voeux par le tissu associatif depuis des décennies, avec qui la puissance publique doit urgemment reconnecter.
Mahaut Chaudouët-Delmas, normalienne et formée à Sciences-Po, est ancienne conseillère politique et activiste féministe. Elle travaille aujourd'hui au Haut Conseil à l'Égalité entre les femmes et les hommes, où elle est notamment rapporteuse de l'état des lieux du sexisme en France, travail remis annuellement au Premier ministre. Elle est également autrice et réalisatrice de podcasts politiques (Les Ombres, Slate.fr ; Regarde-moi bien, Fondation des Femmes).
Quelles sont aujourd'hui les continuités et discontinuités entre la première vague utopique des années 1970 et les modalités actuelles d'un « désir de campagne », devenu - et plus encore avec la pandémie de la Covid 19 - l'utopie portative d'un nombre croissant d'habitants des villes ?
Le mouvement d'émigration de jeunes urbains vers les espaces désertifiés du sud de la France, qui a marqué les années postérieures à la révolution culturelle de 1968, se prolonge et dure encore. Il a pris de nouvelles formes et trouve, dans l'urgence écologique, un nouveau moteur. Les profils sociaux et les projets de ces néo-ruraux sont toutefois différents des premiers « émigrants de l'utopie ». C'est l'ensemble de ce mouvement que cet ouvrage dépeint et interroge.
Bertrand Hervieu, sociologue, est spécialiste des questions agricoles et rurales, ancien directeur
de Recherches au CNRS et ancien président de l'Institut National de la Recherche
Agronomique et Environnementale (INRAE), inspecteur général de l'agriculture honoraire.
Danièle Hervieu-Léger, sociologue, est spécialiste des faits religieux contemporains et des
utopies, directrice d'études honoraire et ancienne présidente de l'École des Hautes Études
en Sciences Sociales (EHESS).