Cet ouvrage polyphonique et pluridisciplinaire dresse un état des lieux de l'évolution des relations entre la médecine et ses usagers, les systèmes de soin et l'accompagnement médical de la fin de vie, le désir devenu revendication et le droit, du « bien mourir ».
Avec l'apparition de la pandémie de Covid-19, les questions éthiques,médicales, sociales, philosophiques et juridiques de la fin de vie se sont douloureusement et massivement réactualisées.
Entre sédation profonde et continue, arrêt de traitement, euthanasie et suicide assisté, les conjugaisons de la mort aux temps du soin se déclinent à l'envi, de la consultation d'obstétrique à la psychiatrie de la personne âgée.
Les sociétés démocratiques reposent sur une présomption légale d'égale capacité de tous les citoyens à choisir et à agir pour eux-mêmes. Dans de nombreuses situations de vulnérabilité (avancée en âge, maladie, handicap, difficultés socioéconomiques), ce principe d'égale autonomie est remis en cause. Des proches ou des professionnels sont alors conduits à intervenir pour la personne, parfois à sa place, avec ou sans son consentement. Le souci de protection des personnes au nom de leur intérêt constitue le paradigme classique des régulations des pratiques de soin et d'accompagnement.
Avec la Convention internationale relative aux droits des personnes handicapées, ce paradigme est discuté et fait l'objet d'une vive polémique. La Convention, qui a pour principe qu'un handicap ne devrait jamais être une source de discrimination ni de limitation de l'exercice des droits de l'homme, affirme en effet que toute personne a droit à la reconnaissance de sa personnalité juridique dans des conditions d'égalité. Pour certains, cet article implique l'abolition de tout système légal de prise de décision pour autrui ; pour d'autres, une telle abolition serait préjudiciable.
Les contributions réunies dans cet ouvrage visent à faire connaître et vivre cette controverse, en éclairant les enjeux sociaux, normatifs, politiques, professionnels, ou encore familiaux qu'elle soulève. Comment définir et évaluer les "capacités" des personnes ? Comment les proches et les professionnels font-ils pour résoudre les dilemmes inhérents au travail d'accompagnement, de soin et d'assistance ? Comment concilier socialement et relationnellement le maintien de l'autonomie et la protection des personnes ? Doit-on choisir et agir pour autrui, et si oui comment ?
Dans le cadre d'une démarche scientifique et citoyenne, cet ouvrage donne la parole aux chercheurs, aux acteurs de terrain, aux professionnels et aux personnes concernées pour ouvrir cette discussion capitale sur le respect des droits des personnes considérées comme vulnérables et leur participation effective dans la société.
Le numérique s'impose dans (presque) la totalité de notre vie. Y échappaient encore notre psychisme, notre santé mentale. Les développements de la e-santé mentale et de la e-psychiatrie vont en étendre l'influence jusqu'à ce qui constituait le coeur de notre intériorité.
Dès à présent, toute personne présentant un problème de santé mentale peut trouver un ensemble d'applications pour son smartphone. De très nombreux travaux en montrent l'intérêt, l'efficacité, les risques aussi, dans la prévention et le soin. Mais très au-delà des applications actuelles, les technologies mobiles connectées permettront bientôt une extension ubiquitaire du potentiel d'observation et d'action en médecine mentale, et s'inséreront finement dans les moindres interstices de nos vies publiques et intimes.
Quels en sont l'efficacité et les risques ? Comment nous "réinventer" dans univers connecté, potentiellement transparent, que rend prévisible leur développement en santé mentale ? Quelles sont les régulations nécessaires, et celles qui sont possibles ? Comment en exploiter au mieux le potentiel de ces évolutions ?
C'est une analyse approfondie et sans concessions de ces questions qu'entreprend cet ouvrage, solidement ancré dans les travaux les plus actuels de la psychiatrie et des neurosciences, des sciences sociales, de l'épistémologie, de la philosophie de l'esprit, et des sciences de l'information et de la communication.
Destiné aux professionnels de la santé, de la e-santé, aux décideurs politiques, il intéressera aussi les citoyens concernés par l'avenir de leur santé mentale.
Le soin psychiatrique est le seul (ou presque) pour lequel une procédure d'intervention sans le consentement est prévue.
En effet, la nature même de certains troubles psychiques peut altérer la capacité à consentir, et dans ce cas, le cadre légal de la contrainte permet d'assurer des soins « sans consentement ».
Un débat complexe abordé à travers 3 axes complémentaires :
- Le cheminement historique, le cadre juridique, de la loi de 1838, à celle de 1990 jusqu'à la réforme de 2011-2013 pour comprendre la mise en place, l'évolution et les différentes options des soins sans consentement.
- Les exemples d'application de la loi dans certains cas particuliers : soins en milieu carcéral, prise en charge de personnes démentes, auteurs d'agressions sexuelles...
- Le panorama des soins sous contraintes pratiqués dans d'autres pays européens.
Que ce soit le patient lui-même, son entourage, familial ou amical, les associations de familles, d'usagers, d'aide aux personnes en souffrance, et parfois même les pouvoirs publics, de nombreux acteurs viennent "interférer" dans la relation entre le psychiatre et son patient. Dès lors, comment se passe la prise en charge d'une personne malade sachant qu'elle implique plus que cette personne elle-même ?
Le "profane", celui qui s'oppose à l'"expert" (celui qui sait, dont l'expérience et le savoir scientifique et médical justifie l'autorité), était perçu, il y a encore quelques années, comme une sorte d'empêcheur de tourner en rond, une "pièce rapportée" un peu encombrante qui venait perturber la "bonne marche de la médecine". Mais cet autre qui vient s'immiscer dans la relation du soignant au soigné apporte aussi avec lui son expérience, sa sagesse, parfois ses interrogations, et cette nouvelle lumière peut aussi éclairer l'expert dans sa prise en charge.
Ainsi, cet ouvrage propose de sortir d'une pensée normée et de prendre en compte la parole de l'autre, quel que soit cet autre, dans le soin psychique.
Ce monde dans lequel l'enfant parait est-il bientraitant et peut-il infléchir favorablement son devenir ?
L'enfant des sociétés occidentales est au centre de toutes les attentions : on l'aime, on le protège, on le gâte. On fait de son bien-être et de son épanouissement une priorité. Loin d'être simplement l'inverse de la maltraitance, la notion de bientraitance envers l'enfant questionne les institutions soignantes, pédagogiques, éducatives et plus généralement celles relatives à l'enfance. En dépit de leurs intentions, les lois et dispositifs élaborés par les conseils généraux, les Agences régionales de santé ou l'Éducation nationale sont-ils orientés vers la bientraitance ?
Ces institutions ne sont pas les seules concernées. Nos modèles culturels, sociaux, économiques, doivent aussi être interrogés pour répondre à cette épineuse question : « Sommes-nous bientraitants avec nos enfants ? ».
Pour cet ouvrage collectif, des spécialistes venant d'horizons divers - cliniciens, philosophes, travailleurs sociaux dans le champ de la protection de l'enfance, juge pour enfants, économiste, spécialiste de l'environnement, artiste, etc. - ont été conviés. Ils donnent des pistes de réflexion permettant d'élargir le débat.
La psychanalyse est née de la pratique d'une médecine à visée mentale, à l'époque où n'existaient ni médicaments ni imagerie cérébrale fonctionnelle.
Comment, un siècle plus tard, est-il possible d'articuler les différents savoirs acquis sur le fonctionnement de l'esprit et du cerveau ? Comment relier ces deux objets d'études irréductibles qui doivent pourtant bien avoir quelque chose en commun : esprit et cerveau, psyché et soma ? Comment bâtir un modèle intégré des opérations de pensée compatible avec l'état actuel des connaissances et de la science ? Comment tisser des liens entre psychiatrie clinique, neurophysiologie et psychanalyse afin de mieux comprendre sa propre pratique médicale ?
Cet ouvrage propose des allers-retours entre logiques scientifique, médicale, et logique psychanalytique.
L'ensemble des textes tend à démontrer la pertinence, mais également les enjeux, à promouvoir aujourd'hui une telle interdisciplinarité dans l'exploration des opérations de la pensée, du cerveau et de l'esprit.
Cette interdisciplinarité se situe aux confluents de la psychanalyse, de la psychiatrie pharmacologique, de la philosophie du langage ordinaire et des neurosciences.
"La vieillesse est un naufrage" disait Charles de Gaulle. Est-ce vrai ? Comment devient-on vieux en France de nos jours ? Qui sont les vieux aujourd'hui ?
Vivre le plus longtemps possible en disposant de ses capacités intellectuelles, et de l'essentiel de ses capacités physiques, est un objectif essentiel et qui doit être au coeur des préoccupations de santé publique, mais est-ce encore vivre quand la conscience d'être soi a disparue ?
Sous la direction du Dr Cécile Hanon, psychiatre et directrice de la collection "Polémiques", cet ouvrage collectif met en relief des questions soulevées par la psychiatrie auprès des personnes âgées. Les auteurs abordent les thèmes du soin, de l'isolement, de l'opposition et du refus, de la sexualité, du narcissisme, du respect, de la démence, du suicide ou encore de la mort.
Avant même de naître et jusqu'à la fin de sa vie, l'être humain contemporain est image sur des écrans, autant qu'il en devient utilisateur dès que ses compétences motrices l'y autorisent.
Cette omniprésence des écrans, désormais familière, génère encore de nombreuses craintes chez les parents et les professionnels, ...alors même que certains usages en révèlent la valeur mobilisatrice majeure.
Sous la direction de Patrice Huerre, psychiatre, psychanalyste et président de l'Institut du virtuel, ce livre collectif s'interroge sur le monde numérique qui est désormais le nôtre et sur ses implications, multiples et hétérogènes, dans nos quotidiens, nos loisirs, les soins que nous recevons et le monde tel que nous le percevons.
Évitant angélisme et dramatisation, cet ouvrage vise à mieux cerner ce que peuvent apporter les outils numériques sur les plans thérapeutiques, éducatifs, pédagogiques... et ludiques, sans négliger les risques que certains de leurs usages comportent pour les plus vulnérables.
La "maladie" en psychiatrie est une maladie complexe qui engage la personne toute entière et engage aussi ses proches. Chaque personne qui nous arrive, à nous psychiatres, apporte avec elle la singularité de son histoire et les particularités de son développement tant psychique que biologique. Nous, psychiatres, tentons d'appréhender cette singularité à chaque instant de chaque traitement. Impossible de jouer cette musique-là en solo, elle se joue en institution, chaque intervenant(e) est concerné(e) qu'il (elle) soit infirmier, infirmière, médecin, psychiatre, psychologue ou d'une autre profession.
Chaque intervention compte, chacune d'elle est susceptible d'amener une nouvelle découverte. Nous détaillons des exemples tirés de la pratique la plus quotidienne, celle que chacun(e) connaît. A partir de là, nous proposons une démarche précise pour promouvoir un travail pluridisciplinaire apte à traiter les problèmes complexes auxquels nous sommes quotidiennement confrontés. Pour plus de clarté nous avons pris soin d'exposer cette démarche sous forme de schémas.
Mais comme en psychiatrie personne ne détient la vérité, nous souhaitons que cette manière de faire permette d'ouvrir un dialogue avec toutes celles et ceux qui considèrent que la psychiatrie est vivante, qu'elle a un rôle très important à jouer dans le champ de la santé et qu'elle mérite de recevoir des moyens suffisants pour pouvoir déployer toutes ses potentialités, non seulement pour les traitements qu'elle assume déjà contre vents et marées mais aussi pour aller jusque dans des endroits reculés de la société actuelle, là où des souffrances restent en suspens faute d'interlocuteurs avertis. Les auteurs sont psychiatres, ils sont engagés chacun à leur manière dans la pratique psychiatrique et psychanalytique, ainsi que dans une réflexion sur le travail en santé mentale.
Cet ouvrage interroge les relations de couple à la lumière des évolutions anthropologiques et des changements de paradigmes de la société postmoderne. Les modalités de la rencontre sont conditionnées et normées par la création d'un véritable "marché" où chacun doit se présenter et faire un choix, le plus souvent à l'aide des réseaux sociaux, alors que les attentes inconscientes sont bien différentes, encore teintées de romantisme. La vie même du couple en est changée puisque, même si l'espoir d'avoir une union qui dure est toujours présent, les ruptures sont fréquentes et deviennent initiatiques.
L'auteure envisage les conséquences de ces changements, avec le renforcement pour l'individu de l'angoisse d'abandon et de la dépendance affective. En raison des caractéristiques de l'individu postmoderne, les mécanismes relationnels pervers dans le couple ne sont pas rares, à quoi s'ajoute la revendication du droit à la jouissance.
Ainsi apparaît une nouvelle addiction, l'addiction sexuelle, qui oblige le sujet à multiplier les clivages, entre sa vie privée et sociale, et dans le cadre même de sa vie privée (double vie, multiples vies, réseaux). Cette addiction a des conséquences néfastes pour le sujet et la société, et nécessite une thérapie adaptée.
L'expérimentation des médiateurs de santé - pairs s'inscrit dans un mouvement plus général d'émancipation des patients, à qui on reconnaît le droit à l'autonomie et à un statut respectable.
Ce procédé, piloté par le Centre collaborateur de l'OMS à Lille, permet à un ancien usager de la psychiatrie, considéré comme rétabli, de pouvoir devenir à son tour un "soignant" par le biais de son expérience personnelle et d'une formation universitaire, en se basant sur des expérimentations similaires, outre-Atlantique, notamment au Québec, et outre-Manche.
Toutefois, des résistances, voire des oppositions, ont été et sont toujours relativement nombreuses : reconnaissance du médiateur comme un professionnel et non plus comme un usager, crainte de la part des personnels soignants concernant cette nouvelle pratique en santé mentale, critiques quant au choix du finance-ment d'une telle expérimentation dans un contexte de restrictions budgétaires dans le secteur hospitalier.
Et pourtant, cette expérience menée dans trois régions françaises a aussi apporté bon nombre de points positifs. Le retour à l'emploi permet au médiateur de santé - pair de retrouver une existence sociale et un statut professionnel, ses compétences ainsi que ses savoir-faire et savoir-être sont reconnus ; grâce à son vécu des troubles psychiques, mais aussi celui d'un parcours de rétablissement, il apporte une aide réelle et concrète aux usagers des services de soin en santé mentale.
Cet ouvrage permet de faire le point sur ce dispositif, en toute transparence, permettant à chacun de se faire sa propre opinion sur ce concept révolutionnaire.