Avant les années 1930, l'Allemagne, et en particulier sa capitale, Berlin, était l'un des endroits les plus tolérants envers les homosexuels. Des militants comme Thomas Mann et Albert Einstein ont ouvertement milité pour les droits des gais. Mais tout cela change quand le Parti nazi arrive au pouvoir. La vie des homosexuels devient alors rapidement un enfer : raids, arrestations, emprisonnement et expulsions deviennent monnaie courante. Lorsque les camps de concentration sont construits, les homosexuels sont emprisonnés en même temps que les autres groupes que les nazis veulent supprimer. Le triangle rose, cousu sur les uniformes des camps, devient ainsi le symbole de la persécution des homosexuels, une persécution qui continuera pendant de nombreuses années après la guerre.
Ken Setterington relate ces événements à travers un mélange de recherches historiques, de témoignages et de récits individuels, avec l'espoir que ces histoires de bravoure devant la cruauté et d'amitiés trouvées dans les profondeurs du désespoir sauront à la fois éduquer et inspirer les futures générations.
Ken Setterington est conteur, auteur, critique de livres pour enfants et bibliothécaire. Il a été membre de nombreux comités d'attribution de prix littéraires.
Combien de Québécois ont découvert, grâce à l'écrivain Henri Vernes, le plaisir de lire en dévorant les aventures de Bob Morane? Cela, ils le doivent en partie à Dimitri Kasan, diffuseur des Éditions Marabout au Québec de 1951 à 1973. Il a persuadé le hockeyeur Jean Béliveau de devenir porte-parole de Marabout et a convaincu Henri Vernes de visiter les chantiers hydroélectriques en construction pour y camper l'intrigue de Terreur à la Manicouagan. À la fois pédagogue et stratège en marketing, il a révolutionné le marché du livre de poche par ses démarches innovantes.
Ce livre fait un tour d'horizon des publications-phares des Éditions Marabout dans les années 1950-1960 et permet ainsi de comprendre pourquoi Bob Morane et les autres livres à succès du célèbre éditeur belge ont autant conquis le coeur des Québécois.
Jacques Hellemans est bibliothécaire à l'Université libre de Bruxelles et spécialiste de l'histoire du livre et de l'édition. Il est actif dans le domaine de la coopération bibliothéconomique internationale et a effectué de nombreuses missions en Afrique. Il est également collaborateur scientifique au Centre d'études nord-américaines et au Centre de l'édition et de l'imprimé contemporains.
Dans les colonies, et à plus forte raison dans un pays où la végétation est en dormance une bonne moitié de l'année, l'alimentation est une préoccupation constante. Dans ce contexte, un potager devient vite une nécessité. Alors que certains sont gérés par leur propriétaire, d'autres sont confiés à l'expertise et aux soins de jardiniers de métier. Jean-Pierre Hardy retrace l'origine de ces derniers et évalue leur formation, leur équipement, leurs techniques horticoles, leurs conditions de travail et leur niveau de vie.
Les potagers sont-ils aussi nombreux qu'on le dit? Que produit-on et quels sont les légumes préférés? Le potager répond-il aux besoins d'une maisonnée et à combien peut-on l'évaluer? Jardins et jardiniers laurentiens fait le point sur les potagers et les jardiniers des principales villes de la vallée du Saint-Laurent entre 1660 et 1800.
Jean-Pierre Hardy possède une maîtrise en histoire de l'Université Laval et un Ph. D. en histoire de l'Université de Montréal. Chercheur associé au Musée canadien de l'histoire, il y a fait carrière à titre d'historien et de conservateur du Canada français. Il est également l'un des concepteurs et réalisateurs du Musée virtuel de la Nouvelle-France. Il est l'auteur de La Vie quotidienne dans la vallée du Saint-Laurent, 1790-1835 (Septentrion, 2001).
Le gouvernement Lévesque est l'un des gouvernements les plus marquants de l'histoire contemporaine du Québec. Son premier mandat est très souvent comparé à celui de Jean Lesage et à la Révolution tranquille. Dans ce premier tome, on assiste à l'émergence d'une vedette politique, René Lévesque, alors qu'il occupait les fonctions de ministre des Richesses naturelles dans cette équipe du tonnerre. Bien que turbulent, transgressant très souvent la solidarité ministérielle, il parvient, en une année, à mener à bien son projet d'étatisation des 11 grandes compagnies privées d'électricité. Si René Lévesque était déjà connu des Québécois grâce à sa présence au petit écran, l'homme prend dès lors une stature imposante en devenant le père de la nationalisation.
L'évolution de sa pensée sur l'avenir du Québec, qui débouche sur le concept de la souveraineté-association, l'amène à quitter le Parti libéral du Québec et à fonder le Mouvement souveraineté-association, puis le Parti québécois, ralliant au passage et sous une même bannière les nationalistes et les indépendantistes issus de différentes mouvances idéologiques. À la tête du premier véritable parti de masse de l'histoire du Québec, René Lévesque doit composer avec une culture de démocratie et de délibérations et jouer sur les rivalités, les alliances et les neutralités de cette vaste coalition. Soutenu par la formidable machine électorale péquiste, il va remporter, dans une ambiance euphorique, les élections générales du 15 novembre 1976.
Historien et politologue de formation, Jean-Charles Panneton a travaillé quelques années en journalisme et a enseigné au collège Ahuntsic avant de poursuivre sa carrière en affaires publiques. Il s'intéresse à l'histoire politique des idées, principalement aux acteurs de la mouvance progressiste québécoise depuis la Deuxième Guerre mondiale jusqu'à nos jours. Il est l'auteur des essais Pierre Laporte au Septentrion et Georges-Émile Lapalme: précurseur de la Révolution tranquille chez VLB. Il a collaboré aux ouvrages Duplessis. Son milieu, son époque au Septentrion et Le Devoir, un siècle québécois aux Éditions de l'Homme.
« Lair qui nourrit les Sauvages, leur exemple, ces déserts immenses, tout inspire,tout offre lindépendance », écrit Bougainville en janvier 1759. Et ces Sauvages,comme il les appelle, ont déteint sur les Canadiens qualifiés de «peuple le plus indocileet le plus indépendant ». Ils ont inspiré aussi un nouvel art de faire la guerre. « Ils [lesCanadiens] sont braves, leur genre de courage, ainsi que [celui] des Sauvages, est desexposer plus, de faire des embuscades ; ils sont fort bons dans les bois, adroits à tirer[...] Il faut convenir que les Sauvages leur sont supérieurs dans ce genre de combat,et cest laffection quils nous portent qui jusquà présent a conservé le Canada ».Bougainville a compris limportance des alliances franco-indiennes, mais il réaliseaussi que la cruauté des Indiens et la terreur quils font régner en Nouvelle-Angleterresont en soi des motifs pour les Anglo-Américains de chercher à vaincre le Canada afinde jouir à jamais des douceurs de la paix. À titre daide de camp de Montcalm, Bougainville est en excellente situation pourtout savoir, tout voir. Il raconte avec finesse, parfois avec malice. Du tout puissantBigot, il dira quil est «homme desprit, travailleur [...] qui soccupe bien de ses amiset de leur fortune. Je crois quil retournera en France riche », ne peut-il sempêcher delaisser tomber, ajoutant toutefois «mais il sert bien le Roi ». Montcalm sera passablementmoins indulgent à lendroit de Bigot !La présente édition reprend les Mémoires publiés dans le Rapport de larchivistede la Province de Québec pour 1923-1924 et qui sont attribués à Bougainville. Aujournal de lexpédition dAmérique ont été ajoutées une note sur la mort de Montcalmet une autre par laquelle Bougainville relate sa mission auprèsdu ministre Berryer, « ce ministre qui aimait les paraboles »,et qui aurait lancé, rapporte-t-il, «quon ne cherchait pointà sauver les écuries quand le feu était à la maison ». Viennentenfin une vingtaine de lettres écrites entre mars1756 et septembre 1759.Outre une carte générale du nord de la Nouvelle-France, un index détaillé permet de mieux exploiter larichesse dinformations des Écrits sur le Canada deBougainville.
Entre 1760 et 1867, malgré de grands bouleversements dans le pays, des femmes et des hommes déploient des efforts importants pour mieux connaître les plantes du Canada et leurs usages. Après l'ère des explorations et des découvertes, c'est la science qui prend tranquillement la place. Un botaniste allemand, qui a eu en mains des plantes récoltées lors de la fameuse expédition de Lewis et Clark, veut rédiger une flore canadienne. Une mère de 10 enfants trouve le temps d'herboriser et d'enrichir des collections de spécimens canadiens. Le plus grand peintre naturaliste de son époque, James Audubon, étudie les oiseaux et les végétaux dans la région de Natashquan. Trois prêtres canadiens-français deviennent célèbres: le premier pour son ouvrage sur la flore canadienne, le deuxième pour sa carrière de professeur de botanique à la toute nouvelle Université Laval et le troisième pour son remède populaire gratuit à base de plantes.
Ce troisième tome présente 29 histoires personnalisées selon l'approche des ouvrages précédents en mettant en scène des personnages fascinants qui nous guident dans la découverte de plantes aux usages multiples et étonnants.
Alain Asselin est professeur à la retraite du Département de phytologie de la Faculté des sciences de l'agriculture et de l'alimentation de l'Université Laval. Il a publié de nombreux articles scientifiques dans divers domaines liés aux sciences des plantes.
Jacques Cayouette est botaniste et chercheur à Agriculture et Agroalimentaire Canada à Ottawa depuis 1984. Il a participé à la troisième édition de la Flore laurentienne et aux projets Flora of North America et Flore nordique du Québec et du Labrador. Il a publié À la découverte du Nord. Deux siècles et demi d'exploration de la flore nordique du Québec et du Labrador (MultiMondes, 2014).
Jacques Mathieu est professeur émérite de l'Université Laval. Ses domaines d'expertise sont l'histoire de la Nouvelle-France et les études multidisciplinaires. Il a publié une vingtaine de volumes. En 2014, il a reçu le prix du Québec Gérard-Morisset pour sa contribution à la connaissance du patrimoine culturel.
René Morin livre le témoignage d'un plaideur qui fut aux premières loges du développement du droit des Autochtones en pleine ébullition après le rapatriement de la constitution, en 1982. Il décrit la lente construction de ce point de rencontre entre le droit et l'histoire à travers 12 causes emblématiques entendues par la Cour suprême du Canada. L'auteur fait un retour sur des évènements historiques et contemporains et explique certaines facettes de la preuve dans le contexte particulier des dossiers autochtones.
Dans un style simple, imagé, teinté d'humour et parfois percutant, René Morin sensibilise les lecteurs à la cause autochtone.
Après des études en droit et en sciences politiques, René Morin a commencé sa carrière au ministère des Affaires intergouvernementales de 1973 à 1981. Il fut ensuite avocat au ministère de la Justice du Québec en droit des Autochtones de 1981 à 2007, ce qui l'a conduit à plaider à de nombreuses reprises à la Cour suprême du Canada. Il a terminé sa carrière comme avocat-conseil au sein du cabinet McCarthy Tétrault de 2008 à 2016. Il a aussi été chargé de cours à l'Université Laval, conférencier au Québec, au Canada et à l'étranger et auteur de plusieurs articles en droit autochtone.
Publié en collaboration avec Bibliothèque et Archives nationales du Québec.
Cette version de l'atlas est une réimpression à un format légèrement réduit (9,5 x 11,5), avec une reliure cousue et présentée sous une couverture caisse enchemisée. Le doré a été remplacé par une équivalence couleur tandis qu'un nouveau papier a été retenu. L'entièreté des textes et des illustrations sont repris dans ce volume.
En mars 1493, Christophe Colomb rentre d'un long voyage, persuadé d'avoir touché les Indes. Pour atteindre l'Orient et ses trésors, il a fait le pari de traverser l'Atlantique. En réalité, il s'est heurté à un obstacle de taille, un immense continent qui lui barre la route de la soie et des épices. Des cartographes français le baptisent America. C'est le début de grandes explorations.
À la recherche d'un passage vers l'Ouest, coureurs des bois, missionnaires, militaires, navigateurs et autres scientifiques en explorent les confins. Ils sillonnent les rivières, franchissent les portages, gravissent les montagnes et parcourent les plaines. Ils dessinent et cartographient le territoire en même temps qu'ils présentent et racontent ses habitants. Ils découvrent au passage les richesses de ces terres. Avec le poisson, le castor, le bois, les métaux précieux, de passage, le continent se fait habitat. Il faudra attendre 1793, soit trois siècles après Colomb, pour qu'Alexander Mackenzie puisse inscrire sur un rocher face à l'océan Pacifique : « from Canada by Land ». Mais la route qu'il a suivie est impraticable. Dix ans plus tard, ce sont les Américains Lewis et Clark qui réussissent une autre traversée du continent, en passant du Missouri au Columbia, deux majestueux cours d'eau hélas séparés par d'immenses chaînes de montagne.
En 1814, chacun de leur côté, William Clark et le Canadien David Thompson feront sous forme de carte la synthèse des connaissances accumulées. La voie navigable tant recherchée n'existe pas. Il y a bien le passage du Nord-Ouest, depuis peu ouvert quelques semaines par année, qui permet de contourner l'Amérique et qui devient actuellement un enjeu international. Mais c'est une autre histoire.
Pour l'instant, la parole est à ceux, Blancs et Indiens, qui ont marché, exploré et cartographié l'Amérique. oeuvres d'art, oeuvres de sciences, mais aussi pièces stratégiques d'un échiquier mondial, les cartes géographiques qu'ils nous ont laissées sont d'irremplaçables témoins de cette quête de savoir. Elles tracent une nouvelle histoire de l'Amérique du Nord, nous permettant de prendre la mesure d'un continent.
Édité et annoté par Mourad Djebabla-Brun
De Québec aux rives du Rhin, en Allemagne, Joseph Alphonse Couture, jeune enrôlé volontaire du 22e Bataillon, dresse un portrait complet, calepin et crayon à la main, de ce qu'a été l'expérience d'un soldat canadien de la Première Guerre mondiale. Dans ses journaux, il raconte avec beaucoup de détails son recrutement et sa formation au Canada, sa traversée de l'Atlantique, les années de souffrance au front et dans les tranchées, puis la joie de la fin de la guerre et la hâte du retour au Canada et à la vie civile.
«Nous sommes tous à bord depuis quelques instants et nous devons partir à 5 heures pm. Beaucoup de monde sur le quai pour nous dire un bon voyage []. Que de pleurs, de scènes déchirantes à voir»
L'exceptionnelle richesse de ce témoignage en fait un ouvrage de référence pour les lecteurs voulant découvrir la guerre de 1914-1918 par le vécu et les émotions d'un jeune combattant du Québec.
Mourad Djebabla-Brun est historien et professeur au Collège militaire royal de Saint-Jean. Il se spécialise dans l'étude de la mobilisation de la population civile canadienne pour l'effort de guerre du Canada durant la Première Guerre mondiale. En plus d'articles parus dans des revues canadiennes et européennes de recherche en histoire, il a publié les livres Se souvenir de la Grande Guerre. La mémoire plurielle de 14-18 au Québec (VLB, 2004) et Combattre avec les vivres. L'effort de guerre alimentaire canadien en 1914-1918 (Septentrion, 2015).
Saviez-vous que Gustave Eiffel avait soumis un projet pour la construction d'un pont à Québec? Que Von Ribbentrop, qui deviendra plus tard ministre des Affaires étrangères du IIIe Reich, a travaillé comme manoeuvre sur le pont en 1912? Que des wagons de l'Eurotunnel y sont passés de justesse? Est-il vrai que le jonc des ingénieurs du Québec est fabriqué avec l'acier provenant des débris de la première chute du pont?
Michel L'Hébreux s'intéresse au pont de Québec depuis plus de 50 ans. Il a recueilli plus d'une centaine de faits inusités en lien avec cette emblématique merveille d'ingénierie qui possède une histoire riche en curiosités et en anecdotes. C'est aussi l'occasion de présenter des personnages qui ont été des témoins privilégiés ou même des acteurs de premier plan de cette histoire.
Directeur d'école à la retraite, Michel L'Hébreux s'intéresse au pont de Québec depuis son enfance. En plus d'écrire l'histoire fascinante de ce pont exceptionnel, il a donné plus de 2 000 conférences sur le sujet. Il a reçu plusieurs prix et distinctions et son travail a été reconnu à l'échelle nationale pour sa contribution à l'histoire du génie civil au Canada.
Le 20 janvier, comme tous les quatre ans, le président nouvellement élu des États-Unis d'Amérique prendra (ou reprendra) les rênes du pouvoir. Or la conquête de la Maison-Blanche est une saga qui s'étire sur de longs mois, qui absorbe des sommes astronomiques et qui remue les eaux saumâtres du passé des candidats et de leur famille. Elle est désormais suivie, un peu à la manière des Hunger Games, comme une série télévisée où seul le candidat le plus rusé, le plus connecté, le plus nanti ou le plus agressif survivra.
2020 est une année exceptionnelle à plus d'un titre. À la tête de la Maison-Blanche, un homme prêt à tout pour conserver son siège dans le bureau ovale, qui est parvenu à lui seul à redéfinir la manière dont on pense la présidence, la façon dont les États-Unis se positionnent dans le monde, et les termes du débat politique dans le pays. Face à lui, une société frappée par des événements bouleversants, qui doit se repenser sur fond de polarisation extrême. Et la démocratie américaine, qui fait face, comme elle semble le faire une fois par siècle, à des défis sans précédent.
Élisabeth Vallet est professeure au Collège militaire royal de Saint-Jean et directrice de l'Observatoire de géopolitique de la Chaire Raoul-Dandurand. Elle est aussi associée au Département de géographie de l'UQAM et au groupe d'études des frontières de l'Université de Victoria. Elle est chroniqueuse au Devoir et à Radio-Canada et a reçu le Richard Morrill Public Outreach Award 2017 de l'Association des géographes américains.
L'alimentation en Nouvelle-France varie au gré des couches sociales, des saisons, du climat et des prescriptions religieuses et change avec l'amélioration des techniques agricoles. Prêts à emprunter aux Autochtones des ingrédients qui assurent leur survie, les colons français s'empresseront, aussitôt leur modèle culturel alimentaire bien implanté, de rejeter ces aliments. Plus tard, au contact des Britanniques et des loyalistes, les «Canadiens» connaîtront de nouveaux goûts et adopteront de nouveaux produits. Bref, l'alimentation coloniale évolue, de sorte qu'on assiste à la naissance non pas d'une alimentation traditionnelle, mais de traditions alimentaires.
En complément de cette histoire, Yvon Desloges vous invite à plusieurs tables où vous pourrez découvrir et déguster des plats quotidiens ou extraordinaires: à la table du paysan, dans le sillage du missionnaire et du voyageur, chez les religieuses, chez le cuisinier du gouverneur français, chez le marchand, chez l'aubergiste, chez le cabaretier et chez l'administrateur britannique.
Yvon Desloges est historien retraité de Parcs Canada. Diplômé de l'Université Laval, il a travaillé à l'histoire du canal de Lachine pendant plusieurs années et a coécrit, avec Alain Gelly, le livre Le Canal de Lachine: du tumulte des flots à l'essor industriel et urbain (Septentrion, 2002). Historien polyvalent, il compte plusieurs publications sur l'histoire de l'alimentation, sur les fortifications et sur la ville de Québec.
À un Québec qui change, Jocelyn Létourneau propose ici un récit d'histoire au scénario changé. Qui pense la condition québécoise en la sortant de sa mémoire tragique et de sa culture de la séparation. Qui met l'accent sur les adaptations et actualisations d'une société plutôt que sur ses détournements et empêchements. Qui voit les oscillations québécoises non pas à l'origine d'une succession d'inhibitions nationales, mais comme un mode d'évolution par lequel une collectivité n'a cessé de passer à l'avenir.
On lira cet ouvrage comme une tentative de cadrer le parcours historique du Québec en dehors des mythistoires et du schéma narratif qui accueillent et charpentent habituellement son déroulement. On le considérera aussi comme un essai visant à poser les bases d'une nouvelle référence historiale, si ce n'est mémorielle, pour les Québécois d'aujourd'hui, vecteurs de leur revitalisation identitaire en cours.
Et si cet ouvrage constituait le point de départ d'une histoire décomplexée, voire décolonisée, de l'expérience québécoise dans le temps? Histoire non pas fondée sur l'axiome mélancolique d'une nation empêchée d'être et inaccomplie, en état continuel de survivance et de résistance, mais sur l'évidence d'une collectivité assurée et confiante, en état d'édification et d'élévation depuis longtemps?
Jocelyn Létourneau est chercheur au CÉLAT et professeur à l'Université Laval. Pour sa contribution aux sciences humaines, il a reçu en 2018 le prix André-Laurendeau de l'ACFAS. En 2019-2020, à l'Université Yale, il a occupé la Chaire Fulbright du Canada sur l'étude des territorialités nationales et internationales. Il y a aussi occupé le poste de Visiting Bicentennial Professor of Canadian Studies.
QUAND LES EUROPÉENS rencontrèrent les Amérindiens, ils découvrirent une société complexe et riche composée de multiples nations. La vie des Amérindiens fut totalement bouleversée par les nouveaux venus. L'histoire a souvent échoué dans la compréhension de la société amérindienne, mais Les Premières Nations du Canada utilise une approche interdisciplinaire pour retrouver l'histoire complète du Canada, en commençant par l'arrivée des premiers occupants en Amérique et en révélant leur influence sur l'ensemble canadien. [...] ce livre propose un résumé brillant et innovateur de l'histoire des Premières Nations depuis les temps les plus lointains jusqu'à nos jours. [...] un ouvrage incontournable sur lequel devraient méditer tous ceux qui prétendent que le Canada constitue un pays de beaucoup de géographie mais de peu d'histoire . J.-S. GAGNÉ, Voir Québec. L'objectif visé est d'informer non sans bien montrer que, comme pour l'histoire de n'importe quel peuple ou civilisation, rien n'est simple, d'où la nécessité d'éviter les jugements trop hâtifs. André JOYAL, Action nationale .
Paris, la ville la plus visitée au monde, ne serait pas ce qu'elle est sans ses symboles et ses moments phares. De la première exposition universelle en 1855 à l'âge d'or de Saint-Germain-des-Prés entre 1945 et 1960, Éric Dussault raconte les moments clés de l'histoire culturelle et intellectuelle de la capitale française et rappelle, par la visite de ses lieux emblématiques, ses nombreuses transformations ainsi que son rayonnement extraordinaire.
Éric Dussault est historien, conférencier, professeur, vulgarisateur et guide historique. Il a vécu pendant cinq ans en France et a obtenu son doctorat en histoire culturelle et européenne en 2011 à l'Université York de Toronto. Il collabore à Aujourd'hui l'histoire depuis la création de l'émission à ICI Radio-Canada Première.
Depuis le milieu du XIXe siècle, les métropoles nord-américaines s'imposent comme l'incarnation d'une modernité urbaine triomphante. De Montréal à La Nouvelle-Orléans, le développement des transports en commun donne naissance à des quartiers bourgeois prestigieux, mais aussi à des quartiers chauds. De Toronto à New York, experts, architectes et politiciens tentent de faire sens du chaos urbain pour enrichir la ville et la sauver d'elle-même. De Vancouver à Chicago, parcs, boulevards et gratte-ciel sont construits et aménagés pour célébrer la grandeur des cités. Et dans l'ombre de chacune d'entre elles, il y a ceux et celles qui luttent contre les inégalités qui s'y accentuent et y persistent.
Harold Bérubé est professeur titulaire au Département d'histoire de l'Université de Sherbrooke ainsi que membre du réseau VRM et du Laboratoire d'histoire et de patrimoine de Montréal. Il consacre ses recherches actuelles à la façon dont est pensée et gouvernée la ville au Québec au XXe siècle.
Depuis toujours le pôle Nord fascine. Territoire hostile, ce nest quau xxe siècle que les explorateurs atteindront cette destination mythique. Et pourtant, en 1595, le génial cartographe flamand Gérard Mercator publie, dans son atlas mondial, une planche audacieuse : Septentrionalium Terrarum descriptio.
Déjà, la projection polaire déroute. Les continents senroulent autour de quatre îles qui forment une vaste surface circulaire, montrant que lAmérique est une proche voisine de lEurope et de lAsie. Au centre, un rocher surplombe le Polus Arcticus. Mercator fait cohabiter des représentations du territoire réalistes et même novatrices avec dautres, qualifiées de mystérieuses, voire de fantaisistes.
En décortiquant ce document exceptionnel, Hamelin, Biondo et Bouchard traitent de la nordicité à travers différents thèmes tels lexploration polaire, le mythe du pôle Nord, lautochtonie ou encore la terminologie nordique. À leur tour audacieux, ils proposent des hypothèses sur la représentation de la banquise et abordent la question des cycles climatiques et du réchauffement actuel de lArctique.
Un beau livre de 192 pages, en couleurs, imprimé au Québec dans un tirage limité.
Au verso de la jaquette, sur un papier Cougar superfin, une reproduction de la carte originale permet de suivre en détail les auteurs dans leur voyage arctique.
Spécialiste du Nord canadien, Louis-Edmond Hamelin est écrivain, professeur et géographe. Son ouvrage Nordicité canadienne est une uvre pionnière dans les recherches nordiques qui lui a valu le Prix du Gouverneur général en 1975. Le film Le Nord au cur, de Serge Giguère, brosse le portrait de la carrière de ce grand homme.
Diplômé de lUniversité du Québec à Montréal et de lUniversité de Montréal, Stéfano Biondo est à lorigine de la création du Centre dinformation géographique et statistique de la Bibliothèque de lUniversité Laval, où il occupe la fonction de cartothécaire depuis 2005.
Joë Bouchard est bibliothécaire à lUniversité Laval depuis 2009 après lavoir été à lUniversité de Moncton. Il détient une maîtrise en sciences de linformation de lUniversité de Montréal et une maîtrise en études littéraires de lUniversité du Québec à Montréal. Il sintéresse aux sources documentaires liées à la constitution de limaginaire du Nord.
En 1598, alors qu'il se trouvait en espagne, Champlain a pu embarquer à bord de la flotte espagnole qui se rendait aux Indes occidentales. Durant deux ans, il a parcouru le bassin caraïbe, séjournant à Porto Rico, au Mexique et à Cuba. Puis, en 1603, il est revenu en Amérique, mais cette fois plus au nord: il a remonté le Saint-Laurent jusqu'aux rapides de Lachine. C'était son premier voyage au Québec.
Les récits laissés par Champlain de ces deux périples américains ont été réunis ici. Il s'agit du texte et des illustrations du manuscrit du Brief Discours qui est conservé à la Bibliothèque universitaire de Bologne et du texte, dépourvu d'illustrations, du Des Sauvages qui a été publié à Paris en 1603. Par le verbe et l'image, Champlain y décrit les contrées visitées, avec leurs habitants, leur faune et leur flore.
Éric Thierry ne s'est pas contenté de transcrire ces récits, en français moderne, et de les annoter. Pour pouvoir les présenter, il a aussi mené une surprenante enquête qui l'a conduit sur les traces de la jeunesse de Champlain. Du port de Brouage jusqu'à Tadoussac en passant par la Bretagne, Cadix, Veracruz et La Havane, il a été confronté à de nombreuses énigmes, mais il a réussi à découvrir comment le jeune Champlain est devenu un espion au service du roi de France Henri IV.
Né en 1964, Éric Thierry est professeur d'histoire et de géographie au Lycée Paul-Claudel de Laon. Docteur de l'Université de Paris-Sorbonne, il est l'auteur d'une biographie de Marc Lescarbot (Honoré Champion, 2001), qui a été couronnée par l'Académie française, et de La France de Henri IV en Amérique du Nord (Honoré Champion, 2008). Il a déjà publié, dans la collection V, trois tomes des oeuvres de Champlain en français moderne : Les Fondations de l'Acadie et de Québec (2008), À la rencontre des Algonquins et des Hurons (2009) et Au secours de l'Amérique française (2011).
Qui sont ces jeunes femmes en majorité pauvres et orphelines qui, entre 1663 et 1673, ont quitté la France et bravé les périls de la mer pour venir se faire une vie dans la lointaine Nouvelle-France? Parmi elles, 71 ont osé remonter le fleuve jusqu'à Ville-Marie pour s'établir sur cette île pleine de dangers, s'y marier et élever leur famille. Quelle a été leur vie en ce pays?
Voici les Filles du Roy pionnières de Montréal et leurs familles. Immigrantes enracinées en Nouvelle-France, elles ont contribué à peupler et à développer l'Amérique française. Ceci est leur histoire.
Fondée en 2010, la Société d'histoire des Filles du Roy a entrepris de faire connaître et reconnaître les Filles du Roy par divers moyens. Elle fait revivre l'histoire par la personnification de Filles du Roy lors d'activités et de manifestations à caractère historique.
Au printemps 1651, un jeune homme originaire de Paris débarque à Trois-Rivières. Mais, à peine arrivé, son destin bascule lorsque les Iroquois le capturent. Pour Pierre-Esprit Radisson commence alors une nouvelle vie qui va le conduire dans des contrées inconnues en compagnie des Iroquois qui, après l'avoir torturé, l'adoptent comme un frère.
«Et là! Tout à coup! Il voit dix Iroquois barbouillés de couleurs vives à moitié cachés dans les fourrés. Il les met en joue et s'apprête à tirer quand, derrière lui, d'horribles hurlements lui glacent le sang. Il se retourne et aperçoit en un éclair vingt Iroquois se ruer sur lui. Il tire à l'aveuglette sur ces corps puissants qui l'immobilisent. Leurs cris, leurs armes s'abattent sur lui. Radisson voudrait lutter mais c'est impossible. Les Iroquois le clouent au sol et un violent coup sur la tête lui fait perdre conscience.»
Martin Fournier, historien (Ph. D.), a participé à maints projets de diffusion publique de l'histoire et du patrimoine. Il se consacre désormais à la rédaction de romans. Il a mérité plusieurs prix, notamment un prix littéraire du Gouverneur général du Canada. Ses réalisations enrichissent la collectivité d'une meilleure connaissance de son histoire.
Les pêcheurs de la France atlantique ont alimenté une population aussi nombreuse que mobile qui exploitait les richesses du Nouveau Monde. Ces visiteurs saisonniers ont pendant le XVIe siècle défriché avec ardeur les hauts bancs du golfe du Saint-Laurent ou bien dressé des installations sommaires sur les côtes de la colonie. Leurs navires s'en retournaient chargés de morues, d'huile de baleine et même de fourrures. Leurs fils les ont suivis et commencèrent à s'installer en Amérique. Parmi ces premiers exploitants, les Basques ont marqué l'imagination de nos contemporains. On les a vus comme d'intrépides gueules d'embrun. On les a imaginés en hardis marins sillonnant les mers sur des coquilles de noix, en audacieux baleiniers qui s'en prenaient à des cétacés des centaines de fois plus gros qu'eux, en de farouches corsaires qui harcelaient les équipages étrangers, mais la vérité se veut plus nuancée. Ce livre témoigne des grandes activités économiques qui les ont amenés et retenus en Amérique. Il veut aussi montrer la richesse et la diversité de cette expérience en Nouvelle-France.
Historien intéressé au domaine maritime canadien, Mario Mimeault a participé à de nombreuses émissions de télévision portant sur le sujet et publié des articles dans des revues scientifiques ou de vulgarisation. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages et monographies, dont quelques biographies d'entrepreneurs en pêche du XIXe siècle et de l'Histoire de la Gaspésie en bref. En 2000, on lui décernait le Prix du Gouverneur général du Canada pour l'excellence en enseignement de l'histoire canadienne. Il termine actuellement un doctorat en histoire à l'Université Laval.
Le bison est l'un des animaux mythiques de la faune nord-américaine. Plus gros des animaux des grandes plaines, il a failli disparaître sous la pression de la chasse. Malgré un vaste territoire, sa population reste encore surveillée.
S'appuyant sur une riche iconographie, cet ouvrage guide le lecteur sur les traces de ce grand mammifère, si impressionnant et pourtant inoffensif. Les descriptions anatomiques et comportementales de l'animal donneront satisfaction aussi bien aux naturalistes exigeants qu'aux néophytes amoureux de la nature sauvage.
Jean-Pierre Sylvestre est reporter-photographe animalier et journaliste scientifique spécialisé dans les sciences naturelles. Il a travaillé au Muséum national d'histoire naturelle de Paris puis a étudié le comportement des mammifères marins au Japon. Il voyage à travers le monde depuis 35 ans. Installé au Québec depuis 1993, il a fondé la société Orca, dont l'objectif est de faire connaître et de promouvoir la biologie, principalement celle des animaux marins. Il est l'auteur de nombreux articles dans des revues spécialisées et de plusieurs ouvrages sur la faune sauvage.
Quel sort connaîtra le Canada sous le règne de Louis XV ? Timide, peu sûr de lui, Louis XV n'assumera les pleins pouvoirs, à l'image de son arrière-grand-père Louis XIV, qu'à l'âge de 33 ans. Homme de paix par conviction et éducation, il est entouré de ministres puissants dont il se méfie.
Lorsque la guerre contre l'Angleterre éclate en 1756, cela fait déjà deux ans que les colonies s'affrontent en Amérique. Louis XV sera le roi qui cédera la Nouvelle-France à l'Angleterre en ratifiant le traité de Paris de 1763.
Après son premier essai, Louis XIV et le Canada, Louis Gagnon tente de comprendre pourquoi le roi en arrive à se départir du Canada. Était-il sous l'influence des Choiseul, de Voltaire et de la Pompadour ?
Louis Gagnon a obtenu une licence en pédagogie à l'Université de Montréal. Son intérêt pour la didactique de l'histoire l'a amené à étudier les rapports entre la monarchie française et le Canada sous Louis XIV et Louis XV. Louis XIV et le Canada (1658-1674) a été publié en 2011.
Le 19 juillet 1629, Champlain et son fidèle compagnon François Gravé, sieur du Pont, signent l'acte de capitulation de Québec. Fait prisonnier par les frères Kirke, des corsaires anglais, Champlain est transféré à Londres, avant de rentrer en France. À Paris, il s'emploie à permettre la récupération de Québec et de l'Acadie, tombée entre les mains de l'Écossais William Alexander. Malheureusement pour Champlain, le roi Louis XIII ne tarde pas à le disgracier: on le soupçonne d'avoir facilité la chute de Québec.
Humilié, il se bat, la plume à la main, pour retrouver l'estime de son roi. Il rédige une histoire de ce que les Français ont entrepris en Amérique du Nord depuis Jacques Cartier et montre que, contrairement à ses prédécesseurs, il a, lui, réussi à y bâtir une Nouvelle-France, de 1603 à 1629. S'il a dû abandonner Québec aux Anglais, c'est parce que la cupidité des marchands huguenots l'a privé des moyens de faire prospérer la colonie française, et non parce qu'il a démérité.
Ce dernier grand livre de Champlain est paru en 1632. Grâce à Éric Thierry, il est désormais possible de le lire intégralement en français moderne et de découvrir, au fil de l'introduction et des notes, les dessous de la disgrâce du père de la Nouvelle-France. Champlain a été la victime de la volonté d'expansion de l'Angleterre de Charles Ier, mais il a aussi pâti des divisions de la France de Louis XIII, encore en proie aux guerres de religion, et des agissements de l'entourage du cardinal de Richelieu, désireux de lui faire payer chèrement ses affinités avec le parti des dévots.
Né en 1964, Éric Thierry enseigne l'histoire et la géographie au Lycée Paul-Claudel de Laon. Docteur de l'Université de Paris-Sorbonne, il est l'auteur d'une biographie, Marc Lescarbot (Honoré Champion, 2001), qui a été couronnée par l'Académie française, et de La France de Henri IV en Amérique du Nord (Honoré Champion, 2008). Il a déjà publié, dans la collection V, deux tomes des oeuvres de Champlain en français moderne: Les Fondations de l'Acadie et de Québec (2008) et À la rencontre des Algonquins et des Hurons (2009).