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La manufacture des livres
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« Je m'appelle Sorb, c'est le diminutif de Sorbonne. Ceux de la bande m'ont donné ce surnom parce qu'ils me trouvent plus instruit qu'eux. Ce ne sont pas vraiment des voyous, juste une bande. Des mecs de Meudon-la-Forêt, c'est tout. On zone, on fout la pagaille, on choure deux ou trois trucs, rien de méchant. »
Pourtant, un jour, une femme meurt à cause de l'un des leurs. Un accident, comme il dit, et il faut bien que les autres le couvrent quand la police arrive. Dans cette France de 1962, où la jeunesse s'ennuie dans des cités dortoirs, c'est pour eux le début d'une dégringolade vers le pire. Sorb sait que ceux de la bande finiront mal et que lui, peut-être, pourrait s'en sortir. Mais comment ?
Dans ce roman d'initiation aux accents autobiographiques, Ian Manook nous raconte une jeunesse qui promène sa désillusion des bars de banlieue aux rues chics de Paris et le destin d'un jeune gars aux rêves trop grands pour son HLM. -
"Mon père, on va bientôt vous demander de bénir le corps d'une femme à l'asile. - Et alors, qu'y a-t-il d'extraordinaire à cela ? demandai-je.- Sous sa robe, c'est là que je les ai cachés.- De quoi parlez-vous ? - Les cahiers... Ceux de Rose."
Ainsi sortent de l'ombre les cahiers de Rose, ceux dans lesquels elle a raconté son histoire, cherchant à briser le secret dont on voulait couvrir son destin. Franck Bouysse, lauréat de plus de dix prix littéraires, nous offre avec Né d'aucune femme la plus vibrante de ses oeuvres. Ce roman sensible et poignant confirme son immense talent à conter les failles et les grandeurs de l'âme humaine. -
C'est l'histoire d'un père qui élève seul ses deux fils. Les années passent, et les enfants grandissent. Ils choisissent ce qui a de l'importance à leurs yeux, ceux qu'ils sont en train de devenir. Ils agissent comme des hommes. Et pourtant, ce ne sont encore que des gosses. C'est une histoire de famille et de convictions, de choix et de sentiments ébranlés, une plongée dans le coeur de trois hommes. Laurent Petitmangin, dans ce premier roman fulgurant, dénoue avec une sensibilité et une finesse infinies le fil des destinées d'hommes en devenir.
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Ce roman aurait pu être un récit documentaire. En 2017, P. fonce avec sa voiture sur la terrasse d'un restaurant. Angela, 13 ans, meurt sur le coup. On comptera des dizaines de blessés. Alors journaliste, Justin Morin couvre le procès. Il y rencontre une famille ainsi que la soeur du coupable. La famille, c'est celle d'Angela dont les parents, Sacha et Betty, réclament justice. Une famille amputée dont les liens se resserrent. À l'issue du procès, le journaliste n'arrive pas à mettre un point final à son récit. Alors c'est le romancier qui prend la relève pour tenter de comprendre. Réinventer une histoire familiale, basculer dans la fiction en recréant le personnage de Lisa, la soeur du coupable. Interroger le réel en puisant dans l'imaginaire.
Avec ce premier roman fulgurant, Justin Morin s'impose comme une nouvelle voix incontournable de la fiction documentaire. -
2013, Tunis. À l'issue d'une manifestation, une jeune française est arrêtée et conduite à La Manouba, la prison pour femmes. Entre ces murs, elle découvre un nouvel ordre du monde, des règles qui lui sont dictées dans une langue qu'elle ne comprend pas. Au sein du Pavillon D, cellule qu'elle partage avec vingt-huit codétenues, elle n'a pu garder avec elle qu'un livre, Les Contemplations de Victor Hugo. Des poèmes pour se rattacher à quelque chose, une fenêtre pour s'enfuir. Mais bientôt, dans les marges de ce livre, la jeune femme commence à écrire une autre histoire. Celle des tueuses, des voleuses, des victimes d'erreurs judiciaires qui lui racontent au fil des jours leur vérité. Celle de ces femmes qui partagent son quotidien, lui offrent leurs regards, leurs sourires et lui apprennent à rester digne quoi qu'il arrive. Vibrant d'humanité, Les Contemplées, roman autobiographique enflammé, nous livre l'incroyable portrait d'un groupe de femmes unies face à l'injustice des hommes.
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À la Crim' de Versailles, le commandant Cérisol a enfin une équipe opérationnelle. Un jeune pro du taekwondo à l'instinct très sûr, un adjoint sexagénaire qui gère ses dossiers aussi bien que sa famille nombreuse et une nouvelle recrue, jeune femme de caractère prête à se tailler une place dans ce cercle résolument masculin. Ils ne sont pas trop de quatre pour faire face aux affaires qui s'accumulent : d'abord un corps anonyme momifié est abandonné au cimetière. Ensuite, il y a l'apparent suicide d'une jeune femme à qui tout semblait sourire. À ces deux mystères vient s'en ajouter un qui bouleverse Cérisol : sa femme Sylvia, partie pour une compétition handisport au Japon, ne donne plus signe de vie...
Au gré des enquêtes de cette équipe de flics, on découvre leurs rêves brisés, leurs combats du quotidien, des mensonges et des vies qui basculent. Benoît Séverac signe un nouveau roman policier plein de finesse et d'humanité qui nous raconte que c'est parmi les hommes et les femmes ordinaires que l'on trouve les criminels comme les héros. -
Maïssa Thabet, policière franco-palestinienne, fête au consulat général de France à Jérusalem le démantèlement d'un réseau de trafiquants de drogue à Ramallah. La célébration vire au cauchemar : un attentant laisse Maïssa grièvement blessée, hospitalisée pendant deux ans. À sa sortie, une nouvelle drogue fait des ravages en Occident, le Captagon. La « drogue des djihadistes » tue jusqu'en Bretagne où enquête une de ses vieilles connaissances, Léanne Vallauri, un flic de la P.J. Derrière cette production mortelle se cachent des figures puissantes : un général syrien et ses complices russes, dont les desseins dépassent le simple trafic pour menacer la société occidentale. Maïssa, malgré ses réticences, accepte une mission d'espionnage en Jordanie. En entrant dans les services secrets, elle s'immerge dans un monde où la trahison est monnaie courante. Mais les ennemis ne sont pas toujours ceux que l'on croit...
Entre Brest, Paris, Dubaï et Damas, Maïssa se bat contre le temps et les puissants qui manipulent les fils de cette intrigue mortelle. Au coeur des enjeux géopolitiques contemporains et des luttes personnelles, Captagonia propose un mélange haletant entre roman d'espionnage et thriller. -
La juge d'instruction Dominique Bontet a la réputation de ne jamais clore un dossier avant la fin du délai légal. Les victimes méritent cela : face à leurs vies brisées, elle doit leur accorder jusqu'à la dernière seconde. Le dossier qui est aujourd'hui sur son bureau lui parle de Gabi et de ses parents, Anna et Thomas. De cette soirée où le petit garçon a couru sur la jetée et buté sur un anneau d'amarrage, de sa chute dans des eaux sombres, de son père impuissant face aux vagues. Entre les lignes, elle lit la blessure infinie de la perte, les fissures d'un couple, la culpabilité d'un homme à n'avoir pu sauver sa famille. C'est un drame tragiquement simple : juste un accident. Pourtant, elle n'arrive pas à conclure. Chaque jour des femmes viennent dans son bureau réclamer de l'aide et elle aimerait que pour une fois un père soit un héros. Et puis elle l'a appris, les histoires simples, ça n'existe pas. Alors, elle va tout reprendre. Dans ce roman noir psychologique, Fabrice Tassel nous invite à nous glisser au-delà des apparences pour découvrir ce qui fait la part de ténèbres de chaque famille, les secrets, les mensonges et les crimes qui ne sont pas toujours ceux que l'on croit.
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1945. Dans les petites villes autour de Sigmaringen, les français partisans du régime nazi se rassemblent. Miliciens en déroute, collabos en exil, chacun essaie de faire les bonnes alliances pour tirer son épingle du jeu et éviter les tribunaux militaires. Jacques Doriot, après avoir combattu sous l'uniforme allemand, y tente un ultime rassemblement des forces françaises pro-allemandes. Mais un avion prend pour cible sa voiture, et voici le Grand Jacques mort. Sur les lieux du drame, un jeune lieutenant se trouve être l'un des premiers témoins de l'affaire et va être chargé de comprendre qui avait intérêt à cette mort. Mais dans cette période trouble, encore faut-il pouvoir savoir à qui se fier et débusquer les traitres. Pierre Olivier, avec ce polar historique lauréat du Prix du roman d'espionnage, nous entraîne dans sur les routes dangereuses de la fin du Troisième Reich et des débuts de la Guerre froide.
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1900. Sur les hauteurs d'Alger la blanche, la demeure de la famille Wandell vient d'être le théâtre d'un massacre. Six meurtres : maîtres et domestiques ont été assassinés. Tout porte à croire que deux forçats détachés du bagne et travaillant là auraient cherché ainsi un moyen de s'évader. Le lieutenant Julien Koestler, chargé de l'affaire, entreprend de partir à leur recherche à travers la foule grouillante d'Alger. Mais l'enquêteur doit naviguer dans une ville qui, en écho à l'affaire Dreyfus, tremble sous la pression d'un antisémitisme divisant la population des colons français. Sans compter cette série de vols dont sont victimes les employés de plusieurs banques pendant leur service. Et ne faut-il pas aussi essayer d'en savoir plus sur cette effroyable expédition coloniale en Afrique Noire qui impliqua la famille Wandell, quelques mois auparavant... Dans ce nouveau roman policier, Gwenaël Bulteau nous entraîne une fois de plus dans une enquête pleine de suspense et de rebondissements. Avec son talent habituel à saisir les hommes et les époques, il nous projette sous le soleil d'Afrique au coeur de ces heures de troubles et de fureur.
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Nathalie Séchard, celle qui incarna l'espoir de renouveau à la tête de l'État, a décidé de jeter l'éponge et de ne pas briguer un second mandat. La succession présidentielle est ouverte. Au sein du gouvernement commence alors un jeu sans pitié. Dans une France épuisée par deux ans de combats contre la pandémie, les antivaxs manifestent, les forces de police font appliquer un confinement drastique, les émeutes se multiplient. Le chaos s'installe. Et Clio, vingt ans, normalienne d'ultragauche, fille d'un prétendant à la présidence, devient une cible...
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L'oncle et la tante de Stéphane vident leur appartement et lui propose de venir récupérer quelques souvenirs : - Tu pourrais prendre le tableau du peintre juif. - Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Quel peintre juif ? - Celui que tes grands-parents ont caché dans leur grenier pendant la guerre. C'est ainsi que Stéphane découvre un pan de l'histoire familiale complètement ignoré. Eli Trudel, célèbre peintre, aurait été hébergé pendant l'Occupation par ses grands-parents, le tableau est la preuve de sa reconnaissance et Stéphane en hérite aujourd'hui. La vente de cette oeuvre de maître pourrait être un nouveau départ pour son couple mais Stéphane n'a plus qu'une obsession : offrir à ses grands-parents la reconnaissance qu'ils méritent... Cependant quand le tableau est présenté aux experts à Jérusalem, Stéphane est placé en garde à vue, traité en criminel : l'oeuvre aurait été volée à son auteur. Quel secret recèle cette toile ? Que s'est-il vraiment passé dans les Cévennes, en hiver 1943, pendant la fuite éperdue d'Eli Trudel et de sa femme ?
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22 janvier 1905. Paris se presse à la suite du cortège funéraire de Louise Michel, icône légendaire de la Commune. Parmi les ouvriers, la jeune Jeanne Desroselles, travestie en femme du peuple, se mêle à la foule. Idéaliste et militante, cette jeune héritière fréquente depuis quelques mois les rassemblements publics, vibrant des revendications de ceux qui luttent pour la justice et la liberté. Mais ce matin d'hiver sera pour Jeanne le dernier. Aux yeux de la police comme de sa famille, Jeanne s'est volatilisée. Sa cousine Lucie n'entend pas se satisfaire de cette conclusion, et elle se glisse de tavernes en ruelles pour retrouver la trace de la disparue. Pendant ce temps, aux quatre coins de la France, les manifestations se multiplient, les femmes se rassemblent pour faire entendre leur droit à la parole et à disposer de leur corps, les mineurs et les ouvriers réclament un travail qui ne les condamne pas à mort... Tous s'apprêtent à venir massivement à Paris, manifester ensemble le 1er mai. Ce sera le Grand Soir.
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Alors que la guerre vient de s'achever, dans les décombres de Berlin, Käthe et Gerd s'engagent dans la construction du monde nouveau pour lequel ils se sont battus. Ils imaginent un programme où les enfants des élites intellectuelles, retirés à leurs familles, élevés loin de toute sensiblerie, formeraient une génération d'individus supérieurs assurant l'avenir de
l'Allemagne de l'Est. Mais, à l'ouest du mur qui s'élève, une femme a d'autres idéaux et rêves de renouveau. Liz, architecte américaine, entend bien tout faire pour défendre les valeurs du monde occidental. Quand Gerd rencontre Liz, la force de ses convictions commence à vaciller...
Ainsi Berlin, second roman de Laurent Petitmangin, confirme l'immense talent de son auteur pour sonder les nuances et les contradictions de l'âme humaine. Avec son héros tiraillé entre deux femmes, ballotté par l'Histoire, se tenant à mi chemin entre deux facettes de Berlin, deux mondes, l'auteur dessine le duel entre sentiments et idéaux, un combat éternel mené contre soi-même. -
Le 1er janvier 1898, un chiffonnier découvre le corps d'un enfant sur les pentes de la Croix Rousse. Très vite, on identifie un gamin des quartiers populaires que ses parents recherchaient depuis plusieurs semaines en vain. Le commissaire Jules Soubielle est chargé de l'enquête dans ce Lyon soumis à de fortes tensions à la veille des élections. S'élèvent les voix d'un nationalisme déchainé, d'un antisémitisme exacerbé par l'affaire Dreyfus et d'un socialisme naissant. Dans le bruissement confus de cette fin de siècle, il faudra à la police pénétrer dans l'intimité de ces ouvriers et petits commerçants, entendre la voix de leurs femmes et de leurs enfants pour révéler les failles de cette république qui clame pourtant qu'elle est là pour défendre les faibles. Avec ce premier polar historique, Gwenaël Bulteau, d'une plume aussi poétique que vibrante, nous fait entendre la clameur d'un monde où la justice peine à imposer ses règles, au détour d'une enquête qui fera tomber les masques un à un.
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Un portrait de femme moderne, active, rebelle, qui fait bouger les lignes, voilà ce que cherchent tous les éditeurs pour la prochaine rentrée littéraire. Et parmi eux, Delafeuille a intérêt, s'il veut garder son poste, à dénicher le livre qui sera au centre de l'attention en septembre. Mais contre toute logique commerciale, le roman qui l'attire vraiment est celui de Luc, auteur un rien misogyne auquel il est depuis longtemps lié. L'écrivain a décidé de consacrer son texte à Delphine, sa femme, et cette dernière que Delafeuille rencontre dans la vraie vie, devient son obsession. Pourtant, tous - directrice commerciale sans scrupule, libraire philosophe, étudiante inspirée - sont là pour lui rappeler les règles du jeu : aucune chance que cette histoire s'achève par une idylle entre l'éditeur et la femme de l'auteur. Le Livre de la rentrée dresse un portrait drôle et acide de notre époque, de ses combats et de ses modes. Dans ce roman où le réel et la fiction s'entremêlent, Luc Chomarat se joue de la littérature et nous offre un hymne à la lecture et à l'imaginaire.
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« J'aurais sans doute eu besoin qu'un psychiatre me parle ainsi, à dix-huit ans, au lieu de me prescrire des somnifères. Qu'on me dise que j'étais lucide, au lieu de me faire croire que j'étais folle. »
À l'âge de dix-sept ans, une jeune femme a brutalement cessé de ressentir : malgré un long séjour en hôpital psychiatrique, aucun remède n'a eu raison de son mal de vivre. Bien des années plus tard, alors en couple, mère de deux enfants, établie dans une vie stable qui lui assure un ancrage et la sécurise, elle se trouve de plus en plus à l'étroit. Elle sent quelque chose sourdre comme un courant ravageur et mène alors une vie de mensonge jusqu'à provoquer sa chute, entraînant la fin de son couple savamment construit. Elle doit alors se confronter à la fragilité de sa solitude.
Dans la veine de Deborah Levy et Lionel Duroy, Tiphaine Le Gall nous offre une réflexion sur le prix de la liberté. Ses souvenirs, ses doutes, ses espérances nous amènent à nous interroger sur nos contradictions et nos peurs souterraines. -
« En gros ca commence a l'adolescence cette histoire d'aller a Venise seulement avec le grand amour de ta vie l'unique-le- seul. Genre ca sera Venise ou rien et rira bien qui rira la derniere. Donc tes deux pieds dans la soixantaine t'en reviens pas de tout cet empilement d'annees passees a ne pas aller a Venise avec ton grand amour l'unique-le-seul. »
Parce que la romance a Venise, elle ne l'a encore jamais connue, une ecrivaine decide de faire la chronique de ses amours decues, de ses premiers elans interdits a ses errances de femme mure. Venise Off, autobiographie d'une lesbienne rejetee violemment par sa famille, nous propose la traversee de sa vie sexuelle et amoureuse. A travers des souvenirs d'adolescence, des rencontres marquees par la violence et la deception, et des reflexions sur le temps qui passe, est depeint le portrait d'une femme en quete de redemption et de sens.
Ecrit a la deuxieme personne, ce roman plein de clins d'oeil a la litterature est aussi celui d'une ecriture singuliere, celle d'une jeune romanciere remarquee qui s'est isolee du monde pour accompagner une mere en fin de vie. -
1914. Un petit groupe d'anarchistes se disperse pour jeter des bombes contre plusieurs bâtiments publics parisiens, revendiquant la libération d'un des leurs. Mais à la dernière minute, Arthur dit L'Alchimiste change de cible et un restaurant bourgeois explose. L'attentat fait sept victimes. Au sein de la cellule anarchiste, cette initiative a un goût de trahison. L'opinion publique s'embrase, le gouvernement est sous pression. Fabre, commissaire de police, est tenu de trouver des coupables. Jeune journaliste aux rêves de grandeur, Eugène entend mener son enquête parallèle, quitte à prendre des risques inconsidérés. Mais bientôt les deux hommes perçoivent derrière l'affaire des influences qui dépassent les anarchistes. Et si ces derniers n'étaient que des hommes de paille, manipulés par bien plus puissants qu'eux ? Vers quel bourbier ces deux enquêteurs s'avancent-ils ? Entre traque, complot, manigances et agents doubles, ce premier roman mené de main de maître nous fait respirer le parfum d'une époque qui vacille au bord du gouffre.
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Sophie Cauchy, après des années dans la gendarmerie en région parisienne, s'installe à Millau pour débuter une nouvelle vie, loin de la relation de couple toxique qu'elle a fui. Estéban Perrault est un adolescent qui grandit dans une communauté écologiste radicale des Causses du Tarn. Marginal, harcelé par les autres collégiens, il se lie d'amitié avec Cassandra qui vient d'être placée en famille d'accueil dans la région.
Leurs chemins vont se croiser quand deux parents inquiets signalent la disparition de leur fille de 22 ans. Car le dernier lieu où la jeune femme aurait été aperçue serait précisément celui où vivent Estéban et Cassandra.
Anne Percin entremêle avec finesse les destinées de ces personnages blessés qui pourtant jamais ne courbent l'échine et font de leurs convictions une force contre la violence du monde. Saisissant, addictif, Les Loups de Babylone nous offre une enquête dans des paysages sublimes sur lesquels plane l'ombre mystérieuse des hommes dangereux. -
Il y avait là de petites villes avec leurs églises, quelques commerces, des champs, et au loin, la centrale. C'était un coin paisible entouré de montagnes et de forêts. Jusqu'à l'accident. Il a fallu évacuer, condamner la zone, fuir les radiations. Certains ont choisi de rester malgré tout. Trop de souvenirs les attachaient à ces lieux, ils n'auraient pas vraiment trouvé leur place ailleurs. Marc, Alessandro, Lorna, Sarah et Fred sont de ceux-là. Leur amitié leur permet de tenir bon, de se faire les témoins inutiles de ce désert humain à l'herbe grasse et à la terre empoisonnée. Rien ne devait les faire fléchir, les séparer. Il suffit pourtant d'une étincelle pour que renaisse la soif d'un avenir différent : un enfant bientôt sera parmi eux. Laurent Petitmangin, toujours aussi bouleversant d'humanité, nous raconte les souvenirs indélébiles, les instincts irrépressibles et la vie qui toujours impose sa loi au coeur de ces terres rendues au règne animal.
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1989, Michel Molina est responsable de groupe au SRPJ de Lyon. Sa mère Natacha vit dans le sud de la France, alors que lui est resté fidèle à son quartier populaire de la Saulaie. Son frère Pierre est passé des maisons de correction aux QHS, de Lyon à l'Espagne, de l'Espagne à la Colombie, des petits trafics aux cartels de la coke. En ce jour où le mur de Berlin s'effondre, Michel Molina apprend le meurtre de Paul Wallace à Yvoire. L'histoire semble se répéter : l'assassin s'appelle Jean Métral, récemment libéré de prison après avoir assassiné en 1969 ...Ben Wallace, le frère de la victime. Entre la Suisse et les rives du lac Léman, Michel Molina, flanqué de l'inspecteur Grubin, navigue dans ses souvenirs, les relations consanguines de la petite bourgeoisie provinciale, des seconds couteaux illuminés, des gens taiseux et une gigantesque masse d'eau prisonnière des montagnes. Cette enquête criminelle va le mener au coeur de sa propre histoire, de ses ambivalences, et sur les traces de celui qui se cache derrière les lignes d'un écrivain de légende...
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La résistance des matériaux
François Médéline
- La manufacture des livres
- 4 Janvier 2024
- 9782385530501
L'affaire débute dans Médiapart. Serge Ruggieri, ministre de François Hollande, dissimulerait des millions au Luxembourg. L'image de l'état exemplaire se ternit et tandis qu'une guerre de communication s'engage, président, ministres, députés placent leurs pions pour éviter de couler si Ruggieri tombait. Nicolas Sarkozy, lui, espère profiter de la situation. Dans les marges grises de la République, un géant du BTP ne compte pas attendre les résultats de l'enquête pour savoir s'il serait inquiété. Il entreprend de mettre en scène un scandale qui détournerait l'attention des médias en cas d'explosion de l'affaire. Djamila Garrand-Boushaki, députée proche de Ruggieri, devient la cible de ce complot : une affaire de terrorisme ferait un scandale si retentissant. Un plan qui serait simple, si un commandant du SRPJ de Lyon, ne se mêlait pas de l'affaire.
Franc ois Me de line, fin connaisseur des arcanes du monde politique, nous plonge dans les abîmes de la République. Dans les pas d'une jeune femme combattive, de flics en que te de ve rite et d'un homme de main implacable, il nous entraîne dans un monde de violence et de chaos ou l'ivresse du pouvoir justifie tout. -
« Mes parents, j'avais l'impression de les connaitre comme si je les avais faits. Cette jeune femme tres Nouvelle Vague, cinquante de tour de taille, des dents blanches et bien alignees, grande douceur un peu triste, c'etait ma maman. L'autre, si grand que la plupart du temps je ne savais pas trop a quoi il ressemblait la-haut, une voix qui descendait d'entre les nuages, c'etait le professeur. Mon papa.» Dans cette petite famille se joue l'eternelle aventure de l'enfance. Il y a les combats acharnes contre les copains cow-boys, les stratagemes habiles pour trouver sa place dans la cour de recre, les questionnements existentiels et la fascination pour les femmes si indechiffrables. Et pendant ce
temps, d'autres luttent pour la liberte,tuent des presidents, marchent sur la lune,menent une guerre froide...
Des souvenirs vagues de la maternelle aux elans de l'adolescence, Luc Chomarat nous invite a redecouvrir un monde empli de mysteres et peuple d'amis imaginaires. De sa plume impertinente et pleine d'esprit, il propose de cheminer a hauteur
d'enfant sur la route faite de reves et de defis qui mene a l'age adulte.