Les téléphones n'étaient alors ni intelligents ni mobiles, les voitures pas encore hybrides. C'étaient les années 1970 et un jeune homme partait en stop sur les routes d'Europe. Pour se découvrir, pour l'aventure et pour trouver l'âme soeur. Au hasard de ses voyages, saupoudrés de rock plus ou moins dur et de drogues plus ou moins douces, il collectionne les rencontres, dort en prison, fait fumer un joint à un aumônier. Mais Kerouac est mort en 1969, et « partir c'est partir loin et partir loin c'est revenir ». Cette chronique gentiment déjantée d'un monde parallèle où l'auto-stop pouvait emporter très loin ses serviteurs est d'une irrésistible drôlerie.
Richard Walter a choisi l'école de la rue à laquelle ses études « humanistes » ne le prédisposaient guère. Il a été équipier chez Mc Donald, arpète sur les chantiers, figurant, éboueur, plongeur (en apnée dans les bacs de lavage) à Rome, « triton » au théâtre, jardinier-paysagiste au Royaume Uni. Puis photographe et redac'chef d'un magazine, pour finalement quitter son poste et devenir gardien vacataire au musée du Louvre, puis à celui de Montmartre. Il vit et écrit dans le 18ème arrondissement.
Dans l'imaginaire des Français, la Belle Époque n'est pas immédiatement reliée à la bande dessinée. Les historiens de la bande dessinée française eux-mêmes ont davantage étudié la génération des pionniers actifs avant 1860 et les créations de l'entre-deux-guerres. De la période 1880-1914, on connaît surtout quelques noms d'artistes, comme Christophe, Steinlen, Caran d'Ache ou Benjamin Rabier, quelques personnages, comme la Famille Fenouillard, Bécassine, les Pieds Nickelés ou l'Espiègle Lili.
Ces repères ne suffisent pas à rendre compte du foisonnement de la création de cette époque, dont l'abondance, la diversité et la perfection graphique confèrent le plus haut intérêt au corpus que ce livre rassemble et ressuscite.
Thierry Groensteen est historien et théoricien de la bande dessinée. Ses travaux font référence dans le monde entier. Il est l'auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels La bande dessinée, mode d'emploi, Un art en expansion, Gotlib, un abécédaire et M. Tpffer invente la bande dessinée (Les Impressions Nouvelles).
Pendant trente ans, Alain Resnais a dialogue avec Francois Thomas a la sortie de chacun de ses films. Ce livre reunit leurs entretiens. De L'Amour a mort (1984) a Aimer, boire et chanter (2014) en passant par Melo, On connait la chanson ou Les Herbes folles, le cineaste retrace la genese de ses longs metrages. Toujours soucieux de mettre en avant le cote artisanal du cinema et l'apport de ses collaborateurs, il devoile aussi quantite de principes de travail et de secrets de fabrication. Deux entretiens thematiques, l'un sur ses relations a la bande dessinee, l'autre sur sa vie de spectateur de theatre, eclairent en outre un des aspects majeurs de son cinema : le dialogue entre les arts.
Francois Thomas est l'auteur de L'Atelier d'Alain Resnais (1989), d'Alain Resnais, les coulisses de la creation (2016) et d'un documentaire pour Arte sur la genese d'On connait la chanson (1997). Il est egalement le coauteur de deux livres sur Orson Welles et a codirige des ouvrages collectifs sur l'age d'or du court metrage francais et sur le director's cut. Il est professeur en etudes cinematographiques a la Sorbonne Nouvelle et collaborateur de la revue Positif.
Des hommes se demandent ici ce que peut vouloir dire aujourd'hui « être un homme » - et s'interrogent sur les multiples sens que ce terme peut prendre, ceux dont ils ne veulent plus, ceux qui restent à inventer. Ils débroussaillent le fatras de clichés, de contraintes, associés à la notion de masculin, et dont il semble encore, étonnamment, si difficile de s'affranchir.
Les propos réunis sont issus d'interviews, d'une douzaine d'hommes entre 25 et 65 ans, qui ont accepté de répondre à mes questions sur leur monde affectif. Non pas sur les faits, les anecdotes de leurs vies, mais sur leurs propres rouages. Des hommes, donc, qui savaient s'écouter, se questionner, s'étonner d'eux-mêmes, et avaient la capacité de dire leurs finesses ou leurs opacités.
Sandrine Willems, née en 1968 à Bruxelles est écrivaine, psychologue et philosophe. Elle vit aujourd'hui à Montpellier. D'abord comédienne puis réalisatrice, c'est par la parole vive qu'elle est arrivée à la littérature. Aux Impressions Nouvelles, elle a publié de nombreux ouvrages dont Devenir oiseau et Consoler Schubert. Elle a également publié, aux éditions du Seuil, L'Animal à l'âme. De l'animal-sujet aux psychothérapies accompagnées par des animaux.
C'est dans la presse que sont nées les Aventures de Tintin, il y a bientôt un siècle, puis qu'elles y ont été massivement diffusées. Dans Hergé et la presse, Geoffroy Kursner retrace en détail l'histoire chronologique des parutions des bandes dessinées d'Hergé dans les périodiques (plus de trois cents titres) imprimés aux quatre coins du monde (plus de quarante pays, dont la Grèce, l'Iran, l'Inde ou le Venezuela). Par ailleurs, l'auteur en propose une analyse sous plusieurs angles (historiques, contractuels, techniques et promotionnels) et évoque des dizaines de projets avortés et de parutions incomplètes ou inachevées. Enfin, il offre un inventaire le plus exhaustif possible des parutions avérées (pays par pays, périodique par périodique).
L'ouvrage fourmille d'informations inédites, l'auteur ayant pu s'appuyer sur une bibliographie riche et polyglotte, diverses archives, ainsi que des collections publiques ou privées. Il est agrémenté de nombreuses illustrations, rares ou jamais vues.
Né à Genève, Geoffroy Kursner est juriste. Passionné d'histoire et de littérature en tous genres, il est l'auteur de plusieurs ouvrages et articles. Il est membre de diverses associations tintinophiles (aux quatre coins de l'Europe) et collabore régulièrement à la revue Hergé au pays des Helvètes.
Né à Genève, Geoffroy Kursner est juriste. Passionné d'histoire et de littérature en tous genres, il est l'auteur de plusieurs ouvrages et articles. Il est membre de diverses associations tintinophiles (aux quatre coins de l'Europe) et collabore régulièrement à la revue Hergé au pays des Helvètes.
Denis Lavant est l'une des figures les plus singulières du théâtre et du cinéma français. Dans ce formidable autoportrait, il évoque de manière sincère et généreuse ceux qui ont le plus compté dans son parcours : Antoine Vitez et Leos Carax, Bernard Sobel et Claire Denis, Louis-Ferdinand Céline et Samuel Beckett... Il rend hommage aux Enfants du Paradis, à Charles Chaplin et au mime Marceau, à Pasolini et à Rimbaud. Inoubliable interprète des Amants du Pont-Neuf et Holy Motors, remarquable lecteur, Denis Lavant est aussi un acteur très physique, fasciné par le cirque et les arts de la rue.
Denis Lavant est né en 1961. Il est révélé au cinéma par Leos Carax dans Boy meets girl, puis dans Mauvais sang et Les Amants du Pont-Neuf ; il est également l'interprète principal de Holy Motors. Il a joué aussi dans Beau travail de Claire Denis et de nombreux autres films. Au théâtre, il a travaillé notamment sous la direction d'Antoine Vitez, Matthias Langhoff, Pierre Pradinas, Bernard Sobel. Il a obtenu un Molière en 2015 pour Faire danser les alligators sur la flûte de Pan.
« La poésie doit être faite par tous », écrit en 1870 Isidore Ducasse, comte de Lautréamont. Un demi-siècle plus tard, les surréalistes érigent cette phrase en devise d'un « communisme du génie » dont ils se veulent les fers de lance. Depuis, des avant-gardes du xxe siècle aux pratiques numériques contemporaines en passant par la culture do it yourself, la formule n'a cessé de servir d'étendard à des entreprises littéraires, artistiques et politiques qui, malgré leurs divergences, se reconnaissent dans une visée fondamentale : faire de la poésie le lieu d'une communion, d'une communication et d'une communauté partagées. Ainsi émerge une utopie dont cet ouvrage entreprend l'histoire critique et explore les possibilités esthétiques : l'utopie d'une poésie capable de transformer le monde.
Olivier Belin est professeur de littérature française du xxe siècle à l'Université de Rouen-Normandie. Spécialiste des avant-gardes poétiques (René Char et le surréalisme, Garnier, 2011), il travaille sur la littérature francophone moderne et contemporaine (Bauchau, Bonnefoy, Char, Cocteau, Éluard, des Forêts, Gaspar, Larbaud, Luca, Segalen) et développe une recherche sur l'écriture poétique en amateur (Le Coin des Poètes, Pippa, 2014).
Il s'agit de ceux qu'on a appelés les enfants d'après-guerre, nés en grand nombre après la Libération, sitôt revenu le goût de vivre.De tout ce qui est arrivé après (les autos, l'électroménager, les supermarchés, les vacances, les voyages, la télévision, bref, le progrès et la vie moderne) les parents ont mesuré l'aubaine qui les soulageait de la dureté d'avant et, comme ils en avaient l'habitude, ils ont travaillé pour pouvoir en profiter.
Pour les enfants d'après-guerre, c'était comme si le progrès était né avec eux et grandissait avec eux, ils sont les seuls à avoir vu et vécu tant de différences entre leur début et leur fin.
Aujourd'hui, ils sont comme la fin d'une série. Ils gardent la mémoire de ce qui était et qui est enfoui profondément. C'est ce qui reste.
C'est avec son premier livre Hôpital silence (éditions de Minuit, 1985), alliant témoignage et sens de l'écriture, qu'elle attire l'attention de Marguerite Duras qui reconnaît en elle une alliée, une parente en littérature. Elle publie ensuite le récit L'Attente (1989), Nous deux (1993, prix Rossel) et À l'étranger. Aux Impressions Nouvelles, elle a déjà publié De fer et de verre, la Maison du peuple de Victor Horta.
Les chefs opérateurs traduisent le récit en images. Ils contrôlent le cadre et les mouvements de caméra. Ils inventent ou domestiquent la lumière et s'en servent moins comme un pinceau que comme un stylo : c'est l'étymologie même du mot « photographie ». Leur statut est paradoxal. Ce sont des créateurs, mais pas des auteurs. Ce sont des artistes, mais pas des interprètes. Ce sont des « chefs » qui souvent prennent leurs décisions en toute autonomie sur le plateau, mais aussi les « serviteurs » d'un projet derrière lequel leur ego doit s'effacer.
Cet ouvrage explore les secrets d'une profession et révèle la diversité des parcours.
Coordonné par N. T. Binh et Jean-Paul Figasso, ce volume rassemble des entretiens avec Lubomir Bakchev, Yves Cape, Caroline Champetier, Pierre William Glenn, Éric Gautier, Agnès Godard, Jeanne Lapoirie, Charlie Van Damme
C'est d'abord l'histoire d'un lieu prestigieux, la Maison du Peuple, bâtie en 1896 par Victor Horta en plein coeur de Bruxelles, inaugurée en grande pompe dans la clameur de L'Internationale et des slogans du monde ouvrier...
L'architecte rompait avec le style prudent de ses prédécesseurs, innovait avec la ligne courbe, l'asymétrie, l'honneur rendu au fer, au verre, à la lumière. Bref, celui qui révolutionnait l'art de bâtir et devenait un des maîtres de l'Art Nouveau, offrait au jeune Parti Ouvrier Belge un lieu à la hauteur de ses aspirations.
C'est l'histoire d'un quartier, d'une ville, de deux guerres traversées, mais aussi celle d'un mouvement ouvrier, des espérances qu'il a suscitées, et dont la Maison était en quelque sorte le coeur. L'histoire d'un monde fragile, n'ayant pas résisté à cette course au progrès qui mènera, 65 ans plus tard, à démolir la Maison du Peuple comme on efface un temps révolu.
Depuis Hôpital silence, son premier livre publié en 1985 aux éditions de Minuit, Nicole Malinconi s'inspire de la réalité quotidienne, de l'ordinaire de la vie, des gens et des mots, ceci aboutissant à ce qu'elle qualifie elle-même d' « écriture du réel ». Parmi ses ouvrages : Hôpital silence suivi de L'attente (Espace Nord), Nous deux (Espace Nord, Prix Rossel 1993), Vous vous appelez Michelle Martin (Denoël), Séparation (Les Liens qui Libèrent), Un grand amour (Esperluète).
Cet essai s'est donné pour objectif d'analyser le fonctionnement de l'industrie du livre à l'arrêt. Contrairement à ce que l'on pourrait penser en effet, la chaîne du livre n'est pas tombée en léthargie. La chaîne du livre s'est adaptée au confinement. Elle s'est reconfigurée et parfois même déplacée. Ses terrains d'élection ont été le théâtre d'une activité intense, que ce soit au travers d'actions, individuelles et collectives, ou de discours critiques.
L'épidémie du Covid-19 aura au moins eu cette vertu, dans les activités du monde social, de se poser en analyseur institutionnel. De mettre à nu des dysfonctionnements et des contradictions. Il revient aux professionnels et aux lecteurs de s'en emparer pour repenser l'économie du livre.
Tanguy Habrand est chercheur au Centre d'Étude du Livre contemporain de l'Université de Liège. Ses principales recherches portent sur l'histoire sociale de l'édition, la socio-économie des circuits du livre et le développement numérique de la chaîne du livre. Il est responsable de la collection « Espace Nord » et co-directeur, avec Dick Tomasovic, de « La Fabrique des Héros » aux Impressions Nouvelles.
Issu d'une famille d'origine rwandaise vivant à Bruxelles - son père est un médecin converti en pasteur évangélique - Antoine s'intéresse depuis son plus jeune âge à l'histoire des Africains transportés en Bolivie au XVIIe siècle en tant qu'esclaves par les colons espagnols pour travailler dans la mine d'argent de Potosi, la ville la plus haute du monde. Antoine rêve de rencontrer la communauté d'Afro-descendants qui y vit encore. Quand il parvient enfin à faire une pause dans son travail très prenant d'infirmier pour se rendre là-bas, il est loin d'imaginer la portée initiatique de son voyage. C'est Alba Luz, une femme métisse d'une grande beauté, qui va l'entraîner dans un nouveau monde, bien au-delà de son pays natal et de son pays d'accueil.
Joseph Ndwaniye, né au Rwanda en 1962, est un écrivain et infirmier belge. Il travaille au sein des Cliniques universitaires Saint-Luc de Bruxelles, dans un service pour patients traités par la greffe de moelle osseuse. Son premier roman, La Promesse faite à ma soeur, a été finaliste du Prix des Cinq continents ; il a été récemment réédité dans la collection de poche Espace Nord.
Après, depuis est un livre de deuil. Cette chose tout à fait commune, ce thème en soi banal se voient traités ici sur un mode particulier, qui fait basculer le ton forcément subjectif de l'expérience unique vers un cadre plus général, non pas impersonnel mais susceptible d'être investi par n'importe quel lecteur. En six étapes, de la chambre vide à la maison à vendre, chacune d'elles rédigées et composées dans un style et un rythme différents, ce livre fait le tour de ce qui reste et de ce qui change après la mort d'un être aimé. Le ton du livre rappelle par moments les grands textes lyriques de John Ashbery, mais aussi la fantaisie des listes telle qu'on la trouve chez Borges ou Sei Sh?nagon. L'essentiel pourtant est le souci de lisibilité, puis la tentative de dépasser le vécu purement individuel. Après, depuis est une élégie dont la grande ambition est d'offrir un écho, certes décalé mais parfaitement reconnaissable, de la vie de ses lecteurs.Auteur francophone de langue maternelle néerlandaise, Jan Baetens est l'auteur de quelque vingt recueils de poésie, dont SLAM, poèmes sur le basketball, Cent ans de bande dessinée (en vers et en poèmes), Vivre sa vie, une novellisation en vers du film de Jean-Luc Godard ou Ici, mais plus maintenant. Les styles et thèmes de ces livres varient considérablement, mais leur point de départ est toujours le même : la vie quotidienne, refaite et repensée par la littérature. Il est également l'auteur de nombreuses études sur les rapports entre textes et images, dont récemment Le roman-photo (en collaboration avec Clémentine Mélois, éd. du Lombard) et Adaptation et bande dessinée (Les Impressions Nouvelles). Aux éditions JBE, il vient de publier le «?remix?» d'une collection privée de ciné-romans-photos, Une fille comme toi.
Jan Baetens est l'auteur de quelque vingt recueils de poésie. Les styles et thèmes de css livres varient considérablement, mais leur point de départ est toujours le même : la vie quotidienne, refaite et repensée par la littérature. Il est également l'auteur de nombreuses études sur les rapports entre textes et images, dont Le roman-photo (avec Clémentine Mélois) et Adaptation et bande dessinée. Il vient de publier le « remix » d'une collection privée de ciné-romans-photos, Une fille comme toi.
À plus d'un siècle de distance, deux vies s'entrelacent, celle de Schubert et celle d'une dentellière, qu'envahit peu à peu la musique du premier. Tous deux sont conduits par un amour impossible, et la plus profonde mélancolie. Tous deux tentent de sonder leur âme en écoutant celle du monde. Tous deux se demandent à quoi ils croient, ce qui les fait tenir, et s'interrogent sur le pouvoir, ou l'impuissance, de la musique et des mots.Ce faisant l'écriture tend à se fondre dans celle de Schubert, allant de la candeur au dénuement.Sandrine Willems, née en 1968 à Bruxelles, est écrivain, psychologue et philosophe.D'abord comédienne puis réalisatrice, c'est par la parole vive qu'elle est arrivée à la littérature. Son écriture en garde une dimension très sonore.Dans ses romans et récits, la question biographique est centrale - portant sur des personnages mythiques ou historiques, ou sa propre vie. D'un texte à l'autre se poursuit une interrogation sur les différentes formes de l'amour. Elle explore aussi, en particulier dans ses essais, nos relations au non-humain - des animaux aux « dieux ».
Sandrine Willems, née en 1968 à Bruxelles est écrivaine, psychologue et philosophe. Elle vit aujourd'hui à Montpellier. Son écriture en garde une dimension très sonore, et elle fait souvent des lectures de ses textes. Dans ses romans et récits, la question biographique est centrale - portant sur des personnages mythiques ou historiques, ou sa propre vie. Elle explore aussi, en particulier dans ses essais, nos relations au « non-humain » - des animaux aux « dieux ».
Harold Schuiten a vécu pendant un an une expérience insolite sinon extravagante : enseigner le français dans des villages de Yakoutie, la région la plus glaciale de la planète. Il raconte cette aventure avec fraîcheur et drôlerie. Tu vas aimer notre froid porte un regard de candide sur une Sibérie perdue, loin de Saint-Pétersbourg et de Moscou, en Yakoutie, dans les confins insondables du plus grand pays du monde.
« La taïga, c'est là où je vais, une forêt infinie en Russie. Pas n'importe quelle taïga mais la plus froide du globe, en République de Sakha. Des gens y vivent et désirent apprendre le français. Là-bas, il y a des années, ils ont ouvert une école belge, une école Sakha-belge. Ainsi est né le "programme" qui envoie des enseignants dans ces bois gelés, sous ces ciels purs à -57°. C'est là que j'interviens. Non pas que je me sente une âme de missionnaire de l'enseignement ou un esprit charitable quelconque, mais tout cela m'intrigue. Je vais donc aller vérifier si ça existe vraiment. Car si vraiment, "ça" existe, alors il faut en laisser une trace écrite. C'est impératif. »
Harold Schuiten est plongeur professionnel entre quatre murs en béton dans une tour à Tokyo. Certes, il a été enseignant, journaliste, exportateur de voitures d'occasion pour le marché congolais et testeur de jeux vidéo japonais d'arcade, mais bon... Tu vas aimer notre froid est son premier livre.
Pourquoi publier des scénarios ? L'essentiel, le but véritable n'est-il pas le film auquel celui-ci a donné vie ? Publie-t-on un scénario par défaut, lorsqu'un film est resté à l'état de projet, afin que le désir de cinéma dont il était porteur ne tombe pas dans l'oubli ? Et lorsque le film a bien été réalisé puis diffusé, quel scénario publie-t-on, autrement dit quelle version ? Publie-t-on différents textes selon les supports et les publics supposés ? Certains se demanderont même quel intérêt on trouve à lire un scénario : s'agit-il de retrouver le souvenir d'un film aimé, de comprendre « comment ça marche », d'apprendre à écrire d'autres scénarios, ou d'imaginer des films qu'on n'a pas vus, certains parce qu'ils n'ont pas été tournés ?
Jean-Louis Jeannelle est Professeur de littérature du xxe siècle à l'Université de Rouen. Il est notamment l'auteur de Films sans images : une histoire des scénarios non réalisés de « La Condition humaine » (Seuil, coll. « Poétique », 2015).
Mireille Brangé, ancienne élève de l'Ecole Normale Supérieure, enseigne la littérature générale et comparée à l'université Paris 13. Elle est notamment l'auteur de Delphine Seyrig. Une vie (Editions Nouveau Monde, 2018).
« Une double addiction : enfant, je regardais les images de Tintin, avant de savoir lire. Puis, jeune adolescent, j'écoutais les chansons de Brassens, avant d'en saisir tout le sens, d'en comprendre tous les mots. Plus tard, j'ai été charmé par la magie de ces deux mondes, captivé par l'onirisme et le réalisme émanant de ces oeuvres, fasciné par le pittoresque et la crédibilité des portraits vivants qui se promènent sur la scène de ces deux théâtres. »Grâce à une analyse approfondie des récits du poète sétois et du dessinateur belge, Renaud Nattiez met en évidence des correspondances surprenantes, des similitudes insoupçonnées. Deux mondes parallèles qui évoluent dans la même direction comme si, au fil des ans, Brassens s'était rapproché de Tintin et Tintin de Brassens.
Renaud NATTIEZ est né entre Moulinsart et Sète, lorsque Tintin s'apprêtait à marcher sur la Lune et Brassens à enregistrer son premier disque. Le premier lui a donné le goût de l'ailleurs, le second celui du jeu avec les mots de la langue française. L'auteur a publié Le Mystère Tintin (Les Impressions Nouvelles, 2016), Le Dictionnaire Tintin (2017), Les Femmes dans le monde de Tintin (2018). Ancien élève de l'ENA, ex-diplomate, il est docteur en économie.
Dans Les Perséides, Jean-Paul Marcheschi propose une autobiographie fragmentaire, d'une remarquable puissance d'évocation.
Le paysage insulaire de la Corse, son île natale, y tient une grande place avec sa nature sauvage, ses pierres, ses couleurs et ses odeurs, mais aussi avec Erca, la grand-tante, incomparable conteuse. Il est aussi question d'un voyage à Stromboli, voyage décisif, quasi initiatique, qui entraîna de grandes transformations dans sa peinture.
Ce livre est un exercice de gratitude. C'est à travers les friches de la mémoire, ses abandons, ses broussailles, que l'auteur se fraye un chemin. Ce paysage possède cependant quelques clairières, quelques sources où l'esprit peut encore se reposer. Si la douleur, le deuil, la mort sont très présents dans Les Perséides, ce qui domine à la fin, c'est la joie, la douceur peut-être, que l'auteur a éprouvé à l'écrire.
« Il arrive un moment dans nos vies où nous sommes littéralement les derniers témoins. Et les noms de ceux que nous avons aimés, les lieux également, les sensations, ne tiennent plus qu'à nous, et nous sommes les seuls à pouvoir en opérer la sauvegarde. »
Né en 1951 en Corse, Jean-Paul Marcheschi vit et travaille à Paris. Depuis 1984, le « pinceau de feu » est l'unique instrument utilisé dans l'exécution de sa peinture. Son oeuvre, qui a fait l'objet de très nombreuses expositions, a été commentée par des écrivains comme Pascal Quignard et Jacques Roubaud. Marcheschi est aussi l'auteur d'une Histoire de la Beauté en six volumes (éditions Art3-Nantes).
Né en 1951 en Corse, Jean-Paul Marcheschi vit et travaille à Paris. Depuis 1984, le « pinceau de feu » est l'unique instrument utilisé dans l'exécution de sa peinture. Son oeuvre, qui a fait l'objet de très nombreuses expositions, a été commentée par des écrivains comme Pascal Quignard et Jacques Roubaud. Marcheschi est aussi l'auteur d'Une Histoire de la Beauté en six volumes (éditions Art3-Nantes).
Charlotte Dufrène, de son vrai nom Marie Charlotte Fredez (1880-1968), est un vertige.Demi-mondaine parisienne à la Belle Époque, elle gravite dans une haute société proustienne avant de devenir presque par hasard - auprès de Raymond Roussel auquel elle sert de « paravent » - le témoin médusé d'une vie et d'une oeuvre littéraire uniques. Femme aux abois, elle l'accompagne jusqu'à sa fin tragique, à Palerme en 1933.Du compositeur Reynaldo Hahn à l'écrivain Michel Leiris, du maître d'équipage Bertrand de Valon au poète John Ashbery, Charlotte fait le grand écart entre la société élégante 1900 et une modernité littéraire radicale.Longtemps reléguée à Bruxelles, où elle connaîtra une tardive embellie, sa trajectoire intrigue la féministe Lily Wigny et la chanteuse Paule Daloze. Qui est-elle en effet ? Par-delà les années, son opacité et sa capacité de résistance continuent d'interroger.Ce livre rassemble ce qu'il est possible aujourd'hui de savoir sur Charlotte Dufrène. Il se compose d'un essai biographique en forme de lettre et d'un dossier documentaire.Renaud De Putter est auteur, compositeur et réalisateur. Les questions de l'identité et de la mémoire sont au coeur de son travail. Il partage le goût des histoires de vie (souvent marginales) avec Guy Bordin. Ensemble, ils achèvent un film sur Charlotte Dufrène, L'Effacée, leur septième réalisation commune.Guy Bordin est ethnologue et réalisateur. Si son terrain de prédilection est le monde inuit (sur lequel il a publié plusieurs ouvrages), il a - comme Michel Leiris - été séduit par l'anthropologie fantasmée de Raymond Roussel, ce qui l'a mené à remarquer auprès de cet écrivain la figure de Charlotte Dufrène.
Non pas lire, mais dévorer les livres, en faire son souffle et son sang. Aimer, être à la hauteur de l'amour. Être grisé par la musique de Bach qui a « un goût d'éternité ». Contempler la beauté d'un tilleul, d'un ciel bleu, d'un paysage de Caspar David Friedrich. Avoir vécu avec Breton, Aragon, Bataille, Barthes, Bernard Noël, mais aussi avec tant d'écrivains et philosophes morts et pourtant si vivants. Avoir connu, grâce à eux et à sa compagne, Lola, sa « part d'infini ».
Jérôme Peignot a 94 ans. Ma part d'infini est le roman de sa vraie vie. Car il s'agit, dans ce dernier livre, de l'espérance d'une mort heureuse.
Né en 1926, Jérôme Peignot a publié en 1976 les Écrits de sa tante Colette, la « Laure » de George Bataille. Il est surtout connu pour être un grand spécialiste de la typographie - il est d'ailleurs le premier « typoète » - et pour avoir fondé la notion de musique acousmatique. Il est également romancier, poète, auteur de romans pour la jeunesse et pamphlétaire. Il a été un pilier du « Masque et la Plume », avant de produire « Les Chemins de la connaissance » et « Les nuits magnétiques ».
Il y a trois ans que Paul s'est retiré dans une maison de repos, assumant son incapacité à vivre sa vie, plus à son aise avec les fous qu'avec les gens normaux. Un jour il reçoit la lettre d'une femme qu'il a aimée. Il lui faut sortir, affronter une dernière fois ses souvenirs, et finalement se confronter au monde.
Le monde est en train de changer radicalement. Nos moeurs, notre langue, notre espace, notre vécu, nos machines, subissent des transformations inouïes. L'effet le plus insidieux de ce grand bouleversement est la réduction croissante de la liberté individuelle. Il suffit d'ouvrir les yeux pour le constater, autour de nous, et même en nous.Tout n'est pas joué pour autant. Une part de notre avenir et de notre destin dépend de nos choix. À condition de ne pas se payer de mots et d'agir là où nous avons une vraie marge de manoeuvre : dans nos vies privées. Ce livre impertinent fait l'état des lieux et propose une série de solutions à la portée de chacun, tant en matière de logement, de famille, de relations amoureuses, de vie professionnelle et sociale, que de gestion de son temps, de son argent, de son réseau et de sa conscience.Le souvenir de Robinson, aménageant son île pour résister aux périls qui l'entourent, fournit un modèle mythique à cette réinvention du quotidien.Luc Dellisse, écrivain français né en 1953 à Bruxelles, est l'auteur de cinq romans et trois essais aux Impressions Nouvelles. Chez d'autres éditeurs, il a publié des récits et des poèmes en prose. Il utilise l'expérience personnelle, l'art du scénario et l'érudition littéraire comme des moyens originaux d'explorer le réel.
Luc Dellisse a publié cinq romans et trois essais aux Impressions Nouvelles. Et chez d'autres éditeurs, des livres de poèmes et des récits. Il pratique dans la fiction une méthode d'« autobiographie imaginaire » romanesque, et dans ses essais, il utilise l'érudition littéraire comme des moyens d'explorer le réel. Ses blogs « L'Inconnu » et « L'Enfance de l'Art » traitent des aléas de la modernité, de la beauté du monde, de la poésie du quotidien et des singularités de la vie d'écrivain.
Une femme rêve. Un pirate, un horloger, un pâtissier, un fourreur, un maître-nageur, un dresseur d'otaries, un géographe, un pompiste... chaque nuit, son imaginaire s'empare d'un homme différent. Des rencontres fantasques, sensuelles et extravagantes.
Un professeur de lycée, Raymond Raymont (clin d'oeil à Nabokov) accompagne ses élèves à Londres. Rongé de doutes, il est également d'une franchise exemplaire, qualité dont il estime qu'elle a gâché sa vie. La traversée de Londres, que le personnage observe de manière aussi perspicace que mélancolique, n'est pas seulement l'occasion de faire le point sur sa situation présente. Peu à peu affleurent des correspondances étranges entre passé et présent qui donnent au récit une tonalité presque onirique. Rédigé dans une langue brillante et inventive, digne des grands textes de Raymond Queneau, Le Pub d'Enfield Road est un jalon décisif dans la trajectoire de l'auteur qui crée ici un personnage très humain tout en livrant un document essentiel sur les mutations incessantes d'une ville mythique.
Rossano Rosi est né à Liège, en 1962. Il enseigne le français à Bruxelles. À côté de ce rude métier, il écrit des romans et des poèmes, qu'il publie depuis 1994, parfois avec lenteur, toujours avec obstination. Le trait d'union reliant ces deux facettes professionnelles, c'est la littérature, pour laquelle son enthousiasme croît de jour en jour.