Ancré dans la terre et l'eau, Michel Serres nous parle d'histoire et de géographie, de savoir et d'apprendre, et finalement de nous. Michel Serres a consacré sa vie à essayer de décrire la formidable transformation du monde présent. Dans ce livre, parfois un peu nostalgique, il se souvient du monde qu'il a connu dans sa jeunesse : la drague et les paysans d'Agen, le rugby, les paysages et les chemins, Garonne ! Mais aussi les pays qu'il a découverts ensuite et aimés, le Queyras, la mer... le monde ! Au travers de ces évocations, il nous fait réfléchir sur les transformations auxquelles nous avons assisté : l'évolution de la ville et la campagne, ce que signifie émigrer, les potentiels extraordinaires du corps, l'encyclopédie et l'enseignement, et, toujours, le rugby !
Qu'est-ce qui donne sens à notre vie ? À l'heure où les particularismes identitaires, culturels et religieux semblent avoir définitivement pris le pas sur les grands récits collectifs, à l'heure où la recherche du profit précarise toujours plus les existences, peut-on même encore se poser une telle question ?Elle nous saisit pourtant, sans cesse, comme elle a traversé la pensée occidentale, de Nietzsche à Freud en passant par Arendt, Heidegger ou Merleau-Ponty, mais aussi Baudelaire, Dostoïevski ou Pessoa, que l'auteur convoque ici en lecteur atten-tif et généreux. Pour nous offrir une méditation bouleversante sur la perception du sens de la vie, de la mort, de la lumière et du noir...
À l'horizon de cette enquête, une hypothèse vertigineuse : et si le sens de la vie était inaccessible à la volonté ? S'il ne résultait pas de la connaissance et de la maîtrise des choses, mais d'un abandon de soi à l'autre ? Ne faut-il pas s'oublier pour pouvoir s'émerveiller devant la beauté de la vie, et en saisir ainsi le sens ? Les bases d'un nouveau rapport à l'existence sont posées, qui prend la forme d'une philosophie résolument tournée vers l'avenir.