Son nom est Liv Maria Christensen.
Elle fut l'enfant solitaire, la jeune fille fiévreuse, l'amoureuse du professeur d'été, l'orpheline et l'héritière, l'aventurière aux poignets d'or. Maintenant la voici mère et madone, installée dans une vie d'épouse. Mais comment se tenir là, avec le souvenir de toutes ces vies d'avant ? Faut-il mentir pour rester libre ?
Julia Kerninon brosse le portrait éblouissant d'une femme marquée à vif par un secret inavouable. Et explore avec une grande justesse les détours de l'intime, les jeux de l'apparence et de la vérité.
Née en 1987 à Nantes, Julia Kerninon est l'une des voix importantes de la nouvelle génération d'autrices. Ses précédents livres ont été couronnés de nombreux prix, salués par la critique et traduits à l'étranger. Avec ce cinquième roman, elle affirme encore son talent.
La vie d'Émilienne, c'est le Paradis. Cette ferme isolée, au bout d'un chemin sinueux. C'est là qu'elle élève seule, avec pour uniques ressources son courage et sa terre, ses deux petits-enfants, Blanche et Gabriel. Les saisons se suivent, ils grandissent. Jusqu'à ce que l'adolescence arrive et, avec elle, le premier amour de Blanche, celui qui dévaste tout sur son passage. Il s'appelle Alexandre. Leur couple se forge. Mais la passion que Blanche voue au Paradis la domine tout entière, quand Alexandre, dévoré par son ambition, veut partir en ville, réussir. Alors leurs mondes se déchirent. Et vient la vengeance. Une bête au Paradis est le roman d'une lignée de femmes possédées par leur terre. Un huis clos fiévreux hanté par la folie, le désir et la liberté.
Chez eux, il y a quatre chambres. Celle du frère, la sienne, celle
des parents. Et celle des cadavres. Le père est chasseur de gros
gibier. Un prédateur en puissance. La mère est transparente,
amibe craintive, soumise à ses humeurs.
Avec son frère, Gilles, elle tente de déjouer ce quotidien saumâtre.
Ils jouent dans les carcasses des voitures de la casse en
attendant la petite musique qui annoncera l'arrivée du marchand
de glaces. Mais un jour, un violent accident vient faire
bégayer le présent. Et rien ne sera plus jamais comme avant.
La Vraie Vie est un roman initiatique détonant où le réel vacille.
De la plume drôle, acide et sans concession d'Adeline
Dieudonné jaillissent des fulgurances. Elle campe des personnages
sauvages, entiers. Un univers à la fois sombre et sensuel
dont on ne sort pas indemne.
De tout temps, les femmes ont agi. Elles ont régné, écrit, milité, créé, combattu, crié parfois. Et pourtant elles sont pour la plupart absentes des manuels d'histoire.
" C'est maintenant, à l'âge adulte, que je réalise la tromperie dont j'ai été victime sur les bancs
de l'école. La relégation de mes ancêtres femmes me met en colère. Elles méritent mieux. Notre
histoire commune est beaucoup plus vaste que celle que l'on nous a apprise. "
Pourquoi ce grand oubli ? De l'âge des cavernes jusqu'à nos jours, Titiou Lecoq s'appuie sur
les découvertes les plus récentes pour analyser les mécanismes de cette vision biaisée de l'Histoire.
Elle redonne vie à des visages effacés, raconte ces invisibles, si nombreuses, qui ont modifié
le monde. Pédagogue, mordante, irrésistible, avec elle tout s'éclaire. Les femmes ne se sont
jamais tues. Ce livre leur redonne leurs voix.
" Femme libre et engagée, esprit avide et curieux, écrivaine confirmée, Titiou Lecoq livre un
grand récit, passionnant et vrai. " Michelle Perrot
J'étais là, un bébé parfait dans les bras, et mon corps déchiré. Dans mon orgueil comme dans mon innocence, j'ai pensé que tout s'arrêtait, alors qu'au contraire, tout commençait.
Un soir de novembre, en pyjama sur le parking de la clinique, Julia Kerninon hésite à fuir. Son premier enfant vient de naître et, malgré le bonheur apparent, elle perd pied, submergée par les doutes et la peur des contraintes. Sa vie d'avant lui revient comme un appel au large : les amours passionnels, les nuits de liberté et les vagabondages sans fin.
Dans ce récit intime, Julia Kerninon plonge au coeur des sentiments ambigus de la maternité.
Elle confie ses tempêtes intérieures : Comment être mère ? Comment rester soi ?
Elle raconte cette longue traversée jusqu'à atteindre la terre ferme, où tout se réconcilie.
Aux sources de la création de Tahar Ben Jelloun
Enfant, Tahar Ben Jelloun dessinait sur les grands papiers d'emballage du magasin d'épices de son père. Étudiant, durant les dix-neuf mois passés dans un camp disciplinaire de l'armée
marocaine, il écrivit en cachette ses premiers poèmes.
Écrire et peindre : ces deux passions n'ont cessé de guider sa vie. Le bleu de Tanger et la lumière crue ont nourri son oeuvre protéiforme. Entre deux cultures, entre deux rives, entre deux disciplines, Tahar Ben Jelloun s'est construit au fil des rencontres.
Dans ce récit intime, il plonge pour la première fois aux sources de sa création. Là où, entre
ombre et lumière, se tissent la douleur et la beauté du monde.
"Le domaine Marchère lui apparaîtrait comme un paysage après la brume. Jamais elle n'aurait vu un lieu pareil, jamais elle n'aurait pensé y vivre. " C'est un mariage arrangé comme il en existait tant au XIXe siècle. À dix-huit ans, Aimée se plie au charme froid d'un riche propriétaire du Jura. Mais très vite, elle se heurte à ses silences et découvre avec effroi que sa première épouse est morte peu de temps après les noces. Tout devient menaçant, les murs hantés, les cris d'oiseaux la nuit, l'emprise d'Henria la servante. Jusqu'au jour où apparaît Émeline. Le domaine se transforme alors en un théâtre de non-dits, de désirs et de secrets enchâssés, " car ici les âmes enterrent leurs fautes sous les feuilles et les branches, dans la terre et les ronces, et cela pour des siècles ".
1954. C'est dans un village perdu entre la France et l'Italie que Stan, paléontologue en fin de carrière, convoque Umberto et Peter, deux autres scientifiques. Car Stan a un projet. Ou plutôt un rêve. De ceux, obsédants, qu'on ne peut ignorer. Il prend la forme, improbable, d'un squelette. Apatosaure ? Brontosaure ? Il ne sait pas vraiment. Mais le monstre dort forcément quelque part là-haut, dans la glace. S'il le découvre, ce sera enfin la gloire, il en est convaincu. Alors l'ascension commence.
Mais le froid, l'altitude, la solitude, se resserrent comme un étau. Et entraînent l'équipée là où nul n'aurait pensé aller. De sa plume cinématographique et poétique, Jean-Baptiste Andrea signe un roman à couper le souffle, porté par ces folies qui nous hantent.
Après des semaines de confinement, le Tom's rouvre ses portes.
Ils sont tous là : Jocelyne, l'ancienne propriétaire du café, partie à la retraite mais qui n'arrive
pas à quitter les lieux, José, le serveur qui rêve d'ailleurs, et Fabrice, le nouveau patron.
Les clients passent, déposant sur les tables des rires et des confidences. Des vies se nouent et se dénouent. Assise au fond de la salle, Chloé observe, carnet et crayon en main.
Croquant ce petit théâtre du quotidien, Jean-Philippe Blondel signe une merveille de roman, plein d'humanité, qu'on referme le coeur léger et le sourire aux lèvres.
"Je voulais qu'il change. Qu'il s'en sorte. Qu'il arrête de voler et qu'il devienne champion olympique. Je rêvais. Je refusais de voir une réalité que pourtant il ne me cachait pas. " De chaque côté du parloir de la prison, deux hommes se dévoilent. L'un, Mathieu Palain, est devenu
journaliste et écrivain alors qu'il se rêvait footballeur. L'autre, Toumany Coulibaly, cinquième d'une famille de dix-huit enfants, est un athlète hors normes et un braqueur de pharmacies. Champion le jour, voyou la nuit : il y a une " énigme Coulibaly " que Mathieu Palain tente d'éclaircir autant qu'il s'interroge sur lui-même. " L'enfermement, l'amitié et la délinquance, pourquoi certains s'en
sortent et d'autres pas. J'ai longtemps tourné autour de ces obsessions. Et puis j'ai rencontré Toumany. "
"Excepté mes démangeaisons inexpliquées et ma passion dévorante pour mon mari, ma vie est parfaitement normale. Rien ne déborde. Aucune incohérence. Aucune manie. "
Elle a une vie parfaite. Une belle maison, deux enfants et l'homme idéal. Après quinze ans de vie commune, elle ne se lasse pas de dire " mon mari ". Et pourtant elle veut plus encore : il faut qu'ils s'aiment comme au premier jour. Alors elle note méthodiquement ses " fautes ", les peines à lui infliger, les pièges à lui tendre. Elle se veut irréprochable et prépare minutieusement chacun de leur tête-à-tête. Elle est follement amoureuse de son mari. Du lundi au dimanche, la tension monte, on rit,
on s'effraie, on flirte avec le point de rupture, on se projette dans ce théâtre amoureux.
L'émancipation d'une femme dans le Londres des Swinging Sixties.
Au coeur de l'hiver 1963, la poétesse Sylvia Plath, trente ans à peine, se suicide.
Mère assignée au foyer, artiste reléguée dans l'ombre par un mari qui prenait toute la lumière, amoureuse trahie et abandonnée, Sylvia Plath est le reflet de tant de femmes empêchées par le monde des hommes. Ça, c'est la réalité.
Et si Sylvia Plath ne s'était pas donné la mort ? Coline Pierré réinvente le destin de cette icône féministe, elle l'imagine s'émanciper et se libérer du joug masculin. Dans l'Angleterre des Swinging Sixties, électrisée par les Beatles et la culture pop émergente, son héroïne goûte avec la même intensité l'écriture, la maternité, le bonheur et le succès. Elle veut tout ; elle peut tout.
Ce roman optimiste et jubilatoire répare une injustice. Il fait renaître une femme unique telle qu'elle aurait pu vivre.
Son surnom, Stress, c'est Nordine qui le lui a donné. C'était les années 90, dans le quartier du Panier, à Marseille, au-dessus du Vieux-Port. Il y avait aussi Ichem, Kassim, Djamel et Ange. Tous venus d'ailleurs, sauf lui : sur la photo de classe, Stress tranchait avec sa peau rose.
Aujourd'hui les bobos rénovent les taudis du centre-ville et les pauvres ont été expulsés vers les barres d'immeubles avec ascenseur en panne. Les potes d'hier sont devenus chauffeur de bus, agent de sécurité, dealer - ou pire.
Un peu artiste, moitié loser, Stress rêve, lui, de tourner un film sur leur vie d'avant, quand ils enchaînaient les boîtes de nuit afros, les virées à la plage, les bagarres et les délires aux accents mêlés. Alors Stress écrit Cinq dans tes yeux pour conjurer le sort. La langue est inventive, fulgurante. Un roman drôle et insolent comme la vie.
Hadrien Bels est marseillais.
Cinq dans tes yeux est son premier roman.
Vallée de l'Asse. Provence. Été 1965. Il vit dans une station-service avec ses vieux parents. Les voitures qui passent sont rares. Shell ne va plus à l'école. Il est différent.
Un jour, il décide de partir. Pour aller à la guerre et prouver qu'il est un homme. Mais sur le plateau qui surplombe la vallée, nulle guerre ne sévit. Seuls se déploient le silence et les odeurs du maquis. Et une fille, comme un souffle, qui apparaît devant lui. Avec elle, tout s'invente et l'impossible devient vrai. Il lui obéit comme on se jette du haut d'une falaise. Par amour. Par jeu. Et désir d'absolu.
Ma reine est une ode à la liberté, à l'imaginaire, à la différence. Jean-Baptiste Andrea y campe des personnages cabossés, ou plutôt des êtres en parfaite harmonie avec un monde où les valeurs sont inversées, et signe un conte initiatique tendre et fulgurant.
L'émancipation d'une femme dans l'Amérique féministe des sixties
Toute petite déjà, on la disait indocile.
Ses révoltes furent d'abord solitaires et incomprises. C'était l'après-guerre, et dans sa famille conservatrice, le destin d'une femme était de devenir mère et épouse, rien de plus.
Lorsque ses parents s'installent aux États-Unis, les mouvements contestataires des années 1960 balaient le vieux modèle et Isabelle de Courtivron découvre le grand vent de la liberté.
Les autrices féministes
-; Betty Friedan, Gloria Steinem et tant d'autres -; lui donnent les outils de sa libération.
L'aventure n'a pas été simple, mais elle valait le coût. Dans ce récit enlevé et inspirant, Isabelle de Courtivron raconte sa métamorphose, qui est aussi un hommage au féminisme américain, formidablement précurseur.
Sa vie, c'est d'écrire. À la main, toujours. D'un seul souffle, Christian Bobin compose un livre entièrement fait de lettres. Chacune est rare, précieuse.
Elles sont adressées à sa mère, à l'ami, à un nuage, à une sonate. Au poète Ryokan aussi, ce moine et ermite japonais, génie de l'enfance. La lettre est ici le lieu de l'intime, l'écrin des choses vues et aimées. Elle célèbre le simple, le miracle d'exister. Et d'une page à l'autre, nous invite au recueillement et à la méditation.
Le pacte secret de deux génies.
C'est une histoire où le bien et le mal se donnent la main. On y avance masqué, on y ment par profession, par vice, par nécessité, on y aime, on s'y trahit et on y ressuscite. "
La nuit du 21 février 1673, une foule en larmes enterre le baladin Molière. Sous son capuchon,
le vieux Corneille suit le cortège. Il vient pour Armande, la veuve. Il la désire en secret. Il va lui dire la vérité sur son mari. Et nous l'apprendre. Molière et Corneille, deux faces d'une même médaille, deux génies liés par un pacte inavouable. Ces monstres sacrés avaient-ils plusieurs visages ? Que nous cache-t-on depuis trois cents ans ?
Wilfried naît du mauvais côté de la vie.
Sa mère, trop jeune et trop perdue, l'abandonne. Il est placé dans une famille d'accueil aimante. À quinze ans, son monde, c'est le foot. Il grandit balle au pied dans un centre de formation. Mais une colère gronde en lui. Wilfried ne sait pas d'où il vient, ni qui il est. Un jour sa rage explose ; il frappe un joueur. Exclusion définitive. Retour à la case départ. Il retrouve les tours de sa cité, et sombre dans la délinquance. C'est là qu'il rencontre Nina, éducatrice de la Protection judiciaire de la jeunesse. Pour elle, chaque jour est une course contre la montre ; il faut sortir ces ados de l'engrenage. Avec Wilfried, un lien particulier se noue.
D'une plume hyper-réaliste, Mathieu Palain signe un roman percutant. Il nous plonge dans le quotidien de ces héros anonymes et raconte avec empathie une histoire d'aujourd'hui, vraie, urbaine, bouleversante d'humanité.
Les bateliers vivent à rebours de la frénésie contemporaine. Jean-Claude Raspiengeas
a embarqué à bord de leurs péniches sur la Seine, le Rhin, le canal du Loing, celui du Midi... Il a vécu avec eux dans le huis clos de leur foyer flottant, partagé leur condition, passé des jours et des nuits dans la timonerie. Nomades volontaires, ils voyagent sans cesse, sur les fleuves et les canaux. Ils sont mariniers de père en fils, de génération en génération. Ils se marient entre " gens d'à bord ". Les enfants naissent sur les bateaux. Plus tard, ils en prennent les commandes. Un autre rythme, une autre vie...
Aujourd'hui, l'urgence écologique les remet à l'honneur. Et si les bateaux sur l'eau douce réinventaient l'avenir ?
"Savez-vous qu'il n'existe que deux saisons par an ? La joie et le reste".
Baptiste Beaulieu plonge au coeur de ce qui le constitue : la foi, l'homosexualité, la médecine.
Il confie ses joies comme ses souffrances.
L'humour et la tendresse ne sont jamais loin, il nous parle en ami. La forme brève et incisive agit comme un catalyseur.
La photo est célèbre. C'est un premier communiant, cheveux sagement ramenés sur le côté, regard qui défie l'objectif. Il s'appelle Arthur Rimbaud. Mais sur le cliché d'origine posait aussi son frère aîné, Frédéric. Cet autre Rimbaud a été volontairement supprimé de l'image. Comme il fut " oublié par la plupart des biographes.
Pourtant, les deux frères furent d'abord fusionnels, compagnons d'ennui dans leurs Ardennes natales. Puis leurs chemins se séparèrent. L'un a été élevé au rang de génie, tandis que l'autre, conducteur de calèche, fut banni par sa famille, effacé de la correspondance d'Arthur et dépossédé des droits sur l'oeuvre.
En quoi était-il si gênant ce frère ? Pourquoi une telle conspiration familiale ?
On croyait tout savoir du plus célèbre des poètes. Il restait encore une part d'ombre.
Auteur de La Captive de Mitterrand, qui fut un succès critique et public, David Le Bailly signe ici un roman singulier, où la fiction se mêle à l'enquête. Il raconte, interroge, imagine et dissèque avec talent la mécanique implacable des secrets de famille.
Un livre peut changer une vie.
Romancières, artistes, intellectuelles... Ces figures emblématiques du féminisme ont accepté de confier ici le livre qui les a transformées. La langue est sans détour, leur sincérité, absolue. Avec elles, on relit les incontournables, on découvre des textes méconnus, on se forge en chemin.
Voici, racontées par elles : Virginie Despentes, Audre Lorde, Ysiaka Anam, Nnedi Okorafor, Simone de Beauvoir, Fanny Raoul, Susan Sontag, Françoise d'Eaubonne, Denis Mukwege, Djaïli Amadou Amal, Camille Claudel, Virginia Woolf, Alison Bechdel, Alexandra Kollontaï, Liv Strmquist, Annie Ernaux, Chris Kraus.
" Dans toute vie, un jour vient le besoin de confier ses secrets."
Depuis cinquante ans, Tobie Nathan pratique l'ethnopsychiatrie : il accueille et prend soin du
patient en tenant compte de son histoire, de sa culture, de sa langue, de ses croyances. Professeur d'université reconnu, auteur souvent primé, il revient aujourd'hui sur les grandes étapes de son existence comme autant de jalons dans l'élaboration de sa discipline. Il éclaire ce qui lui semble essentiel et livre ce qu'il n'avait jamais dévoilé. " La multitude des langues et des cultures est la véritable richesse du monde. " Récemment, on a fait appel à lui pour instaurer
le dialogue avec les jeunes radicalisés. Plus que jamais sa méthode est nécessaire. Dans un monde cloisonné, qui se méfie de la différence, Tobie Nathan ouvre une voie d'avenir.
"Toi, le poète qui passe
avec ta muse sous le bras (...)
écoute ma musique,
tandis que je me décompose."
Au bord d'un chemin, une femme gît, en décomposition.
Passant par là au bras de son aimée, un poète se délecte de cette vue infâme.
Clémentine Beauvais revisite avec audace le célèbre poème " Une charogne " de Charles Baudelaire. Elle imagine le destin de cette femme que l'histoire a bafouée, la faisant prostituée, chirurgienne, avorteuse, puis tueuse en série. Un court roman à la forme inventive, impertinent
et engagé.