"La guerre d'Ukraine a rappelé en moi les terribles souvenirs de la Seconde guerre mondiale. Les destructions massives, les villes ravagée et détruites, les carcasses d'immeubles éventrés, les innombrables morts militaires et civiles, les afflux de réfugiés... J'ai revécu les crimes de guerre, le manichéisme absolu, les propagandes mensongères. Et me sont revenus en mémoire les traits communs à toutes les guerres que j'ai connues, guerre d'Algérie, guerre de Yougoslavie, guerres d'Irak. J'ai écrit ce texte pour que ces leçons de quatre-vingt années d'histoire puissent nous servir à affronter le présent en toute lucidité, comprendre l'urgence de travailler à la paix, et éviter la pire tragédie d'une nouvelle guerre mondiale.""
Edgar Morin, sociologue, philosophe, est l'un des plus grands penseurs de notre époque. Âgé de 101 ans, il décide d'écrire ce texte en réaction à la guerre en Ukraine.
12 août 2022, État de New York : Salman Rushdie est grièvement blessé alors qu'il s'apprête à donner une conférence sur scène, 33 ans après qu'une fatwa a été émise à son encontre. Son hypothétique crime ? S'être rendu coupable, tout à la fois, de « blasphème » et d'« apostasie », sanctionnées par la peine de mort selon l'interprétation la plus extrémiste de la foi musulmane, l'obscurantiste charia, pour avoir écrit et publié, à travers le monde, ses « Versets Sataniques » : livre très vite devenu une des oeuvres de fiction - un roman et non un essai à thèses - les plus universellement célèbres.
C'est donc pour défendre Salman Rushdie, son oeuvre tout autant que sa pensée, mais aussi, plus généralement et par-delà son cas spécifique, nos valeurs démocratiques, que cet ouvrage voit le jour.
Dominique Baqué, Stéphane Barsacq, Patrick Besson, Tahar Ben Jelloun, Véronique Bergen, Sophie Chauveau, Catherine Clément, Gilles Denis, Emmanuel Dupuy, Éric Fottorino, Renée Fregosi, Nathalie Heinich, Isabelle de Mecquenem, Edgar Morin, Véronique Nahoum-Grappe, Chela Noori, Christiane Rancé, Robert Redeker, Daniel Salvatore Schiffer, Guy Sorman, Pierre-André Taguieff, Michel Taube, Valérie Trierweiler, Olivier Weber, Jean-Claude Zylberstein
"La force est là. Cachée derrière les années tragiques de la Grande Pandémie. Quand, à cinq milliards, pour la première fois dans l'histoire humaine, c'est l'un à côté de l'autre que nous avons combattu, en Asie comme en Amérique, en Europe comme en Afrique. Jamais l'humanité n'avait vécu, et en conscience, une semblable aventure. Jamais. Dans chacun de nos cerveaux, une trace demeure. Douloureuse souvent. La mémoire trie. Ce moment inouï créa angoisses, incertitudes, peurs, tristesses mais aussi réflexions, plantations, innovations. L'enjeu de ce livre est de revenir sur les réflexions et débats qui ont accompagné cette aventure tragique, puis d'analyser les bases qui furent celles de ce combat pour prolonger cette lutte dans une autre lutte : celle contre le réchauffement climatique."
Jean Viard est sociologue, directeur de recherche associé au Cevipof-CNRS. Il est l'auteur de nombreux ouvrages dont, aux éditions de l'Aube, La page blanche (2020) et La révolution que l'on attendait est arrivée (2021).
De Lviv à Odessa, des bouches du Danube et Izmail aux villages du centre et à Kiev ou à Berdichev, ce livre, sous la forme de carnets de route et de portraits mais aussi de réflexions philosophiques, s'attache à retracer les racines européennes de l'Ukraine. Comment la première guerre, celle du Donbass en 2014, a encouragé davantage encore les motivations des Ukrainiens à rejoindre le concert européen. Comment l'invasion dûment planifiée n'a fait que relancer le processus. Comment la brutalité de l'attaque russe cimente l'affirmation de la nation. Maires, élus, médecins, volontaires de la Défense Territoriale, paysans, intellectuels, enseignants, membres de la société civile, tous témoignent de ce double attachement à l'entité européenne et à leur terre.
Olivier Weber est écrivain-voyageur et grand reporter. Lauréat de plusieurs prix, auteur de nombreux ouvrages, il a notamment publié, chez le même éditeur, Si je t'oublie Kurdistan et Massoud, le rebelle assassiné.
L'animal à l'égal de l'Homme, le primat du vivant, le partage et l'entraide, oasis et
communautés, slow, revenu universel et bien-être... : les utopies refleuriraient-elles en temps
de pandémie ? Faut-il y voir un lien avec le retour de la radicalité sous bien des formes, et
notamment au travers de solutions véritablement en rupture avec les modèles actuels ? Veut-
on finalement de cet après qui changerait le monde ?
Ce livre est dirigé par Thierry Germain, membre de l'Observatoire de l'expérimentation et de l'innovation locale de la Fondation Jean-Jaurès. Il rassemblera les textes de quatre contributeurs : Alexis Jenni, écrivain, prix Goncourt 2011 ; Barbara Glowczewski, anthropologue et ethnologue ; Timothée Duverger, maître de conférences associé à Sciences Po Bordeaux ; Frédérique Barchelard et Flavien Menu, architectes.
Le sociologue Jean Viard dresse un état des lieux de la situation territoriale de notre pays : qu'en est-il de la décentralisation ? Du rapport entre Paris et la province, les provinces ? En quoi la pandémie a-t-elle pu permettre une certaine prise de conscience ? Quels sont les enjeux de demain ? Force de propositions, ce petit ouvrage d'un spécialiste de nos territoires passionnera tous ceux que l'organisation spatiale et politique de la France intéresse.
Jean Viard est sociologue, directeur de recherche associé au CNRS. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages dont Nouveau portrait de la France (2012) et La Page blanche (2020).
Quelles sont aujourd'hui les continuités et discontinuités entre la première vague utopique des années 1970 et les modalités actuelles d'un « désir de campagne », devenu - et plus encore avec la pandémie de la Covid 19 - l'utopie portative d'un nombre croissant d'habitants des villes ?
Le mouvement d'émigration de jeunes urbains vers les espaces désertifiés du sud de la France, qui a marqué les années postérieures à la révolution culturelle de 1968, se prolonge et dure encore. Il a pris de nouvelles formes et trouve, dans l'urgence écologique, un nouveau moteur. Les profils sociaux et les projets de ces néo-ruraux sont toutefois différents des premiers « émigrants de l'utopie ». C'est l'ensemble de ce mouvement que cet ouvrage dépeint et interroge.
Bertrand Hervieu, sociologue, est spécialiste des questions agricoles et rurales, ancien directeur
de Recherches au CNRS et ancien président de l'Institut National de la Recherche
Agronomique et Environnementale (INRAE), inspecteur général de l'agriculture honoraire.
Danièle Hervieu-Léger, sociologue, est spécialiste des faits religieux contemporains et des
utopies, directrice d'études honoraire et ancienne présidente de l'École des Hautes Études
en Sciences Sociales (EHESS).
Réhabilité en Chine depuis trois décennies après y avoir été ardemment combattu au début du XXe siècle puis pendant la sinistre Révolution culturelle (1966-1976), victime collatérale des profondes convulsions politiques que la Chine avait connues alors, Confucius a répandu sa philosophie de tolérance et de bienveillance à travers une bonne partie de l'Asie, jusqu'à influencer même le siècle des Lumières en Europe. La place que l'homme doit se donner sur cette planète, dans le respect du passé : voilà sans doute résumé le principal objet de la quête de vérité inlassable de Confucius. Dans ce livre, Pierre-Antoine Donnet braque le projecteur sur les artisans de la démocratie asiatique, et nous montre combien le confucianisme imprègne cette partie du monde... et bien au-delà.
Pierre-Antoine Donnet, diplômé de chinois, est l'ancien rédacteur en chef central de l'Agence France Presse, dont il a été le correspondant à Pékin et à New York. Il a déjà publié, chez le même éditeur, Le leadership mondial en question et Chine, le grand prédateur.
La guerre contre l'Ukraine dans laquelle Poutine a entraîné la Russie soulève la question des causes de cette politique et de l'absence d'une réaction massive de la population russe susceptible de renverser le régime de Poutine.
L'auteure analyse les origines du poutinisme et apporte un éclairage sur les enjeux de la mémoire du stalinisme et la contamination des rapports sociaux par le monde criminel en Russie. Le refus de reconnaître une responsabilité historique dans les crimes du stalinisme a façonné selon elle la culture postsoviétique. Cet ouvrage expose également comment cette politique s'est appuyée sur certains courants de pensée occidentaux, et sur l'empressement d'une partie des élites occidentales à se laisser entraîner dans le système russe de corruption.
Dina Khapaeva, originaire de Saint-Pétersbourg, enseigne à l'École des Langues modernes de l'Institut Technologique de Georgie (États-Unis).
Plouc Pride rappelle d'où viennent et où en sont les campagnes. Il déconstruit les cadres de pensée et les vocabulaires, pour sortir la « France périphérique » du cul-de-sac intellectuel où elle se trouve. Plouc Pride décrit la fin de l'urbanisation et le redéploiement des populations vers des endroits où protéger leurs corps, reposer leurs cerveaux, relier leurs coeurs et élever leurs esprits, car le désir de campagne est aussi le désir d'un droit au village. Plouc Pride valorise la participation contemporaine de la ruralité à l'invention du nouveau monde, par la convergence des mémoires, et propose un renouvellement de l'aménagement du territoire, susceptible d'exprimer dans le concret des existences, la transition culturelle en cours.
Valérie Jousseaume est enseignante et chercheuse à l'Institut de Géographie et d'Aménagement de l'Université de Nantes, au sein de l'équipe CNRS "Espaces et Sociétés". Spécialiste des campagnes, des bourgs et des petites villes, elle enrichit la réflexion sur la transition sociétale, observée sous l'angle du territoire et des mémoires.
Cet ouvrage propose un regard croisé, sensible et humain, sur le silence, sur des silences. Chacun à sa manière, selon sa propre musicalité, expose ses perceptions, aborde ses ressentis, dévoile ses sensations vis-à-vis du silence. Le silence comme un écho, une résonance, un faiseur de correspondances. Le silence qui parle, soupire, menace ou tranquillise. Une écoute au plus près de l'intime de l'être, comme le souligne Maurice Maeterlinck : « dès que nous avons quelque chose à nous dire, nous sommes obligés de nous taire. » Le silence précède la création, ou mieux la création procède souvent du silence. C'est cette expérience que cet ouvrage propose de penser.
Stéphane Breton est hypnothérapeute, auteur et enseignant.
Avec la participation de Robert Misrahi, philosophe, professeur d'Université ; Daniel Sibony, philosophe, psychanalyste ; Roland Gori, psychanalyste, professeur d'Université ; Jean Allouch, psychanalyste ; Baptiste Trotignon, musicien et compositeur ; ,Li Chevalier, artiste peintre ; Agnès Renaut, autrice ; Philippe Rei Ryu Coupey, maître zen.
Préface de Francis Wolff, philosophe et professeur d'Université.
Le 24 février 2022, Vladimir Poutine engage une guerre avec l'Ukraine qui semblait pourtant évidente et prévue depuis longtemps pour plusieurs experts. Pour eux, ses projets se sont faits aux yeux de tous. Au pouvoir depuis 2000, il a rendu son pays isolé économiquement et invivable pour ses opposants ou pour une presse libre.
Soixante-dix ans après la fin de la 2nd guerre mondiale, l'ombre de l'ancien espion du KGB, qui n'a jamais oublié l'humiliation causée par l'écroulement de l'empire soviétique, menace et inquiète les démocraties occidentales.
Jean-François Bouthors est docteur en économie, journaliste et essayiste. Éditorialiste de Ouest-France et collaborateur régulier de la revue Esprit, il intervient sur les sujets sociétaux, politiques, culturels et internationaux.
Un conflit inédit et majeur se profile sur la planète pour les prochaines décennies. De nouvelles fractures se font au sein de la nature humaine elle-même, ses conceptions et ses réalités ; une « fracture de l'humanité », impliquant les générations futures, nos enfants, entre des types d'êtres humains plus diversifiés qu'on ne l'imagine, et souvent peu compatibles : transhumains, avatars digitaux, humains en osmose avec la nature, transcendances religieuses et spirituelles, etc. Pour une large part, la fracture de l'humanité procède de la confrontation entre la révolution des technologies de l'humain, et des sociétés fragmentées nourrissant des visions, des futurs désirables concurrents. Une perspective qui appelle dès à présent, en retour, à concevoir des avenirs fédérateurs.
François Miquet-Marty préside l'Institut de sondages et de conseil Viavoice, et le Centre de prospective GCF (Global Center for the Future). Depuis vingt ans, il analyse les mutations de société et les transformations des entreprises.
Marine Serre, une créatrice de mode qui a obtenu le prix LVMH et est devenue une figure de proue de la nouvelle génération de designers, en travaillant à partir de vêtements récupérés et « upcyclés ».
Marc Abélès anthropologue a participé à un groupe initié par Antoine Arnault sur le futur du luxe, et l'impact du tournant écologique dans ce domaine particulièrement sensible.
Le livre est le produit de conversations qui croisent deux types d'experience, celle de
la designer jouant avec les contraintes de la matiere et la liberte d'inventer, celle
l'anthropologue considerant la mode comme un laboratoire des mutations culturelles
dans une periode ou bien des evidences concernant nos modes de vie sont
brutalement remises en cause.
Marc Abélès est anthropologue, directeur d'études à l'EHESS (chaire « Anthropologie des Institutions ») et directeur de recherche au CNRS.
Marine Serre est une créatrice de mode qui a obtenu le prix LVMH, adepte de l'« upcycling ».
Cet ouvrage s'ouvre sur une biographie d'Edgar Morin rédigée par la plume alerte de Nicolas Truong. Les deux hommes se connaissent bien : voilà plus de vingt ans qu'ils ont régulièrement l'occasion d'échanger dans les pages du Monde, ou ailleurs. À la veille de son centième anniversaire, il est passionnant de se plonger dans le récit de la vie de l'un de nos plus grands penseurs.
Ensuite, le lecteur pourra (re)trouver la pensée, à la fois complexe et lumineuse, du sociologue dans deux dialogues avec le journaliste : l'un qui propose une réflexion sur la crise sanitaire, et l'autre qui, après l'assassinat de Samuel Paty, analyse le raidissement des antagonismes entre deux France - l'une humaniste, l'autre identitaire -, et qui explique comment y résister.
Edgar Morin, né en juillet 1921, est sociologue.
Nicolas Truong est journaliste au quotidien Le Monde.
Comme tant d'autres, Alexandre Sneguiriev a vécu l'annonce de l'entrée en guerre de son pays, la Russie, comme une déflagration. Dès les premières heures, il prend deux décisions : il ne choisira pas l'exil, et il va essayer de mettre en mots cette expérience, par le biais d'un journal tenu quotidiennement. Nourri de ses propres réflexions, mais aussi de celles de ses proches - des Russes, qui restent ou qui partent ; mais aussi d'Ukrainiens, tant que le contact reste ouvert. C'est ainsi que Sneguiriev nous parle de choses aussi apparemment triviales que l'achat de croquettes d'avance pour son chinchilla que du choc, profond, sincère et intime, qu'il ressent en voyant chaque jour des images plus atroces. Au-delà, l'écrivain s'interroge sur l'avenir des Russes dans le monde d'après...
Alexandre S. et auteur de nombreuses nouvelles, il est lauréat de plusieurs prix et considéré comme l'un des écrivains russes contemporains les plus prometteurs.
« Le plus grand des mérites de l'enquête conduite par Aurélien Aramini est de nous obliger à changer de regard. Il a choisi de rendre compte de ce que les élèves et les adultes vivent et décrivent comme du racisme à l'école. La question centrale du livre est celle de la portée et des significations des actions antiracistes initiées par les équipes éducatives, ou, plus souvent, par une partie d'entre elles. Que faire contre le racisme à l'école ? Comment toucher les élèves, comment ne pas alimenter le racisme que l'on veut combattre avec les meilleures intentions ? » François Dubet
Aurélien Aramini, agrégé et docteur en philosophie, est chargé de mission académique dans le cadre d'un partenariat avec la Plateforme internationale sur le Racisme et l'Antisémitisme (PIRA).
Le livre est centré sur le triangle économie, écologie et territoire, reprenant sous une forme aussi
accessible que possible le coeur des réflexions de Pierre Veltz. Aujourd'hui, on parle à tout propos de « transition » (numérique, écologique, démographique...) Or, dans une transition, on sait où on va ! L'auteur privilégie donc plutôt le terme de bifurcation(s), parce que les transformations seront très profondes, chahutées, et que les trajectoires restent très ouvertes. Le sujet qui va dominer les décennies à venir est celui de la crise écologique. Mais les récits du futur sont incroyablement divergents, beaucoup plus éloignés les uns des autres que ne l'étaient les récits de la modernisation lors des Trente glorieuses. Partant de ce constat, l'auteur esquisse nos avenirs possibles.
Pierre Veltz, né en 1945, est un ingénieur, sociologue et économiste français, spécialiste de l'organisation des entreprises et des dynamiques territoriales. Lauréat du prix du livre d'économie 2017 pour son livre, La Société hyper-industrielle (Seuil) et du Grand Prix de l'urbanisme en 2017.
Trois des acteurs essentiels du procès des attentats du 13 novembre 2015 - une victime rescapée, un(e) journaliste et un(e) avocat(e) de la défense - nous livrent leurs ressentis face à ce défi psychologique, personnel et professionnel.
Eux qui se connaissaient à peine ont commencé à s'échanger presque quotidiennement des notes
vocales, mêlant leurs voix pour réussir à dompter leurs émotions, à appréhender les enjeux, à se protéger, aussi, sans doute. Témoignages de victimes, paroles d'accusés, règles de justice, échanges informels, tout cela a traversé ces trois interlocuteurs. Les droits de la défense sont-ils suffisamment protégés ? Quel "après" pour une victime une fois le procès achevé ? Comment faire du "bon" journalisme, quand le métier est chaque jour plus décrié ?
Un(e) avocat(e) de la défense, grand nom de la justice terroriste et ancien secrétaire de la conférence, en charge de la défense de l'un des accusés emprisonnés.
Une victime rescapée du Bataclan, très impliquée dans le procès.
Un(e) journaliste spécialisé(e) police/justice, habitué(e) des audiences de terrorisme et couvrant
l'intégralité de ce procès.
Jusqu'à ce que le procès ne soit achevé, il est important de conserver l'anonymat de ces trois personnalités.
D'une guerre à l'autre. 1945, 2022. Ces deux dates marquent chacune l'acmé d'un moment historique où l'Europe a basculé. Ce livre analyse l'histoire récente de l'Europe comme un moment de bascule historique comparable à celui qui a entouré la deuxième guerre mondiale. Ce moment qui part de l'échec du traité constitutionnel européen en 2005 jusqu'à nos jours se décompose ainsi : l'agonie de l'idée européenne d'après-guerre, basée sur la paix, l'horizon fédéral et l'élargissement du marché ; la montée en puissance de l'idée européenne des droites identitaires, qui ont voulu détourner l'Europe de l'intérieur ; la guerre en Ukraine, qui fait apparaître une nouvelle menace existentielle et met fin à une longue léthargie. L'Europe ne sera à la hauteur que si elle fait l'effort de se renouveler !
Chloé Ridel, 30 ans, diplômée de Sciences-Po et ancienne élève de l'ENA, est haut-fonctionnaire et militante associative. Elle a travaillé à la Commission européenne à Bruxelles, au ministère de l'Économie et des Finances et auprès du gouvernement roumain à Bucarest.
Depuis 2020, elle est également directrice adjointe de l'Institut Rousseau, un laboratoire d'idées au service de la reconstruction écologique et démocratique de nos sociétés.
Le droit à l'avortement est aujourd'hui remis en cause aux États-Unis. Dans un pays où l'opinion est
majoritairement favorable à la protection de ce droit constitutionnel, il est actuellement en péril, victime
des assauts politico-judiciaires répétés de la droite religieuse. À l'instar de celui-ci, de nombreux autres droits fondamentaux sont aujourd'hui en danger, de l'accès des minorités au vote à la séparation de l'Église et de l'État, en passant par la réglementation des armes à feu et la liberté de l'enseignement.
Le succès potentiel des Républicains contre l'avortement est préoccupant en soi, mais il est surtout le symbole et la conséquence d'un décalage croissant entre l'opinion publique et la représentation effective du peuple au sein des institutions politiques et judiciaires.
Ludivine Gilli est docteure en histoire urbaine et diplômée de Sciences Po. Elle est spécialiste des États-
Unis.
Imaginez que la démocratie soit invitée à un dîner... Elle ferait sans doute un convive à la fois hostile, bagarreur, hautain et casse-bonbons, dont la plupart des autres participants se tiendraient à distance. Certains se sentiraient désarmés. Les plus courageux finiraient par "s'engueuler". On se souviendrait de la soirée comme d'un grand ratage.
Ainsi en va-t-il de ce qu'est devenue la démocratie : au mieux, elle nous ennuie, au pire, elle nous désole et nous exaspère.
Ce livre vise à faire de cette démocratie-repoussoir une « pop démocratie », qui oserait entrer dans la culture du quotidien et qui saurait (aussi) être une fête. Une démocratie qui ne serait pas « le pire des systèmes à l'exclusion de tous les autres » mais bien le meilleur que l'on n'ait jamais su inventer.
Frank Escoubès est entrepreneur, co-fondateur de Bluenove, une « civic tech » spécialisée en démocratie participative.
Alors que la pandémie de Covid a mis à l'arrêt l'industrie du tourisme pendant un an, et que les réflexions sur le monde d'après sont venues accentuer les questions que l'on pouvait légitimement se poser sur le tourisme de masse, Jean Viard et David Medioni s'interrogent sur notre besoin de voyage, mais surtout imaginent, suite au colloque "Le tourisme du futur" tenu à Nantes, comment le tourisme a toutes les clés en mains pour se réinventer et continuer d'être l'utopie fraternelle de la création d'un commun culturel mondial.
Jean Viard est sociologue, spécialiste du temps libre et des vacances. Il est notamment l'auteur de Le triomphe d'une utopie, chez le même éditeur.
David Medioni est journaliste.
"La différence des temps fait que les choses ne se répètent jamais à l'identique. Aucun événement historique ne se reproduit sous la forme et dans les circonstances où il est advenu une première fois. Les défilés de chemises noires, brunes, vertes, en ordre martial alors que la rue constituait l'unique espace de mobilisation générale, n'est plus, du moins ainsi que nous le connaissions sous forme de défilés à bruits de bottes. Bien sûr il y a de drôles de voix qui nous parviennent aujourd'hui... des voix qui malgré tout - et c'est aussi là qu'est notre interrogation sur « demain » - prononcent encore le mot « démocratie » même si elles tendent à le remplacer par « peuple ». En avons-nous fini avec le fascisme, comme nous savons qu'il a existé ?"
Pascal Dibie est professeur d'éthnologie à l'Université Paris Diderot-Paris 7, où il co-dirige le pôle des sciences de la ville. Il est notamment l'auteur de Éthnologie de la chambre à coucher (traduit en 15 langues et vendu à 30 000 exemplaires ; Grasset, reprise en Suite Métailié), La Tribu sacrée, ethnologie des prêtres (Grasset, reprise en Suite Métailié), et La Passion du regard, essai contre les sciences froides (Métailié).